Tyrsénie | Bureau du Gouverneur

[Claude Morvan]

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BUREAU DE M. LE GOUVERNEUR

[Nino Martinez]

Le maire de Samarcande arriva au bureau du gouverneur et demanda à l'assistante de signifier au gouverneur sa présence.

[Claude Morvan]

Morvan reçut Nino dans son bureau, lui proposa de s'asseoir. Puis, il sortit un dossier d'un tiroir du bureau.

- Bien, Monsieur le Maire, je suis ravi de vous recevoir ici. Je suis certain que nous allons réussir à trouver une solution à la situation grave que l'on connaît. Alors, voyons... le 25 août 88, l'Assemblée provinciale a adopté la loi sur les mobilités en Tyrsénie, à l'unanimité. L'UPP connaissait dans les détails la loi, votre représentant à l'Assemblée avait même déposé un amendement très précis pendant les débats, preuve que le texte avait été lu. D'ailleurs, je n'ai pas caché pendant les débats que ce texte avait pour but de faire de grosses économies pour financer d'autres dépenses sociales, pourtant le texte a tout de même été voté et l'aspect budgétaire n'a pas fait débat.

Morvan tourna les pages.

- La loi prévoyait clairement que "Les lignes ferroviaires non citées à l'article 3 seront remplacées par des lignes d'autobus dans le cadre de cette délégation. " Or, aucune ligne ferroviaire reliée à Samarcande n'étant citée, il y a donc suppression du service public ferroviaire dans votre ville. Les travaux de désaffectation de la gare ont donc débuté, et j'ai été très surpris de votre réaction. Voir un Maire, détenteur de l'autorité publique dans sa commune et chargé de l'ordre public sur son territoire, bloquer délibérément des travaux légaux est quelque chose de très grave.

Morvan fixa Nino.

- Que l'on soit clairs, j'ai le droit avec moi. Si je porte plainte, j'entendrai raison. Cette négociation a donc but d'éviter des poursuites judiciaires, afin que les citoyens gardent une bonne image de la vie publique et sachent que deux adultes peuvent savoir s'entendre.
Désormais, je suis prêt à écouter vos revendications. Il va de soi que celles-ci ne peuvent aller dans le sens d'une réhabilitation d'une ligne ferroviaire à Samarcande, mais cela j'imagine que vous le savez déjà.

[Nino Martinez]

Nino écouta le gouverneur avec attention et esquissa un léger sourire.

- Monsieur Morvan, je suis dépositaire de l'autorité publique sur ma ville, mais je suis aussi le garent du bien être de mes administrés et de la protection de ce qui leur revient de droit.
Qui êtes vous Monsieur, pour prendre la décision de retirer une ligne ferroviaire sur ma commune ? Peut importe que la ligne soit vôtre ou bien celle d'une grande entreprise. On parle d'un service public sur ma commune, j’estime donc que votre rôle de gouverneur était de me tenir informé. Je ne suis pas là en tant que membre de l'UPP, mais en tant que maire. Il convient monsieur Morvan de faire la différence. Il est certes dommageable que mes collègues et amis de l'UPP ne m'aient pas informé de cette mesure, mais c'était à vous en tant que gouverneur de me l'annoncer. De plus, il fallait me consulter, j'aurai pu contribuer à trouver des solutions pour maintenir la ligne.
Dans la loi, vous disiez que serait fait un appel d'offre.... Quand a t il été fait ? Jamais! La mairie de Samarcande aurait pu faire une proposition pour racheter la ligne et l'entretenir. Ou bien nous aurions fait appel à des investisseurs locaux.
Vous n'avez pas respecté l'articulation même de votre loi.

Vous savez M Morvan, on ne commence jamais une discussion en disant : vous pouvez parler mais on ne reviendra pas sur la décision. Vous n'êtes pas un monarque ni seul décisionnaire ici .
Je joue donc mon rôle de maire et je m'implique pour les Samarcandois et Samarcandoises.
On peut évidement revenir sur la décision.
Suspendez les mesures de démantèlement, et laissez le temps à la mairie de trouver une solution de financement pour restaurer les lignes et laisser notre gare en fonction. C'est d'ailleurs ce que vous auriez du faire dès le début.
Pourquoi se précipiter ainsi ? Je sais que vous ne m'aimez pas et c'est pas loin d'être réciproque, mais les Samarcandoises et les Samarcandois doivent ils subirent les dégâts collatéraux de votre guéguerre de bac sable ?
De plus ça vous apporte quoi de détruire notre gare ? Il n'y a aucun projet derrière ! Donc c'est simple les travaux sont stoppés jusqu'à ce que vous suspendiez votre mesure pour trouver une alternative plus démocratique et plus intelligente.

[Claude Morvan]

- Vous avez raison de défendre votre ville. Vous êtes tout à fait dans votre rôle. J'aimerais quand même que vous sachiez que la ligne ferroviaire ne va pas jusqu'à l'autre ville de l'île, mais s'arrête uniquement dans des petits villages du centre de l'île. A vous de voir si vous pouvez supporter une telle dépense. Pour la province, le choix est déjà fait.
D'ailleurs, vous ne comprenez pas la loi. Certes une phrase est assez mal rédigée, mais il est clairement indiqué que les lignes non prévues à l'article 3 seront supprimées. Pas de ligne, pas de mise en concurrence.
De plus, comme l'a signifié la Cour Suprême, la gare appartient au domaine public provincial. La province peut donc librement choisir de détruire la gare, la peindre en rose, en faire un supermarché ou un musée.
Vous avez donc deux solutions. Vous pouvez trouver 19 millions de pluzins par an pour financer cette ligne ferroviaire. Vous verserez une subvention exceptionnelle à la société d'économie mixte provinciale de 19 millions, je réaffecte la gare, et on n'en parle plus.
Soit vous acceptez le plan ferroviaire tel que déjà voté, et dans ce cas je ferai en sorte que la gare tombe dans le domaine public de votre commune et ne soit plus propriété de la province. Vous pourrez donc transformer ce bâtiment en ce que bon vous semble.
Quelle solution choisissez-vous ?

[Nino Martinez]

Une subvention exceptionnelle à la société d'économie mixte provinciale de 19 millions ? Et pour quel motif ? Pourquoi 19 M ? Il faut me donner des détails là monsieur Morvan

[Claude Morvan]

Morvan prit un air interloqué.

- Eh bien... Vous venez de me dire que la Mairie aurait pu faire des propositions de "rachat" de la ligne, ou trouver des investisseurs... Car en effet, comme vous l'avez deviné, nous ne reviendrons pas sur la suppression de la dépense. Donc puisque vous vous dites prêt à investir, sachez que la ligne coûte 19 millions par an. Nous pouvons éventuellement demander à l'Agence des Données Publiques un chiffrage, mais je doute qu'il soit bien différent de celui de la province.

[Nino Martinez]

Et puis bigre ! Je réfléchi bien à la situation et Samarcande à plus de 50 000 habitants, nous ne sommes pas un petit village à l'abandon ! Vous savez bien que les derniers travaux et mesures prises dans ma ville ont bien entamé l'héritage qui nous a été légué et les ressources normales de la mairie . Nous n'avons pas les moyens de payer cela . Je vais voir auprès d'entrepreneurs locaux mais je doute que ça fonctionne ... C'est votre rôle Morvan ! Votre rôle d'entretenir le réseau ferré ! Je n'admets pas qu'une ville comme Il-Kaxtel qui n'a que 6 000 habitants ou bien Santa-Maria di Bagni qui a presque le même nombre d'habitants que ma commune eux gardent l'avantage du train ! Ou vous coupez la ligne au 3 communes ou bien vous les laissez toutes en place !
Beaucoup de Samarcandoises et de Samarcandois ont besoin de cette ligne pour aller travailler, c'était plus rapide et pratique pour eux que le bus.

Vous allez revenir sur votre décision injuste et injustifié ! Donnez moi des arguments qui appuient votre décision.

[Claude Morvan]

Claude Morvan rit.

- Voilà une drôle de façon de négocier ! Vous me dites que vous êtes prêt à financer la ligne, puis finalement vous vous rétractez et dites que je dois revenir sur ma décision. Mais je ne peux revenir sur celle-ci à 100% ! Je fais déjà une grosse concession en vous laissant le choix entre payer la ligne ou vous céder la gare. Une très grosse concession. Il est temps d'en faire de votre côté. C'est ça la négociation. Vous comprenez ?
Et encore une fois, j'ai le droit de mon côté. Si je porte plainte à la cour de justice, la justice ordonnera à vos policiers municipaux d'évacuer la zone. Parce que mon action est légale. La votre est illégale. Soyez sérieux et négociez en adulte.

[Nino Martinez]

Nino Martinez se leva

Morvan je ne suis pas homme à me laisser rabaisser ! Jouer a ça avec vos sous-fifres je n'en fais pas parti .

Le Maire sorti du bureau sans se retourner et sans regard envers M Morvan