Meeting de lancement des Écologistes !

[Anastasia Mendoza Ojeda]

Bonsoir à tous,

Je viens ici en supportrice de l'unité des forces de progrès sur l'image de ce qui a été fait en Septimanie entre la CUL, le MARR et les écologistes, chose qui nous a garanti une majorité écrasante.

Je suis ravie de voir que l'unité nous a également poussés à faire front commun en Catalogne et en Tyrsènie au soutien de nos partenaires de l'UPP, même si ces tentatives n'ont pas été couronnées de succès,

Le cas d'Antsiranana était particulier, et j'assume pleinement les consignes données aux députés provinciaux, si je respecte pleinement monsieur Nomenjanahary, il ne défendait plus les couleurs du MARR, qui est notre interlocuteur privilégié, mais celles du régionalisme sur ce vote, or l"unité nationale est importante pour beaucoup d'élus de la CUL, qui dont donc privilégié le vote pour la candidate unioniste.

J'espère cependant que Julia Blum saura tirer les leçons de ce vote en recherchant un compromis avec les forces locales de progrès qui ont montré leur force, dans l'intérêt du peuple d'Antsiranana.

Cette clarification faite, je souhaite de grandes réussites à ce nouveau mouvement écologiste, les thématiques autour de l'environnement n'ont que trop peu été abordées dans cette campagne alors qu'il y a urgence, il n'y a pas de planète de rechange si nous échouons et il y a beaucoup d'ennemis, à commencer par ceux qui font passer l'emploi devant l'environnement, ceux qui brûlent leur maison pour un combat illusoire.

J'incite donc les écologistes à rejoindre le combat pour le revenu universel, qui est un des meilleurs moyens de nous sortir de cette logique de l'emploi à tout prix, en déboulonnant le totem du travail sacré, nous ferons perdre tout leur crédit aux industriels prêts à sacrifier la nature en nous faisant du chantage à l'emploi.

Ce qu'il se passe en Septimanie avec Martin Grant-Calloway le montre bien, notre ambition est de construire une Frôce orientée vers le progrès, et les écologistes sont des alliés naturels dans ce combat, en vous adressant à la CUL, vous vous adressez à un mouvement ami.

[Mats Maessen]

Mats Maessen était encore en train d'écrire sur ses papiers au moment où un bénévole l'appelle pour passer à la tribune. Il range rapidement son stylo et se lève pour se placer devant l'estrade. Prenant quelques trop longues secondes pour remettre ses feuilles dans l'ordre, il finit par s'éclaircir la gorge et prend la parole.

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Bonsoir à tous. Mes chers amis.

C'est avec plaisir que j'ai accepté l'invitation de monsieur Grant-Calloway. Nous avons été adversaires pendant l'élection municipale de Farellia, il a pu nous arriver d'avoir des mots un peu durs pendant la campagne, mais nous travaillons désormais ensemble au conseil municipal, et me voici au meeting de lancement de son nouveau parti politique.
La vie politique est ainsi faite. Nous nous affrontons sur les idées, sur les projets, puis une fois que toute cette synthèse est faite, nous nous mettons d'accord sur les actions.

La naissance d'un véritable parti écologiste en Frôce est une bonne nouvelle pour notre démocratie. L'écologie est un combat qui doit être mené sur tous les fronts, et je sais que bon nombre de concitoyens partagent cet impératif, sans forcément être encore d'accord avec tout ce que mon parti propose.

C'est pourquoi je ne vois pas ce nouveau parti comme un concurrent, mais comme un partenaire.
Un partenaire dans la transition écologique qui devra avoir lieu.
Un partenaire dans la construction d'un futur plus sain pour nos enfants, nos petits-enfants.
Un partenaire dans l'entreprise noble qui est le sauvetage de la planète.

La gauche n'a pas encore été en mesure de remporter les élections fédérales. Ce n'est que partie remise.
Je ne suis pas en train de vous dire qu'il faut absolument rejoindre les écologistes. Le MARR accueille encore tous les gens de bonne volonté!
(Sourires et rires polis dans le public.)
Mais si nous continuerons de nous croiser sur le terrain électoral, nous savons que l'appui des écologistes sera en mesure de permettre de construire les majorités progressistes dont le pays a besoin.

Plus il y a de gauche, plus on construit!

Je vous remercie.

Mats retourne s'asseoir à sa place, à côté de Gan qui est en train de rire tout seul en pluzant sur son portable.

[Claude Morvan]

Claude était venu accompagné de la section locale de la LISP, une bande d'agriculteurs, d'anciens légionnaires et parachutistes du coin, ainsi que des flics du commissariat local. Autant dire que quand les petits fachos se mirent à gueuler, les premiers montrèrent leurs muscles, les seconds leurs bérets verts, les troisièmes écartèrent lentement leurs blazers pour laisser apercevoir les holsters en cuir contenant leurs armes de service.

- Bon les gars, je vais y aller, y'a plus que moi à passer. On est quand même pas venus pour beurrer les sandwiches.

Claude s'avança sur la tribune. Une nuée de photographes et caméramans braquèrent leurs objectifs sur lui. Il fit un clin d'oeil discret à Mats Maenssen. Il aimait bien ce gros gauchiste, au fond.

Mes chers camarades,

Je vous remercie de m'avoir invité ce soir lors du premier congrès de ce parti écologiste. La création de ce parti voué à la protection de l'environnement et à la promotion d'une société davantage sociale et protectrice pour les citoyens démontre toute la richesse de notre grande famille politique, la gauche. Je suis convaincu que l'unité de la gauche est possible, et que porter ensemble des actions gouvernementales et parlementaires communes est envisageables. N'oublions pas qu'à plusieurs reprises, Marc de St Imberb a été le candidat commun de la gauche lors d'élections présidentielles. Car, soyez-en sûr, le clivage entre la gauche et la droite existe toujours, entre ceux qui estiment que le libéralisme qui affranchit les hommes de toute barrière est source d'égalité et ceux qui estiment justement que cette égalité ne saurait exister dans l'intervention d'un Etat fort qui protège les plus faibles au sein d'un rapport de force avec le capital qui serait perdu d'avance sans l'intervention de la puissance publique.

Je le dis avec beaucoup de sympathie, il faut que nous soyons tous dans le même état d'esprit que Martin Grant-Calloway. Martin, tu incarnes ce qu'est la gauche : une main perpétuellement tendue vers ceux qui ont le plus besoin de la solidarité national, une table constamment ouverte au dialogue et au travail commun.
Je le dis également avec sympathie et sans fermer aucune fenêtre de dialogue avec le MARR ou le CUL : la vision qui consiste à penser qu'un pays peut progresser en laissant de côté l'intervention économique de l'Etat pour gagner des avancées uniquement d'un point de vue sociétal est une fausse route.
Aujourd'hui, la LISP est dans une opposition au gouvernement en place. Nous saurons néanmoins être constructifs, conformément à ce que doit être un parti de gouvernement comme le nôtre. La gauche est divisée, une partie est au gouvernement, l'autre ne l'est pas. Sachons néamoins conserver de tels cadres de dialogue. Car demain, je l'espère, toute la gauche sera au pouvoir.

J'ai entendu beaucoup de choses sur la LISP récemment. J'ai été navré d'apprendre cela par la presse et non en interne. Ce n'est pas mon mode de fonctionnement mais je respecterai toujours la parole de l'autre, et j'apprends toujours des critiques qui sont émises. J'aimerais ce soir, devant la gauche réunie, affirmer avec force que la LISP est un mouvement politique qui appartient à la gauche, qui ne saurait sacrifier les libertés fondamentales sur l'autel du sécuritarisme, qui jamais ne tiendra l'exclusion de son prochain pour une solution aux maux de notre société. A cette société qui exclut, qui isole, nous répondrons toujours par les mots de solidarité, d'action sociale, d'efficacité. Tel est le sens de notre présence ce soir : souhaiter une bonne route au nouveau parti Les Ecologistes, et en même temps rappeler à qui nous appartenons.

Je vous remercie.

[Anaïs Bérenger]

Anaïs regardait défiler sur l'estrade les personnalités de gauche mais affichait un air colérique. Elle tournait la tête de temps en temps pour regarder l'attroupement et le boucan qu'il y avait dans l'arrière salle. Remarquant la présence de Kévin Leonard et de sa bande, elle jugea que ces bonhommes devaient être visiblement éméchés pour oser venir ainsi provoquer toute la gauche réunie pour l'occasion. Consternée, elle qui s'était assise aux côtés de Maria et Mats se leva brusquement de son siège, saisit avec ses mains le bas de son tailleur pour marcher plus vite vers le groupuscule d'extrême droite.

"MAIS C'EST QUOI CE BORDEEEL ?! Que fait la sécurité ? Dégagez moi ces crétins empaffés où il y aura une baston !"

Elle fixe sans sourciller Léonard au fond des yeux en le désignant du doigt.

"Toi, tu vas prendre tes clics et tes clacs avec ta bande nervis fascisants où je te promets que cette fois ci ce sera pas à la Justice que tu vas avoir à faire !

[Claude Morvan]

Claude vit se lever une magnifique rousse dans l'assistance. Avant même de quitter la tribune, après les applaudissements, sous le choc, il s'exclama alors même que son micro était toujours allumé :

- Elle. Est. Magnifique.

[Mats Maessen]

Mats esquissa un immense sourire gêné devant le comportement d'Anaïs. Il n'osait pas le dire, mais il avait un peu peur que ça dégénère en sa faveur.
Sans s'en rendre compte, Gan et lui s'étaient rapprochés l'un de l'autre et se tenaient pas une main.

[Julien Citron]

Julien fut ébloui par l'audace de la dame rousse. Il se joignit au nombreux cris qui s'élevèrent.

A bas les fachos. DEHORS LES FACHOS ! DEGAGEZ-LES !

[Claude Morvan]

Claude observait la scène de loin, se tenant l'arrête du nez. Depuis plusieurs minutes, ses gars s'étaient levés, main sous la veste, contre le holster.

- Merde. Merde merde merde merde.

Puis il alla s'asseoir entre Mats et Gan, nonchalamment, dans un état second à cause de la rousse, et dit :

- Normalement il faudrait appeler les flics, mais ils sont là, les flics.

[Anaïs Bérenger]

Anaïs entendit le président du LISP commenter la spontanéité de sa réaction et se retourna brusquement pour observer Claude Morvan, l'air un peu ahurie. Elle rougit quelques secondes puis lorsque toute l'assistance se mit à réclamer en chœur le départ des royalistes, elle fut d'autant plus surprise et tourna la tête de gauche à droite pour réaliser ce qui était en train de se passer.

"Ah..euuh.."

Complètement déstabilisée par les applaudissements et les cris de soutien, elle remercia d'un air gêné le public avant de se reprendre et de se retourner vers Kévin Léonard.

"Tu vois, il te manque encore quelques séances à la salle si tu veux te donner les moyens de faire le malin ici !"

Elle reprit un air assuré, forte des encouragements reçus et poursuivit :

"Gros tas de soupe, Tu as dix secondes pour courir vers la sortie ou je donne pas cher de ta peau ! ALLEZ ALLEZ ! 10, 9, 8 ..."

[Kévin Léonard]

Kévin et ses amis allumèrent plusieurs bombes fumigènes dans la salle, juste avant que la sécurité ne vienne les en déloger. De la fumée se répandit rapidement dans le haut de la salle, créant un mouvement de panique. D'un coup, la sécurité anti incendie se déclencha et de l'eau coula de tout le plafond, arrosant non seulement le public mais aussi Anaïs.