L'Indépendant - La Souricière - édition fédérale

En version numérique ou papier, les journaux frôceux ont encore un bel avenir devant eux. Les kiosques sont toujours aussi nombreux.


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Helric Boudon-Prasquier
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1ère édition du 18 juillet 88

« Le journalisme, c'est le contact et la distance » Hubert Beuve-Méry

Un projet de coalition semé d’embûches

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Crédits photo : Vincenzo Desmarets


Les frôceux qui découvrent la mise en pratique de ce qui a été théorisé par les rédacteurs de la Constitution se surprennent du temps que prend la désignation d'une majorité pour constituer le futur gouvernement fédéral et le premier de ce type dans toute l'Histoire de notre nation. Et pour cause, il semblerait que des combinaisons politiques complexes tant sur le plan fédéral que provincial avec des liens entre les deux échelons administratifs ralentiraient le processus d'entente entre les différents protagonistes. Enquête.


<<J'ai des doutes sur la volonté du RPL de vouloir profiter de cette opportunité historique de prendre le pouvoir.>>


A la suite d'une campagne électorale très animée, le scrutin des élections générales de l'année 88 a permis l'émergence contre toute attente du Rassemblement pour la Liberté (RPL) en pôle position des partis politiques de la Fédération, ce qui a conduit à la désignation immédiate d'une négociatrice impériale RPL du nom d'Alba Vittorini par Sa Majesté Vittorio Savoia-Di Carignano comme le prévoit la Constitution du 26 juin.

La tâche de la première négociatrice impériale sous l'empire de l'actuelle Constitution n'est pas chose aisée, d'autant plus que Paolo Valbonesi (Alternative Démocrate Frôceuse) avait jugé utile d'entrer en pourparlers avec un autre membre du mouvement libertarien pour envisager un échange de bons procédés RPL/ADF. Le mode de fonctionnement très horizontal du parti libertarien a tôt fait de ne pas surestimer l'importance de cette apparente maladresse.

Selon nos sources, la négociatrice impériale jouerait sur deux tableaux pour préserver les intérêts de son rassemblement et garantir sa participation au premier Gouvernement fédéral impérial de l'Histoire de Frôce, au point qu'une alliance avec l'extrême gauche du Mouvement des Amis de la République et de la Révolution (MARR) soit sur la table des négociations afin de conserver la possibilité de ne pas être sous la dépendance des centristes.
Mais la première configuration évoquée en interne concernerait une alliance RPL/ADF/CUL, les centristes obtenant deux postes sans plus de précisions et les libertins celui de la santé. Il a même circulé le nom de Paolo Valbonesi pour exercer les prérogatives de Chancelier suprême, ce qui signifie qu'Alba Vittorini renoncerait sans hésiter à la Chancellerie mais avec quelles contreparties ?
Il semblerait pourtant que cette première configuration ne soit pas un horizon indépassable et qu'une autre voie d'alliances soit dans les esprits. Des informations concordent en ce que les centristes se sentiraient négligés face au statut quo des discussions concernant le projet de programme commun avec le RPL. Un adhérent ADF nous confie d'ailleurs avoir "des doutes sur la volonté du RPL [...]" de "[...]profiter de cette opportunité historique de prendre le pouvoir" - fin de citation.

Ce que cet adhérent semble ignorer, c'est que la stratégie des libertariens est justement de prendre le contrôle du pouvoir fédéral quitte à discuter avec un adversaire historique sur l'échiquier politique mais fragile au regard de ce qu'il pèse électoralement, le MARR.

L'hypothèse d'une coalition RPL/MARR/CUL est en soit impossible à confirmer au regard du nombre de députés qu'il faut atteindre pour avoir la majorité. Reste alors les indépendants qui pourraient jouer un rôle important et monnayer leur soutien de diverses façons. Une chose est acquise, la mission d'Alba Vittorini n'est pas chose aisée et elle va devoir maintenir un fragile équilibre pour espérer avoir un gouvernement de coalition chapeauté par son mouvement politique.
L'alternative prévue par la Constitution étant que, passé le délai qui court jusqu'à demain soir, l'Imperator dusse nommer un deuxième négociateur cette fois-ci issu des rangs centristes. Et ce risque, les libertariens en sont conscients.

La rédaction reste sur le qui-vive pour vous informer en temps réel des négociations en cours.


Helric Boudon-Prasquier

Modifié en dernier par Helric Boudon-Prasquier le 20 juil. 2017, 21:38, modifié 1 fois.
Journaliste d'enquête, membre d'honneur de l'International Consortium of Investigative journalist
Breton d'origine et d'héritage
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Helric Boudon-Prasquier
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Re: La Souricière - édition fédérale

Message par Helric Boudon-Prasquier »

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2e édition du 20 juillet 88

« Le journalisme, c'est le contact et la distance » Hubert Beuve-Méry


Hors-série - Les entretiens de la semaine #1

Dans le cadre de ce numéro exceptionnel, LILS vous propose une série d'entretiens exclusifs afin de vous faire découvrir les nouveaux visages de la législature et de la politique frôceuses.
Premier entretien avec Eduardo Belfort, député fédéral apparenté Mouvement Populaire pour le Développement (MPD).

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« Je suis un admirateur des révolutions menées par Margaret Thatcher et Ronald Reagan, dans le cadre de la révolution conservatrice »

LILS : Pour commencer cet entretien, présentez-vous à notre lectorat (parcours, idées, projets).

Eduardo Belfort : Je suis né et j’ai toujours vécu à Symphorien, en Province de Transalpie. Mon père est frôceux d’origine américaine et ma mère est cubaine. Celle-ci est arrivée en Frôce quelques années avant ma naissance pour fuir le régime communiste de Fidel Castro. J’ai donc l’anti-communisme dans les veines. C’est mon héritage. J’ai grandi dans l’amour des valeurs libérales et conservatrices. Très tôt, j’ai milité dans des associations politiques étudiantes sur Aspen.

Au cours de mes années à l’université, j’ai également développé un intérêt prononcé pour l’entreprenariat, le commerce et les nouvelles technologies. J’ai donc fondé il y a bientôt cinq ans mon entreprise, l’Agence Digitale Belfort, spécialisé en conseil et stratégie de marketing digital.
Entre temps, j’ai également épousé mon premier amour de jeunesse, María, que j’ai rencontré au lycée. Nous avons eu quatre beaux enfants et formons une famille soudée.
Ma vie privée et professionnelle m’ont obligé jusqu’à présent à mettre de côté mes engagements militants. Néanmoins, la trop longue absence de la parole libérale-conservatrice dans le débat politique frôceux actuel m’a convaincu de franchir le Rubicon et à me lancer en politique.

Je suis un admirateur des révolutions menées par Margaret Thatcher et Ronald Reagan, dans le cadre de la révolution conservatrice.
Tout comme ces deux grands personnages historiques, je suis pour un désengagement progressif de l'Etat. La finalité étant un État gendarme qui viendrait à limiter ses prérogatives aux seuls domaines légitimes, à savoir les fonctions régaliennes telles que le maintien de l'ordre (la police), la justice et la défense du territoire. Tout autre domaine étant, à plus ou moins long terme, appelé à relever du domaine privé.
Comme l’a écrit le Président Reagan dans son livre autobiographique, (Une vie américaine) : « Exception faite des questions de défense nationale, il n'existe probablement rien dont la libre entreprise puisse se charger moins efficacement que l’État ».

Je suis également conservateur sur le plan sociétal. Je suis un défenseur acharné de la famille traditionnelle, des valeurs occidentales, de nos racines chrétiennes et pour une lutte sans merci contre l’immigration illégale.

Afin de défendre ces valeurs, j’ai donc entamé les démarches pour créer une nouvelle formation politique et pris contact avec un certain nombre de personnes. L’une d’entre-elles était membre du MPD et m’a fait savoir que le mouvement était en pleine réflexion idéologique. En effet, le parti souhaite s’orienter davantage vers une politique libérale et conservatrice. Je me suis donc pleinement associé à ce projet en adhérant au MPD. Je peux vous dire que nous avons dores et déjà entamé les discussions internes et qu’elles sont en bonne voie.
Le parti changera donc de nom, d’identité visuelle, de statuts et un nouveau Bureau National sera nommé, suite à l’élection d’un Président. Hier soir, j’ai d’ailleurs annoncé en interne mon intention de briguer la tête du futur parti.

LILS : Que pensez-vous de la nomination d'Alba Venttorini à la Chancellerie suprême ?

Eduardo Belfort : Je pense que c’est un choix judicieux, au vu des résultats électoraux. Je ne partage pas ces idées libertariennes, à l’exception des questions économiques, mais c’est une femme aux convictions fortes, une leader qui a su négocier un accord lui ayant permis de créer une coalition inédite qui semble satisfaire les membres de son parti.
En ce qui me concerne, je serai plus critique vis-à-vis de cette coalition, car s’il y a bien une chose que je peux partager idéologiquement avec les libertariens, c’est l’économie. Or, ces questions ont été reléguées aux provinces, prochainement socialistes, pour favoriser une politique sociétale inquiétante et délétère.
C’est la raison pour laquelle - en dehors des questions économiques - je serai toujours un opposant aux politiques libertariennes du RPL.

LILS : Selon vous la coalition actuelle formée par le RPL/CUL/MARR sera t'elle couronnée de succès ?

Eduardo Belfort : Si ce gouvernement se focalise sur la mise à mal de la sécurité de nos compatriotes avec la banalisation d’une immigration massive et incontrôlée, d’une absence totale de mesures afin de lutter contre le terrorisme islamique et la radicalisation d’une partie des musulmans. Si le gouvernement s’acharne à détruire la famille, nos valeurs occidentales et s’il y a un véritable démantèlement de nos armées, alors cette coalition réussira à se maintenir au pouvoir, c’est certain. Ce qui sera un succès pour eux, mais un désastre pour la Frôce.

LILS : Le courant libéral-conservateur est marginal dans le contexte politique actuel, quelle stratégie comptez vous mettre en œuvre pour consolider vos forces afin de peser dans les futures échéances ?

Eduardo Belfort : A l’heure actuelle, le courant libéral-conservateur n’est pas marginal, il n’est juste pas représenté dignement. Cela n’a pas toujours été le cas et je vais remédier à la situation en accompagnant la refonte du MPD. Notre objectif pour les prochaines élections générales est clair : devenir le premier parti de Frôce. Les libéraux-conservateurs l’ont déjà fait, nous le referons !
Nombreux sont les libéraux de droite à se retrouver orphelins actuellement. Ces gens votent par défaut ou se réfugient dans l’abstentionnisme. Or, notre poids politique n’est pas négligeable, bien au contraire. L’émergence d’une nouvelle droite libérale et conservatrice digne de ce nom marquera notre grand retour.

LILS : Avez vous un dernier mot à rajouter ?

Eduardo Belfort : Oui, j’aimerai m’adresser aux frôceuses et aux frôceux qui ne se retrouvent pas dans les partis politiques actuels, qui souhaitent moins d’Etat, moins d’impôt et plus de valeurs. A ces frôceux, je tiens à leur dire : nous voilà ! Une réelle droite, libérale et conservatrice, est sur le point d’émerger. Le travail et les combats politiques qui nous attendent seront difficiles mais la récompense sera un meilleur avenir pour vous et pour vos enfants.
Je tiens également à vous remercier, Monsieur Boudon-Prasquier, de l’opportunité que vous m’avez offerte en me proposant cette interview.
Prochain entretien à paraître.
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Re: L'Indépendant - La Souricière - édition fédérale

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2e édition du 20 juillet 88 - seconde partie

« Le journalisme, c'est le contact et la distance » Hubert Beuve-Méry


Hors-série - Les entretiens de la semaine #2




Dans le cadre de ce numéro exceptionnel, LILS vous propose une série d'entretiens exclusifs afin de vous faire découvrir les nouveaux visages de la législature et de la politique frôceuses.
Au tour d'Alessandra Ansaldi, maire sans étiquette d'Il-Kaxtel (TY) ex-LISP.




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Entretien-choc : « LISP n'est que le véhicule personnel de Claude Morvan destiné à maintenir à flots la carrière de quelques barons locaux »



LILS : Madame Allessandra Ansaldi, merci de nous accorder cette interview exclusive.
Pour permettre à notre lectorat de mieux vous identifier et de vous connaître, pourriez vous présenter brièvement votre parcours politique et personnel ?


Alessandra Ansaldi : Bonjour à vous, c'est moi qui vous remercie de me donner l'opportunité de m'exprimer.

Vaste question que de retracer mon cheminement, mais je vais m'y essayer. Pendant longtemps, je ne me suis pas vraiment préoccupée de la politique, j'étais une élève moyenne et je ne me passionnais pas vraiment pour les cours d'instruction civique, puis ma carrière de joueuse de poker professionnelle a débuté, ce qui m'a encore plus éloignée des études.

A Il-Kaxtel, il y a une forte communauté poker, les lois frôceuses sur le jeu sont assez libérales, contrairement à celles de nos voisins européens, le fait que ce ne soit pas trop loin et très ensoleillé a fini par conquérir le cœur de beaucoup de joueurs européens. C'est après une troisième place à un tournoi majeur à la maison que j'ai obtenu un contrat avec MaxiBets qui désespérait un peu de trouver une figure féminine frôceuse, j'ai eu beaucoup de chance.

C'est lors des manifestations contre la corruption de masse que j'ai commencé à m'intéresser de plus près à la politique, j'ai participé à des réunions de quartier à Il-Kaxtel et je me suis forgée mes propres opinions et que j'ai pris conscience des malheurs qui pouvaient atteindre les moins chanceux d'entre nous. Je me suis décidée à mettre ma fortune au service du changement sur l'ile.

LILS : Vous êtes l'une des premières personnalités politiques frôceuses à avoir rejoint la LISP pour, dîtes vous, défendre "un patriotisme de la solidarité et de l'inclusion".
Votre récent message sur les réseaux sociaux annonçant votre départ précipité du parti a été une surprise, quelle a été votre réflexion pour aboutir à cette décision ?


Alessandra Ansaldi : Si j'ai rejoint la LISP, c'est en partie parce que j'étais désarçonnée par le discours des autres formations politiques de gauche sur la sécurité, nous traversons une période de doute pour de nombreux citoyens, il est du devoir de l'Etat de les rassurer et je doute que l'on rassure la population en démantelant les forces de l'ordre.

C'est aussi parce que je pense que la gauche ne devrait pas avoir honte de brandir la fierté nationale, c'est aussi un élément de bien-être et d'inspiration d'être fier des accomplissements de son pays. La bannière aux 6 étoiles appartient à tous les frôceux, pas seulement à la droite.

C'est également pour marquer mon soutien inconditionnel à la famille impériale, à laquelle nous devons la sortie d'une période de crise majeure, la LISP est le parti qui a montré le plus d'enthousiasme sur le sujet. Notre pays est fortement divers, nous avons besoin de symboles d'union nationale, et l'Empereur, je refuse d'employer ce terme ridicule d'Imperatore qui a été dicté par des adeptes de la demi-mesure, est le premier de ces symboles.

Puis j'ai déchanté en plusieurs temps de l'attitude de la LISP.

Tout d'abord, le programme sécuritaire du parti n'était pas loin de l'extrême droite, je pense notamment à la volonté ridicule de faire passer la majorité pénale à 16 ans qui est une entorse à la volonté d'équité qui doit présider aux destinées de tout mouvement de gauche qui se respecte. Si j'estimais l'UPP et le MARR trop naïfs à ce sujet, il faut veiller à ne pas tomber dans l'extrême opposé.

Cependant, je me suis écrasée et j'ai porté ce projet aux fédérales, en m'abstenant de commentaires sur les points me posant les objections morales les plus fortes, car je voulais agir pour le bien du parti et que je me disais qu'on pourrait infléchir le sujet.

Ensuite, parlons-en de la campagne des fédérales, il faut savoir que Claude Morvan avait souhaité dès le début une action auprès des associations de chômeurs et des syndicats d'agriculteurs. L'actualité avait fait que si j'avais eu le temps de discuter avec les agriculteurs à propos d'un soutien, j'avais observé que les policiers se sentaient délaissés et j'ai voulu poser la LISP en défenseur de l'ordre, en droite ligne du programme voulu par Claude Morvan.

Une fois ma mission auprès des syndicats terminée quelle ne fut pas ma surprise de voir Claude Morvan totalement délaisser les policiers pour flatter les associations de chômeurs qui avaient déjà massivement apporté leur soutien à la CUL. Pire encore, son sens du timing nous a fait perdre le soutien des agriculteurs au profit du MPD.

Si je ne l'avais pas alerté, on pourrait penser à une erreur de communication, mais j'ai fait remettre à Claude Morvan un rapport à 2 jours de la fin dont il n'a jamais suivi les recommandations. J'en suis persuadée, l'obstination de Claude Morvan a fait terminer la LISP derrière le MARR, alors que nous étions très largement devant ce parti dans les sondages.

J'ai encaissé le coup, me disant qu'on sera mieux organisés la prochaine fois.

Mais le coup de grâce, ça a été ce soutien à un indépendantiste à Antsiranana. Je respecte monsieur Nomenjanahary qui est libre d'avoir les conditions qu'il souhaite, mais j'estime qu'un patriote ne peut vouloir la division de son pays. Estimeriez-vous que quelqu'un qui veut vendre la Septimanie à l'Espagne soit un patriote ?

D'inefficacité en reniements, ma patience était trop profondément entamée et j'ai donc fait le choix de quitter le parti car mon engagement n'y revêtirait plus aucune sincérité et se retrouverait bridé par des structures inefficaces.

LILS : Pourquoi décider de rendre votre carte irrévocablement et ne pas envisager de changer les choses de l'intérieur ?

Alessandra Ansaldi : Claude Morvan nous a montré être allergique au changement et au dialogue.

Un exemple de ceci est la liste des représentants parlementaires, pour ceux qui ne connaissent pas les arcanes de la politique frôceuse, ce sont des députés chargés de veiller à la discipline partisane en donnant des consignes de vote aux élus du parti.

La LISP est le seul parti à n'avoir remis aucune liste, ce qui fait de Claude Morvan la seule personne habilitée à donner de telles consignes, aucun autre chef de parti n'a osé faire marque d'une telle preuve d'un ego démesuré.

Cette expérience à la LISP me fait de plus en plus penser que l'imberbisme n'est pas un patriotisme de gauche, mais faire tout ce qui arrange le chef du parti sans aucune cohérence idéologique. La FDS et l'OURS, les deux partis de gauche nationaliste ayant réussi à entrer au Gouvernement l'ont fait sans imberbistes, si vous voulez mon avis, ce n'est pas un hasard.

LILS : Vous avez été élue maire LISP de la commune d'Il-Kaxtel au terme d'une campagne électorale nationale assez singulière. Quels enseignements en avez vous tiré ?

Alessandra Ansaldi : J'ai bien plus été élue pour ma campagne nationale que pour ma campagne locale soyons honnêtes, je n'ai presque pas eu de temps à passer sur mon ile, et la confiance que les habitants m'ont porté malgré cet état de fait est particulièrement flatteuse.

Pour en revenir à la campagne nationale, ce fut très particulier à vivre. J'ai l'habitude de passer en table télévisée lors des tournois majeurs de poker, certains cameramen étant fans de mon style de jeu va t-on dire, mais rien n'est comparable au fait de porter les espoirs de milliers militants en public devant des millions de téléspectateurs.

Je pense avoir fait une prestation correcte, mais je me suis sentie bridée à devoir défendre des positions qui ne sont pas exactement les plus proches de mes valeurs, je n'ai pas pu démontrer autant de passion qu'Artiz Alves, Mats Maessen ou encore Anastasia Ojeda, qu'on a senti particulièrement en phase avec leurs idées, et je pense que le public l'a remarqué, je crois que ça a contribué à nous faire perdre des votes.

L'enseignement de cette campagne, c'est qu'il faut savoir faire naitre l'enthousiasme dans le cœur des frôceux, la manière dont est structurée la LISP a tué cet enthousiasme de notre côté, je pense aussi que l'UPP et le MPD ont été victimes d'un problème similaire.

LILS : Quels ont été vos rapports avec le président par intérim du mouvement que vous venez de quitter Claude Morvan, également gouverneur de Tyrsénie ?

Alessandra Ansaldi : Je pense avoir servi le chef du parti de mon mieux, en début de campagne, il n'était pas en mesure d'apparaitre à la télévision nationale ni de passer de longues heures auprès des syndicats, je me suis substituée à lui avec toute mon énergie et je pense avoir plutôt bien assuré, malgré les problèmes que j'ai mentionnés plus tôt.

Je pense que la rupture a débuté au moment où il a ignoré le rapport que je lui ai remis, quand on travaille à la place de quelqu'un d'autre d'arrache-pied pendant des jours, on n'apprécie que très modérément de voir cette personne prendre votre travail à la légère. Le fait qu'il n'ait fait confiance à personne du parti pour mener la représentation parlementaire a aussi jeté un froid.

En ce qui concerne d'éventuels rapports personnels, il n'y a eu aucun rapport personnel d'aucun autre qu'il soit, tous nos rapports ont été strictement professionnels.

LILS : Comment qualifieriez vous le fonctionnement interne de la LISP ?

Alessandra Ansaldi : C'est juste le véhicule personnel de Claude Morvan qui est destiné à maintenir à flots la carrière de quelques barons locaux qui lui resteront fidèles mais qui se dirige vers de graves déconvenues au niveau national.

LILS : Pour quelles raisons ?

Alessandra Ansaldi : Il n'accorde aucune confiance aux autres membres du parti ce qui a été la raison de nos relations particulièrement froides et il impose ses points de vue sans jamais en discuter, comme nous avons pu le voir sur l'abandon des syndicats de policiers.

Dans les plus grands partis, il y a un fonctionnement en équipe efficace, prenez le RPL, il n'y a pas eu une seule fausse note entre Artiz Alves, Alba Vittorini et Julia Blum passé leur explication de texte assez marquée avant le campagne, je pense d'ailleurs que crever l'abcès leur a fait beaucoup de bien. Mais pour crever l'abcès, il faut avoir envie de travailler en équipe, ce qui est plus que complexe dans un parti où le fait du prince règne.

LILS : Pensez-vous que Claude Morvan ait rendu difficiles les conditions d'une victoire du courant souverainiste de gauche dans la Fédération ?

Alessandra Ansaldi : Que ce soit clair, nous ne pouvions pas gagner, notre base militante était clairement insuffisante, même avec la meilleure campagne du monde. Prenez la CUL qui a mené une campagne exemplaire, ils n'ont fini qu'en quatrième place et n'ont pris que trois villes parce que leur base militante est limitée à quelques villes septimanes ayant une industrie de la nuit très développée.

En revanche, son tournant sécuritaire extrême nous a coupés du reste de la gauche, j'ai cru comprendre que le MARR excluait toute coopération avec mon ex-parti, quand on se met son propre camp à dos à ce point, on met en péril le succès de ses idées, et cela ne semble pas aller en s'arrangeant étant donné que Claude Morvan a privilégié un accord a minima avec l'ADF en Tyrsènie au lieu de saisir l'opportunité d'une grande coalition avec l'UPP.

LILS : Comme déjà évoqué, vous vivez à Il-Kaxtel et y êtes maire. Avez vous l'intention de coopérer avec la tendance MAAR de la ville représentée par Anaïs Bérenger, récemment élue à la députation fédérale dans votre circonscription ?

Alessandra Ansaldi : En tant que femme de gauche, je suis prête à travailler avec toutes les bonnes volontés de notre camp, si le MARR ne refuse pas la discussion je ne vois aucune raison de lui refuser même si nous avons des divergences fondamentales, la première d'entre elles sur le rôle de sa majesté impériale l'Empereur, la gauche ne peut triompher qu'unie.

LILS : Pour terminer, comment envisagez vous votre avenir proche et la suite de votre parcours politique ?

Alessandra Ansaldi : Dans cette période difficile, j'ai fait une très belle rencontre en la personne de Martin Grant-Calloway, nous avons beaucoup de choses qui nous rapprochent, un ex-parti qui a montré son incapacité à fonctionner correctement, un engagement sincère et profond à gauche et le sens de la protection de la nature. Etre patriote c'est aussi savoir préserver les trésors nationaux, en cela l'écologie peut tout à fait être une marque de patriotisme, loin des clichés véhiculés par quelques tristes sires comme le président d'Etats-Unis qui affichent au grand jour leur décadence.

La suite de mon parcours politique sera au côté des écologistes avec la ferme intention de faire peser fortement cette force au prochaines élections fédérales, notre objectif est clair, c'est d'avoir au moins 25 sièges et de contribuer à la formation d'un Gouvernement d'union de la gauche. Ce sera aussi de continuer mon travail à Il-Kaxtel, sous étiquette écologiste, l'objectif sera donc d'obtenir une confirmation de cette action lors des élections locales de 89.

Ma sortie de la LISP n'est pas la fin du parcours, ce n'est que le début.

*ndrl LISP=Ligue Imberbiste Solidarite & Patriote

Propos recueillis par Helric Boudon-Prasquier.
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3ème édition du 17 septembre 89

« Le journalisme, c'est le contact et la distance » Hubert Beuve-Méry


[quote]
Pourquoi la prochaine Chancelière s’appellera Alessandra Ansaldi

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Crédits photo : Vincenzo Desmarets


Les frôceux sont convoqués ce dimanche dans les différents bureaux de vote installés au sein de l'Archipel pour désigner leurs prochains députés fédéraux, provinciaux ainsi que leurs élus locaux. Ce qu'ils ne savent pas encore, c'est que la majorité fédérale au pouvoir a de fortes chances de sauter au profit d'une coalition de Gauche menée par la Maire d'Il-Kaxtel. Enquête.


<<Comme souvent, je suis proche des idées de monsieur Montanes>> (Alessandra Ansaldi)


Pour beaucoup d'observateurs, la campagne électorale 89 aura été le moyen pour les nouvelles formations politiques de se faire connaître tout en espérant remporter quelques fiefs provinciaux tandis que pour une partie des frôceux, les attaques ad hominem via le réseau social PluzIn de Xarxa Tech ont fini de réduire à néant la crédibilité des femmes et hommes politiques, du fait de leur penchant excessif pour la communication et les diatribes verbaux.
La Commission Électorale conduite par Riccardo Finacci Núñez (fils du célèbre Gavroche Finacci) est en pleine ébullition depuis le début de la campagne pour garantir un scrutin sincère et des résultats fiables, mais elle n'échappe pas pour autant aux critiques quant à la crainte d'une lenteur dans la diffusion des résultats comme ce fut observé lors des précédentes élections générales. Qui serait au pouvoir ? Qui serait déçu et pourquoi ? Enquête.

Alessandra Ansaldi a débuté sa carrière politique au sein de la LISP aux côtés de l'actuel Gouverneur de Tyrsénie qui, rappelons le, est sur un siège éjectable du fait de son exclusion du MESS. Elle tranche à gauche par ses positions ouvertement patriotes et sa conception particulière de la défense nationale, déclarant au cours du débat de 88 sur la sécurité : "Je rejoins monsieur Saint-Jullis sur le fait que notre patrie a besoin d'une armée bien dotée et bien préparée, dans le contexte actuel, nous désarmer, ce serait déjà perdre en crédibilité à l'international, avoir une force de projection pour défendre nos intérêts est crucial". Ses opinions souverainistes se sont dévoilées au grand jour lorsqu'elle a finit par admettre sa proximité avec les "idées de Monsieur Montanes", assumant ainsi un rôle singulier dans le spectre politique de la gauche frôceuse.

Quittant la LISP avec fracas (ndlr : voir son interview dans notre hors-série entretiens de la semaine), elle a manifesté une indépendance d'esprit assez inédite dans la vie politique frôceuse, avant de rejoindre Les Ecologistes, prenant le pari de faire confiance au parti créé par les Galloway.

Selon nos sources, les QG des différents partis politiques semblent spéculer sur l'issue du scrutin en envisageant la possibilité d'une majorité à gauche suffisamment qualifiée pour ne pas avoir à solliciter un soutien ailleurs que dans ses propres rangs. Ces spéculations étant motivées par des estimations contradictoires mais uniformes pour placer la gauche en général et Les Ecologistes en particulier en tête des législatives fédérales.

Ce qui nous conduit à nous interroger sur le devenir du Gouvernement fédéral. Rappelons que la procédure de désignation dépend entièrement de Sa Majesté Impériale Vittorio Di Savoia-Carignano qui doit nommer un Négociateur impérial pour former une coalition. Or, selon les rumeurs qui se propagent à Aspen, la gauche serait en mesure d'imposer à la fois son Chancelier suprême et son gouvernement.
Dans cette hypothèse, la gauche rassemblant une majorité de suffrages et donc de députés avec LE (Les Ecologistes) en tête, il serait naturel d'anticiper la nomination d'Alessandra Ansaldi. Bien qu'elle ne soit ni fondatrice ni dirigeante du parti, elle a concentré tous les efforts du mouvement en étant la principale intervenante durant la campagne.

Si pour certains politiques interrogés, sa nomination ne fait aucun doute, pour d'autres il s'agit "d'éviter que ce scénario désastreux ne se réalise compte tenu du bilan d'Ansaldi en tant que maire malgré une campagne offensive qu'elle se sera au final contentée de mener toute seule, devant l'incompétence crasse des instances dirigeantEs de son groupuscule écolo".

Maire de la ville d'Il-Kaxtel, Alessandra Ansaldi a pris des mesures controversées comme l'interdiction du port de signes distinctifs d'appartenance à une mouvance d'extrême-droite comme l'ARP ou encore la construction d'une statue à l'effigie du premier président de la République fédérative socialiste de Yougoslavie Josip Broz Tito. Mesures si controversées qu'elles ont renforcé l'inimitié entre la droite conservatrice et la gauche, rendant impossible tout projet d'entente entre elles.

Les centristes sont quant à eux orphelins d'un passé glorieux dont le paroxysme fut l'alliance de gouvernement RPR-PSD. Las de cette configuration, les frôceux d'aujourd'hui semblent préférer une politique plus clivante au détriment des "gentlemen agreement". Ce qui paraît d'autant plus surprenant que notre pays figure parmi les mieux lotis du continent européen avec la Suisse et les pays scandinaves.
Si comme nous le prédisons, la liste écologiste parvient à être au-dessus de toutes les autres, il conviendrait de s'interroger sur la coalition que soumettrait la négociatrice écologiste à l'Imperatore. Serait-ce une coalition aussi atypique que celle qui gère actuellement les affaires courantes et qui a dominé le paysage fédéral ? Ou, bien au contraire, une coalition fortement marquée à gauche donc avec un parti pris idéologique manifeste ? Seul l'avenir nous le dira.

Pour l'Indépendant-La Souricière,
Helric Boudon-Prasquier, rédacteur en chef.


Helric Boudon-Prasquier

Journaliste d'enquête, membre d'honneur de l'International Consortium of Investigative journalist
Breton d'origine et d'héritage
Globe-trotter à ses heures perdues (mais surtout pour le travail)
A contribué à révéler l'affaire des Panama Papers avec des journalistes français
Terreur occasionnelle des magouilleurs, ami des taupes et imperméable à toute pression.
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