L’interview de la semaine
Eduardo Belfort, président du Parti Libéral-Conservateur
1. Bonjour Monsieur Belfort. Vous avez créé le Parti Libéral-Conservateur après avoir fait une visite éclair au MPD. Cela signifie-t-il que, finalement, vous seriez davantage libéral que conservateur ?
Absolument pas. Cela signifie plutôt que le MPD est un parti conservateur qui ne fera finalement pas sa mue libérale-conservatrice. Une grande majorité des membres du MPD sont des conservateurs plutôt interventionnistes en matière d’économie. Ils n’ont finalement pas souhaité le changement que l’on m’avait annoncé. J’ai donc, en toute amitié, quitté ce mouvement afin de revenir sur mon idée initiale, à savoir la création d’un parti mariant clairement la défense du libéralisme économique aux convictions sociétales conservatrices.
2. D'aucuns en Frôce considèrent le libéral-conservatisme comme antinomique. Comment allez-vous faire pour conjuguer philosophie libérale, basée sur le Droit Naturel, et morale religieuse et sécuritaire ?
Je me définirais comme un conservateur, au sens anglais et américain du terme. Or le « conservatism » est le complément logique du libéralisme classique.
La plupart des partis politiques de Droite en Occident sont libéraux et conservateurs. Nous aussi en Frôce, avons eu par le passé une droite libérale-conservatrice sous l'impulsion d'hommes tels que Jean-Baptiste Marshall ou quelques années plus tard, Paul Marshall.
Le PLC est en faveur du développement d'une économie libérale et nous militons pour une réduction drastique du rôle de l'Etat dans le domaine. Nous pensons en effet qu’une économie ne peut fonctionner que si elle est dénuée de l'entrave d'un Etat dangereusement omniprésent.
Cela n’enlève pas le fait que nous sommes soucieux de défendre l'histoire, le patrimoine et l'héritage frôceux. Nous militons également pour le respect et la promotion des valeurs religieuses judéo-chrétiennes qui ont modelées et cimentées la Frôce.
Les questions de Défense, les implications de l’économie planétarisée, l’existence du totalitarisme, du fanatisme et du terrorisme islamique, sont pour nous des sujets primordiaux. C’est la raison pour laquelle nous n’adhérons pas à l’utopie libertarienne. Nous sommes des libéraux de bon sens.
3. Les dernières élections générales se sont soldées par une alliance inédite entre Collectivistes et Libéraux. Pensez-vous qu'une telle coalition est vouée à l'échec, ou qu'au contraire il est possible d'outrepasser les clivages idéologiques dans l'intérêt des citoyens ?
Je tiens à vous corriger. Il s’agit d’une alliance entre des libertariens/libertaires et des socialo-communistes. Le RPL a mis totalement de côté les questions économiques pour rendre possible cette alliance gouvernementale. Ce qui est terrible puisque qu’il n’y a que dans ce domaine que les libertariens sont raisonnables. Pour le reste, le RPL, le MARR et la CUL sont main dans la main pour mener une politique sociétale libérale dévastatrice.
Nous allons subir les foudres de l’utopisme libertarien combiné à l’aveuglement idéologique des gauchistes : une immigration de masse, l’abandon des frontières, l’islamisation galopante, la montée en puissance de l’islamisme radical, le risque terroriste toujours plus fort, la destruction de la famille, etc. J’ai le sentiment que sur ces sujets, cette coalition inédite trouve un terrain d’entente, et c’est ce qui m’inquiète le plus.
S’ils se concentrent sur ces questions, leur coalition tiendra, oui. Mais aucun clivage idéologique n’aura été outrepassé dans l’histoire car toutes les questions qui fâchent ont été, telle la poussière, caché sous le tapis.
4. Milton Friedman prétendait qu'un véritable Conservateur, "c’est quelqu’un qui vous explique que le gouvernement ne marche pas". Le PLC sera-t-il capable de gouverner ou se cantonnera-t-il à une telle posture contestatrice ?
Si des libertariens arrivent à gouverner, je pense que des libéraux-conservateurs en seront tout aussi capables, si ce n’est plus.
S’il y a bien un domaine dans lequel l’intervention gouvernementale est inefficace et nuisible, c’est dans celui de l’économie. Pour le reste, en tant que « Conservateur » au sens anglais et américain du terme, nous sommes pour un gouvernement plus resserré, moins gourmand et plus efficace. Il l’est d’ailleurs, efficace, quand il défend la propriété, la famille, les valeurs occidentales/judéo-chrétiennes, lorsqu’il garantit la liberté d'entreprendre, maîtrise les dépenses publiques, baisse les prélèvements, maîtrise l'immigration, etc.
Nous ne sommes donc pas des contestataires mais des hommes et des femmes de convictions, prêt à mettre en marche une véritable révolution libérale-conservatrice.
5. Le PLC que vous venez de créer se situe à mi-chemin entre le très libéral RPL et le très conservateur MPD. Souhaitez-vous, à l'instar des Écologistes à gauche, faire de votre parti une jonction entre les différentes tendances de la droite pour aboutir finalement à une coalition ?
Nous sommes dans un système politique où nous ne pouvons que rarement nous passer d’une coalition pour gouverner et mettre en œuvre nos solutions. Nous n’avons pas pour vocation première à être un parti faisant la jonction entre telle ou telle formation politique mais si, un jour, aux lendemains d’une élection, nous pouvons nous entendre sur un programme commun avec les libertariens sur les questions économiques et/ou avec les conservateurs du MPD sur les questions sociétales, alors oui, nous travaillerons ensemble.
Le Parti Libéral-Conservateur se propose de compléter sensiblement l'offre politique à Droite, en développant une pensée originale, claire et précise mais nous aspirons à travailler en totale complémentarité avec les autres forces politiques de Droite.
6. Sur le plan personnel, quelles sont vos ambitions à moyen et long terme ?
Mon ambition première est de faire du Parti Libéral-Conservateur, le premier parti de Frôce aux prochaines élections générales. Nous y travaillons dès à présent en interne en préparant nos futurs statuts, notre charte mais aussi en organisation notre Congrès fondateur qui se tiendra à Aspen le mardi 1er août.
A terme, notre objectif, mon objectif, est de gouverner la Frôce au plus vite afin de mener les nombreuses réformes, plus que nécessaires