28/05/93 - Transalpie : un employé de l'usine Pegaso d'Aspen retrouvé pendu dans les vestiaires

[Maître du Jeu]

AIF - 28/05/93
Transalpie : un employé de l'usine Pegaso d'Aspen retrouvé pendu dans les vestiaires

C'est un véritable drame qui s'est produit cet après-midi dans les locaux de l'usine Pegaso, située au nord de la capitale. Effectivement, un ouvrier d'assemblage a été retrouvé pendu à une ceinture dans les vestiaires des hommes par l'un de ses collègues de travail.

L'homme en question, âgé de 32 ans, avait fait part à plusieurs reprises au délégué du personnel de son surmenage et du harcèlement dont il était victime. Et pour cause : depuis plusieurs mois, il réalisait des semaines de 60 à 70 heures de travail. Parallèlement, il était en conflit ouvert avec son manager, qui lui reprochait un manque de productivité et l'avait menacé à plusieurs reprises d'une mise à pied pour incapacité professionnelle.

Selon ses proches, ce dernier souffrait de dépression et était sous traitement anxiolytique et antidépresseur. Une enquête menée par la PJ d'Aspen devra permettre d'établir les circonstances exactes du suicide et d'éventuelles responsabilités.

Une assemblée générale a été organisée ce soir par l'intersyndicale de l'entreprise. À 73% des voix, il a été décidé d'entamer une grève illimitée à partir de demain matin 05H00. Les syndicats réclament que justice soit faite pour leur collègue. Ils pointent aussi du doigt le manque de cadre juridique dans leur province à l'égard des heures supplémentaires et l'absence totale d'intérêt politique pour les conditions de travail des ouvriers.

[Jean Bournay]

Réponse publique de Jean Bournay interrogé à sa sortie de l'AF

Cet événement tragique me touche beaucoup et j'apporte mes plus sincères condoléances aux proches de la victime.

Mais cet événement est la preuve d'un échec social. Aussi j'aimerais en tant que Ministre de la Protection Sociale et de la Santé, inviter tous les Gouverneurs Provinciaux pour mettre en place des mesures sociales minimum, 60 à 70 heures par semaine c'est le double que ce que nous préconisons. Nous demandons 28 à 32 heures. D'autant que la manager a fauté et est la preuve la plus criante que le libéralisme économique a commis beaucoup d'erreurs. En effet on voit une réelle violence, que nous avons toujours dénoncé, de la part des hauts-placés. Qu'est-ce à côté, un mois de grève ? un pavé ?

Voyez la pression dont souffrent des milliers d'ouvriers : pression patronale, menaces, traitement antidépressif, surmenage, harcèlement. Ce n'est pas possible.

Le Ministère de l'Humain dont je suis le représentant agira le plus vivement possible et ce dès ce soir.

Il faut enfin voir que les syndicats n'ont pas assez de pouvoir, même averti le délégué du personnel n'a apparemment rien pu faire. Le gros problème de la Frôce dans cette matière c'est que suivant où l'on naquit et où l'on travaille, on n'a pas forcément le droit de vivre décemment, il faut que cela cesse.

J'inviterais au plus vite chaque gouverneur afin de trouver une solution et de faire un code du travail commun minimum. 35 heures maximum, 165% chaque heure supplémentaire, 40 heures maximum avec heures supplémentaires, augmentation du SMIC, droit de la grève de la gratuité, augmentation des congés payés, plus de moyens de s'opposer à la hiérarchie salariale...Nous en discuterons, devant la réalité pure et surtout dure, dans la province où il y a le moins de mesures sociales, je doute qu'un seul gouverneur mette en doute la nécessité d'un Code du Travail fort.

Mais comme je l'ai déjà dit j'agirais unilatéralement et temporairement avec les prérogatives de mon Ministère dès ce soir.

[Vincent De Salvo]

Intervention du Gouverneur de Transalpie Vincent De Salvo devant les salariés de l'usine Pegaso

Je n'ai pas de mots assez forts pour qualifier le drame qui vient de se produire dans cette usine.
Un homme de 32 ans s'est suicidé sur son lieu de travail aujourd'hui et je ne peux pas accepter cela, personne ne peut accepter cela.
Cependant, je n'irai pas plus loin dans mes commentaires sur les faits tant que l'enquête menée par la police judiciaire d'Aspen ne nous aura pas fourni plus de précisions sur les circonstances de cet effroyable événement. Cette enquête, je vais la suivre seconde par seconde, je peux vous l'assurer.

En tant que Gouverneur de Transalpie, il m'était inimaginable de ne pas venir sur ces lieux vous témoigner de tout mon soutien dans cette épreuve sordide. Je présente toutes mes condoléances à la famille, aux amis, aux collègues et à tous les proches de la victime.

Comme vous le savez, je suis un libéral-conservateur. Je ne suis pas naïf, j'imagine que je suis loin d'être le responsable politique préféré de la majorité des responsables syndicaux de cette entreprise.
Je veux avoir un discours de vérité devant vous. Je ne suis pas là pour vous dire exactement ce que vous voulez entendre et retourner au Parlement de Transalpie faire exactement le contraire de ce que je vous ai dit.

Ce n'est pas parce que l'on est de droite que l'on a pas de cœur, je suis bouleversé comme le serait n'importe qui et je tiens sincèrement à ce que vous compreniez que je suis votre allié.
Je suis le Gouverneur de Transalpie, vous êtes tous mes administrés. Quelques soient vos convictions politiques, le peuple transalpin m'a confié la mission de tout faire pour améliorer le quotidien de chacun de vous.

Le libéralisme économique que je défends comprend, certes, la productivité ou encore l'efficacité. Mais il prend aussi très largement en compte le travail et le mérite. Dans ma vision du monde du travail, chaque individu, du moins qualifié au plus qualifié, apporte sa pierre à l'édifice de notre société. Je respecte autant un ouvrier gagnant le SMC que son PDG.

Je constate que le manque de cadre juridique au niveau de l'économie et du travail émerge cruellement dans cette terrible affaire et cela sera le chantier prioritaire du gouvernement provincial que je vais former dans les plus brefs délais.

Je vous remercie grandement de m'avoir écouté avec autant de dignité, j'imagine que vous devez en avoir très gros sur le cœur. Le comportement exemplaire que vous avez vous honore et il honore la mémoire de votre ami.
Merci à tous.

[Victor Karlsson-Marshall]

Réaction du Chancelier Suprême à la tragédie de l'usine Pegaso d'Aspen

[Maria Blum]

Réaction de la Vice-Chancelière