Interviews - Elections générales 93

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Riccardo Finacci Núñez
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Message par Riccardo Finacci Núñez »

Anastasia Ojeda (CUL) :

Sujet rouge :

1 - Le Gouvernement Karlsson a initié un rapprochement avec la Turquie, un pays avec lequel la Frôce entretient historiquement des rapports des plus conflictuels.
Voyez-vous en ce rapprochement un espoir pour la diplomatie frôceuse ou la preuve d'un abandon ?


Il y a deux choses à voir dans ce rapprochement, la première c'est bien sûr le positif, nous ne sommes destinés à entretenir une brouille diplomatique permanente avec un pays quel qu'il soit, savoir surmonter les différends du passé, c'est la base même de tout projet pacifiste, nous devons avoir une crédibilité à entretenir un tel projet, et cela passe bien plus par la réconciliation que par l'esbrouffe et l'intimidation, qui serions-nous pour parler de paix si nous n'étions pas capables de nous débarrasser des démons du passé ?

J'entends bien les critiques sur le Gouvernement turc actuel, et la grande majorité d'entre elles ont un fondement certain, mais est-ce la bonne chose pour le peuple frôceux que de rejeter un interlocuteur sur des raisons de politique interne à ces pays ? N'oublions jamais que les alliés ont du se résoudre à demander l'aide de Staline pour se débarrasser du nazisme, quand l'objectif est assez grand et noble, on peut en doit se permettre de discuter avec tout le monde, on ne peut pas préparer un projet pacifique universaliste en excluant la moitié du globe, on ne peut pas parler de la stabilité dans la région sans discuter avec le président Erdogan.

Notre politique vis à vis du Gouvernement turc est la même que vis à vis du Gouvernement russe, nous faisons primer les intérêts des frôceux et la stabilité de la région avant des considérations politiciennes, faire primer ces considérations, c'est ce que font les occidentaux en Syrie, et ça a nourri le terreau de Daesh de manière terrifiante, discuter avec tout le monde est vital dans notre approche, et nous ne nous excuserons pas de celle-ci. Churchill disait que si Hitler venait à envahir l'enfer, il serait prêt à dire du bien de Satan devant les députés, quand la cause est assez noble, l'Histoire nous dicte d'éviter les fausses pudeurs.

Mais je vois aussi le négatif, le traité négocié par le Gouvernement fédéral, ce n'est pas un traité de lutte contre le terrorisme, de coopération juridique ou encore de développement du tourisme, c'est un traité culturel, a priori cela semble anodin mais voulons-nous réellement nous rapprocher de la Turquie actuelle, je ne préjuge pas de l'avenir, sur le plan culturel ?

N'oublions pas que la Turquie a une tendance à la réislamisation assez inquiétante depuis l'arrivée au pouvoir de monsieur Erdogan, de l'autre côté, la Frôce est une nation qui tient farouchement à la laïcité et plusieurs provinces cherchent à s'affranchir de la désastreuse morale religieuse comme je le fais en Septimanie avec notre projet de reconquête culturelle. Le problème n'est même pas que nous avons des cultures lointaines à la base, le problème est qu'elles tendent dans deux sens différents, et quand deux messages différents sont renvoyés, imbriquer n'est pas une bonne symbolique. En culture, la symbolique a une portée forte, c'est une symbolique forte que j'ai recherchée dans tous mes projets, et je reproche au Gouvernement de ne pas assez prendre ce paramètre en compte.

2 - Les textes sur l'extradition mis au vote par le Gouvernement sont fidèles à la tradition juridique frôceuse qui veut que la Frôce n'extrade pas ses propres nationaux. Ne craignez-vous pas que cette politique donne un signal d'impunité aux frôceux tentés de commettre des infractions à l'étranger ?

Il est vrai que beaucoup de nos concitoyens comprennent difficilement ce type de stipulations, mais il faut tout d'abord tordre le coup à cette idée selon laquelle l'absence d'extradition équivaut à une impunité. En droit international, il existe trois types de compétence normative, la territorialité, c'est à dire juger un fait qui a eu lieu sur son territoire quelle que soit la nationalité de l'auteur, c'est ce qu'il se passe dans une immense majorité des cas, la nationalité de l'auteur, c'est à dire juger le fait commis par un national même sur sol étranger, et la nationalité de la victime, c'est à dire juger le fait d'un étranger commis à l'étranger à condition que la victime soit un national.

La compétence sur la nationalité de l'auteur permet à un pays étranger de dénoncer un fait commis sur son sol par un citoyen frôceux et de le faire juger par la justice frôceuse, le seul pré-requis étant que le fait soit à la fois illégal en droit frôceux et dans le droit du pays concerné, mais je pense que quand on pense à un risque d'impunité, à moins de s'appeler Claude Morvan, on pense bien plus à des cas d'atteinte à la personne qu'à la nécessité de sanctionner un touriste frôceux qui aurait eu le malheur de critiquer le roi de Thaïlande, aussi choquant cela puisse paraitre pour la population thaïlandaise.

Il n'y a donc aucune impunité, seulement une procédure différente, que les pays entretenant des rapports sains avec nous n'ont aucun mal à emprunter. Maintenant, il faut comprendre l'utilité même de ce principe, tout d'abord, c'est une raison de souveraineté nationale, quand nous avons la possibilité de juger une personne, céder cette possibilité à un pays étranger serait réduire notre souveraineté, c'est tout d'abord interdit par la Constitution qui dispose que tout abandon de souveraineté est conditionné à référendum, et c'est ensuite un acte qui serait profondément regrettable pour notre posture diplomatique, nous incarnons une forme d'indépendance marquée, nous ne pouvons pas faire de courbette excessive.

Ensuite, il s'agit d'humanisme, le fait qu'une personne dévie de la norme ne lui retire pas son statut d'humain, et je pense qu'il est légitime de considérer que les droits de la personne poursuivie sont bien mieux respectés quand on lui donne l'opportunité de suivre les procédures dans sa langue maternelles, avec la possibilité de rester en contact avec ses proches, et même souvent l'opportunité d'attendre le jugement en liberté sur les infractions les moins graves. Une extradition impliquerait souvent des procédures bien plus complexes à approcher, la rupture de tout lien familial et peu d'espoirs de libération conditionnelle en attendant le procès.

Il n'y a aucun inconvénient pour nous à adopter cette posture, d'autant plus que nous accordons systématiquement le même privilège aux pays traitant avec nous, elle est plus humaine, elle respecte nos efforts diplomatiques, elle ne viole pas l'équilibre entre les deux pays et surtout la polémique sur l'impunité est très clairement exagérée car des mécanismes alternatifs existent. Quand une solution présente autant d'avantages techniques, il est de notre devoir de s'y rallier pour le bien-être collectif, vous ne m'entendrez donc jamais critiquer la formulation des traités d'extradition basé sur ce modèle.

3 - La Cour Suprême a rejeté une saisine du PAS concernant la loi sur les relations entre les banques et leurs clients, arguant au passage qu'il n'existait pas de droit à la libre concurrence dans la Constitution frôceuse. Pensez-vous qu'ajouter un tel droit serait opportun ?

Il faut toujours se méfier de ce que l'on souhaite, et donc toujours regarder les effets pervers qu'il y aurait à rendre quasi-absolu un droit. Ce droit pourrait paraitre vite tentant, lorsque l'on voit par exemple les larges économies ressenties par les consommateurs sur la téléphonie mobile, il ne faut pas le nier, lorsque l'intérêt principal pour les consommateurs est le prix et que les intérêts secondaires n'ont pas de conséquence grave, la compétition privée peut avoir des vertus.

Mais pour autant la libre concurrence doit-elle devenir un paradigme quasi-absolu comme tel est de plus en plus le cas dans l'Union Européenne ? On peut en douter, tout d'abord parce que dans certains secteurs, la guerre des prix n'est pas tenable, par exemple en ce qui concerne l'assurance santé, aux Etats-Unis, le coût de la santé est nettement plus cher alors que l'implication et l'Etat est considérablement réduite.

Ensuite, au delà des questions de prix, il est des domaines pour lesquels la qualité première recherchée ne doit pas être d'ordre financier, n'oublions pas que les entrepreneurs n'agissent pas de pure bonté d'âme, la direction d'une entreprise capitaliste implique que la principale incitation poursuivie est la recherche d'un profit, ce n'est pas une honte, c'est comme ça que le système fonctionne, et nous devons reconnaitre qu'il n'a pas connu que des échecs, prenons pour exemple la prostitution qui est actuellement un monopole étatique en Frôce.

Si du jour au lendemain, un principe absolu de libre concurrence venait à être imposé par la justice, les lupanars privés prendraient la relève, avec des tarifs ultra-agressifs, peut être une bonne chose pour le client à première vue, mais une nouvelle terrible pour les prostituées, qui seraient alors sous pression du propriétaire du lupanar pour obtenir de meilleurs résultats et qui pourraient se retrouver contraintes de facto à accomplir des actes qu'elles auraient refusés dans un cadre plus doux, qui ne bénéficieraient plus des normes de sécurité strictes édictées par le Gouvernement, comme les propriétaires chercheront à les contourner pour faire des économies ou diminuer les inconvénients subis par les clients et qui ne bénéficieront plus du lien privilégié entre direction de l'établissement et forces de l'ordre pour démanteler les réseaux de proxénètes. Ceci n'est pas une fiction, c'est exactement ce qu'il se passe en Allemagne, pays fonctionnant avec des maisons closes privées.

Quand on fixe un principe absolu, on pense souvent plus aux bonnes choses, en se disant que les exceptions nécessaires seront apportées, et on se retrouve au final dans la situation des électeurs latinos de Donald Trump, qui croyaient que seuls seraient renvoyés les criminels étrangers et qui voient leurs cousins, pourtant honnêtes travailleurs, être renvoyés sèchement au Mexique. Quand on fixe un principe absolu, on sait que le pire peut arriver.

Pour éviter ces dérives, il existe le fonctionnement au cas par cas, et cela tombe bien, car c'est ce que prévoit le droit actuel en matière de concurrence. Nous devons cesser de voir l'Etat comme le problème, il est au contraire une part de la solution, ceci étant dit, l'Etat doit aussi œuvrer de manière à rassurer, et c'est la raison pour laquelle je défends une conception utilitariste, lorsque la nécessité d'organiser la société n'est pas présente, la liberté doit être la règle.

C'est en fonctionnant nous mêmes de manière retenue et efficace que nous apporterons le meilleur pour les frôceux, pas en nous rendant prisonniers de certains principes comme cela est le cas en droit étasunien, le fait de ne pas défendre la propriété privée de manière aussi acharnée que les étasuniens, c'est ce qui nous permet de ne pas considérer que fusiller un voleur est de la légitime défense, et ce qui nous permet de ne pas jeter en prison des gamins qui ont le malheur de traverser un terrain privé sans autorisation du tenancier des lieux. L'absolutisme d'un droit, c'est avant tout un absolutisme, et les absolus ne sont que très rarement bons, faisons plutôt confiance en nos capacités à interpréter justement chaque situation.

4 - Lors du mandat d'Alba Vittorini, il y a 5 ans, la question des bases militaires frôceuses à l'étranger s'était beaucoup posée. Finalement, elles sont plus que jamais en place avec une implantation récente en Afrique du Sud. Appuyez-vous ce tournant qui pourrait être vu comme militariste ?

Hélas, la mentalité Si vis pacem, para bellum a encore de beaux jours à vivre en Frôce, nous avons beaucoup de personnalités politiques qui sont persuadées que le meilleur moyen d'assurer la paix est d'exposer nos "muscles" à ceux qui seraient tentés de s'en prendre à notre Fédération, dans le contexte moderne les muscles n'étant pas le nombre de bidasses, mais des armements flambant neufs et des bases ayant des positions stratégiques idéales. Que ce soit clair, je n'accuse personne parmi les politiciens frôceux d'être un va t-en guerre plus ou moins assumé, je laisse ces théories du complot aux habituels excités, je sais que leur idée est bien la dissuasion.

Mais la dissuasion est-elle une si bonne idée ? Je vais m'éloigner un peu du sujet, vous allez comprendre pourquoi, mais prenons la théorie des jeux, et plus particulièrement le dilemme du prisonnier, dans ce dilemme on propose séparément à deux voleurs de soit garder le silence, soit dénoncer leur complice. Si les deux gardent le silence, ils sont chacun condamnés à 6 mois de prison pour une autre infraction. Si l'un dénonce l'autre, le dénoncé prend 10 ans de prison, alors que le dénonciateur ressort libre, si les deux se dénoncent mutuellement les deux prennent 5 ans de prison.
Collectivement, le choix idéal est le silence, comme les deux s'en tirent à bon compte, mais individuellement, dénoncer est le bon choix, si le complice a gardé le silence, on peut ressortir libre, et s'il a dénoncé, on passe de 10 à 5 ans de prison. Cela démontre que le choix a priori rationnel sur le plan individuel n'est pas toujours le plus désirable collectivement.

Ce qui nous concerne, c'est que ce dilemme s'applique parfaitement au choix politique de la dissuasion, là où deux pays rivaux auraient tout intérêt collectif à désarmer pour mieux financer leur éducation et leur système de santé par exemple, leur pensée individuelle leur dicte de s'armer, pour au pire se prémunir d'une invasion, au mieux, pouvoir imposer son diktat au pays ayant choisi l'approche pacifique.

S'il n'y a personne pour démontrer que l'approche pacifiste est la meilleure pour tous, car elle incarne le choix optimal du collectif, nous perpétuerons le cercle vicieux de la course à l'armement. On ne peut pas faire changer les choses en attendant uniquement un pas des autres, le changement ce n'est pas seulement abandonner ces bases, mais revenir progressivement sur le concept même d'armée.

Je ne suis cependant pas naïve, la CUL recherche avant tout des solutions pragmatiques plutôt que la pureté idéologique coûte que coûte, je ne proposerais pas l'approche pacifiste si je n'étais pas persuadée de sa rentabilité actuelle. Nous vivons dans une partie du monde qui manifeste une aversion sans cesse croissante pour les tournants guerriers, des opérations militaires injustifiées sont désastreuses en termes d'opinion publique et de positionnement diplomatique, je pense que la dissuasion que nous recherchons par l'armement peut tout à fait s'exercer par la politique et la diplomatie.

Ce serait non seulement une solution préférable pour la Frôce, car de nombreux crédits seraient alors débloqués pour servir au mieux les citoyens, mais aussi pour le Monde, car la démonstration d'un pacifisme efficace créerait sans nul doute des émules, jusqu'à une marginalisation des pays armés.

Ces considérations me commandent donc de prôner une politique de démilitarisation, et de condamner avec la plus grande fermeté ces ouvertures des bases.

5 - L'Assemblée Fédérale étudie actuellement un projet qui rendrait la PMA et la GPA remboursables y compris dans des provinces dans lesquelles ces opérations ne sont pas légales. N'est-ce pas une atteinte à l'autonomie des provinces ?

Il me semble important d'évoquer les deux facettes de cette question, la première c'est la PMA et la GPA en elles-mêmes, je tiens à dire que je me réjouis de voir le ministre de la santé proposer enfin leur remboursement plein, pour le bien des enfants et de la société tout entière, il est vital qu'un maximum d'enfants soient désirés, par conséquent il ne faut pas voir le progrès des grossesses "artificielles" comme une mauvaise chose.

Ceux qui proposent l'adoption massive comme alternative me semblent dans l'erreur, les enfants adoptés ont assez fréquemment propension à développer des syndromes psychologiques plus ou moins grave tels que des troubles de l'attachement, qui en plus de leur rendre la vie dure, transforme celle de parents adoptifs sincères en un véritable enfer, la solution de paix, c'est bien la grossesse désirée et elle seule.

Cependant, en ce qui concerne l'aspect fédéraliste de la chose, je suis bien plus réservée, je ne puis abandonner ma conception du fédéralisme au seul prétexte qu'une orientation décidée par le Gouvernement fédéral me plait, ne serait-ce que parce qu'il n'existe aucune garantie que tous les gouvernements fédéraux prennent des orientations similaires et que le jour où je me retrouverai à combattre une orientation, je semblerais bien hypocrite d'en appeler à un fédéralisme que je n'ai pas su défendre.

L'intérêt du fédéralisme, c'est la dilution du pouvoir, Montesquieu estimait que tout individu détenant le pouvoir est tenté d'en abuser et que seul le pouvoir peut empêcher le pouvoir, la dilution du pouvoir est indispensable pour rester dans ce schéma. Or, quand un Gouvernement fédéral cherche régulièrement à contourner l'échelon provincial pour imposer ses politiques, c'est une perte d'efficacité en ce qui concerne la dilution du pouvoir.

Ce Gouvernement a reçu beaucoup d'éloges mérités que je rejoins pour la majeure part, mais il a un sérieux problème d'autoritarisme dans son approche, les Gouvernements provinciaux sont à traiter comme des égaux et non des obstacles, quand un ministre saisit trois fois la Cour Suprême dans le but explicite de contourner au maximum les protections constitutionnelles offertes aux provinces, on n'est pas dans un rapport de confiance, mais dans une manipulation grossière.

Sur ce cas précis, le Gouvernement fédéral semble pour moi outrepasser ses compétences en accordant une légitimité à des actes illégaux au sens du droit légitime d'une province, chose qui crée de manière inutile un conflit de légitimité des autorités, c'est très choquant de voir que certains dirigeants se moquent aussi allégrement des institutions qui ont remis ce pays dans le droit chemin depuis 5 ans. De plus, cela pourrait pousser des provinces à réagir par provocation, en ajoutant des peines de prison pour des actes qui étaient alors simplement désapprouvés sans peine, je pense que nul ne sortirait gagnant d'une telle situation.
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Alexandre Lacroix Le Menn
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Message par Alexandre Lacroix Le Menn »

Olivier Brimont (PAS) :
1 - Le Gouvernement Karlsson a initié un rapprochement avec la Turquie, un pays avec lequel la Frôce entretient historiquement des rapports des plus conflictuels.
Voyez-vous en ce rapprochement un espoir pour la diplomatie frôceuse ou la preuve d'un abandon ?


Le Gouvernement Karlsson a totalement abandonné la politique de développement africaine que nous avions engagé et soutenu dans la précédente législature. C'est bien dommage car il y aurait eu matière à faire ! En lieu et place, il a préféré se recentrer sur les pays européens, mettant ainsi à mal la position de notre pays. Tout le monde se souvient de la réaction complètement irréfléchie du Ministère de la Diplomatie lors de l'affaire de l'empoissonnement à Londres. Notre alliée, la Russie avait été immédiatement accusée, sans que l'enquête ne permette de démontrer sa culpabilité. Cette atteinte à la présomption d'innocence, tout le monde s'en fout. C'est la Russie, alors on a le droit. C'est ainsi qu'a réagi le Gouvernement Karlsson, ternissant un peu plus notre image auprès de nos alliés mais surtout froissant les russes. Je n'appelle pas ça de la diplomatie, c'est de l'amateurisme, pur et simple. Et cela a continué par la suite. On a vu le Gouvernement négocier des accords avec la France, pays voisin et ami, certes, mais surtout pays qui est co-responsable de la sortie des USA de l'accord sur le nucléaire iranien ! Les papouilles entre Trump et Macron ont peut-être de quoi susciter l'extase chez les socialistes, mais on voit bien où elle nous ont conduit, à subir encore une fois l'irresponsabilité et l'immaturité du Président etatsunien. Et nous continuons de mener notre petite politique comme si tout cela n'existait pas.

Mieux, on va s'accoquiner avec un assassin puissance 1000, un meurtrier de masse, qui après avoir éliminé de façon ciblée et radicale ses opposants, lorgne le nord de la Syrie comme l'annonce d'une nouvelle charia dans son pays. Erdogan massacre des kurdes, il a du sang sur les mains. Mais c'est un pays membre de l'OTAN, alors personne ne dira rien. On les retrouve nombreux à gueuler, les bien-pensants socialistes pour fustiger la Russie ou l'Iran. Par contre, quand il s'agit de la Turquie, tout le monde la met vite en veilleuse. Je peux vous garantir une chose, si nous arrivons au pouvoir, nous abrogerons les traités négociés avec la Turquie. Il n'y aura pas d'accord, tant qu'Erdogan n'aura pas levé les mandats d'arrêts à l'encontre de ses opposants et qu'il n'y aura pas l'assurance en Turquie, d'une démocratie honnête et loyale pour tous ses acteurs. Nous n'avons pas à badiner avec un type comme Erdogan ou un membre de son Gouvernement. Nous ne discutons pas avec les voyous. C'est aussi valable pour Israël et pour l'Arabie Saoudite. Et je ne vous parle même pas de Trump, là !

Nous ne serons pas un Gouvernement Karlsson-bis, nous n'irons pas cirer et lustrer les babouches d'Erdogan. Nous lui mènerons la vie dure car sa place est à la Haye, devant un Tribunal International, pour répondre de ses crimes, envers son peuple, envers les kurdes et envers le peuple syrien.

2 - Les textes sur l'extradition mis au vote par le Gouvernement sont fidèles à la tradition juridique frôceuse qui veut que la Frôce n'extrade pas ses propres nationaux. Ne craignez-vous pas que cette politique donne un signal d'impunité aux frôceux tentés de commettre des infractions à l'étranger ?

Pour quelle raison cela le serait-il aujourd'hui plutôt qu'hier ? Jusqu'à présent, nous n'avons pas eu de problème avec cette tradition. Cela a toujours très bien fonctionné. Dans tous les traités d'extradition que nous signons, nous avons la même clause pour nos nationaux mais aussi pour le pays tiers avec lequel nous concluons. C'est un échange de bons procédés. Avez-vous eu vent d'une augmentation de nombre d'infractions commises par des étrangers sur notre sol ? Avez-vous eu vent d'une polémique liée à des actes commis à l'étranger par des frôceux ? C'est donc un dispositif qui ne disfonctionne pas et qui doit être préserver. La Frôce est un pays sensible à la question de la Justice, elle l'a toujours été. Nous avons mené l'action du pays en faveur de la protection des droits individuels et de l'indépendance de la Justice. Nous estimons que cette Justice est attachée à notre souveraineté nationale. C'est la raison pour laquelle, nous militons pour que chaque pays avec lequel nous avons un traité d'extradition, s'occupe de juger lui-même ses nationaux, sans qu'ils ne soient extradés.

Nous avons confiance en nos concitoyens pour que leur comportement soit exemplaire à l'étranger. Tout le monde n'est pas un voyou. Et pour les rares qui pourraient vouloir profiter de la situation, nous disposons d'un attirail judiciaire qui permet les poursuites, prévoit le jugement sur le territoire et l'application du code pénal de la province concernée. En d'autres termes, il n'y a pas d'impunité. Tout le monde est logé à la même enseigne, sur le principe de rendre des comptes en cas de faute. Par contre, évidemment, il peut y avoir un déséquilibre entre les provinces, du fait que chacun est maîtresse de son code pénal. Un procès pour vol peut ne pas avoir les mêmes sanctions ou la même souplesse, qu'il soit commis en Septimanie ou en Transalpie, par exemple. C'est notre Constitution qui veut cela, le fédéralisme. Par conséquent, nous devons accepter qu'en fonction de chaque localité, il puisse y avoir un traitement différent. La charge revient au Chancelier Fédéral ou au Vice-Chancelier de discuter au maximum avec les Gouverneurs pour essayer de ne pas trop creuser les écarts.

Le PAS s'inscrit donc la préservation de cette tradition. Nous n'extraderons pas nos nationaux. Nous travaillerons cependant avec les Provinces pour voir comme on peut tendre au maximum vers une hamonie pénale, en matière de sanctions. La Frôce est engagée en faveur de la Justice et du respect de l'indépendance de celle-ci. Il n'y a aucune raison de changer cela.

3 - La Cour Suprême a rejeté une saisine du PAS concernant la loi sur les relations entre les banques et leurs clients, arguant au passage qu'il n'existait pas de droit à la libre concurrence dans la Constitution frôceuse. Pensez-vous qu'ajouter un tel droit serait opportun ?

La Cour Suprême a pris une décision que je respecte. Nos Juges font un travail formidable et la qualité de leurs décisions nous permet à nous autres, politiciens de prendre conscience des travers de certaines décisions. C'est donc un avis inestimable qui m'a été donné, quand bien même il n'est pas allé dans mon sens. Dans le cas de cette saisine, qui est la seule sur laquelle nous avons été déboutés, par ailleurs, il y a un constat alarmant : notre Constitution ne pose pas un droit à la libre concurrence. Cela veut dire que nous sommes exposés aux situations de monopôle. Pour moi c'est une grave carence, je suis favorable à une réforme constitutionnelle visant à instaurer ce principe de libre concurrence. Aujourd'hui, nous ne pouvons pas nous permettre que le Gouvernement puisse décider de comment la concurrence va se jouer. Dans le projet sur la relation banques/clients, il y a tout un chapitre sur l'uniformisation des frais bancaires. Or, je pense que ça n'est pas à l'état de les fixer. La libre concurrence entre établissements bancaires permettra de le faire elle-même. Les banques trop chères mettront en péril leur portefeuille client et devront s'adapter. De même que si le marché s'engorge, un banque pourra proposer une grille tarifaire plus avantageuse que la moyenne, en cassant ses frais par exemple. Tout cela n'est possible qu'en laissant au privé tous les leviers pour s'adapter et pour évoluer. Ce texte sera donc abrogé si nous arrivons aux responsabilités.

En ce qui concerne la réforme constitutionnelle que nous envisageons, nous voulons qu'elle soit permissive mais nous refusons qu'elle instaure un droit d'impunité et une nécessité absolue dans tous les secteurs. Il y aura donc des secteurs protégés, la sécurité, la défense, l'énergie, les transports, notamment. Cela m'amène d'ailleurs à un parallèle avec deux autres projets du Gouvernement Karlsson, la réforme de la SNTF et de Frôce Airlines. Dans ce cas précis, inscrire la libre concurrence absolue dans la Constitution aurait obligé le passage de ses réformes. On le voit ben, la confrontation était déjà extrêmement tendue, entre les syndicats, légitimement inquiets et l'espèce de boy-scout qui nous sert de Ministre du Budget Fédéral. Les réformes ont pu être retirées et elles sont enterrées, jusqu'au prochain Gouvernement. C'est une satisfaction d'autant plus grande que Citron est bien vert, maintenant !

Je vous disais donc que la libre concurrence est salutaire pour l'économie. A mon sens on parle d'un droit fondamental qui doit exister dans la Constitution, sur des secteurs où on sait que c'est efficace. Il ne faudra pas aller trop vite en besogne, si cette question sensible. Nous consulterons les corps intermédiaires, les syndicats, les autres partis aussi, pour essayer de trouver un équilibre qui permette à l'économie de respirer et d'être rassurée d'une part, mais qui garantisse aussi les droits sociaux aux citoyens. De toute façon, une telle réforme devra rassembler, à nous d'argumenter et de préparer un projet équilibré, acceptable par tous, ou une très large majorité. Ce sera long et sans doute fastidieux, mais je crois que le jeu en vaut largement la chandelle.

4 - Lors du mandat d'Alba Vittorini, il y a 5 ans, la question des bases militaires frôceuses à l'étranger s'était beaucoup posée. Finalement, elles sont plus que jamais en place avec une implantation récente en Afrique du Sud. Appuyez-vous ce tournant qui pourrait être vu comme militariste ?

Nous nous étions opposés, à l'époque contre le démantèlement de ces bases à l'étranger. Pour la simple et bonne raison que nous avions pressenti leur importance, notamment pour celles qui sont proches d'Antsiranana. Il n'y a pas si longtemps, ceux qui hier se sont farouchement opposés à la présence de ces bases, ont été bien content de voir les renforts arriver lorsque l'épidémie de piste s'est abattue sur la province. Encore plus lorsque l'armée est venue protéger la population contre les terroristes-indépendantistes. Personne n'a crié à la militarisation, là ! Encore plus aujourd'hui, la présence de ces bases est caractérisée par le climat qui plane dans ces régions. Devant l'hostilité affichée par Madagascar-Sud, il est normal que nous prenions toutes les mesures qui s'imposent pour renforcer notre présence au niveau local, autour et dans Antsiranana. Quand vous avez un pays qui vous interdit de territoire et qui refuse tout dialogue, il est normal de s'inquiéter et de réagir, en renforçant nos défenses. Avec son implantation en Afrique du Sud, la Froce envoie deux signaux forts. D'abord, nous pouvons répliquer si la sécurité de notre pays venait à être directement et incontestablement menacée. Je crois que Madagascar l'a bien compris. Ensuite, nous ne sommes pas seul. Nous avons les Sud-Africains avec nous, nous sommes capables d'une alliance, d'autant que nos deux pays sont membres de la CIPNA. Nous n'entendons pas mettre à mal la position pacifique de la Frôce. Nous ferons tout pour préserver la paix, mais nous ne sommes pas naïfs. Nous protégeons nos intérêts et c'est bien normal, qui ne le ferait pas ?

Vous noterez que les bases militaires ont été négociées dans des pays alliés, près de zones qui nous paraissent à risque. Ce n'est pas un hasard. Nous avons la volonté de protéger ceux qui en auraient besoin et nous ne nous arrêterons pas à notre pays uniquement. Les actions belliqueuses d'Israël, dirigées hier contre la Palestine, le sont maintenant contre l'Iran. C'est inacceptable, l'Iran est un allié précieux au Moyen-Orient. Il a permis une lutte efficace contre DAESH. C'est aussi lui qui permet au régime syrien de tenir le coup de d'éradiquer les dernières poches de résistance de l'Etat Islamique. Son rôle dans la géopolitique local est essentiel. Ce pays ami est la cible d'attaques et d'accusations honteuses, de diffamations. Si nous faisons partie du Gouvernement, nous marquerons le mandat par un visite en Iran, afin de consolider notre alliance par la signature de traités militaires. Et nous renforcerons notre présence dans la région. Nous irons même plus loin, en lançant un cordon de sécurité avec les autres pays membres de la CIPNA. Il ne sera pas dit que les états voyous que sont les USA et Israël puissent attaquer impunément ceux dont la tête ne leur revient pas.

Cela dit, nous ferons attention aussi aux bases qui aujourd'hui ne sont plus vraiment utiles, en les fermant. Lorsqu'une région est sécurisée et que notre présence n'est plus nécessaire à nos alliés, alors il faut savoir battre le rappel. Cela permet de faire quelques économies et avec l'argent ainsi récupéré de lancer notre projet phare : celui d'une modernisation massive et généralisée de nos armées. Nous avons besoin de renouveler notre matériel, de renforcer la prise en charge de nos hommes, leur considération. Nous devons impérativement créer un calendrier pour la défense nationale, échelonnant la grande rénovation sur plusieurs années. Cela passera par une réorganisation, mais surtout par de l'investissement. Nous ferons ce que la gauche n'a pas voulu faire avec son dernier livret blanc. Nous redonnerons à l'armée un nouveau souffle tout en continuant à nous positionner là où il le faut, dans le monde.

5 - L'Assemblée Fédérale étudie actuellement un projet qui rendrait la PMA et la GPA remboursables y compris dans des provinces dans lesquelles ces opérations ne sont pas légales. N'est-ce pas une atteinte à l'autonomie des provinces ?


Nous sommes complètement favorables à la PMA. A nos yeux il s'agit d'une véritable avancée sociétale, un progrès sur lequel nous ne pouvons pas revenir. A l'époque où nous vivons, nous avons des moyens scientifiques de faciliter la vie de nombreuses personnes, voire de les combler de bonheur, en leur permettant d'avoir un enfant. Et nous soutenons cela, tant pour que les couples infertiles, que pour les couples de même sexe. En revanche, nous nous opposons fermement à la GPA. J'entends les différentes remarques qui sont faites sur ce point, mais nous ne pouvons nous résoudre à un commerce du corps. La gestation, la grossesse, c'est une étape très importante. D'ailleurs, dans les pays où la GPA a été mise en place, il y a un risque fort que la personne enceinte développe un lien spécial avec son foetus. Au delà de ça, nous n'avons pas non plus le recul suffisant pour dire que la GPA est sans danger. Pour la personne enceinte, déjà, on sait que la grossesse peut porter des risques pendant mais aussi, après, des années après. On a beaucoup de cas de diabètes qui sont liés à des grossesses multiples, par exemple. Et là, c'est si l'accouchement se passe bien, car si l'enfant est extrait par césarienne, c'est encore plus dangereux. On ne sait pas les impacts que cela peut avoir sur l'enfant. Un bébé est capable de reconnaitre, inconsciemment sa mère, lorsqu'il nait, au son de sa voix, à son odeur. Si vous le privez de ça, que se passe-t-il ? A-t-on vraiment envie de le savoir au final ?

La GPA est un système pernicieux. Car même "gratuit", nul ne peut ignorer que la femme enceinte aura des frais, gynécologiques, alimentaires, etc... Que fait-on ? Il y a deux solution, soit on la remunère et on tombe les deux pieds dans la piège du commerce "humain". Soit on ne lui donne rien et dans ce cas, on la confronte à des difficultés plus ou moins importantes. Pour nous, dans les deux situations, il y a danger. Et il ne s'agit pas d'un caprice conservateur, pour le coup. Nous pensons que la GPA n'est pas une pratique progressiste. Elle ramène la femme à l'état de marchandise potentielle. Ce n'est pas comme cela que nous voyons la société de demain. L'être humain est complexe, la preuve, il ne se passe pas un jour sans que nous n'en apprenions plus sur nous même ! Pour les couples, hétéros ou homos, ou pour les personnes seules qui ne peuvent pas porter d'enfant, il reste un dispositif : l'adoption. Et sur cette question, j'aimerais éveiller les esprits. Concevoir un enfant, c'est beau, c'est sûr. Mais n'oublions pas que chaque année, en Frôce ou dans le monde, des milliers et des milliers d'enfants se retrouvent sans parent, orphelins, dans un foyer. Ces gosses ont connu des épreuves parfois terribles, des abandons. N'y a-t-il pas plus intelligent à faire pour eux que de les laisser dans leur foyer pour faire une GPA ? Ne réduisons pas la filiation à une affaire de gênes. Le bonheur que l'on peut apporter à un orphelin en l'adoptant n'a pas de prix. Nous promouvrons cette adoption, en lançant des campagnes d'information et en créant des dispositifs pour la faciliter, tout en s'assurant de la sécurité pour l'enfant.

Enfin, dans la façon dont le Gouvernement Fédéral impose son projet, oui il s'agit clairement d'une atteinte à l'autonomie des provinces. Et c'est scandaleux. La Fédération ne peut imposer une législation au provinces, cela s'appelle du déni de démocratie. Si nous accédons au pouvoir, nous supprimerons cette hérésie et nous engagerons des discussions avec les Gouverneurs, pour voir quelles avancées nous pourrions obtenir. Il n'y a que par le dialogue que le fédéralisme peut fonctionner. D'ailleurs, on l'a vu lorsqu'il a fallu aider Antsiranana. Les négociations menées par le Gouvernement Vittorini ont porté leurs fruits et nous ont permis d'avancer. Et si certaines provinces ne veulent pas trouver un accord ? Et bien ma foi, c'est le jeu démocratique. On ne peut pas demander à un Gouverneur élu par des électeurs sur un programme où il s'oppose à la GPA, de la mettre en place. Et on ne peut pas demander à un Gouverneur qui a légalisé la GPA, de l'interdire, sauf à passer par une proposition de loi et la faire adopter par la majorité de l'Assemblée Provinciale. Vous l'avez compris, on parle de procédé démocratique, et non pas de diktat fédéral tel que la Gauche veut l'imposer.
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Alexandre Lacroix Le Menn
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Message par Alexandre Lacroix Le Menn »

Nathan Brimont (RPL) :
1 - Le ministère de la justice a demandé au Tribunal Pénal d'Aspen de procéder à la mise en détention provisoire du leader de Bunker Social, Patrick Deyzieu, ne trouvez-vous pas cette réaction excessive ?

Elle est complètement excessive, oui, ce n'est pas peu de le dire. D'autant que cette mise en détention provisoire serait injustifié au sens du droit, puisque Patrick Deyzieu ne présente pas un danger immédiat et irréversible à l'ordre public, il ne s'est pas compromis dans une action terroriste et il n'a tué personne. Que le Ministre de la Justice ait demandé sa détention en dit long sur la démesure de la Gauche dès lors que l'on exprime un avis différent du sien.

Le RPL a toujours défendu la liberté d'expression. Les propos tenus par Patrick Deyzieu, quand bien même nous ne les partageons pas ont le droit être prononcés et il ne devrait pas avoir à être inquiété pour cela, par la Justice. Le fait que ça ne soit pas le cas aujourd'hui nous alerte. La liberté d'expression et d'opinion est un principe fondamental de notre démocratie. C'est grâce à elles que nous pouvons vivre ensemble, initier des débats et des confrontations de point de vue.

Vouloir attenter à ces libertés, c'est faire le jeu des conspirationnistes et il y en a en Frôce, comme dans d'autres pays. Plus vous vous acharnerez à museler leur parole, plus leur influence grandira, car ils auront des faits concrets permettant de convaincre de leur bonne foi. Aussi, c'est la réaction inverse, qu'il faut privilégier, permettre l'expression, et ouvrir des débats sur le sujet. Les gens se montrent beaucoup plus facilement convaincus quand on confronte deux projets plutôt que quand on tente d'en imposer un seul.

Nous avons confiance en la Justice pour permettre l'application de tels principes et réguler les tendances un brin autoritaires de la Gauche. En Frôce, les gens devraient pouvoir tout dire. Il n'y a pas de place que pour la bien-pensance. Nous avons des gens qui ne pensent pas comme nous, pourquoi leur interdire de s'exprimer ou d'avoir un avis différent ? Que cherchons-nous ? Une société uniforme et à pensée unique ? C'est bien de ça qu'il est question.

La liberté d'expression doit pouvoir s'exercer, tant qu'elle ne s'exerce pas en défaut de la loi. Nous veillerons à cela, et nous combattrons cette politique sélective, qui veut trier un avis et le définir comme mieux qu'un autre. Dans cette situation, la gesticulation est d'autant plus ridicule qu'il s'agit d'une minorité. Ne muselons pas les propos et agissons comme des personnes réfléchies, c'est à dire, en argumentant.

Le Gouvernement Fédéral ne fait que faire de la publicité gratuitement au Bunker Social. Il choisit la facilité au lieu de prendre de la hauteur et d'agir avec responsabilité. Quel dommage !

2 - La réforme de la SNTF et de Frôce Airlines crée des déchirures au sein même du Gouvernement et des grèves sont en perspective. Pensez-vous qu'un recul serait opportun ?

Hélas, non. Ce recul est à nos yeux un échec et un terrible revers pour le Gouvernement, mais aussi pour celles et ceux qui comme nous, ne cessent d'appeler au décloisonnement de certaines secteurs de notre économie. Le Ministre du Budget Fédéral aurait du aller au bout de ces réformes en invoquant l'intérêt numéro un de notre économie. Résultat, aujourd'hui, la question de la dette n'est pas traitée. Les deux sociétés sont dans un bourbier inouï et leur redressement est remis aux calendes grecques, alors que ces projets apportaient un début de réponse, à un problème bien connu.

Certes, ces projets n'étaient pas très ambitieux. L'idée de concession est satisfaisante sur le principe mais à terme, elle doit permettre une véritable privatisation de ces secteurs avec un objectif de rentabilité. On ne peut décemment plus dire aujourd'hui, aux contribuables qu'ils vont payer les erreurs de gestion de l'état fédéral. Ce n'est plus possible de tenir ce discours. Plus maintenant, où nous savons que la situation pourrait nettement s'améliorer pour les usagers comme pour les salariés, avec un passage au privé.

L'échec du Gouvernement était prévisible. Il n'y a pas eu de concertation avec l'ensemble des partenaires sociaux. Et forcément, quand vous mettez les gens devant le fait accompli, vous vous retrouvez avec des grèves et un fort mécontentement de la part des divers acteurs. C'est comme si le Ministère avait eu honte de ces lois et avait voulu les passer sous le manteau, en espérant que ce serait ni vu, ni connu. Sur ce dossier, il faut se montrer à l'écoute. Il faut répondre aux inquiétudes des salariés, en négociant le maintien des acquis sociaux, par la rédaction d'une convention collective dans le ferroviaire et l'aérien.

Ensuite, il faut négocier, sur la privatisation progressive, en échange de la prise en charge de la dette actuelle. Ainsi, les investisseurs privés n'hésiteront pas de choix douloureux mettant en péril des milliers d'emplois, pour assainir la trésorerie. Fort d'une situation stabilisée et d'une meilleure santé économique, ils pourront mettre en place tout ce qu'il faut pour la réussite des entreprises. Pour les usagers, le bénéfice viendra à mesure qu'il y aura concurrence et bataille des prix.

Nous sommes conscients qu'un telle réforme prendrait du temps et doit être étudiée. Certains exemples, comme celui du Royaume-Uni montrent qu'à trop vouloir se précipiter, on peut commettre de graves erreurs. Le RPL a mis en place, pendant sa gouvernance, en Transalpie, les syndicats de services, qui sont une première étape vers une auto-gestion des droits sociaux, entre les syndicats et les entreprises. Parce que pour nous, l'état n'a pas son rôle en la matière. Ces avancées ne doivent pas être suspendues à des lois, mais elles doivent pouvoir se faire rapidement, simplement, et avec le dialogue.

C'est le terrible acte manqué qui a coûté cher à la réforme de la SNTF et de Frôce Airlines. Apprenons de cette erreur.

3 - Le Gouvernement sortant s'est lancé dans une politique de multiplication des accords bilatéraux, délaissant un peu la CIPNA. Est-ce pour une marque de délaissement vis à vis de certains alliés ?

Nous n'allons pas nous déclarer insatisfaits de cette orientation. Le RPL a toujours défendu la primeur des accords bilatéraux et des relations de pays à pays plutôt que celles passant par des organisations supra-nationales, telles que la CIPNA. Nous n'en souhaitons pas le retrait, mais il est bon de voir que la diplomatie frôceuse existe bel et bien. Donc sur le fond, ces accords bilatéraux sont une bonne chose, car ils permettent à notre pays de mener une politique en faveur de la paix et du développement.

Maintenant, il faut aussi que le contenu soit intéressant... Et là, il faut bien admettre que le Gouvernement Fédéral a cruellement manqué d'ambitions, surtout sur les échanges commerciaux. La Frôce dispose d'une industrie, d'un secteur tertiaire plutôt en forme ! Pourquoi ne l'avons-nous pas valorisé en négociant des traités commerciaux ? Il n'y a pas eu de progrès notable en matière de renforcement des libertés. Pas ou peu de traités de libre circulation, de libre échange. Or, nous ne pouvons ignorer que le monde actuel est en mouvement perpétuel. Il bouge tout le temps, les gens voyagent, les entreprises vont se fournir à l'étranger, pour des raisons diverses et variées.

Dans un contexte où le mot d'ordre mondial tend à un cloisonnement excessif, à la mise en péril du mondialisme au profit du protectionnisme, il y a urgence à tirer la sonnette d'alarme. On ne peut ignorer que le nombrilisme des Etats-Unis va avoir des impacts en Europe, d'ailleurs, toutes les puissances européennes ont acté cela et se cherchent de nouveaux partenaires. Que fait la Frôce ? Pourquoi ne saisissons-nous pas les opportunités ? Nous aurions besoin à y gagner, nous en sommes convaincus. Laissons de côté les dogmes qui nous entravent et agissons avec du bon sens. Aujourd'hui, nous avons un contexte économique confortable, propice à de nouveau défis et à une ouverture généralisée auprès de nos alliés.

Le RPL prône tout cela. Nous n'en oublions pas la CIPNA qui aura, nous en sommes sûrs, un rôle essentiel à jouer dans les années à venir, avec le contexte diplomatique actuel. Contrairement à la gauche, nous n'irons pas critiquer de façon hasardeuse la Russie, nous ne laisserons pas l'Iran devenir le punching-ball des Etats-Unis et d'Israël. En matière diplomatique, nous défendrons ce qui nous apparait essentiel : la stabilité, la liberté de circuler et le commerce.

4 - Avec le RDC et le RAS, la réforme de la sécurité sociale met en place une alternative fédérale au RMG, actuellement compétence des provinces. Y voyez-vous une atteinte au fédéralisme ?

Le Gouvernement Fédéral n'a cessé de porter atteinte au fédéralisme. Cela s'est vu à de multiples reprises, avec l'histoire sur la PMA et la GPA, avec les nationalisations, et avec le RDC et le RAS. Nous reviendrons sur tout ce qui a pu porter atteinte à l'autonomie des provinces, si nous avons la majorité. Et nous le ferons sans tarder, car il n'est pas acceptable qu'un tel passage en force puisse perdurer impunément, pas en Frôce, pas dans la patrie de la liberté, de la justice et de la démocratie.

Sur le fond du projet, nous militons pour un retour aux valeurs fondamentales du libéralisme, à savoir la mise en place d'un système de santé et de protection sociale géré par le privé. Il y a beaucoup de détracteurs à ce système et pourtant, ce serait l'occasion de dégager un véritable effort budgétaire sur la question, de l'argent que nous pourrions investir ailleurs, comme par exemple dans le redressement de nos hôpitaux et la mise en place d'une allocation universelle, ou d'un revenu universel, si vous préférez.

Ce revenu universel, viendrait se substituer à tous les réformettes qui se suivent, tant au niveau fédéral et provincial sur le Revenu Minimal Garanti. Il permettrait à chaque frôceux de disposer d'une somme de pluzins, tous les mois, pour subvenir à ses besoins. Cela sous entend se payer un loyer, la nourriture, une assurance santé, etc... Et nous ferons cela sans augmenter les impôts, en nous servant des économies réalisées grâce à la privatisation de la protection sociale. Nous mettrons en place ce dispositif en faveur des plus défavorisés avec pour objectif qu'il leur permette de prendre l'ascenseur social.

5 - La loi sur le salaire des hauts-fonctionnaires a suscité de vifs débats. Pensez-vous que mettre les élus au régime sec aura des effets, qu'ils soient positifs ou négatifs, sur la corruption ?

Il n'y a aucun effet positif à espérer de ce texte de loi. Le Gouvernement Fédéral s'est lancé dans une réforme absurde, qui n'apporte rien à personne, mais qui en terme d'image peut passer pour un acte à la Robin des Bois. Sauf que la baisse des rémunérations ne va faire que susciter le désir de gagner davantage par d'autres biais pas forcément détectables. Plutôt que de s'attaquer aux conflits d'intérêt éventuels et aux enveloppes pécunaires opaques, la Gauche se focalise sur les salaires. Or, le salaire est imposable, les hauts-fonctionnaires s'acquittent de charges et de prélèvements obligatoires qui financent le système social.

Si vous réduisez la rémunération, vous réduisez l'argent que cela rapport à l'état d'autant plus, sans réaliser d'économie substantielle derrière. Autrement dit, vous continuez à dépenser plus que ce que vous gagnez. C'est une gestion par l'endettement qui en plus ne va pas dans le bon sens. En plus, vous augmentez le risque de certains hauts-fonctionnaires, pour maintenir leur train de vie, s'adonne à des pratiques beaucoup moins légales ! Et là, qu'est-ce qui va permettre de contrôler tout cela ? Rien, parce qu'aucune initiative n'a été prise dans cet objectif ! C'est quand même énorme !

Et là, nous ne vous parlons que d'une partie du fond, car si on veut aller plus loin, on se doit de rappeler que les hauts-fonctionnaires ont des responsabilités et qu'il est normal que leur rémunération soit haute. Sous quel prétexte allons-nous payer le Président de l'Assemblée Fédérale au RMG ? Parce que c'est plus social ? C'est absurde ! La travail est méritoire ! Quelqu'un qui travaille beaucoup, qui dispose de peu de jours de congés, qui a en plus une situation précaire, pouvant changer au gré des élections, mérite une compensation financière. Evidemment, il faut que cela soit raisonnable, que nous n'ayons pas non plus des rémunérations très hautes pour ne pas peser sur les dépenses publiques de façon ostentatoire.

Le RPL s'est opposé à cette législation, en lui trouvant une parade. Si nous revenons aux responsabilités, nous la supprimerons. Il est dommage que le Gouvernement n'ait rien fait pour renforcer la transparence des hauts-fonctionnaires, au niveau pécunier. Cela aurait eu beaucoup d'impact de savoir ce qu'un haut-fonctionnaire règle de lui-même, ce qui est pris en charge par l'état, plutôt que de pinailler sur les pluzins mensuel gagnés. Encore une fois, la gauche a opté pour le raccourci facile, sauf que celui-ci a bien plus de mauvaises répercussions que les autres.
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Alexandre Lacroix Le Menn
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Message par Alexandre Lacroix Le Menn »

Aurore Lacroix Le Menn (MAMA) :
1 - Le ministre de la protection sociale vient de présenter une réforme de la société sociale, avec un Haut Conseil qui laisse la part belle aux allocataires avec 9 représentants et à la fonction publique avec 6 représentants, mais exclut quasiment le patronat avec 1 représentant et totalement les syndicats de salariés du privé. Approuvez-vous cette évolution ?

Oui, nous l'approuvons. Et nous sommes très favorables à cette réforme, car elle va dans le bon sens, au niveau social et au niveau protection des droits de chacun. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si elle a été soutenue par le Ministre Bournay, dont nous connaissons tous l'attachement aux droits sociaux durement acquis par le passé. La protection sociale est extrêmement importante pour notre pays. Nous le voyons bien, partout autour de nous, de nombreux pas subissent des pressions, souvent financières, pour faire des coupes budgétaires. Or, il n'y a pas 36 domaines dans lesquelles ces coupes doivent être effectuées ! Vous remarquerez que ça n'est jamais fait dans la défense ou dans les avantages accordés aux plus nantis. Cela se répercute toujours soit sur l'éducation, soit sur la santé publique, soit sur les acquis sociaux. Tout ce qui peut aider à l'émancipation des peuples ou à la prise de conscience universelle qu'un système solidariste est une réelle alternative au libéralisme. Vous trouvez cela étonnant ? Nous, au MAMA, pas vraiment. Cela fait des années que nous nous battons pour ce modèle, que nous faisons l'objet de critiques dogmatiques de la part de la droite. Mais notre détermination est intacte. Nous pensons que ce projet est une réelle avancée, tant sur le plan humain que social. Nous avançons tranquillement vers une réforme profonde de notre façon d'envisager la protection sociale.

Vous mettez en avant le fait que le privé ne soit pas ou peu représenté. Votre question est légèrement biaisée car le plus important n'est pas cela. C'est le fait que les allocataires soient désormais en position pour décider de ce qui est bon pour eux ou pas. Maintenant, il n'y a plus lieu de dire : on arrête le remboursement des lunettes car ça coûte trop cher. Les allocataires vont avoir la possibilité de dire, on couvre ces dépenses de santés car elles sont essentielles. On remet le service public au service du public ! Avec une telle réforme, le pouvoir décisionnel n'est plus forcément entre les mains de politiques qui ne savent pas où ils vont au gré des élections. Soyons lucides, aujourd'hui la Gauche, demain, peut-être, espérons que non, la Droite qui détricotera tout ce que la gauche a fait, parce que cela ne correspond pas à son attente. Et au milieu, les millions de gens qui bénéficient de la protection sociale chaque année ne comprennent pas que l'on stagne, alors que la situation évolue. Il y a de plus en plus d'enfants qui souffrent de problèmes dentaires, d'allergies. Est-ce qu'on peut décemment continuer à étouffer le problème alors qu'il s'agit d'un enjeu majeur de notre société ? Ne serait-il pas temps de donner les pouvoirs au bénéficiaires, pour qu'ils prennent des décisions justes, au plus proche de leur réalité ? Nous croyons que oui.

Le renforcement de la représentation des allocataires est une grande première, dans notre pays et en Europe. Je ne connais pas d'autres pays l'ayant pratiquée. Cela nous pose en exemple, en acteur majeur du progrès social. Qui sait, peut-être que nous déclencherons une vague réformiste, qui améliorera le quotidien de millions d'individus. Nous devons nous battre pour que cela rayonne et inspire d'autres peuples. Car la protection sociale frôceuse est un véritable patrimoine, une véritable avancée pour tous. Nous soutiendrons tous ceux qui veulent s'en inspirer. Sur la représentativité du privé et des syndicats, gardons à l'esprit qu'il s'agit d'un service public et qu'un service public ne doit pas fonctionner comme une entreprise, avec un objectif de rentabilité. Nous ne pouvons empêcher les accidents de travail, les arrêts maladie. Nous pouvons en diminuer le nombre mais il s'agit d'aléas dont bien des gens se passeraient. Aussi, le fait que la vision "publique" de la chose soit renforcée ne peut être qu'un atout considérable pour nous. Nous avons besoin de préserver l'utilité publique de notre protection sociale. C'est ce qu'a fait cette réforme.

Pour la suite, nous devrons aller encore plus loin. Le MAMA est favorable à une nationalisation du secteur de la santé, car il ne s'agit pas, comme je vous le disais qu'un terrain propice aux profits. Nous devons prendre exemple sur Cuba qui a l'un des plus brillants système de santé au monde, en dépit de ce que les libéraux pourront dire. Les chiffres parlent pour nous. Nous voulons commencer par les laboratoires pharmaceutiques et l'industrie du médicament. Il n'est pas normal que nous ayons encore aujourd'hui des personnes qui peinent à se soigner pour des maladies graves, à cause du coût de leur traitement. Quand on sait que les traitements expérimentaux contre les cancers peuvent valoir jusqu'à 65 000 pluzins ! Non mais où vivons-nous ? C'est injuste et c'est profondément scandaleux ! Il faut que ça change. Et nous sommes prêts pour cela à couper court à ce système une bonne fois pour toutes. Les laboratoires pharmaceutiques, la recherche, sont un trésor national. Nous ne les laisserons pas tomber entre les mains d'investisseurs privés, dont l'objectif est de se faire du fric en continu, sur la maladie des gens. Ce n'est pas comme ça que nous voyons l'avenir.

Nous veillerons ensuite à ce que la protection sociale soit la plus forte et la plus juste possible. Peut-être que l'on peut envisager, sur le moyen terme, de demander une contribution plus importante pour ceux qui ont les moyens. Ce serait normal qu'ils participent un peu plus à l'effort, puisqu'ils le peuvent. Mais cela viendra dans un deuxième temps. La priorité absolue, là, pour le moment, c'est de rapatrier tout ce qui a trait à notre système de santé, dans le service public. Nous ne pouvons et nous ne devons plus attendre que les inégalités continuent de se creuser et que nos concitoyens soient les victimes d'une asphyxie comptable et bureaucrate. A ce titre, nous envisageons aussi l'effacement des dettes, dans les secteurs concernés, pour repartir sur de bonnes bases. Il faut prendre des mesures courageuses et nous y sommes prêts !

2 - Les Etats-Unis viennent de sortir de l'accord sur le nucléaire iranien. Y voyez-vous une nouvelle raison de défiance envers ce pays ?

Une fois n'est pas coutume, Donald Trump n'a pas peur des symboles. Sortir de l'accord sur le nucléaire iranien un 8 mai, alors que le monde entier commémore la fin de la deuxième guerre mondiale, la plus meurtrière, la plus sanglante que l'humanité n'ait jamais connu, il fallait quelqu'un de suffisamment con pour le faire. Ca a donc été lui. Cette décision est une bêtise absolue. Il n'y a pas d'autres mots pour la qualifier. Que vaut la parole des Etats-Unis aujourd'hui ? Rien. Absolument rien. On ne fait pas de la diplomatie en revenant sur des accords passés. On ne peut pas changer les règles du jeu en pleine partie. Il serait peut-être temps que quelqu'un prenne en charge Pac-Man, lui mette sa couche et le renvoie au lit. Le monde est déjà suffisamment animé de tensions sans nous n'ayons besoin d'un bébé Cadum qui fait son bon gros caprice pour essayer d'exister. Et qui met en péril la vie de milliers de personnes derrière. Car c'est bien de cela qui s'agit. Que les USA apparaissent comme un rogue state sur la scène internationale, ma foi, nous n'en avons rien à péter. Ce n'est pas comme si cela n'avait pas déjà été le cas auparavant, dois-je rappeler les mensonges sur l'Irak ou au Chili ? Non, le plus alarmant de cette histoire c'est le drame qui se joue et la guerre qui n'a jamais été aussi proche.

Il faut savoir deux choses sur notre allié qu'est l'Iran. Première le dirigeant actuel, Hassan Rohani fait parti de la ligne réformatrice de son parti. C'est lui qui a obtenu un accord après son élection et qui a permis à son pays de sortir de l'impasse économique dans laquelle il se trouvait. Pour rappel, cela faisait près de 15 ans que l'Iran était l'objet de sanctions économiques qui l'asphyxiait. L'accord sur le nucléaire iranien a permis une issue pacifique à cette situation et il faut absolument le préserver. Nous avons la chance aujourd'hui que le président iranien soit un réformateur, car nos ne devons pas oublier que la ligne dure de son parti existe toujours. Et par conséquent, qu'avec un tel désaveu, Rohani est mis en position de faiblesse. Ce retrait est donc une véritable débilité d'apprenti sorcier. Mais n'allons pas croire que Trump agit seul et qu'il ne s'est pas concerté avec d'autres dirigeants qui viennent aujourd'hui faire leurs pleureuses battues. Emmanuel Macron, le Président français, a soufflé sur les braises lui aussi, en donnant raison à Pac-Man. Leur slogan, d'ailleurs c'est plutôt "Make Atomic War come again". Le rôle d'Israël, de l'Arabie Saoudite et de la Turquie n'est pas non plus à minorer. Erdogan a tout intérêt à ce qu'une guerre éclate au Moyen-Orient. Cela lui permettra d'éradiquer les Kurdes, soutenus par l'Iran et le régime Syrien. Israël aura également sa guerre contre la Syrie, et en profitera pour annexer la Palestine, mise à l'agonie depuis tant d'années. Enfin, l'Arabie Saoudite, qui n'a pas réussi par son financement aux terroristes de DAESH à diminuer l'influence de l'Iran dans la région, a là une occasion de renverser la table.

Ce conflit vers lequel nous emmènent ces sinistres individus est une énorme machination, où la haine et les intérêts économiques ont remplacé le bon sens. Et n'attendons pas une décision de l'ONU sur ce sujet. Tant qu'il y aura des états permanents qui bloquent toute action en faveur de la paix, nous continuerons à avoir ce genre de drames. Nous nous dirigeons tout droit vers un embrasement, dont nous ne connaissons pas les conséquences. En revanche, les causes, les coupables, eux, sont clairement identifiés. Le prochain défi de la CIPNA sera d'enclencher toutes les mesures nécessaires pour préserver la paix, quitte à substituer à une ONU paralysée et parasité par les rogues states.

3 - La loi sur la transparence de l'Etat fédéral a au final été avant tout une loi interdisant la nomination de personnes condamnées. N'est ce pas une opportunité manquée ?

C'est évident. Nous aurions pu et nous aurions du aller beaucoup plus loin. D'ailleurs, le projet initial le faisait. Il prévoyait de nombreux dispositifs pour favoriser la transparence de l'état auprès de nos concitoyens. Mais, nous avons été confrontés à la Constitution et à l'organisation fédéraliste de notre société. Par conséquent, des décisions plus avancées sur ce domaine, nécessiteraient de trouver un accord avec les provinces. C'est là que le projet a vraiment échoué, pas parce qu'il n'était pas bien préparé ou constitué mais parce qu'il n'y a pas eu d'accord avec les Gouverneurs. C'est dommage, d'autant que nous touchons à des points essentiels dans une démocratie moderne : l'assurance que le pouvoir n'est pas exercé par des ripoux, que l'honnêteté et la sincérité des femmes et des hommes qui occupent de hautes fonctions est réelle, ne laisse aucune place au doute. Nous avons échoué à créer un véritable élan et un engouement autour de cela. Vous savez ce que l'on dit ? Échouer, ce n'est que mieux réussir. Nous reprendrons l'esprit initial du projet, nous en discuterons, intensément avec les Gouverneurs. C'est indispensable et c'est surtout quelque chose qu'attendent les frôceux. Nous avons un devoir de transparence envers eux. Je reste persuadée qu'il ne s'agit pas de désaccord sur le fond mais plutôt sur la forme. Je ne vois pas aujourd'hui qui pourrait soutenir l'opacité sur la vie publique. Pas les gens honnêtes et contrairement à ce que l'on pourrait croire, ils sont majoritaires. Une chose est sûre c'est qu'il y a matière à persévérer et que nous n'hésiterons pas à multiplier les rencontres locales pour travailler ensemble sur un dispositif final abouti, qui réponde aux exigences de nos citoyens mais aussi aux respecte des prérogatives fédérales et provinciales.

Cela étant, il ne faut pas cracher dans la soupe. Nous avons réussi à faire une avancée et c'est toujours ça de pris ! Notre société bouge très vite, parfois, nous avons du mal à la suivre. Mais chaque progrès doit nous encourager à poursuivre. Sur la transparence, le fait que nous ne puissions pas nommer une personne condamnée est essentiel. Les politiques qui sont tentés d'enfreindre la loi y réfléchiront à deux fois. Quant à ceux qui l'ont déjà transgressé, il n'y a désormais plus d'impunité. On ne peut pas diriger un pays, un Ministère et se croire au dessus de tout. Il y a des règles. Celles et ceux qui ne les respectent pas ternissent l'image de l'état et doivent donc être exclus. C'est pareil dans la vie de milliers de travailleurs, vous savez. Le bonhomme qui pique dans la caisse du supermarché est non seulement poursuivi, mais il a une inscription sur son casier judiciaire et il est licencié pour faute grave. On ne badine pas avec ce genre de choses. Nous ne sommes pas plus puissants d'un ouvrier. Techniquement, nous sommes au service de la Frôce. Je pense que la transparence doit nous conduire beaucoup plus loin, dans la réflexion. Nous devrions envisager de nous poser les bonnes questions. Est-il légitime que les salaires soient aussi élevés ? Est-il normal que les frais soient payés par le contribuable ? Bien souvent on entend parler d'économies réalisées de façon dramatique sur le dos du service public. Mais si nous faisions des économies là où elles ne gênent pas les plus modestes ? Si nous commencions par les plus privilégiés de nos hauts-fonctionnaires pour transformer tout ce luxe en véritable service pour la Frôce ? Je suis sûre que nous pouvons tous tomber d'accord là-dessus ou trouver un juste milieu.

De façon générale, il faudrait peut-être réfléchir à une façon de valider la transparence, si jamais elle venait à ne pas être mise en place avec le concours des Provinces. Pourquoi pas un référendum sur tout le territoire ? Ou province par province ? Le peuple est souverain. S'il acte que la transparence est un enjeu majeur, comme nous les déclarons, alors sa décision s'appliquera à tous, même aux récalcitrants. Je parle d'une solution de dernier recours, qui n'a jamais été envisagée et dont il faudra discuter de la faisabilité et de l'organisation. Mais je crois que les gens ne nous en voudront pas, au MAMA, pour cette proposition, dans la mesure où nous en sommes à deux échecs sur ce point ! A un moment, il faudra bien que nous avancions, espérons que cela soit dans la concertation et de nous même.

4 - Le Gouvernement Fédéral semble vouloir encourager le paiement en liquide entre ses restrictions à l'usage de cartes bancaires et l'introduction de pièces de 1 à 5 centimes. N'est-ce pas un mauvais signal à l'heure ou de nombreux pays plébiscitent le dématérialisé car plus traçable ?

A mon sens, et à celui de nos militants, nous faisons fausse route. Tout d'abord, permettez-moi de faire la distinction entre deux choses. La loi sur la relation clients/banques permet avant tout de plafonner les frais appliqués aux personnes en difficulté financière. Et malheureusement, elles sont nombreuses. On estime que le tiers de bénéfices faits par les banques, est réalisé sur le dos des plus en difficulté ! C'est colossal ! Et vous l'admettrez volontiers, ce volet là du projet était nécessaire et salutaire, pour nos concitoyens.

Maintenant sur la partie qui vous intéresse, à savoir l'encourage de la monnaie "virtuelle", nous n'y sommes pas franchement favorables. La grande majorités des fraudes à la monnaie ne se fait que sur les grosses coupures, pas sur les pièces. D'ailleurs s'il y a une mesure que nous voulons appliquer c'est celle-ci : supprimer le billet de 500 pluzins, trop "rare", trop peu vérifiable et il faut bien l'admettre, peu de commerces, d'établissement l'acceptent. Ce billet est un échec, alors autant le faire disparaitre, purement et simplement.

Nous pensons également à celles et ceux qui n'auraient pas la possibilité de payer de façon dématérialiser. Ils existent ! Ils sont même nombreux à ne pas avoir les moyens de s'acheter un ordinateur, un smartphone dernier cri ! Or, avec une dématérialisation, tout passerait par des sites internet, des applications, pour gérer ses économies, ses comptes. Et puis une carte bancaire, c'est payant. Obliger les gens à en posséder une, c'est les condamner à payer un service qui aujourd'hui est gratuit. L'effet pervers, en plus, d'un tel système, c'est que vous donnez définitivement le pouvoir aux banques. Elles pourront gérer l'intégralité des flux monétaires, qui passeront sur leurs serveur, appliquer des méthodes d'optimisation opaques, comme c'est déjà le cas avec les virements par exemple. L'argent disparait pendant 2/3 jours, où il est placé et il rapporte des intérêts. C'est une méthode qui ne dérangent pas les gens mais qui existe et est même généralisée.

Enfin, vous avez des transactions qui ne valent pas le coût d'être faite par carte bancaire. Quand vous allez acheter votre baguette de pain, vos croissants, le prix n'est pas très important. Or, il faut savoir que les commerçants payent un pourcentage sur le montant de la transaction auprès de leur banque. Il y a là un effet pervers, susceptible non seulement de tuer les petits commerces à court terme, mais aussi et surtout d'encourager une hausse des prix dans un moyen terme. Et c'est bien la chose qu'il faut éviter. Laissons les gens régler avec des pièces sonnantes et trébuchantes. Cela contribue aussi à l'éducation budgétaire. Il a été prouvé qu'il était bien plus facile de gérer ses comptes avec de l'argent liquide qu'en jouant avec des chiffres virtuels dont on ne connait pas la vraie valeur.

5 - L'Assemblée Fédérale étudie actuellement un texte sur l'accueil des migrants. Pensez-vous que la Frôce prend actuellement sa juste part dans cette crise humanitaire ?

Le projet proposé par le Gouvernement Fédéral est une très belle avancée et aussi une grande première. Il faut être fier de ce que ce texte apporte, car il coordonne au sein de la fédération, la prise en charge et l'accueil des migrants. Avec de vraies sanctions pour les municipalités qui font preuve de mauvaise foi et qui enfreigne la loi volontairement. Ce n'est pas anodin, c'est un projet de gauche, véritable, une vraie avancée en faveur de l'humanisme et je sais qu'il rassemble au delà de la majorité gouvernementale. Le MAMA observe ce qu'il se passe en Italie, en France et force est de constater que l'Europe, cette terre d'accueil et d'asile qui a tant de fois été le refuge de celles et ceux chassés par la misère, par la maladie, la famine ou la guerre, a bien changé. Est-ce trop demandé que d'accorder de l'humanité à des gens qui ont du tout quitter pour sauver leurs vies et leur famille ? Le traitement qui est réservé à ces gens est indigne et scandaleux. Quand ils ne sont pas ghettoïsés, montré du doigt par des partis xénophobes à gerber, ils sont renvoyés chez eux, mis au ban de nos sociétés. Quel genre de personnes sommes-nous ? Comment pouvons-nous accepter le péril de ces innocents qui n'ont rien demandé ? Et encore, je vous parle de ceux qui ont survécu au passage de la méditerranée ! Parce que tout le monde sait qu'il y a des réseaux de passeurs qui surchargent des bateaux en mauvais état et qui sont responsable de centaines de noyés, tous les jours.

Et en face, l'extrême droite, celle qui a oublié que la Nation est un rassemblement de peuples, d'ethnies, de cultures différentes, fait sa vierge effarouchée. Elle hurle à qui veut l'attendre que les réfugiés, les migrants viennent piquer le pain des frôceux, leurs femmes. Et c'est quoi la suite ? Ils vont piller nos bijouteries ? Uriner contre nos portes d'entrées ? Ils vont violer nos femmes ? Manger nos enfants ? Ce sont des gens qui n'ont plus rien. RIEN ! Ils renoncent à leur terre, à leur patrie d'origine, à leurs biens ! Certains renoncent à leur honneur et leur intégrité pour faire le voyage vers l'Europe ! Ils ne méritent ni condescendance, ni mépris ! Ce sont des êtres humains et il est temps que chacun en prenne conscience ! Le MAMA observera les résultats de ce nouveau dispositif législatif et il ira plus loin s'il le faut. A titre personnel, je suis persuadé qu'il le faudra. Nous serons obligés de revoir notre capacité d'accueil à la hausse. Parce que la guerre et la misère ne sont pas les seuls problèmes auxquels le monde va devoir faire face, vous voyez ? Le réchauffement climatique fait son oeuvre, renforcé par le comportement stupide et mortifère des USA. Les eaux montent, déplaçant des milliers de gens, qui n'ont pas tous la possibilité d'acheter ailleurs ou de déménager. Le déséquilibre climatique entraine des récoltes de plus en plus hasardeuses.

Nous devrions être humbles. Ce n'est pas parce que nous sommes la Frôce que nous ne sommes pas concernés. Demain, peut-être, nous aurons nous aussi nos catastrophes. Et nous serons bien contents que, comme ils l'ont déjà fait par le passé, sous la Dictature, nos amis espagnols, italiens, français, irlandais, brésiliens, algériens, nous accueillent chez eux, nous fournissent gîte et couvert, nous permettent de panser nos blessures, physiques, morales, assurent l'éducation de nos enfants. Oui, nous serons bien contents de recevoir de l'humanité. Et nous la recevrons avec une profonde humilité et une gratitude absolue. Parce que la Frôce sait qu'une vie humaine, ça n'a pas de prix. Elle sait que dans la peine, dans l'adversité, dans le chaos, elle peut être une lumière dans le ciel, un réconfort dans les coeurs, un bouclier dans l'âme !
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Riccardo Finacci Núñez
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Message par Riccardo Finacci Núñez »

Lena Voligni (ADF)

Sujet vert :

1 - Le ministère de la justice a demandé au Tribunal Pénal d'Aspen de procéder à la mise en détention provisoire du leader de Bunker Social, Patrick Deyzieu, ne trouvez-vous pas cette réaction excessive ?


Dire ce que le ministère de la justice a agi de façon excessive est un véritable euphémisme. La détention provisoire, c'est couper le lien avec la société d'un individu qui n'a pas encore été jugé, c'est accepter tous les inconvénients de l'emprisonnement que sont les conséquences sociales pour l'individu, sa famille, son employeur, c'est accepter de prendre le risque que la personne en question côtoie de véritables malfrats, infiniment plus dangereux.

Vu tout ce qu'emporte la détention provisoire, elle ne doit être qu'un recours face à une situation extrême, et encore dans beaucoup de ces situations elle peut être avantageusement remplacée par une surveillance électronique, qui est moins coûteuse et moins nuisible pour la vie sociale de l'individu et de ses proches, elle devrait être donc réservée aux individus extrêmement dangereux et aux crimes les plus infâmes.

Or, il est complexe de trouver que les agissements de monsieur Deyzieu, bien que je les condamne à 100 %, atteignent un niveau de monstruosité tel que passer du principe à l'exception devient acceptable. A ce que je sache, il n'y a eu pour l'heure que des atteintes aux biens qui puissent lui être directement attribuées, cela reste condamnable, mais ce n'est en aucun cas une situation extrême.

Il y a bien des moyens de lutter contre le Bunker Social, démonter son discours inepte, organiser des protestations pacifiques, préparer des initiatives contraires en faveur des migrants, mais instrumentaliser la justice afin d'enfermer ses dirigeants sur des charges mineures, c'est répondre à la bêtise par la bêtise, ce n'est pas acceptable.

2 - La réforme de la SNTF et de Frôce Airlines crée des déchirures au sein même du Gouvernement et des grèves sont en perspective. Pensez-vous qu'un recul serait opportun ?

Le recul en soi n'est jamais une honte. Lorsque le coût social d'un texte devient disproportionné à ses avantages, c'est un devoir d'y renoncer lorsque l'on prétend incarner l'intérêt général et le bien commun. Ce qui est honteux c'est de reculer à la moindre difficulté même si le texte avait une grande valeur. En l'occurrence, les inconvénients me semblent dépasser de loin l'acceptable, les syndicats ont été humiliés par l'absence de concertation menée par Julien Citron, le conflit serait très dur s'il n'y avait pas de recul, donc un recul serait la plus sage des options.

Les déchirures au sein du Gouvernement ne sont pas très surprenantes, tant chacun semble jouer sa partition, quand on bascule d'un texte voulant quadrupler le budget de la sécurité sociale à une privatisation de services publics historiques, on peut clairement dire qu'il n'y a pas de cohérence, seulement la volonté de bouger pour rien. L'hyperactivité de Victor Karlsson ne doit pas vous faire penser qu'il est un chancelier plus fort que les précédents, il est juste dans l'hyperactivité, au fond il a peut être encore plus de mal à se faire respecter de ses ministres que les autres.

Sur le fond des textes, j'ai été stupéfaite par le cynisme de monsieur Citron, il insiste avant tout sur la provincialisation des petites lignes, qui est une idée qui me semble tout à fait acceptable vu l'esprit de la Constitution, mais le problème avec son texte, c'est la manière brutale dont il balaye les avantages accordés aux cheminots, la sécurité de l'emploi est essentielle au service public, pour le distancer des logiques de rentabilité et les cheminots cotisent fort pour leur système de retraites différencié. En associant ces deux concepts, monsieur Citron associe la casse de la puissance publique à la modernité et la décentralisation, c'est une manipulation détestable que je ne pensais retrouver qu'au PLC.

Même s'il y avait de bonnes idées, le cynisme de la méthode, l'absence de concertation et leur incohérence totale vis à vis de la politique du Gouvernement, revêtent ces textes du sceau de l'infamie, il sera du coup particulièrement difficile de faire des réformes pourtant nécessaires pour les transports publics à l'avenir, c'est pourquoi il me semble important de ne pas raviver les tensions durant le mandat à venir, et donc de maintenir sans conditions le statu quo pour 93.

3 - Le Gouvernement sortant s'est lancé dans une politique de multiplication des accords bilatéraux, délaissant un peu la CIPNA. Est-ce pour une marque de délaissement vis à vis de certains alliés ?

Je n'ai pas eu la chance de siéger dans l'Assemblée Fédérale sortante, mais j'ai en effet pu constater que mes ex-collègues étaient ensevelis de traités comme rarement, mais encore une fois l'hyperactivité ne fait pas forcément la qualité, la preuve avec la précipitation coupable avec la Turquie. La qualité est plus précieuse que la quantité pour tisser des liens forts avec des pays amis, et la qualité a été la grande oubliée de ce mandat sur à peu près tous les dossiers.

La diplomatie de Victor Karlsson me fait penser à la conduite d'un adolescent qui chercherait à avoir un maximum d'amis PluzIn mais qui délaisserait totalement la construction d'amitiés durables. Un ami durable peut vous sortir de situations compliquées, pas un contact PluzIn, c'est aussi valable dans la vie qu'en diplomatie, ce n'est pas parce que nous avons conclu un traité culturel avec le Luxembourg que ce pays bondira à notre secours en cas de danger.

L'ambition de la politique diplomatique traditionnelle de la Frôce est de rassembler ceux qui ne croient pas en un monde polarisé, la CIPNA est à la fois notre instrument et notre garantie, refuser le monde polarisé, c'est contrarier des personnes qui n'ont pas l'habitude de l'être, on ne peut pas avancer seul, et avoir des amitiés de paille, c'est comme avancer seul, pour avoir un poids quelconque, il nous faut du soutien profond, et une organisation construite autour de notre idéologie diplomatique est le soutien le plus fiable dont nous pouvons disposer.

Peut-être le Gouvernement sortant n'est pas très enthousiaste quant à cette politique ? Entre sa tendance à vite condamner la Russie et celle à se taire face aux crimes d'Israël, on retrouve quand même deux signes qui fleurent bon la réconciliation avec l'oncle Sam qui adopte typiquement cette ligne en toutes circonstances.

Ce mandat a été d'une grande maladresse sur le plan diplomatique, il est temps de retourner à nos fondamentaux, et par conséquent d'accorder la priorité à nos partenaires et amis de la CIPNA plutôt que convoler dans tous les sens, nous avons à démontrer notre puissance diplomatique, pour un objectif noble, la fin de la bipolarisation diplomatique du monde qui mène à bien des tensions.

4 - Avec le RDC et le RAS, la réforme de la sécurité sociale met en place une alternative fédérale au RMG, actuellement compétence des provinces. Y voyez-vous une atteinte au fédéralisme ?

Dans les faits, ce texte est une atteinte évidente au fédéralisme. Il se prétend supplétif en ce qui concerne le RDC et le RAS, mais il ne vous échappera pas que la sécurité sociale ne peut lever qu'une fiscalité fédérale, ce qui fait que les provinces qui refuseraient les programmes RDC et RAS ne feraient que payer pour les autres, je doute qu'en l'état ce texte puisse passer l'écueil de la Cour Suprême, ce qui serait un profond désaveu pour le ministre qui a déjà du changer trois fois sa mouture.

Au delà de cette question de paiement, la symbolique même de rattacher à la sécurité sociale une compétence provinciale est profondément dérangeante, la sécurité sociale étant l'émanation la plus puissante de l'état fédéral, c'est une insupportable symbolique de coup de force qui s'installe, quelles que soient les intentions de ce texte, on ne peut en aucun approuver la méthode.

De manière générale, ce Gouvernement s'est montré particulièrement autoritaire dans son rapport aux provinces, en allant souvent à la limite de la constitutionnalité pour tenter d'imposer sa domination, on a pu le voir sur l'affaire de la nationalisation avortée, puis sur son recours étendu à la supplétivité sur la loi sur la pénibilité au travail et enfin sur la sécurité sociale. Nous n'avons pas eu un Gouvernement qui a cherché à accomplir pleinement l'exigence de subsidiarité qui est le ciment de notre Fédération, nous avons eu un Gouvernement qui a cherché sans cesse à étendre ses pouvoirs, en cela ce Gouvernement a trahi ce qui fait l'esprit de notre Constitution.

Concernant les RDC et RAS en eux-mêmes, je n'y suis pas favorable pour des raisons budgétaires, on demande une hausse soudaine des prélèvements sociaux, autant renforcer les RMG provinciaux comme l'a par exemple fait la Septimanie il y a 5 ans, le résultat sera le même, l'impact économique bien mieux amorti et la volonté de peuples provinciaux bien mieux respectée, si les septimans veulent un revenu universel ou indirectement universel, ils doivent avoir le droit de l'implanter sans sabotage de l’État fédéral tout comme les transalpiens doivent avoir le droit à une autre approche économique.

5 - La loi sur le salaire des hauts-fonctionnaires a suscité de vifs débats. Pensez-vous que mettre les élus au régime sec aura des effets, qu'ils soient positifs ou négatifs, sur la corruption ?

Tout d'abord, je dois rappeler qu'il n'y a pas que des élus parmi les haut-fonctionnaires, il y a également des hauts techniciens du ministère du budget ou encore des ambassadeurs, le fait de se focaliser sur les élus était un élément de communication populiste du Gouvernement fédéral, pour jouer sur le sentiment populaire du "trop payés".

Il me faut aussi rappeler que non, l'argent ne diminue pas les performances comme le font croire certains, si vous êtes adepte de football, vous verrez bien que les clubs, qui paient bien plus cher que les équipes nationales où le gros de l'intérêt est la passion, offrent un jeu de bien meilleure qualité, tout simplement car leur préparation est plus adaptée à un modèle qualitatif. Cela démontre que quand il y a un facteur majeur autre que l'argent qui rentre en compte, celui-ci est bien plus significatif sur la qualité du travail qu'autre chose.

En ce qui concerne la question de la corruption, les défenseurs de la loi feront croire qu'une rémunération infime fera fuir les profiteurs au profit de gens passionnés et dévoués qui seraient par nature incorruptibles. Le problème est que les faits donnent une toute autre version des choses, des pays salués pour leur transparence comme les pays nordiques paient bien mieux leurs élus que nous avant cette loi.
La raison est double, la première c'est qu'au lieu de centrer le débat sur l'argent, ces pays l'ont centré sur la transparence, on retrouve ici l'exemple du foot, l'argent est un facteur secondaire, la deuxième, c'est que quand une personne est payée à un niveau conforme à sa tâche, il est bien moins acceptable éthiquement et socialement pour elle de se laisser tenter par la corruption.

On trouve bien là le drame de la communication entre le peuple et ses représentants, souvent la meilleure solution est contre-intuitive, or quand on n'a pas spécifiquement étudié la question, on a tendance a voir les réponses intuitives comme une évidence et dans un peuple qui a la passion du débat politique, il est enviable d'avoir un avis sur tout.
Du coup, quand nous proposons une solution contre-intuitive, que ce soit le fait que le régime pain sec ne limite pas la corruption, que ce soit le fait que les lois pénales draconiennes sont contre-productives ou que les méthodes d'éducation à l'ancienne ne fonctionnent plus, nous passons au mieux pour des incompétents, au pire pour des corrompus.

Je voudrais donc profiter de cette question pour inciter nos concitoyens à accepter de s'intéresser à moins de thèmes pour mieux les maitriser, et quand ils écoutent des gens qui les maitrisent, le faire sans idée préconçue. Nul ne détient la vérité absolue, c'est en grande partie la raison pour laquelle il existe un débat politique, s'il y avait une seule bonne approche, cela ferait longtemps que nous aurions cédé le pouvoir à un groupe de technocrates, mais on s'en rapproche par la réflexion plus que par l'instinct.
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Message par Riccardo Finacci Núñez »

Victor Karlsson (UPP) :

(Sujet bleu)

1 - Le ministre de la protection sociale vient de présenter une réforme de la société sociale, avec un Haut Conseil qui laisse la part belle aux allocataires avec 9 représentants et à la fonction publique avec 6 représentants, mais exclut quasiment le patronat avec 1 représentant et totalement les syndicats de salariés du privé. Approuvez-vous cette évolution ?


Ayant été parti prenante de l'élaboration de la réforme de la Sécurité Sociale, nous y sommes évidemment favorable, et plus encore, nous sommes fiers du progrès qu'elle permet d'accomplir en faveur d'une protection universelle pour chacun.
Grâce au travail du ministre de la Protection Sociale Jean Bournay, dont l'engagement pour la justice sociale n'est un secret pour personne et m'a fortement encouragé à l'intégrer à mon équipe, cette réforme aura rendu possible une grande avancée dans le domaine de la Sécurité sociale : celui de rendre le pouvoir aux allocataires, afin qu’ils soient dorénavant en position de force pour décider de la direction de la Sécurité Sociale au sein du Haut-Conseil que cette réforme prévoit.

Si nous ne pouvons que nous réjouir d'avoir, à l'instar de beaucoup d'autres pays, un système de sécurité social qui fonctionne, nous pouvons être particulièrement fier d'être allé plus loin qu'aucun autre pays au monde en renforçant significativement le pouvoir des allocataires qui sont les premiers concernés par nos décisions sur la Sécurité Sociale. Ce progrès nous place en position de pionnier en la matière, là où beaucoup d'autres pays laissent leur système de sécurité sociale stagner voir chuter.
Au final, c’est beaucoup plus qu’une simple réforme, c'est une véritable révolution. Un grand pas en avant pour notre système de protection sociale. Mais malgré la formidable avancée qu'elle représente pour beaucoup, notamment du fait de son unicité, il ne s’agit pourtant en fait que d’une simple question de bon sens. Les allocataires savent ce qui est mieux pour eux et il est donc parfaitement naturel que le pouvoir décisionnel leur revienne en priorité, plutôt qu’au patronat ou encore aux syndicats de salariés du privé. Concernant ces derniers, leur absence se justifie par le fait qu’il s’agisse avant toute chose d’un service public, qui doit aller aux mains du secteur public.

Et outre l'avancée permise pour les allocataires, c'est aussi voir un moyen de garantir la pérennité de notre système de sécurité sociale. Car pour un politique de droite (qu'elle soit "sociale" ou non), qui prône constamment la baisse des dépenses publiques, une Sécurité Sociale que beaucoup aiment à qualifier d'inefficace, de coûteuse, d'antiproductive, sans tenir compte du service essentiel qu'elle rend aux citoyens, devient une cible privilégiée pour les coupes budgétaires. En mettant la Sécurité Sociale aux mains d'un conseil majoritairement composé d'allocataires, donc les premiers concernés par les mesures qui seront prises - tout en conservant une présence du patronat, sans l'influence écrasante habituelle mais suffisante pour prendre position - nous pouvons garantir que la Sécurité Sociale n'évoluera pas dans une direction qui serait défavorable à ceux qui en bénéficient et qu'aucune des avancées permises dans ce domaine ne seront démantelées sans que les allocataires aient leur mot à dire.
Dorénavant, quelque soit l’idéologie du pouvoir en place - dont on sait qu'elle peut être très versatile en Frôce - ce sera le Haut-Conseil de la Sécurité Sociale, indépendant du Gouvernement, et donc, les allocataires majoritaires, qui auront le dernier mot. C’est une garantie sur l’avenir.

Et quand l'on y réfléchit, un système où les allocataires n'auraient que très peu de pouvoir au sein du Haut-Conseil de la Sécurité Sociale n'auraient absolument aucun sens ni même d'intérêt. On voit les conséquences ailleurs quand la Sécurité Sociale est sacrifiée par des politiques qui ne s'intéressent pas aux conséquences à long terme : des actes médicaux et des médicaments de moins en moins bien remboursés, la qualité des soins qui se dégrade, des gens qui ne se soignent pas faute d'argent, une baisse de l'espérance de vie, etc...
Ce n'est pas la voie que nous allons suivre, et nous avons choisi au contraire de renforcer le système existant par cette réforme, grâce notamment à l'instauration de nouveaux revenus de solidarité pour ceux qui ont été délaissés par leur administration provinciale, dont le Revenu de Décence Complémentaire, pour tous ceux qui aujourd'hui, vivent sous le seuil de pauvreté, et le Revenu d'Action Solidaire, qui permettra à toutes les provinces qui n'ont pas encore pris l'initiative en la matière, et qui restera universel pour les personnes en situation de handicap.

Mais plus encore, si nous avons déjà permis la prise en charge intégrale des opérations liés à la maternité, l'IVG, la PMA et la GPA, nous devons parvenir plus globalement à l’instauration d’une sécurité sociale intégrale qui remboursera à 100% tous les soins prescrits, sans exception. Afin de financer cela, nous devons réintégrer à l’intérieur de la Sécurité Sociale la totalité du champ des mutuelles et des assurances privées, encadrer les prix du médicament, assurer la régulation des prix de l’optique et du dentaire et enfin, en faisant des économies sur les frais de gestion et en supprimant les dépassements d’honoraires des médecins.

Beaucoup ne réalisent pas que cette Sécurité Sociale est une chance pour nous. Une chance qui consiste en une règle relativement simple : les aléas de la condition humaine. Nous serons tous, à un moment ou à un autre, atteint par la maladie, tous autant que nous sommes. Nous avançons tous dans la vie jusqu'au jour où nous n'avons plus la force d'accomplir ce que nous accomplissions avant. Et compte tenu de la vie que nous avons eu, nous nous présentons à son extrémité d'une manière différente suivant le parcours que nous aurons eu. Et cela ne tient pas spécialement à nos gènes mais au métier que l'on aura exercé tout au long de notre vie. L'espérance de vie en bonne santé est d'environ 59 ans pour un ouvrier et pour quelqu'un qui ne l'est pas, 62 ans pour les hommes, 63 ans pour les femmes. Ceci n'est pas dû au fait que les ouvriers ont des gènes moins résistants mais parce que leurs conditions de travail et de vie sont plus difficiles.

Cette solidarité implique que chacun est responsable de tous les autres. L’idée est que chacun donne selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. Que l'on soit riches ou pauvres, quelque soit sa maladie, quelque soit ses difficultés, les Frôceux ne laisseront jamais tomber l'un des leurs. Dans un monde où dans de nombreux pays, y compris parmi les riches états occidentaux dont nous faisons partie, la crise et la peur de tout perdre obligent les plus démunis et les travailleurs les moins bien rémunérés à se négliger et à sacrifier une part de leur humanité pour subvenir aux besoins de leur foyer, pouvoir garantir à chacun un minimum à vivre, des soins gratuits et accessibles et une meilleure qualité de vie n'est pas une option pour nous et constitue au contraire un vrai progrès pour notre société.

C'est ce progrès qui fait l'essence même de notre travail. Nous croyons fermement que c'est le seul horizon qui vaille, qui puisse nous rassembler. Le progrès social est le moteur de la société et à long-terme, ses avancées bénéficient à toute l'économie. Plutôt que d'encourager chacun à s'accrocher à son portefeuille, de mettre en garde tout le monde contre tout le monde, rappelons qu'il n'existe pas de cohésion sociale forte sans un esprit de solidarité entre tous.
Et nous sommes heureux de pouvoir en être le défenseur par le biais de nos projets pour cette grande institution, qui a tant fait pour chacun d'entre nous, qu'est la Sécurité Sociale.

2 - Les Etats-Unis viennent de sortir de l'accord sur le nucléaire iranien. Y voyez-vous une nouvelle raison de défiance envers ce pays ?

Un pays à l'impérialisme aussi exacerbé et dont l'autoproclamé attachement à la paix relève plus du fantasme que d'une ligne diplomatique sérieuse n'avait plus vraiment besoin de nous fournir une nouvelle raison d'être défiant à leur encontre. Mais il faut croire que pour les États-Unis, spécialement pour les États-Unis du Président Trump, ce n'est jamais trop. Il aurait fallu que le dirigeant américain sacrifie la stabilité d'une région pour montrer l'étendue de sa capacité à tout faire sauter. Et sa cible cette fois-ci aura été les accords sur le nucléaire iranien qui garantissaient des relations plus stables entre l'Iran et l'Occident.

Pour resituer les choses dans leur contexte, on parle d'un accord qui a permis d'enrayer la dynamique du processus militaire nucléaire iranien. Souvenons-nous qu'avant sa signature, on se demandait si l'Iran possèderait la bombe atomique dans les mois qui suivaient. Le processus allait très vite et les centrifugeuses iraniennes tournaient à plein régime. Plus que jamais, nous étions sur le point de franchir une ligne rouge et les tensions entre l'Iran et l'Occident étaient à son paroxysme. L'accord sur le nucléaire iranien a cassé cette dynamique, la plupart des centrifugeuses ont pu être démantelées et la plupart de la matière radioactive iranienne a pu être exfiltrée du pays. Ce risque de prolifération nucléaire a pû être évité, grâce à la diplomatie, et en cela cet accord sur le nucléaire fut une réussite pour tous les partisans de la paix.
Toutefois, un accord n'est jamais parfait. Les accords sur le nucléaire iranien ne sont pas parfaits mais ils ont un mérite, celui de montrer qu'un dialogue est toujours possible, et préférable à une issue en conflit armé à des tensions. Ils ont permis à l'Iran de passer de pays sur la fermeture et accablés de sanctions à un pays prêt à renoncer à l'escalade et à s'ouvrir davantage au reste du monde. Avec le retrait américain, l'engrenage risque à tout moment de reprendre et une nouvelle crise au Moyen-Orient de naître par cette décision irréfléchie.

Le retrait des États-Unis des accords entraine des conséquences géopolitiques désastreuses mais aussi des impacts économiques dévastateurs. En effet, l'accord a rendu possible l'investissement d'entreprises étrangères, y compris frôceuses, en Iran, or le retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien implique le rétablissement des sanctions économiques. Ainsi, il est désormais interdit non seulement pour les entreprises américaines de commercer avec l'Iran, mais aussi pour toutes celles qui utilisent le dollar, à savoir la plupart des entreprises européennes et frôceuses puisque le dollar est la monnaie du commerce mondial, parfois même l'une des seules devises utilisées pour les transactions. Toutes les entreprises frôceuses ayant investi là bas se retrouvent donc face à un choix cornélien : se maintenir en Iran au risque de subir des sanctions économiques de la part des Etats-Unis ou bien quitter le pays avec toutes les conséquences financières que cela implique.
Et les États-Unis, par cette pirouette, ne vont faire que renforcer l'influence des ultra-conservateurs, plus fervents opposants à une coopération avec les États-Unis pour la paix et une limitation de la prolifération des armes de destruction massive. Les extrémistes iraniens voulaient une Amérique belliqueuse pour justifier une escalade des tensions, Trump leur a offert sur un plateau, en détruisant au passage la crédibilité des partisans d'une démocratisation du régime iranien, qu'il prétendait pourtant soutenir.

Fut un temps où les États-Unis dirigeaient le monde ; aujourd'hui, ils peinent à diriger leur dirigeant.
Le Président Trump n'a aucune vision claire et pragmatique et aucune idée de ce que "faire de la diplomatie" signifie. La doxa conservatrice étatsunienne a décidé que l'accord avec l'Iran était mauvais car pas assez démonstratif de l'autoproclamé autorité des États-Unis sur le reste du monde, Trump emboîte le pas. Et dans cette démarche de détruire aveuglément tout ce que son prédécesseur a pu faire de bien, Trump est parvenu à raviver des tensions dans un contexte que ses diplomates ont mis des années à tenter d'apaiser. Pour satisfaire des vues fixées arbitrairement par son parti, Trump aura réussi à mettre en péril la stabilité dans la région, aux mépris des intérêts de ses propres alliés - on notera que même Israël, qui n'est pas franchement amie avec l'Iran, aura supplié l'Amérique de se maintenir dans les accords. Et même là, Trump n'aura tenu compte d'aucun intérêt, ni pour la paix, ni pour la stabilité de la région, ni même simplement pour des alliés qu'il est pourtant prêt à suivre jusque dans l'illégalité comme Israël.

Mais où est la surprise venant de l'actuel Président américain ?
Venant d'un Président qui quitte un accord mondial pour le climat en affirmant arbitrairement que le réchauffement climatique est un complot chinois ?
Venant d'un Président dont le principal hobby est d'insulter ses opposants et de menacer des pays étrangers de frappes nucléaires sur Twitter ?
Venant d'un Président si prompt à condamner la dictature iranienne et à saper les efforts d'ouverture du régime cubain en blâmant l'idéologie communiste, et qui à côté s'acoquine avec les pétromonarchies totalitaires du golfe, qui persécutent les non-croyants, les femmes pas assez soumises et les homosexuels, que le régime américain soutient, finance et protège ?
Venant d'un Président qui devant le congrès du puissant lobby des armes, plaisante sur les attentats terroristes du 13 novembre à Paris en mimant des meurtres à la chaîne - une semaine à peine avant qu'une nouvelle fusillade éclate dans un lycée texan, tuant 10 jeunes américains, du fait de sa propre politique sur les armes ?
Venant d'un Président qui use de son droit de veto pour couvrir les massacres perpétrés par l'armée israélienne contre des palestiniens manifestant pacifiquement ?

Donald Trump voulait rendre à son pays sa grandeur passée. Après le renoncement sur les accords de Paris, ses embrasements sur la Corée du Nord, ses attaques illégales en Syrie, ses provocations en Israël et ce nouveau renoncement au dialogue avec l'Iran, Trump aura réussi à annihiler définitivement le peu de crédibilité qu'il restait à son pays à l'international, en sapant le peu de confiance qu'il pouvait encore inspirer chez certains.
Son administration s'imaginait peut-être, de cette façon, faire montre d'autorité vis-à-vis des régimes qui cherchent à mettre en place leur propre programme d'armement nucléaire - et c'est l'exact effet inverse qui a été provoqué. A présent, on pourrait se demander comment maintenant les États-Unis comptent s'y prendre pour ramener l'Iran à la table et proposer un nouvel accord sur son programme nucléaire. Mais à l'évidence, les États-Unis semblent davantage rechercher le conflit qu'un accord durable pour garantir la stabilité et la paix dans la région.
Et dans les régions où la paix est naissante, comme la péninsule coréenne où nous avons pu nous réjouir de l'entente nouvelle entre les deux pays, après des décennies d'affrontement et après que les États-Unis aient finalement accepté de retirer leur force de dissuasion de la péninsule, l'instabilité de la position diplomatique des États-Unis et la versatilité du président Trump risque de devenir un sérieux danger pour la paix.

Les États-Unis sont depuis des décennies une nation dont les penchants impérialistes, intrusifs et autoritaires vis-à-vis des autres nations ne sont plus un secret pour personne. La différence est qu'à présent, avec un Président en roue libre, le pire est à craindre.
Les États-Unis de Trump n'ont plus qu'un message très clair à nous transmettre : ils ne tiendront pas leurs paroles. Ils n'ont plus qu'une façon de voir le monde : un monde sans diplomatie, où tout ne repose que sur leur force de dissuasion nucléaire. Avec ce genre de philosophie, même avec toute la meilleure volonté du monde, et bien que nous soyons des fervents partisans du dialogue entre les nations, nous ne pourrons pas travailler communément pour l'avenir.

Parce que nous, notre avenir, c'est la paix. La Frôce est, a toujours été et restera une nation amoureuse de la paix, profondément engagée pour celle-ci.

Et c'est aux côtés de nations poursuivant le même but commun que nous devons nous engager. Sur les ruines d'une guerre froide qui a divisé le monde en deux, faire cavalier seul comme le fait Trump ne mènera qu'à une diplomatie erratique et des conséquences désastreuses au possible. Nous devons poursuivre notre engagement auprès de toutes les nations indépendantes des intérêts des superpuissances, autant qu'auprès du CIPNA - et avec les menaces qui pèsent sur la Palestine, l'Iran et Cuba, face à une puissance américaine qui semblent se chercher des excuses pour engendrer un conflit et imposer sa loi, il y a plus que jamais besoin de faire valoir notre position et notre engagement auprès nations indépendantes, profondément attachés à une coopération pacifique qui est mise en péril par l'aveuglement et les intérêts de grandes puissances.

Nous devons aussi voir large : il nous faut étendre notre travail pour une diplomatie pacifiste auprès de nos alliés et de tous nos partenaires, y compris nos partenaires en Europe, qui sont pour beaucoup dépassés par les vagabondages diplomatiques des américains.

Et plus tard, il y aura peut-être un temps pour l'apaisement et pour une coopération pour la paix avec les États-Unis, lorsque ceux-ci reverront leurs priorités et tâcheront d'oeuvrer pour la paix mondiale plutôt que de jouer avec celle-ci en permanence. Pour reprendre le bon mot du Sénateur Sanders, indépendant au Sénat américain et opposant historique à l'impérialisme étatsunien : "le leadership et la puissance américaines ne se mesurent pas à notre capacité à tout exploser, mais à notre capacité à réunir chaque partie à la table et à forger un consensus international".

Mais soyons réalistes, un tel changement ne surviendra pas dans les années à venir, et encore moins avec un Trump pour les mener.

3 - La loi sur la transparence de l'Etat fédéral a au final été avant tout une loi interdisant la nomination de personnes condamnées. N'est ce pas une opportunité manquée ?

Au contraire, ce projet de loi constituait une opportunité que nous avons saisie, là où les précédents gouvernements de droite auraient simplement laissé le sujet de côté en croisant les doigts pour que leur inaction soit sans conséquence. Si l’on regarde l’opacité qui peut exister chez la plupart de nos voisins européens au niveau de la vie politique, la Frôce peut se satisfaire d’être l’un des pionniers en la matière. Il est tout simplement insupportable de se dire que des passes droits puissent exister pour certains citoyens mais par pour d’autres, au motif qu’ils occupent une haute fonction. En tant qu'élus, nous avons un devoir envers nos concitoyens et nous devons pour cela faire preuve d'une exemplarité sans faille. Un élu est un citoyen comme un autre mais qui porte de grandes responsabilités au nom de tous ses concitoyens ; et pour cela, il se doit d'être irréprochable. On ne peut pas réserver un traitement privilégié à un élu. Nous sommes des justiciables comme chacun et nous avons des comptes à rendre, en l'occurence au peuple de Frôce qui nous accorde sa confiance.
C'est la raison pour laquelle il est indispensable d'être parfaitement transparent afin que les frôceux puissent avoir pleinement confiance en leurs représentants.

Je tiens à rappeler qu'au plan fédéral, l'UPP est la seule à avoir légiférer pour l'intégrité en politique. Au même titre qu’elle a combattu et combat toujours la délinquance fiscale, l’UPP est fière d’avoir fait un grand pas en avant en matière de lutte contre les abus que peuvent avoir propension à commettre de nombreux élus politiques. Je prends personnellement la responsabilité de ce texte et peux vous assurer qu’il permettra de prévenir, dans un futur proche, de nombreuses pratiques occultes.
L’opposition de droite, dès 089, n'a montré que toute la mauvaise volonté du monde, non seulement en refusant en bloc un texte sur la transparence, mais en plus en refusant de contribuer à l’élaboration d'un projet viable visant à promouvoir la transparence et l'intégrité des élus de la Nation - contrairement à elle, nous l’avons fait et nous ne le regretterons jamais. Bien évidemment car non seulement nous n’avons rien à cacher en tant que responsables politiques, mais de plus, nous tenons à ce lien de confiance que nous avons su tisser avec nos concitoyens.

Mais aussi et surtout, il est bon de le rappeler, il est indispensable que nos concitoyens puissent avoir une totale confiance en leurs élus. L’image des politiques est longtemps restée trop terne, à des années lumières de l'image que nos concitoyens devraient avoir de gouvernants qui se soucient de leurs intérêts.
N'oublions pas qu'il y a quelques décennies à peine, c'est un immense scandale de corruption qui a décrédibilisé l'ensemble des partis en place, qui a mis à mal les liens entre l'État frôceux et les citoyens et qui a causé la chute de la République. Cela nous a amené à un changement de régime - pour le meilleur, nous l'espérons. Mais nous ne pouvons plus nous permettre de répéter les mêmes erreurs. Je déplore profondément le fait que l'intégrité et la lutte contre la corruption dans le domaine politique soient à ce point reléguées au second plan par certains élus. Ceux qui n'apprennent pas de l'histoire sont condamnés à la revivre. Aussi nous ne devons pas rogner sur les moyens que nous mettons en place pour que plus jamais le lien de confiance entre les Frôceux et leurs élus ne soit à nouveau brisé. Probité des responsables politiques, contrôle des dépenses et transparence; une certaine idée d'un Etat loyal envers son peuple, en laquelle je crois fermement et que nous continuerons à faire progresser.

Maintenant, je conçois très bien que l'on puisse dire du projet qu'il ne va pas assez loin. Le projet originel soumis par la Ministre de la Justice, Mme Braud, était au départ bien plus complet et ambitieux, mais il nous a fallut nous cantonner aux limites définies par la Constitution. Mais ce texte est déjà la preuve que nous sommes prêts à agir pour la transparence au plan national.
Évidemment, certaines prérogatives sont du ressort des provinces, et force est de constater que jusqu'à présent, il y a peu d'actions des provinces dans la lutte contre la corruption, avec seules 2 d'entre elles ayant agi pour la transparence - parmi lesquelles la Catalogne, dont j'ai été le Gouverneur pendant 3 ans.
Toutefois, ce projet ouvre le champ à de nombreuses possibilités d’approfondissement. Davantage encore qu’interdire la nomination de personnes condamnées à des fonctions politiques, pourquoi ne pas envisager de prévenir avant de guérir, en instaurant une obligation permanente de transparence pour les élus politiques ? Nul ne doute du fait que c’est lorsque l’on est déjà élu que l’on peut être tenté de tomber dans la corruption ou la malhonnêteté. Voilà un excellent axe de développement que je ne manquerai pas de conduire avec ma majorité si les Frôceux nous font à nouveau confiance.
Notre second plan pour la lutte contre la corruption sera plus ambitieux, plus complétif du premier projet, mais nécessitera d'avoir recours à la coopération interprovinciale. Si nous sommes enthousiastes à l'idée de pouvoir travailler avec les gouverneurs à un projet fédéral pour en finir avec ce mal qui gangrène notre espace politique, notre plus grande crainte restera d'avoir à nous opposer à des gouverneurs refusant tout dialogue, pour des motifs idéologiques, comme ce fut malheureusement le cas avec les Gouverneur.re.s d'Antsiranana et de Transalpie sur la totalité des projets interprovinciaux que nous avons mené.

A mon sens, nous avons déjà assez perdu de temps dans l'inaction face à l'opacité quasi totale de certains pans de la vie publique. Il est temps d'agir, pas seulement parce qu'une vie politique intègre correspond à l'idée qu'à gauche, nous nous faisons d'une démocratie saine, mais également pour l'intérêt général.
Nous devons inscrire le principe de transparence et d'intégrité de la vie publique dans notre Constitution.
Nous pouvons inspirer du modèle suédois qui a fait ses preuves, puisque la Suède se classe chaque année dans le top 5 des pays les moins corrompus au monde. L'idée est simple : les responsables politiques ont le pouvoir mais les citoyens doivent être en mesure de les contrôler. L'exercice du pouvoir doit se résumer en trois mots : transparence, modestie et contrôle. Les représentants politiques sont là pour servir et non se servir.
Aussi nous mettrons en place un contrôle direct des notes de frais des ministres et élus par les citoyens. Chaque dépense devrait être consultable par le public, dans les ministères, à l'Assemblée Fédérale et sur un site internet dédié à cet effet. Un véritable droit de regard, un contrôle strict pour une transparence totale que j'estime nécessaire pour consolider la relation entre les citoyens et leurs élus, trop souvent mise à mal.

Il est important de nous rappeler qu'être élu par les Frôceux, c'est à dire obtenir la confiance de ses concitoyens, ce n'est pas une preuve de supériorité, mais au contraire la preuve que nos concitoyens nous font confiance pour travailler dans leur intérêt, de privilégier la collectivité au profit individuel. En ce sens, nous avons mis fin aux rémunérations exubérantes dont bénéficiaient certains élus par une loi qui réduit l'indemnisation versée en cas de cumul de sa fonction fédérale avec des fonctions locales. Mais il faut aller au-delà.
Nous avons un devoir vis-à-vis des Frôceux, c'est de leur assurer que les contributions qu'ils fournissent par l'impôt, et que la confiance qu'ils accordent par leur suffrage, n'est pas qu'un moyen pour des élus de servir leurs ambitions carriéristes et de maintenir en place un train de vie aux antipodes de ce que vivent nos concitoyens au quotidien.

Et lutter contre la corruption dans la vie politique, se battre pour restaurer un véritable climat de confiance, c'est vital pour notre démocratie, et pour aussi montrer que nous, élus, hauts-fonctionnaires qui servont ce pays, faisons preuve de loyauté envers le peuple de Frôce, sans qui aujourd'hui, beaucoup d'entre nous ne seraient rien.

4 - Le Gouvernement Fédéral semble vouloir encourager le paiement en liquide entre ses restrictions à l'usage de cartes bancaires et l'introduction de pièces de 1 à 5 centimes. N'est-ce pas un mauvais signal à l'heure ou de nombreux pays plébiscitent le dématérialisé car plus traçable ?

On comprend pourquoi beaucoup de pays, d'entreprises et de particuliers privilégient de plus en plus l'utilisation d'argent dématérialisé pour faciliter leurs échanges. Plus pratiques, plus rapides, moins contraignants - se promener avec une simple carte dans une poche intérieure plutôt qu'un portefeuille rempli de pièces et de billets, quoi de plus idéal ?

Mais si nos concitoyens sont encore attachés à ce moyen de paiement traditionnel, ce n'est pas juste pour le symbole patriotique que constitue le visage de l'Imperatore et les armes de notre pays et de chaque province frappés sur les pièces - qui à coup sûr font le bonheur des collectionneurs férus de monnaie - mais à cause des enjeux qu'il y a derrière, et qui font le pourquoi nous soutenons que l'argent liquide reste un moyen de paiement pérenne dont la disparition au profit du dématérialisé n'est ni souhaitable ni même envisageable.

Faisons des suppositions osées (sans vouloir être alarmiste). Il convient de noter que si l'argent liquide venait à disparaître totalement et que les banques faisaient faillite, elles pourraient ponctionner directement l'argent des citoyens sur leurs comptes en banque et ces derniers se retrouveraient sans ressource. En effet, il faut savoir une chose que beaucoup de gens ignorent, c'est que lorsque vous mettez votre argent dans votre banque, le propriétaire de votre argent devient la banque. C'est à dire qu'elle a une créance pour vous mais le propriétaire final, c'est bel et bien elle. Au final, les gens n'ont pas réellement la main sur leur argent et c'est un danger auquel s'exposent les gens si nous venions à ne plus posséder du tout de liquidité.

Sur un autre ordre d'idée, n'oublions pas les conséquences que le tout dématérialisé a déjà eu et pourraient avoir dans des circonstances exceptionnelles mais pas improbables : aux Etats-Unis, après l'ouragan Katrina, la dévastation dans certains endroits de Floride et de Louisiane avaient mis hors service la plupart des dispositifs de paiement par carte et la situation fut telle que l'armée américaine fut mobilisée pour distribuer des liquidités aux habitants sur place et assurer qu'ils ne soient pas totalement démunis de leurs moyens.
Et c'est loin d'être un scénario irréaliste de notre côté du globe, aussi il convient de rappeler que là où dépendre du dématérialisé peut nous mettre en difficulté, le liquide restera suffisamment solide pour maintenir la continuité de l'économie.

Et sur la traçabilité qui serait mise à mal par le paiement en pièces et en billets, c'est un non-argument. La surveillance et la prévention de la fraude restera constante pour les montants les plus imposants, qu'ils soient échangés en dématérialisé ou en coupures de billets de 100. A part Big Brother, personne ne s'intéresse à la surveillance des achats quotidien de ticket de métro et de baguette de pain.
Qui plus est, les dispositifs de paiement, des distributeurs aux terminaux sans contact, ne sont pas du tout exempt de faille et sont loin d'être immunisés contre les risques de fraude, bien au contraire. En 2014 encore, on mettait en évidence des failles dans le dispositif NFC qui auraient conduit à des vols jusqu'à plusieurs millions. Alors non, le dématérialisé ne mérite pas notre confiance aveugle ni un traitement de faveur sur la monnaie traditionnelle, qui elle a fait ses preuves.

Mais parlons aussi des enjeux courants. Malgré les restrictions sur les cartes bancaires que nous avons mises en place - qui sont d'ailleurs plus des moyens de prévenir les abus qui peuvent être liés à ce mode de paiement - le tout carte bancaire reste dommageable dans un monde où tout le monde n'en possède pas, en raison du coût toujours plus élevé de ces dernières et des conséquences que son monopole sur les autres moyens de paiement peut avoir. Quand aujourd'hui, de plus en plus, on voit qu'il devient difficile, voir impossible à certains endroits d'acheter son carburant, de régler le péage d'autoroute, d'acheter ses titres de transports sans carte bancaire, cela pose une réelle question : jusqu'où irons nous dans cette direction ?

Il faut prendre conscience qu'aujourd'hui, une forme de dépendance à la carte bancaire et au dématérialisé se créé et pénalise bien sûr les consommateurs, qui sont contraints de privilégier la carte bancaire à tout autre moyen de paiement et donc de subir des frais pas toujours souhaités, mais l'on pense moins aux commerçants qui sont eux aussi impactés par cette évolution.

Je ne parle pas des grandes surfaces, des stations et des commerces qui s'en accommodent bien, mais des petits commerces locaux, de quartier, que le recours systématique au règlement par carte oblige à investir dans des terminaux de paiement dont l'entretien et la location suffit parfois, à l'échelle de ces petits commerces, à faire perdre une part importante de leur marge, là où les grandes surfaces sont plus à même de s'en acquitter. C'est pour cela que la grande majorité des petits commerces n'acceptent plus le règlement par carte au-delà d'une certaine somme et privilégient les paiements en liquide. Et c'est aussi pour cela qu'aujourd'hui, la carte bancaire reste un acteur moins crédible que le cash dans les transactions quotidiennes.

Et je ne parle pas des consommateurs, qui subissent eux aussi les nouvelles dépenses engendrés par ces nouveaux moyens de paiement, des frais liés aux cartes bancaires aux dépenses liés à l'achat de coûteux smartphones qui devront régulièrement être remplacés pour satisfaire les exigences de comptabilité changeantes des terminaux de paiement - en bref, une nouvelle contrainte que certains seraient prêts à généraliser jusque pour l'achat d'une chocolatine.

Bien sûr, on ne peut pas ne pas évoquer la principale différence ressentie entre un terminal et un vendeur : l'aspect humain. Et c'est aussi un problème que le dématérialisé risque d'engendrer. Car il y a bien sûr un lien social dans l'échange entre un commerçant et un consommateur, un lien qui fait la principale force des commerces de proximité face à la concurrence écrasante des grandes surfaces, un lien que la préservation de la forme originelle de la monnaie contribue à conserver. Comment ne pas trouver davantage de plaisir à se retrouver au petit commerce du coin avec son vendeur préféré qui nous conseille sur les derniers arrivages, plutôt que face à une machine de paiement qui au mieux retiendra de nous la même liste de courses hebdomadaire ?
C'est l'esprit même de ces petits commerces de proximité, que la dématérialisation du paiement à outrance vient mettre à mal et pourrait à terme faire disparaître.

C'est la raison pour laquelle nous avons fait mettre en circulation de nouvelles pièces de 1, 2 et 5 centimes, pour faciliter les plus petites transactions en monnaie. C'est également un geste fort envers les petits commerces car ces transactions les concernent prioritairement. Si nous acceptons la pleine dématérialisation de la monnaie, nous deviendrons complices de la réduction des marges des commerçants indépendants, ce qui reviendrait à les fragiliser face à la concurrence des chaînes de grande distribution, à un point où beaucoup seraient condamnés.

Voilà pourquoi nous défendons le maintien et même la valorsation de l'argent matériel dans les échanges. La préservation de notre monnaie "réelle" est un moyen de nous rapprocher, en plus d'être un moyen de valoriser un patrimoine monétaire dont nous devons être fier. Nous avons notre propre monnaie, notre propre histoire et nous occupons une place à part au sein de l'Europe.
Abandonner le cash pour le dématérialisé est peut-être pour certains une bonne façon d’inonder le marché des moyens de paiements de nouveaux acteurs. Mais ce seront les consommateurs et les commerces locaux, autrement dit des acteurs essentiels de notre économie, qui en feront les frais en premier. Et nous, nous ne considérons pas cela comme une avancée.

5 - L'Assemblée Fédérale étudie actuellement un texte sur l'accueil des migrants. Pensez-vous que la Frôce prend actuellement sa juste part dans cette crise humanitaire ?

La question des migrations, des flux humains est un phénomène constant dans le monde mais depuis quelques décennies, cela prend une ampleur que l’on pourrait qualifier d’inédite. On constate une augmentation du nombre de réfugiés, de personnes qui sont contraintes de partir pour des raisons impérieuses du fait des guerres, du changement climatique ou encore des raisons économiques, liées aux situations de corruption andémique et aux politiques libérales antisociales qui ruinent beaucoup d’économies fragiles des pays du Sud et appauvrissent un grand nombre d'être humains, de plus en plus privés des ressources de base.

Il convient également de rappeler qu’au-delà des guerres et de la misère, l’Organisation des Nations unies annonce déjà 250 millions de réfugiés à cause du climat. Sur les 60 millions de personnes qui se déplacent actuellement, il y a déjà 20 millions de réfugiés climatiques. On parle d'individus arrachés de leurs terres et forcés de s’exiler en raison d'un mal dont des pays parmi les plus productivistes et consuméristes sont originaires. Il s’agit d’une crise humanitaire et géopolitique majeure et je le dis clairement, jusqu'à présent nous sommes encore très loin d’être à la hauteur de ces enjeux.

Ces mouvements de population sont d’ores et déjà gigantesques, et la propension qu'ont certains à vouloir faire barrage à ces mouvements humains est en train de meurtrir un peu plus l'Humanité.
Notre Méditerranée, berceau de tant de civilisations, qui naquirent, grandirent et prospérèrent sur ses rivages, est en phase de devenir un gigantesque cimetière humain où se perdent les miséreux en quête d'un avenir plus sûr, témoignage de l'inefficacité des politiques humaines mises en place par les gouvernements de la région.

Personne ne peut dire à l’heure actuelle qu’il peut fabriquer une frontière étanche, ni avec un mur, ni avec des groupes d'extrémistes intervenants pour coûler des embarcations de fortune. La seule chose qui en résulte, c'est une brutalité sans nom.
Et face à tout effort d'humanité grandit toujours plus la menace des groupes violents, partisans du rejet pur et simple, qui rêveraient pour beaucoup de voir ceux qui n'aspirent qu'à vivre en paix être jetés à la mer et promis à une mort certaine - heureux soient-ils, car c'est déjà le cas, et des innocents meurent chaque jour en Méditerranée, à peine plus loin que l'horizon ne nous permet de le voir depuis nos plages.

La question de l'accueil des migrants, ce n'est pas qu'un enjeu logistique. C'est une question profondément humaine. Nous devons nous remettre en cause et nous poser une question : si un jour, à l'image des migrants qui viennent chez nous, une catastrophe écologique ou géopolitique venait à ravager notre foyer, pourrons-nous trouver refuge ailleurs ?

La communauté internationale a déjà agie par des traités, des conventions qui font s'engager chaque pays signataire à garantir à chaque être humain un accès égal à l'eau, au logement, à la nourriture, aux soins médicaux et à l'éducation - en somme, des conventions censées garantir à chacun, où qu'il soit, et où qu'il soit conduit à aller sur Terre, de quoi vivre dignement et décemment.

Mais que peut la communauté internationale face à des États pour qui de tels engagements passent bien après toute une ribambelle d'intérêts jugés incompatibles ?
Et tous les efforts des organisations supranationales ne suffit pas à contrer les intérêts électoraux de gouvernants populistes. On l'a vu au sein de l'Union Européenne, avec le refus de certains pays de l'Est, notamment la Hongrie où le gouvernement n'a rien trouvé de mieux à faire que de construire un mur pour se "protéger" des migrants, ou en France où les migrants sont parqués à plusieurs milliers sur des terrains, sans accès aux services de base et régulièrement persécutés par la police.
Tous les efforts de la communauté internationale ne compenseront pas le déficit d'humanisme qui résulte de l'inaction voir de la mauvaise volonté des dirigeants nationaux. Et là-dessus, je pense pouvoir le dire, la Frôce a quelques longueurs d'avance sur ses voisins depuis notre passage aux responsabilités.

Le PARM, Plan d'Accueil des Réfugiés et Migrants, est un exemple de ce que nous pouvons et de ce que nous voulons faire pour que notre pays soit un pionnier dans le traitement des migrants en Méditerranée, et par extension dans le combat pour les droits de l'Homme.
Le texte qui a été soumis à l’Assemblée Fédérale vise à répondre aux besoins de base des réfugiés et migrants sur le sol frôceux et mobilise la coopération interrégionale via le Plan d'Accueil des Réfugiés et Migrants afin que chaque Province et chaque municipalité y prennent leur part. Ces besoins de base couvrent le logement, l’eau, la nourriture, les vêtements, la santé et l’éducation.
Ce Plan prévoit également l’accueil spécialisé de jour comme de nuit des mineurs et des femmes dans des locaux dédiés à cet effet afin de les mettre à l'abri.
L’idée est d’accueillir ces gens avec toute la dignité qu’ils méritent en tant qu’être humain. Il n’est tout simplement pas concevable qu’on puisse ignorer leur souffrance et détourner le regard en les laissant vivre dans des conditions misérables ou pire, en les renvoyant dans leurs pays d’origine.

Le Plan d'Accueil des Réfugiés et Migrants est une initiative interprovinciale, menée en coopération avec l'État fédéral et avec les localités signataires et en ce sens, elle prévoit un certain nombre de mesures qui sont du ressort des Provinces.
Au niveau du logement, les municipalités et les organismes liés par le PARM sont tenus de garantir l'accès aux réfugiés et aux migrants à des centres d'hébergement, des hébergements privatifs et des hébergements d'initiatives citoyennes.
De plus, ils sont tenus de garantir un accès pérenne à l'eau potable, ainsi que des distributions de repas adaptées aux besoins des réfugiés et migrants, et ce, dans des conditions digne.
Les communes doivent également pouvoir accueillir de jour comme de nuit les mineurs et les femmes dans des locaux dédiés à cet effet afin de mettre les mettre à l'abri.
D’autres lieux spécifiques seront aménagés afin que les réfugiés et migrants puissent se reposer, se laver et envisager la suite de leur parcours migratoire.
Chaque commune liée au PARM sera également en charge d'un programme de collecte de vêtements et de chaussures en bon état, afin de venir en aide aux réfugiés et aux migrants.
Par ailleurs, nous avons intégré dans ce plan la création d’une Aide Médicale Fédérale (AMF) destinée à prendre en charge les dépenses médicales des réfugiés et migrants.
Enfin, les Provinces signataires devront prendre les mesures nécessaires afin d'assurer un accès effectif à une scolarité ou à une formation professionnelle, y compris après 16 ans, à tous les mineurs réfugiés ou migrants. Ces mineurs devront en outre être accompagnés, dans leur recherche de scolarisation ou de formation, par les services auxquels ils sont confiés.

C'est un projet ambitieux, audacieux, d'autant plus quand on voit le peu d'action des précédents gouvernements de droite sur la question du sort des migrants - qui témoignent de leur haut intérêt pour la question, sans doute.

Alors à présent, faisons nous tout ce qui est en notre pouvoir pour aider à tenir nos engagements vis-à-vis de la communauté internationale, des droits de l'homme et surtout des premiers concernés ?
Comme chef du gouvernement fédéral, je pense pouvoir dire que oui, nous avons fait tout ce qu'il nous était possible de faire en la matière. Nous avons mis en place le PARM pour garantir une vie décente à quiconque franchit nos frontières par nécessité, tandis que deux projets, l'un visant à réquisitionner des logements pour les individus les plus vulnérables, et l'autre visant à permettre de redéfinir les restrictions liés au droit à la nationalité frôceuse, sont actuellement à l'étude et seront prochainement soumis à l'Assemblée Fédérale.

Mais pour autant, notre pays fait-il tout le nécessaire ? Il est très important de rappeler que toutes ces mesures relèvent des compétences des Provinces, et que c'est face à l’absence de ces dernières face aux drames qui se jouent sur notre sol avec l’arrivée massive de ces gens fuyant la misère, la guerre et les premiers effets du réchauffement climatique, qu'il était de notre devoir de prendre nos responsabilités et de lancer un projet d'initiative interprovinciale pour la coordination de l'accueil des réfugiés et migrants.
Alors non, il reste beaucoup à faire dans les provinces, car ce n'est qu'à l'initiative de l'État fédéral qu'un début de projet sur une politique d'accueil a pu voir le jour dans les provinces signataires. Cette impulsion que nous avons fait naître doit maintenant inspirer les mesures adéquates de la part des provinces, signataires ou pas signataires, qui en ont les responsabilités.

Et autant je tiens à saluer l'attitude d'Anastasia Mendoza Ojeda, Gouverneur CUL de Septimanie ainsi que celle de Simon Brexel, Gouverneur MAMA de Tyrsènie, qui ont participé à l'élaboration du texte, autant je tiens à dénoncer vivement celle des Gouverneurs issus du RPL, à savoir Monsieur Eric Valmont pour la Transalpie et Madame Julia Blum pour l'Antsiranana. Leur refus de soutenir un tel projet est non seulement irresponsable mais aussi particulièrement hypocrite. Là où l'État fédéral a été prêt à soutenir l'Antsiranana dans son développement, par un financement solidaire interprovincial, avec l'enthousiasme affiché du RPL, le RPL refuse de participer à la solidarité nationale sur un projet dont les enjeux humains doivent surpasser les clivages, au nom de la "liberté d'accueillir ou de ne pas accueillir".

Et pourtant, les engagements internationaux de la Frôce en la matière, par la signature de la Convention de Genève ou encore la protection des droits des migrants au titre de la Convention Européenne des Droits de l'Homme, ne semblent pas prévoir de liberté de refuser l'accueil à ceux qui en ont besoin, mais au contraire codifie les droits que nous sommes tenus de garantir à chaque humain qui foule notre territoire.
Contrairement au RPL, nous gageons que nos engagements internationaux ne doivent pas être pris à la légère, et à l'inverse doit être un pilier de notre politique intérieure. Nous soutiendrons une coopération avec les pays voisins volontaires pour la gestion de l'accueil des migrants, pour une solidarité à grande échelle.
Et de notre côté, il convient de mettre fin aux sirènes de l'extrême-droite, dont les militants se complaisent à satisfaire lâchement leurs pulsions violentes en profitant de la misère humaine.
Si nous ne pouvons certes pas changer les mentalités de ceux qui voient l'humanisme comme une odieuse atteinte à la liberté, nous pouvons légiférer contre ceux qui persécutent même jusqu'à la mort les plus vulnérables, et avec le concours des gouvernements provinciaux, nous mettrons en place des condamnations strictes pour lutter contre cette infamie, au nom de la liberté de chacun à vivre dans la sécurité.

Sur cette question majeure de notre époque, sur de tels enjeux humains, où tant de vies reposent sur nos décisions, où tant de familles, de jeunes enfants en quête d'un avenir plus sûr dépendront du sort que nous voudrons bien leur accorder, notre force ne sera non plus de nous montrer apeurés et craintifs face à des innocents victimes d'un exil qu'ils n'ont pas choisis, mais de nous montrer humain, tout simplement. Et nous comptons bien montrer cette humanité.

Car l’Histoire pourra ou bien retenir que nous avons laisser mourir les hommes, femmes et enfants démunis qui se présentaient à nos portes parce qu'ils n'avaient plus d'autre recours, ou bien retenir que nous avons fait preuve de l'humanité la plus simple et la plus grande.
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Riccardo Finacci Núñez
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Message par Riccardo Finacci Núñez »

Vincent De Salvo (PLC) :

Sujet vert :

1 - Le ministère de la justice a demandé au Tribunal Pénal d'Aspen de procéder à la mise en détention provisoire du leader de Bunker Social, Patrick Deyzieu, ne trouvez-vous pas cette réaction excessive ?


Oui je la trouve plus qu'excessive.
Jusqu'à preuve du contraire, les seuls faits que l'on peut reprocher à Bunker Social et donc à Patrick Deyzieu sont de réquisitionner des immeubles inoccupés pour y loger des sans abris. Je pense que l'on a connu de pires crimes contre l'humanité. Il a été évoqué qu'ils se défendent en cas d'attaques de groupuscules d'extrême gauche. Je pense que l'on a connu de pires menaces.
Je parle en connaissance des éléments qui ont poussé madame Braud à demander la détention provisoire de monsieur Deyzieu. Ils sont très largement insuffisants.
Après, je ne connais pas monsieur Deyzieu et donc, je ne peux pas savoir s'il a commis des agissements graves. Mais ceux qui sont portés à notre connaissance à ce jour sont très loin de mériter une détention provisoire.

Pour l'instant, cette histoire n'est ni plus ni moins qu'un membre du gouvernement qui veux faire emprisonner par tous les moyens un opposant politique. Nous retombons dans les grandes heures des dictatures communistes ou des républiques bananières africaines.
Il est extrêmement gênant de constater que le ministre du renseignement et de la justice interfère à ce point, publiquement, dans les affaires courantes.
Une vraie démocratie ne peut pas tolérer ça.

L'arrogance de ce gouvernement est inouïe, tous ses membres sans exceptions n'ont honte de rien.
Mais nous avons encore franchis un pallier dans tout ce que la gauche peut nous offrir de pire.

Dans cette affaire il faut aussi souligner que l'incompétent notoire Julien Citron, a tenté de faire interdire Bunker Social dans sa ville mais s'est heurté à la décision de la Cour Suprême qui a jugé son article imprécis.

Monsieur Deyzieu est la star de la fin de ce mandat Karlsson. Je déplore grandement cette chasse à l'homme totalement inutile menée par ce gouvernement, au détriment de problèmes beaucoup plus importants. Encore un gâchis sans nom.


2 - La réforme de la SNTF et de Frôce Airlines crée des déchirures au sein même du Gouvernement et des grèves sont en perspective. Pensez-vous qu'un recul serait opportun ?


Opportun est le moins que l'on puisse dire.
Vous vous rendez compte du spectacle que nous a offert le gouvernement à l'assemblée fédérale au cours du débat sur ce projet de réforme ?
Je pense ne pas trop m'avancer en disant que le monde entier a rigolé en voyant notre ministre de la politique monétaire et du budget fédéral s'écharper avec le ministre de la protection sociale à la tribune de l'assemblée fédérale, le tout arbitré par un Chancelier Suprême dépassé par les événements qui a tenté d'improviser une synthèse à la va vite.
L'étau des arrangements entre amis et des combines partisanes s'est resserré comme une sangsue autour de Victor Karlsson.

Dites moi, les membres de ce gouvernement ne communiquent-ils pas entre eux ? Il n'y a pas de conseil des ministres ? Leur linge sale ne peut-il pas se laver autre part qu'au sein de l'assemblée fédérale ? Jean Bournay a appris le contenu de cette réforme à l'assemblée nationale ?
Ce gouvernement me fait réellement honte.

Monsieur Citron est sûrement un des membres de gouvernement les moins compétents au monde. En 89, il nous avait gratifié d'une vraie/fausse démission calamiteuse.
En 92, le Citron 2.0 a voulu exploser les records. Se faire séquestrer dans une usine ne lui a pas suffit, il s'est donc disputé avec un collègue gouvernemental à l'assemblée et a obligé le Chancelier Sûpreme à intervenir. Autrement dit, une mascarade dont seul Julien Citron a le secret.

Je ne peux pas imaginer une seule seconde que les frôceux veuillent reconduire une équipe gouvernementale aussi médiocre.

Sur le fond de cette réforme, Julien Citron a pointé le problème du déficit de Frôce Airlines et de la SNTF. Mais le contenu est complètement incohérent. Comme un bon socialiste qu'il est, il a voulu faire de la synthèse et satisfaire tout le monde pour ne satisfaire personne au final.
Seule la privatisation complète peut sortir ces 2 entités du marasme économique dans lequel elles se trouvent.


3 - Le Gouvernement sortant s'est lancé dans une politique de multiplication des accords bilatéraux, délaissant un peu la CIPNA. Est-ce pour une marque de délaissement vis à vis de certains alliés ?


Oui je considère que c'est une marque de délaissement vis à vis des alliés de la Frôce.
Mais je suis un partisan d'une sortie de la CIPNA. Donc, en théorie, ce délaissement devrait me convenir.
Malheureusement, la politique diplomatique frôceuse engagée par Victor Karlsson est aux antipodes de ce que je préconise.
Je suis convaincu que multiplier les accord bilatéraux, sans avoir un cap fixe et clair n'est pas la bonne solution. Nous sommes englués dans une soupe socialiste habituelle.
Il est impossible, à ce jour, de définir de façon précise l'objectif de la politique étrangère frôceuse menée par le gouvernement.
La politique africaine de Karl Laroix-Hanke n'avait pas mon soutien mais elle avait le mérite d'être claire.

Si les électeurs frôceux me donnent la possibilité de diriger notre diplomatie, sortir de la CIPNA serait ma première décision.
Je pense qu'il est nécessaire que la Frôce adhère à l'OTAN et fasse partie de son commandement intégré. Nous devons prendre part aux obligations de sécurité et de défense collective de cette organisation pour être protégés de manière optimale.
Dans ma vision de la diplomatie, la Frôce doit s'accaparer un leadership international. J'ai pour projet de proposer le remplacement de l'ONU par un Conseil des Pays Libres et Démocratiques. Ce conseil n'accepterait seulement les états respectueux des principes basés sur les droit des êtres humains.
Je compte apporter le soutien de la Frôce à Israël et cesser toute relation avec la Palestine.
Je propose aussi de rompre totalement les relations de la Frôce avec les pays soutenant ou finançant le terrorisme islamique.
Enfin, je pense que notre fédération ne doit pas entretenir de relations avec les théocraties, les dictatures communistes et les régimes totalitaires.

Voilà ce que je considère comme un projet et une politique diplomatique digne de ce nom, claire, précise et efficace. Nous devons être des acteurs sur la scène internationale et ne pas subir ou se laisser imposer quoi que ce soit.


4 - Avec le RDC et le RAS, la réforme de la sécurité sociale met en place une alternative fédérale au RMG, actuellement compétence des provinces. Y voyez-vous une atteinte au fédéralisme ?


Il est évident que j'y vois une grande atteinte au fédéralisme. Encore une fois ce gouvernement de gauche ne respecte rien.
La sécurité sociale fait partie des domaines réservés au gouvernement fédéral mais les affaires sociales et sociétales font partie des domaines réservés aux provinces.

Le fait que nous soyons un état fédéral composé de 5 provinces disposant des mêmes prérogatives est le B-A BA de l'organisation structurelle de la Frôce.

Il est impératif, pour le bon fonctionnement de la fédération frôceuse, que le gouvernement fédéral respecte les prérogatives des provinces. Le gouvernement Karlsson a pris beaucoup de libertés vis à vis de notre constitution et a été plusieurs fois rappelé à l'ordre par la Cour Suprême. Rien de tout cela ne leur a servi de leçon.

Il n'y a donc pas eu le moindre domaine dans lequel le gouvernement sortant s'est comporté correctement. Sincèrement, je n'ai rien à tirer de positif de la législature qui vient de s'écouler, sauf peut être qu'elle est sur le point de se terminer. Entre amateurisme, incompétence, destruction des traditions. La Frôce a beaucoup souffert de la gouvernance Karlsson.

Si les frôceux me font l'honneur de me porter aux responsabilités fédérales, je n’empiéterai aucunement sur les domaines de compétence des provinces. Je respecte trop notre fédération et sa constitution pour cela.


5 - La loi sur le salaire des hauts-fonctionnaires a suscité de vifs débats. Pensez-vous que mettre les élus au régime sec aura des effets, qu'ils soient positifs ou négatifs, sur la corruption ?


Oui je suis très au fait des vifs débats engendrés par cette loi car j'y ai activement participé à l'assemblée fédérale.
Je suis très hostile au fait de mettre les élus au régime sec comme vous dites.
Je reste persuadé que les seuls effets que peut avoir cette loi sur la corruption sont totalement négatifs, cela ne fera que la majorer. Je me demande d'ailleurs comment peut-on penser que cette loi peut combattre la corruption.

Il n'y a aucun lien entre les classement mondiaux de corruption chez les élus et les classements mondiaux de salaires des élus. Lors de ces fameux débats, l'ancienne Chancelière Suprême, Alessandra Ansaldi avait donné un exemple pour illustrer cela. La Roumanie est un pays qui donne une faible rémunération à ses élus pourtant la corruption y est importante tandis qu'à Singapour, les élus sont parmi les mieux rémunérés au monde et la corruption y est inexistante.
La gauche n'a fait que de la démagogie de bas étage et a utilisé l'hypocrisie à outrance pour expliquer cette loi scandaleuse. Pour qualifier les économies faites, le mot « dérisoire » est très faible.
Mécaniquement et logiquement, baisser le salaire de quelqu'un ne peut qu'augmenter le risque qu'il baigne dans la corruption. Je n'excuse pas du tout ce comportement, je le condamne même, mais je ne fais que répondre à votre question.

Si seulement la corruption était le seul débat autour de cette loi. Malheureusement l'attaque portée contre le travail et le mérite est puissante.
Nous allons nous retrouver avec des individus, hauts-fonctionnaires, ayant BNES + 7 et rémunérés 1,5 SMC. C'est inacceptable. Un contrôleur des impôts comptant 20 ans d'ancienneté sera mieux rémunéré qu'un haut fonctionnaire. Avec tout le respect que j'ai pour les contrôleurs des impôts, je considère ce traitement comme une injustice inqualifiable. Le niveau d'études doit être le premier facteur pris en compte dans le salaire. Il faut récompenser l'excellence.

Chacun sait que ce n'est pas dans la fonction publique que l'on fait fortune. Les hauts-fonctionnaires sont des gens qui pourraient être grassement rémunérés dans le privé mais qui choisissent de servir l'état. D'ailleurs, même avant cette loi, les élus et haut fonctionnaires frôceux étaient loin d'être les mieux payés au monde.

Je passe sur l'argument du gouvernement qui vante un progrès social alors que l'on ne fait que supprimer des ressources. Personne ne voit son salaire augmenter par cette loi.
Je veux aussi dire que les citoyens frôceux se moquent du salaire des élus, ils veulent que ces derniers soient efficace. Il vaut mieux un bon député fédéral payé 3500 pluzins qu'un mauvais payé 1500 pluzins.

Je conclurai en disant que pas un seul mot de cette loi n'est cohérent ni juste.
Lorsque l'incompétence et la démagogie se rejoignent, les résultats sont dramatiques.
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Caroline di Savoia-Carignano
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Message par Caroline di Savoia-Carignano »

FCF
1 - Le Gouvernement Karlsson a initié un rapprochement avec la Turquie, un pays avec lequel la Frôce entretient historiquement des rapports des plus conflictuels. Voyez-vous en ce rapprochement un espoir pour la diplomatie frôceuse ou la preuve d'un abandon ?

Ce rapprochement est intervenu dans un contexte qui ne s'y prêtait pas du tout. Le gouvernement Karlsson s'est entêté dans son projet de rapprochement des pays du bassin méditerranéen, sans réellement tenir compte de l'actualité relative à la Turquie et à son régime autoritaire. Accepter un rapprochement avec la Turquie, cela revient à totalement oublier les procédés utilisés par Erdogan pour manipuler son peuple, ou du moins le tenir à la gorge de gré ou de force.

Nous avons encore en tête le coup d'État mis en scène par Erdogan à l'été 2016 et tout ce qui s'en est ensuivi. Au cours de cette année, des dizaines de milliers de personnes ont été poursuivies, dont de nombreux journalistes et élus politiques. Plus de 100 000 fonctionnaires ont été purgé du service public, dont de nombreux enseignants considérés comme dangereux pour la stabilité du régime. Le mouvement ouvrier a également pâti de cette flambée autoritaire d'Erdogan : cinq grèves importantes dans diverses industries ont été interdites sous prétexte qu'elles portaient atteinte à la sécurité nationale.

Parallèlement, le gouvernement turc a organisé une semaine pour commémorer l'anniversaire du coup d'État de 2016, tout ça dans un sombre récit national lui permettant de consolider sa base de soutien. Nous avons tous vu les images de la cérémonie sur le Pont du Bosphore avec ces marées de citoyens. La propagande a été bien ficelée, les télévisions turques fidèles au régime ont littéralement gardé sous le boisseau le manque d'attrait populaire pour cette commémoration en sélectionnant les seules images qui arrangeaient le régime. D'ailleurs, les plans avaient été changés au dernier moment pour éviter une tuile. Cela montre que même chez les partisans les plus loyaux d’AKP, il n’y a plus d’enthousiasme envers Erdogan et sa politique de la victimisation constante. Cela ne signifie pas que l’AKP a perdu ses soutiens, mais qu’ils ont des difficultés à convaincre leur propre base. Ce même constat avait également été fait après le référendum du 16 avril, où les cadres locaux de l’AKP n’avaient pas fait campagne aussi activement qu’auparavant.

Nous n'oublions pas non plus les rafles éhontées d'opposants. Pour nous, Victor Karlsson a ouvertement abandonné ces derniers et leur combat contre l'autocratie d'Erdogan. La Turquie applique le principe de la tolérance zéro vis à vis de ceux qui ne cautionnent pas le pouvoir et les nombreuses atrocités qu'il commet. Les Kurdes font les frais de cette absence de possibilité de dialogue depuis des décennies. Sans parler également de ces militants des droits de l'Homme, ou de la cause féministe, injustement emprisonnés et traduits devant les tribunaux au nom du risque qu'ils représenteraient pour la sécurité nationale. Les journalistes soumis au régime fabriquent constamment des théories conspirationnistes, un travail de Bénédictins qu'ils réalisent sous les ordres d'Erdogan, le couteau sous la carotide. Ce dernier alimente allègrement ces théories lors de ses déplacements à l'international, nous avons encore en tête ses répliques cinglantes à l'encontre de ce journaliste français qui, à Paris, avait osé l'interroger sur la situation des Droits de l'Homme dans son pays.

Victor Karlsson s'est souvent proclamé partisan émérite des Droits de l'Homme. Ses papouilles avec Erdogan représentent une forme de mépris à l'encontre des Kurdes qui se battent pour leurs libertés, mais aussi à l'encontre de ces féministes, journalistes et militants LGBT qui luttent pour leur survie dans un État répressif qui ne cherche qu'à les mettre sous coffre. À l'heure actuelle il nous impossible d'accepter des négociations avec ce pays et bien qu'ayant fait partie du gouvernement Karlsson, nous nous opposons farouchement à ce traité. Nous ne voulons pas une diplomatie sélective, certes. Mais nous ne voulons pas non plus ouvrir la boite de Pandore via des rapprochements douteux avec des régimes dictatoriaux.

2 - Les textes sur l'extradition mis au vote par le Gouvernement sont fidèles à la tradition juridique frôceuse qui veut que la Frôce n'extrade pas ses propres nationaux. Ne craignez-vous pas que cette politique donne un signal d'impunité aux Frôceux tentés de commettre des infractions à l'étranger ?

Pour commencer, cette manière de raisonner dresse un tableau extrêmement noir de nos Nationaux qui ont fait le choix de vivre à l'étranger. Lorsqu'un Frôceux s'expatrie, ce n'est pas dans le but de commettre des infractions dans le pays où il s'établit. Le chantage de l'impunité favorisant le crime, seuls les théoriciens rétrogrades de l'extrême-droite y croient. Le FCF croit en l'intégrité de ses concitoyens du moment qu'il n'a aucune raison de croire au contraire. De plus, vous savez, partir vivre à l'étranger est un long chemin de croix, cela nécessite des mois de préparation et des démarches lourdes et bien précises. Croyez-vous vraiment qu'un individu ait l'idée d'accepter tous ces inconvénients dans le simple but d'aller faire n'importe quoi dans un pays étranger ?

Quant à l'impunité de ceux qui sont déjà sur place, je rappelle que l'ensemble des infractions qu'ils commettent dans leur pays d'accueil relèvent du droit du pays en question. Il n'y a donc aucun sentiment d'impunité qui puisse prévaloir. La justice frôceuse a la réputation d'être clémente et de croire en la seconde chance et au droit à l'oubli. Nous avons beaucoup de chance de posséder une justice aussi humaine. Et dans la grande majorité des pays du globe, la justice a plutôt des allures de rouleau compresseur. Je pense donc qu'il demeure au contraire chez nos expatriés une certaine crainte vis à vis de l'appareil judiciaire du pays qui les accueille. Donc non, la tradition juridique frôceux relative à l'extradition des Nationaux ne constitue aucunement un vecteur d'infractions. Les chiffres ont toujours montré que globalement, les expatriés commettent moins de délits que les métropolitains.

3 - La Cour Suprême a rejeté une saisine du PAS concernant la loi sur les relations entre les banques et leurs clients, arguant au passage qu'il n'existait pas de droit à la libre concurrence dans la Constitution frôceuse. Pensez-vous qu'ajouter un tel droit serait opportun ?

Non, la libre concurrence c'est la porte ouverte à tout et n'importe quoi. Au contraire la Constitution Frôceuse devrait protéger plus l'Humain. La libre concurrence on nous dit que c'est la course aux prix les plus profitables, c'est surtout la ruine pour les producteurs et les entreprises locales dans tous les domaines. La libre concurrence c'est ruiner la solidarité et offrir aux capitalistes triomphant, le droit de se gaver encore plus sous couvert de faire baisser les prix. Ils baissent les prix mais qui en pâtit ? Ceux qui ne peuvent pas parce qu'ils n'usent pas de machines polluantes ou qu'ils ne jouent pas en bourse. La libre concurrence c'est avant toute chose, permettre la croissance que l'on connait : plus de pollution, moins de partage des richesses, plus de pauvreté, moins de solidarité, plus de profits, moins d'humanité.

De plus, nul doute que le dossier à charge du libre-échange est lourd, surtout depuis qu’il est pratiqué dans les termes voulus par les gouvernements pour être imposés par l’Organisation Mondiale du Commerce... Je pense notamment à l'élimination par certains de nos voisins européens de tous les obstacles tarifaires comme les taxes ou les aides publiques et non tarifaires comme les législations fiscales et sociales, qui entravent la libre concurrence alors qu’aucune norme n’est imposée au secteur privé. Ce libre-échange, tel qu’il sévit depuis la création de l’OMC, réduit à néant la souveraineté des peuples soumise à l’intérêt des firmes transnationales. Est-ce donc cela que nous souhaitons pour notre pays ?

Le FCF pense aussi que matérialiser légalement le droit à la libre-concurrence, cela revient ipso jure à légaliser le dumping social, fiscal et écologique. La recherche par les grandes entreprises de négociations unilatérales élimine les unes après les autres les barrières sociales, fiscales et écologiques à la liberté d’établissement et de circulation des biens, des capitaux ou des individus. Dans le quotidien de la vie des gens, tout ça se traduit par la délocalisation des entreprises, par le démantèlement du droit du travail, par le pillage des ressources naturelles, par la destruction de la biodiversité, par la privatisation des activités de services, y compris des secteurs dont les gouvernements de droite comme ceux prétendument de gauche avaient juré qu’ils étaient intouchables : l'éducation et la santé. Nous l'avons bien vu récemment avec le projet Citron de démantèlement de nos transports publics.

De plus, le libre-échange constitue aussi une sorte de cinquième colonne pour les politiques protectionnistes indigentes. Prenons donc l'exemple des deux acteurs les plus agressifs en matière de libre-échange, l’Union Européenne et les États-Unis d'Amérique. Ces derniers recourent au protectionnisme quand leurs entreprises y trouvent leurs intérêts. Elle soutiennent aussi une agriculture industrielle ayant pour conséquence le maintien dans la pauvreté des paysans du reste du monde.

Libre-échange et protectionnisme sont les instruments d’un même système : le capitalisme qui exploite à la fois les humains et la planète. Nous combattons donc ces deux instruments. Ce qui doit être à l’ordre du jour, c’est : comment mettre fin à la subordination de nos vies à la loi du profit, c’est-à-dire à la logique de l’accumulation dont le libre-échange ou le protectionnisme ne sont que des moyens ? Ou encore : comment passer d’un système fondé sur la valeur d’échange à un système fondé sur la valeur d’usage afin de concilier satisfaction des besoins sociaux et contraintes écologiques ? Voilà un débat bien plus intéressant que celui d'une légalisation sans équivoque du droit à la libre concurrence.

4 - Lors du mandat d'Alba Vittorini, il y a 5 ans, la question des bases militaires frôceuses à l'étranger s'était beaucoup posée. Finalement, elles sont plus que jamais en place avec une implantation récente en Afrique du Sud. Appuyez-vous ce tournant qui pourrait être vu comme militariste ?

Non, nous n'appuyons pas ce tournant. Nous sommes frôceux pas étasuniens, pas soviétiques, notre but n'est pas de mettre des bases militaires partout dans le monde pour faire de la guerre une entreprise nationale comme les États-Unis ou les Empires Coloniaux d'un autre temps. Nous voulons la paix, or on ne maintient pas la paix par les armes, Einstein disait cela et il avait raison. Nous ne devons pas installer plus de bases militaires, au contraire, nous devrions être un pilier mondial de la démilitarisation et nous opposer aux guerres qui gangrènent le monde. Et ce n'est pas en installant des chiens de garde du Chancelier Suprême aux quatre coins de la planète que nous parviendrons à faire germer un grain de paix dans ce monde pullulant de violence.

Cela, malheureusement, Victor Karlsson ne semble pas l'avoir compris. Au-delà de la problématique des bases militaires, il convient aussi de dénoncer ces traités militaires conclus avec des pays qui sont partie prenante dans le processus impérialiste mondial. La tradition diplomatique de la Frôce, c'est son attachement au dialogue et non pas à l'armement pour résoudre les conflits. Le FCF est partisan d'une armée recentrée sur sa seule mission objective et légitime : protéger les citoyens frôceux. Nous ne voulons pas de grandes manoeuvres, nous ne voulons pas faire de pays en guerre des laboratoires pour tester nos armes dernier cri. La guerre et l'armée, cela opprime les peuples et les perdants, au final, sont toujours les civils.

5 - L'Assemblée Fédérale étudie actuellement un projet qui rendrait la PMA et la GPA remboursables y compris dans des provinces dans lesquelles ces opérations ne sont pas légales. N'est-ce pas une atteinte à l'autonomie des provinces ?

Absolument pas. Nous savons que même en cas d'illégalité, je dirais même, surtout en cas d'illégalité les PMA et GPA peuvent être opérées. Sachant cela nous devons éviter un désastre sanitaire qui consisterait à user de PMA avec du matériel dans un état tout à fait déplorable, nous devons donc rembourser ces actes pour qu'ils soient effectués dans de bonnes conditions. Regardez les IVG avec des aiguilles à coudre, si nous ne remboursions pas l'opération, cela se ferait encore partout sauf pour les riches. Donc nous, nous voulons prévenir de telles choses. Les provinces peuvent interdire l'acte, l'État certifie qu'aucun risque sanitaire ne sera encouru. De même pour les mères porteuses, les provinces peuvent les punir, l'État s'occupera de fournir l'argent nécessaire pour qu'elles accouchent dans de bonnes conditions et que l'enfant soit bien élevé dut-il être jugé "illégal" par des provinces réactionnaires.

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