J'étais en déplacement ce matin dans le quartier d'Almafrá, au nord-est de San Juán. Ce dernier abrite depuis quelques mois un bidonville établi sur une ancienne friche hôtelière, d'une surface de 50 hectares. Une habitante m'avait alerté, hier soir durant le débat, sur les conditions sanitaires déplorables dans lesquelles vit une population estimée à près de 2 500 âmes.
Il est inadmissible que dans notre ville, des familles entières puissent vivre au quotidien dans une telle situation alors que des bâtiments entiers sont laissés vides une majeure partie de l'année. Ces populations sont malheureusement victimes de la corruption entre la classe politique qui dirige la ville depuis plusieurs décennies et le milieu de l'industrie touristique de masse. Des petits arrangements et autres pots de vin ont permis aux élites de la municipalité de violer le droit de propriété de dizaines de familles en les expulsant de leurs domiciles pour y construire des complexes hôteliers. Car oui, contrairement aux idées reçues, il n'y a pas que des migrants issus du Moyen-Orient dans ce ghetto à ciel ouvert. Y vivent aussi des habitants de la ville, parfois établis ici depuis 20 ou 30 ans, qui du jour au lendemain ont perdu leur logement sans possibilité d'en trouver un autre.
Si je suis élu maire, je m'engage à conduire les discussions avec les propriétaires de logements vides la majeure partie de l'année pour permettre le relogement dans des conditions humaines de ces personnes en souffrance. Il n'y aura aucune réquisition ni violation de propriété. Je souhaite y parvenir par le dialogue. Il est inacceptable, de nos jours, qu'il existe une ville de l'endroit et une ville de l'envers à San Juán.