Interview - Générales 92

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Alexandre Lacroix Le Menn
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Interview - Générales 92

Message par Alexandre Lacroix Le Menn »

Gavroche étant pas mal occupé, je propose que nous mettions les interviews que j'ai rédigées directement dans ce topic. Vu que ça va pas mal vous occuper ! :lol!:

Me remerciez pas des pavés ! :mrblue:
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Julian Valmont
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Re: Interview - Générales 92

Message par Julian Valmont »

Interview du RPL :

1 / Le ministre de la diplomatie sortant s'est distingué par sa politique africaine, votre liste compte-t-elle poursuivre dans cette direction ?

Du temps de sa participation au Gouvernement Fédéral, le RPL a soutenu la politique diplomatique en faveur de l'Afrique. Nous tenons à le dire, car il y a depuis quelques semaines, un bashing persistant qui vise à faire passer notre parti pour le vilain petit canard de la coalition. Nous avons soutenu tous les textes qui œuvraient pour un rapprochement culturel ou économique. D'ailleurs, nous aurions aimé voir se développer des traités de libre-échange. Nous pensons que cela aurait considérablement renforcé les économies. Dès le moment où vous ouvrez les vannes et que vous permettez aux biens, aux marchandises et aux services de circuler sans entrave, cela contribue à développer à la fois le commerce et la croissance, des deux côtés. Nous n'ignorons pas que le travail est titanesque pour en arriver à ça. La Frôce a tout à prouver envers les pays d'Afrique. Nous avons fait un premier pas, d'autres doivent suivre, en faveur du libre-échange mais aussi en faveur de la libre circulation des personnes. Nous sommes intimement convaincus que ces deux piliers fondent le véritable avenir du monde dans son ensemble. Les frontières peuvent s'appliquer aux symboles nationaux, aux territoires mais pas à l'économie et aux mouvements des populations. En renforçant le commerce et le tourisme, nous mettons le paquet sur deux facteurs de croissance, d'emploi et de développement. Et en la matière, nous pouvons être pleinement complémentaires de certaines nations africaines. Prenez par exemple les matières premières nécessaires à notre industrie et le savoir-faire frôceux en matière d'énergies vertes. Si nous négocions un échange équitable sur ces points, nous participons indirectement à l'Afrique de demain.

La seule chose sur laquelle nous avons un désaccord et cela nous a valu d'être considérés comme des traîtres, ce sont les traités militaires visant à établir des bases à l'étranger. Nous ne les avons pas soutenus car nous prônons le non-interventionnisme. Cela peut surprendre mais c'est pourtant l'esprit initial de la CIPNA : le non alignement, la neutralité active et le respect des souverainetés. Il y a bien mieux à faire que d'envoyer nos soldats dans d'autres pays. Non seulement cela coûte cher mais en plus, cela inscrit la Frôce dans une voie qui n'est pas la sienne, celle du jeu militaire. Si nous accédons aux responsabilités, et que nous en avons les moyens, nous militerons activement pour que les bases militaires frôceux présentes à l'étranger soient fermées. On ne peut envisager d'alliance viable avec un pays en ayant des gens armés sur son territoire, en dépit de ce que l'on pourra vous dire. La confiance ne s'obtient pas par la force, la dissuasion ou l'intimidation. Elle se gagne par le respect et le dialogue, nous en avons la conviction.

Résumer la politique étrangère à l'Afrique serait une erreur. Si le travail du Ministre Lacroix-Hanke doit être salué et poursuivi, nous devons aussi continuer notre action diplomatique ailleurs, sur tous les continents. En cela, le RPL est ouvert sur le monde. Nous regardons chaque pays avec un œil libre. Si nous n'avons pas de liens, alors nous désirons en créer. Si nous nous méconnaissons alors nous prenons le temps de discuter et de nous apprivoiser. Et si nous sentons une tension vive entre notre pays et un autre, nous nous retroussons les manches pour faire en sorte d'améliorer les choses. Le RPL veut s'engager dans une véritable diplomatie de dialogue, en réservant la défense à ce qu'elle doit être : assurer la sécurité de notre territoire et de nos citoyens. Nous irons au-devant des pays avec lesquels la Frôce est en froid : l'Espagne, la Tunisie, Madagascar (où nous saluons la tentative de dialogue, d'ailleurs, même si elle n'a pas du tout abouti), voire pourquoi pas les Etats-Unis ? Franchement, cela ne coûte rien de parler. Si nous ne parvenons pas à améliorer les choses, au moins aurons-nous essayé, sans préjugé ni faux-semblant !

Dans nos échanges, nous veillerons à ce que les accords négociés, les échanges, les aides se fassent avec une contrepartie équitable. Il n'est pas question de cautionner la ruine de notre pays ou de celui avec qui nous ouvrons un partenariat. Si un traité n'est pas utile et pèse sur les citoyens d'un pays et notamment leur effort fiscal, alors nous le refuserons. Nous ne cautionnons pas les répercussions que cela aurait sur nos habitants, pourquoi serions-nous favorables à ces répercussions chez les autres ? Le RPL défend une logique d'équité et de bon sens.

2 / La concession sur l'audiovisuel public a été vivement critiquée par l'opposition. Craignez-vous vous aussi que cette quasi-privatisation mène à une chute de qualité ?

Cette idée là, vous savez, c'est typiquement ce que combat le RPL. Il y a une espèce de légende qui voudrait nous faire croire que l’état doit avoir le monopole sur tout. Et que s'il ne l'a pas ou plus, alors tout va s’effondrer. C'est un cliché, un raccourci si courant qu'il en est devenu banal, même dans nos universités. Demandez à un étudiant ce qu'il en pense et il vous répondra la même contre-vérité, en arguant que le privé provoque des inégalités, de la précarité, de la perte de qualité. Bon, il faut admettre que cette façon de voir les choses était la bienvenue plusieurs années auparavant dans une conjoncture exceptionnelle, au nom des principes démocratiques et de la nécessité pour notre pays de se reconstruire. En cela, l'état a joué un rôle important, en permettant aux investisseurs de se préparer à reprendre le flambeau en temps voulu. Et ce temps est venu. Il est clair que les choses ont changé de nos jours ou l’on peut voir le monopole de l’état disparaître progressivement. Il n'y a plus l'ombre d'un doute à cela. Un peu partout dans le monde, on le voit, les états se désengagent, laissent libre cours à l'émancipation des entreprises et des individus. C'est ça, le libéralisme et le progrès. Permettre non plus l'uniformité, mais la diversité !

A gauche, ils se croient progressistes et même pire, ils en sont persuadés ! Ils pensent qu'en contrôlant tout, en régulant tout, en mettant des barrières, des obstacles, en minant le terrain de procédures, d'impôts et de contraintes, ils favorisent les libertés. C'est l'inverse, complètement. Pourquoi tout ce qui ne vient pas de l'Etat serait-il mauvais ? Pourquoi la concession de l'audiovisuel entrainerait une perte de qualité ? Parlons un peu des difficultés qui surgissent dès qu’on aborde ce sujet ! La première d’entre elles est de définir les critères à utiliser pour caractériser la qualité d'un programme. On pourrait se référer au style des émissions, au public qu’elles touchent, à leurs audiences ou encore à leurs contenus… à dire vrai les critères pour définir la qualité sont très nombreux, cependant la plupart des études s’accordent sur un point : il est nécessaire d’avoir un vaste choix d’émissions. De fait la diversité est le premier facteur de qualité, et un facteur qu’offrent les chaines privées bien plus que les chaines publiques. C'est mathématique ! Une chaine publique est financée par une redevance, un impôt public. C'est donc une charge pour la population. Une charge qui a toutes ses limites. Qui est prêt en Frôce à payer 800 plz par an de redevance audiovisuelle pour garantir la diversité ? Personne. La vérité c'est que la gauche et les gouvernements qui nous ont précédés ont fait une politique de l'autruche, bien conscients qu'augmenter la redevance serait impopulaire en plus d'être une hérésie économique. Alors ils ont laissé en l'état, comme d'habitude. Ils ont laissé la situation pourrir un peu, petit à petit. Et sans budget supplémentaire pour investir, et bien le résultat est simple : pas de diversité, pas de qualité. Fin de l'histoire. Le privé, lui possède des moyens beaucoup plus importants, par le biais d'annonceurs publicitaires, d'investisseurs, de rentrées pécuniaires diverses. Pour diversifier, il investit, naturellement, sans contrainte. Car le but d'une entreprise, c'est de réussir. Il n'y a pas d'hypocrisie dans cela.

Les programmes télévisés doivent offrir des contenus différents. Ok, dis comme cela, c'est sans doute la base pour vous. Mais ce que nous voulons dire par là, c'est qu'ils doivent représenter une pluralité des opinions. Laisser s’exprimer des opinions diverses, c'est contribuer en plus à la démocratie et à la cohésion du pays ! Pourquoi devons-nous obliger des chaines à être neutres s’il y a des personnes qui veulent regarder des émissions qui expriment seulement leurs opinions ? Il doit également y avoir une diversité dans le type d’émissions, éducatives ou juste divertissantes, des émissions d’information ou des documentaires… et cela l’audiovisuel privé peut le faire. Il en a les moyens, il en a les compétences. Il possède beaucoup plus de cordes à son arc que le public. Il n'a pas vocation à faire du politiquement correct pour satisfaire les pouvoirs publics, il est indépendant de toute pression éventuelle sur la question, d'ailleurs. Et même si avec la concurrence, on peut voir une multiplication des chaînes thématiques pour les jeunes, les amateurs de sports ou de cinéma, il faut garder à l’esprit que les chaînes généralistes continuent de dominer le marché.

Quant à la différence dans la programmation à part quelques émissions culturelles, que l’on retrouve également sur des chaines privées, la différence entre chaînes publiques et privées repose sur les coupures publicitaires, j’irai même plus loin, nos chaînes publiques d’information sont abreuvées d’argent public pour une programmation souvent bien décevante, et la plupart des téléspectateurs préfèrent se retourner vers des chaines privées, qui offrent bien plus de pluralité d'opinions que les chaines publiques, et pourquoi ne dit-on pas là que c’est une véritable perte de qualité, pour tout le monde ? Pourquoi la critique se fait-elle dans un sens unique, celui de la bien-pensance ? Bref, tout cela pour arriver à une conclusion, les chaines de télévision peuvent très bien être autonomes, et les programmes n’en seront pas moins bons. En France, prenons l'exemple de M6, qui depuis 25 ans, ose de nouveaux programmes, plus ou moins accrocheurs, là où des chaînes publiques comme France 2, en sont à leur énième refonte parce que rien ne va. Cet exemple-là doit nous faire prendre conscience du potentiel des chaines privatisées. Et nous amener à continuer de les encourager !

3 / Le taux maximal de l'ISF est passé de 10 à 2,1 % Pour vous la politique du Gouvernement sortant était-elle démesurément en faveur des riches ?

Ce que nous pouvons en dire pour commencer, c'est que le Chancelier Lubenac a beau se prétendre bridé dans ses agissements et se revendiquer d'une droite décomplexée, à aucun moment il n'a prôné une vraie mesure libérale : supprimer l'ISF. A aucun moment. S'il l'avait fait, nous l'aurions soutenu à 200% ! Et qui sait peut-être que nous serions toujours au Gouvernement ? Allez savoir ! Nous avons voté favorablement sur cette baisse, qui représente un premier pas significatif. Et ce n'est pas une politique démesurée en faveur des riches. C'est juste une question de bon sens !

L'ISF est avant tout un impôt confiscatoire. Alors, oui, à gauche, ils clament que c'est un impôt destiné à gommer les inégalités. Je vais vous donner un contre-exemple : le Japon. Là-bas, l'ISF est aboli depuis 1950. Or, les inégalités n'ont pas augmentées. Elles ont même diminuées. Ce n'est qu'au milieu des années 80 que les politiques interventionnistes locales ont plombé l'économie. L'ISF ne s'applique pas qu'aux très riches. Il y a des propriétaires qui y sont assujettis et qui parfois ne peuvent pas s'acquitter de cet impôt. Et à contrario, des très grandes fortunes qui peuvent tout à fait s'en acquitter mais qui décident de partir ailleurs dans un pays moins taxé ! Voilà le vrai bilan de l'ISF : il plombe les riches les moins fortunés et pousse à l'exil les plus fortunés ! En langage courant, nous appelons ça un fiasco total. J'attire votre attention sur le rapport de 2016 publié par l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui n'est pas un organisme d'opérette. Ce rapport disait clairement et sans parti pris, que l'ISF était injuste car il ne frappe pas les grosses fortunes et les fortunes professionnelles. C'est édifiant ! On continue à dire que cela gomme les inégalités, pourtant, avec un ISF à 10%, vous avez toujours Mme Michu qui a du mal à joindre les deux bouts et M. Golden, plein aux as. Chercher l'erreur!

Economiquement, l'ISF est une nullité sans borne. L'argent qui est récupéré par l'état est perdu par les plus riches, auxquels on ampute une capacité d'investissement. Lors du mandat précédent Julien Citron avait mis le Panama sur la liste des paradis fiscaux. Mais cela n'a pas réglé le problème ! Les riches vont quand même au Panama, parce que ce pays leur est plus avantageux. Et la Frôce les regarde filer les bras ballants ! Elle est là, la réalité ! Encore pire, les riches qui restent en Frôce et qui paie l'impôt, vous croyez qu'ils vont bouger et investir dans autre chose qui pourrait rapporter ? On les assassine déjà avec des sommes hallucinantes ! Alors ils vont dormir sur leur matelas, sans trop prendre d'initiatives. C'est comme ça que l'on détruit définitivement l'investissement dans un pays et les possibilités de croissance. On ne pourrait pas mieux s'y prendre. Et nous voici dans un marasme géant, où non seulement on regarde l'argent partir ailleurs mais où l'on accule ceux qui restent et on les condamne à la médiocrité. J'aimerais bien que l'on m'explique comment la gauche sélectionne ses économistes ! Parce que ça, vous voyez c'est du lourd !

Financièrement enfin, l'ISF n'a aucune raison d'être. Les entreprises sont déjà taxées sur leurs bénéfices, les particuliers sur leurs revenus ! Pourquoi certains auraient droit à un double impôt ? Drôle concept d'égalité ! Prenez en plus la taxe sur la valeur ajoutée, importante sur les produits de luxe, produits généralement achetés par les riches, celles sur les revenus du capital et de l'épargne boursière. Vous ne trouvez pas que les riches paient beaucoup d'impôts ? Si encore cet argent était utile et ne partait pas en gaspillage généralisé, ce serait bien ! Sauf qu'il se produit tout l'inverse ! Alors arrêtons l'hypocrisie, supprimons l'ISF. Cela fera très certainement revenir ceux qui sont partis, cela arrêtera l'hémorragie et l'argent qui n'est pas aspiré dans cet impôt sera réinvestit directement dans le circuit économique pour innover, créer de la croissance, du PIB et des emplois. CQFD.

4 / Le retour d'une limite d'âge à 18 ans pour l'achat d'alcools légers fait partie des projets actuellement étudiés par la dernière session parlementaire. Pour vous est-ce une nécessité de santé publique ou une marque d'hypocrisie ?

L’autorisation de vente d’alcool aux mineurs a été adoptée et instaurée quand le RPL était au pouvoir. Nous sommes donc totalement contre la proposition qui vise un retour à l’âge de 18 ans. La lutte contre l'alcoolisme ne peut s'appuyer uniquement sur un interdit. C'est inefficace, et la plus part des statistiques l’ont démontré. Vous noterez d'ailleurs que partout où nous avons autorisé, encadré au lieu de sanctionner, les choses ont évolué dans le bon sens : euthanasie, drogues douces, prostitution... C'est la même chose pour l'alcool. Interdire aux jeunes d’acheter de l’alcool ne les empêchera pas de s’en procurer en la faisant acheter par des personnes plus âgées, le plus souvent des amis. Certains iront même plus loin pour s'en procurer. C'est systématique quand vous interdisez quelque chose, vous suscitez l'envie, le frisson d'être dans l'illégalité et de braver les règles. C'est comme ça qu'est fait l'être humain, il n'aime pas avoir des chaines, se retrouver pieds et poings liés. Comprendre ça, c'est comprendre le véritable enjeu des questions qui entourent l'alcoolisme et c'est organiser une réponse adaptée, loin de toute velléité démagogique.

Lorsque les personnes majeures achètent de l’alcool et le donnent aux mineurs, ils ont tendance à prendre n’importe quel alcool, et cela peut être de forts alcools, ce qui risque de provoquer des effets dangereux sur leur santé, et renforcer leur dépendance à ses alcools. En gardant l’autorisation de vendre l’alcool aux mineurs, nous faisons en sorte qu’ils puissent se procurer facilement de l’alcool mais seulement les alcools légers, et qui représentent un moindre risque pour leur santé et empêche également les risques d'accoutumance. C’est la meilleure solution pour combattre la consommation inadaptée, excessive, problématique et risquée d’alcool. Le RPL est pour une vente et un service, responsables, de l'alcool, mais également pour une dimension plus éducative, que les jeunes s’habituent à consommer dans un cadre approprié et sous surveillance, nous voulons donc associer les familles dans ce processus, si les premières consommations se font en famille et avec modération, les jeunes apprendront que l’on peut boire des alcools appropriés pour leur âge, sans excès, et prendre du plaisir quand même. Ce type d’initiation produit des effets bénéfiques et réduit le nombre d’intoxications. Prévenir l'alcoolisme, c'est quelque chose d'inédit. Nous faisons le pari que les résultats soient rapidement au rendez-vous, sur la génération qui arrive.

Nous ne voulons pas de ce qu'il se passe, par exemple au Royaume-Uni, où des jeunes font des comas éthyliques après avoir ingurgité une grosse quantité d'alcool en se laissant entrainer, par effet de groupe, pour braver les interdits. Nous voulons que notre jeunesse puisse s'amuser et être accompagnée dans la dégustation d'alcool. Nous reviendrons donc sur la reculade voulue par le gouvernement sortant si elle est adoptée et nous rétablirons la législation que nous avions mise en place lors de notre premier mandat.

5 / La priorité de l'ex-ministre de la justice était la mise en place du plaidoyer de marchandage, êtes-vous favorable à ce procédé ?

Mille fois, oui ! Commençons d'abord par expliquer, pour celles et ceux qui ne sauraient pas à quoi nous faisons références. En gros le marchandage de peine sert à réduire la peine demandée par le procureur. Il accepte souvent une sentence minorée ou une amende, si les faits ne sont pas trop graves et en contrepartie l'accusé doit avouer les faits ou alors collaborer avec l’accusation pour poursuivre d’autres prévenus. C'est une méthode extrêmement utile à la Justice, puisqu'elle permet de faire avancer les affaires et les enquêtes de façon beaucoup plus simple. Elle réside un peu sur le "faute avouée, faute à moitié pardonnée".

Et elle comporte d'innombrables avantages ! Du côté des procédures, celles-ci sont beaucoup plus rapides. Ce plaidoyer de marchandage constitue une réponse pénale visant à éviter la lourdeur d'un examen en audience lorsqu'un accord existe entre l’accusé et l’accusation. Avec toutes les procédures judiciaires, autant vous dire que c'est une très bonne chose que d'éviter l'audience. Nous gagnons en temps, en argent, puisque nous mobilisons moins de personnel et en efficacité. Cette procédure permet aussi de désengorger les tribunaux des affaires les moins graves. Il est évident qu'aujourd'hui, la grande faiblesse de notre Justice réside en son débordement. Les Juges ne peuvent pas s'occuper de tout, ils ont donc des listes d'attente, parfois très longues, ce qui conduit les citoyens à perdre confiance en notre système judiciaire d'une part et à devoir attendre un temps trop long pour obtenir réparation, par exemple.

Avec ce procédé, nous comptions proposer également l’utilisation des peines alternatives en priorité pour désencombrer les prisons. Car il n'y a pas que les tribunaux qui sont combles ! Nos prisons aussi et ce, malgré l'engagement du gouvernement sortant sur ces questions. Nous devons faire le nécessaire rapidement sur cette question, nous avons besoin de réinsérer les petits délinquants dans la société. Ils n'ont pas vocation à se perdre en prison, surtout au milieu de détenus pouvant définitivement les faire basculer dans la criminalité. Ces peines alternatives sont les travaux d'intérêt général, par exemple, mais nous pouvons tout à fait imaginer d'autres solutions. Le débat sur cette question doit être ouvert et vite. Il y a urgence ! Quoiqu'il en soit, les procureurs auront donc un large éventail de peines à proposer à l’accusé et qui seront moins lourdes que celles qu’il pourrait avoir s’il y a un procès. Cela encouragera donc l'accusé à coopérer davantage avec la justice pour aider sur certaines affaires.

Pour ceux qui diraient que c’est contraire aux droits de la défense, nous répondons que ce procédé n’est pas obligatoire. Cela reste un accord entre les deux parties, donc l’accusé reste libre d’accepter ou de refuser, s’il refuse il aura son procès et dans ce cas, la procédure classique que nous avons actuellement suivra son cours. Ce qu'il faut comprendre, pour conclure, c'est qu'il s'agit
d'une alternative au procès, à la fois plus souple, plus rapide et plus discrète. De fait, les personnes reconnues coupables, si elles n’ont pas de peines de prison pourront plus facilement reprendre une vie normale, comme Monsieur et Madame tout-le-monde. Et le fait de requalifier les faits pour des faits moins graves peut conduire à une stigmatisation sociale moindre. En fin de compte, cela fait éviter le stress lié à une poursuite pénale qui peut être important pour l’accusé et sa famille et ça fait économiser du temps et de l’argent, que ce soit pour l’accusé ou pour l'Etat.

En clair, ce système permet une justice plus juste, plus attentive à la réinsertion et plus efficace ! C'est quand qu'on signe ?

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Alexandre Lacroix Le Menn
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Re: Interview - Générales 92

Message par Alexandre Lacroix Le Menn »

MPD - L'Original : Interview d'Olivier Brimont

1 / Le ministre de la diplomatie sortant s'est distingué par sa politique africaine, votre liste compte t-elle poursuivre dans cette direction ?

Avec Charlotte, nous avions défendu une ligne diplomatique innovante et intéressante sur l'Afrique. Elle consistait à dire que nous avions beaucoup de projets en cours avec d'autres grandes nations mais qu'en ce qui concerne le continent originel, nous n'avions strictement rien. Pourtant, les pays d'Afrique sont au centre même de notre vie désormais. Nous sommes très proches de l'Algérie et de l'Égypte, nous possédons des liens étroits avec l'Afrique du Sud, le Burkina Faso. Et nous avons également une province, Antsiranana qui est loin de la métropole et qui a des évènements qui font que souvent, nous tardons à réagir. Nous avons besoin d'alliés dans la région, pour être plus efficaces et pouvoir nous mobiliser plus rapidement. Le livret blanc de la défense qui a été fait, prévoit cette militarisation et c'est une excellente chose. Nous sommes particulièrement fiers qu'elle ait été menée lorsque nous étions au pouvoir.

Sur le plan international, nous avions un objectif : construire une relation froço-africaine basée sur le respect, le commerce et les projets plus globaux. C'est ce qui a été fait, avec détermination, par le Ministre de la Diplomatie Lacroix-Hanke. Il y a des accords commerciaux négociés, parfois essentiels à notre économie ainsi qu'à celle de nos partenaires, des traités plus engagés, comme le financement d'écoles, d'hôpitaux, dans certains pays. C'est bien dommage que l'action ait été complètement paralysée par le refus d'Arthur Lubenac d'ouvrir un nouveau et dernier conseil des Ministres. Nous sommes en train de passer à côté de nombreuses choses, juste pour une affaire de trahison et d'égocentrisme. Comme il est tout aussi dommage que Victor Karlsson et sa groupie, Linda Garcia, n'aient pas pris leur poste à l'Assemblée Fédérale au sérieux, retardant volontairement le travail de la législature. Mais qu'importe, je me bats aujourd'hui pour que la gauche et l'extrême-droite n'aient pas un chèque en blanc.

Tout cela pour dire que nous avons toujours cette volonté de poursuivre la politique africaine qui a été entamée. Nous sommes un pays attaché à de nombreuses valeurs. Nous n'avons aucun passif colonialiste, nous ne nous sommes jamais fourvoyés dans l'esclavagisme et dans l'exploitation. C'est donc, contrairement à d'autres pays, comme la France, en tant que nouveau partenaire potentiel que nous nous présentons, les mains blanches, non souillées par le sang et les gros intérêts honteux. Nous sommes particulièrement fiers, au MPD (le vrai, pas la Lubenac-Party), d'avoir tenu cet engagement. J'ai, à titre personnel, conseillé Karl, qui est aussi un ami, quand il me l'a demandé. Et je sais qu'il a beaucoup écouté aussi d'autres personnes, notamment le mari de Charlotte, Alexandre Lamrabet, membre de l'UPP. C'est la preuve que la diplomatie est ce qui rassemble ce pays et qu'elle n'est pas une affaire de clan ou de parti. Quel que soit le score que j'obtiendrais, je compte bien peser au niveau fédéral, pour orienter la politique diplomatique vers cet objectif : construire un partenariat 2.0 avec l'Afrique. Tout en maintenant et développant nos acquis.

Nous n'avons pas encore abordé le grand projet que nous souhaitons initier, en tout cas, pas explicitement. Ce ne sera peut-être pas pour demain, car il y a un gros travail de fond à faire pour créer un climat de confiance. Soyons lucides, les africains qui nous verraient débarquer pour tout révolutionner, nous prendraient pour des cowboys ! Et la dernière fois que des gens sont venus pour leur "changer la vie", on a vu comment cela s'est terminé ! Non, il faut laisser le temps au temps et ne pas lésiner sur nos moyens pour gagner en crédit et en notoriété. Véhiculons l'image de ce pays respectueux des droits de l'homme, ouvert, non aligné et donc indépendant. Quand la confiance sera installée, je reste persuadé que les choses se feront presque toutes seules. Et cela pourrait amener par ricochet à un renforcement de la CIPNA et de son influence. La finalité, c'est de parvenir à mettre en commun nos moyens avec ceux des autres, pour aider à rendre le quotidien des africains, meilleur. Nous voulons aider à la mise en place d'écoles, de centres médicaux, de centres culturels, de zones touristiques, au développement de transports et par conséquent de l'économie.

Bien trop souvent, les gens font un raccourci facile, en considérant que nous ne nous soucions que de l'immigration, du quota 0. C'est bien plus facile à utiliser pour nous attaquer que de se lancer dans un argumentaire. Et pourtant, la solution contre l'immigration massive, les exodes, elle est là. C'est en permettant à ces gens de rester dans leur pays d'origine où ils y ont tout, que nous sommes réellement plus forts et plus convaincants. Et c'est comme ça que le monde peut avancer. Comment pensez-vous qu'une nation peut relever la tête si elle est laissée pour compte et si tout le monde ferme les yeux en voyant sa jeunesse, ses travailleurs partir pour ne jamais revenir ? C'est vraiment ça que veut faire la gauche ? Mettre un point d'honneur à fermer les yeux et se taire ? Désolé, mais ça ne fait pas partie de nos projets ! En plus de cela, que nous jugeons crucial, donc, nous souhaitons ardemment créer une union autour de la question terroriste, elle permettrait à nos services de renseignement, à tous, d'être plus efficaces, mieux informés, plus aptes à évoluer et donc à protéger les populations.

Il y a également la question de l'eau, qui encore aujourd'hui, à notre époque, manque dans les campagnes africaines de certaines régions. Malgré les efforts inestimables des ONG, l'eau, là-bas, vaut plus que de l'or. Doit-on laisser faire en se disant que tout finira par aller mieux au millénaire prochain ? Je ne le crois pas. Vous savez, je n'ai pas la fibre aussi humaniste/engagée que Karl, mais il y a des choses qui m'émeuvent, celle-là en fait partie. Je ne peux pas accepter, dans mon esprit, que nous soyons passifs devant cette situation. Je sais que beaucoup de frôceux partagent cela. C'est la même chose pour le SIDA. Le monde a fait d'énormes progrès, dans la lutte contre cette terrible maladie. La prise en charge des malades, les campagnes de prévention se sont améliorées partout. Partout SAUF en Afrique. Faute d'accord international, faute de volonté politique... Ce n'est plus supportable.

Nous devons, avec nos modestes leviers, faire en sorte que les choses se débloquent et qu'il y ait un sursaut général. La Frôce a été l'initiatrice d'un électrochoc mondial, en reconnaissent officiellement la Palestine pour dénoncer les actes colonialistes d'Israël. C'est cette même Frôce que nous voulons voir se battre en Afrique, pour des causes nobles, des causes justes. Avec l'espoir profond et nourri de rendre les lendemains meilleurs. Aujourd'hui l'Afrique, demain plus encore, le monde. Nous le voulons ouvert, en paix. Libre !


2 / La concession sur l'audiovisuel public a été vivement critiquée par l'opposition. Craignez-vous vous aussi que cette quasi-privatisation mène à une chute de qualité ?

Il faut arrêter de considérer que le privé va ruiner la qualité de l'audiovisuel. Cette concession était nécessaire ! Déjà, elle permet d'alléger les finances fédérales et donc de donner un coup de pouce aux frôceux, qui est bienvenu après des années de gauchisme nocif. Elle met aussi fin à une sorte d'hypocrisie qui tendait à dire que l'audiovisuel était un service public et que par conséquent, il fallait lui épargner d'être rentable. En plus d'augmenter la charge de la dette sur ce domaine, ça insinue qu'il n'y a aucun contrôle particulier et que personne ne vient mettre le nez dans le fonctionnement du business. Alors, certes, vous allez me parler de l'état et là je vais vous répondre qu'il est impuissant pour tout contrôler. Il a des leviers pour agir mais au vu du laxisme qui a sévi depuis des années, avant notre accession au pouvoir, autant vous dire qu'il ne s'est servi de rien et qu'il a faire preuve d'une inefficacité hallucinante.

La concession vise à trouver un statu quo entre les deux. Elle s'inscrit à mi-chemin entre la nationalisation, ce poison violent utilisé par les adeptes des dérives totalitaires et la privatisation totale, cette forme de drogue qui voudrait que l'économie soit un Far West généralisé. C'est une décision, tranchée, réfléchie, que le Chancelier sortant et bientôt sorti, n'assumera sans doute pas, maintenant qu'il a fait le choix de traiter avec l'extrême droite. Grand bien lui fasse. Il n'empêche que je défends cette avancée. Outre ses avantages nets et incontestables sur nos finances, elle apporte aussi un nouveau souffle à l'audiovisuel. Elle lui donne une indépendance. L'état ne peut plus décider de façon directe ou indirecte de ce qui sera au menu ce soir. Ce seront des lignes éditorialistes qui le feront, avec rigueur et sans parti pris politique. En tout cas, c'est dans ce sens là que nous voulons aller, afin d'épargner au pays les campagnes de propagande à la Froce DésInfo TV ! Il conviendra d'être vigilants, à nous, autorité publique, de la cohérence des engagements pris par le privé sur ces points cruciaux et fondateurs de tout système démocratique.

Cette concession devra donc s'accompagner d'un renforcement de l'autorité publique visant à s'assurer que ce qui est diffusé soit légitime. Là-dessus, Lubenac s'y est pris comme un manche. Selon moi, les Provinces ne sont pas une fatalité et ne doivent certainement pas être associées au processus. Plutôt que de faire une loi ridicule, qui en plus ne serait pas constitutionnelle, nous devrions envisager une autre méthode et proposer plutôt une valorisation des médias qui vérifient leurs sources et qui s'occupent de faire de la désinformation. En France, les chaines télévisées s'y sont mises, dans le public comme dans le privé. Avec méthode, avec arguments en main, elles démontent les fausses rumeurs, une par une. Ce travail est d'utilité publique, il n'est ni contraint, ni forcé. C'est la fonction même du journalisme, du vrai, par du fanatisme à la Delcourt. Si nous faisons en sorte que les écoles de journalismes favorisent l'esprit critique et le recul, si nous mettons en place un système d'avantages fiscaux en faveur des médias qui mettent en oeuvre ces bonnes pratiques, nous résolvons la question des hoax, en douceur, sans heurter les gouvernements provinciaux et sans leur concours. Cette alternative existe, elle aurait du être menée à terme par le Chancelier. Quel gâchis !

Enfin, l'argument des personnes opposées à la concession est généralement basé sur la publicité. Déjà, sachez que le privé n'induit pas plus de publicités. La diffusion et l'utilisation de celle-ci est d'ailleurs parfaitement encadrée. En revanche, ce qui est sûr, c'est que la publicité fournit des rentrées d'argent conséquentes et bienvenues. Je préfère voir dans mon téléviseur, des programmes bien construits, bien agencés, entrecoupés de plages publicitaires, plutôt qu'une succession de programmes insipides. Des chaines comme TCF, qui ont financé le "Contatore di Tito", des médias comme Asami, qui publient l'information de façon plus moderne, ces médias là utilisent la publicité pour parfaire des émissions. On n'a rien sans rien. De façon générale, l'absence de redevance va aussi permettre à nos médias de trouver d'autres solutions pour se financer, comme par exemple les projets participatifs. Cela se fait dans l'édition et la production de jeux vidéos. On ouvre une campagne de dons, avec un seuil minimal, les gens intéressés par le projet y participent, y donne ce qu'ils peuvent. Quand le seuil est atteint, le projet peut voir le jour.

C'est là, tout l'intérêt de la consession, ouvrir de nouveaux horizons en matière audiovisuelle ! Il faut continuer à travailler pour le bon sens de notre culture et de nos médias.


3 / Le taux maximal de l'ISF est passé de 10 à 2,1 % Pour vous la politique du Gouvernement sortant était-elle démesurément en faveur des riches ?

Pas du tout ! Elle était en faveur de la franchise, résolument contre l'hypocrisie. La réalité aujourd'hui, c'est que l'impôt sur la fortune est complètement contre-productif lorsqu'il est à 10%. Posons-nous la question de son existence. Pourquoi a-t-il été créé ? Ses partisans disent que c'est pour mieux répartir les richesses. On prend aux riches pour donner aux pauvres. Je ne sais pas vous, mais moi, quand j'entends une telle niaiserie, je ris aux éclats. Ces gens se croient dans un remake de Robin des Bois, où les riches sont le mal à abattre. C'est absurde ! Allô, les socialos ? Ici Brimont, on vit dans la réalité là ! Dans une vraie économie, pas dans un mythe ! La chasse aux riches est le plus sûr moyen de plomber l'économie d'un pays. Suivons le modèle gauchiste deux minutes, pour que je vous en démontre l'absurdité. Vous prenez de l'argent à ceux qui en ont beaucoup, pour le donner à ceux qui n'en ont pas, avec pour principal objectif de les alimenter en allocations et en aides, pour les maintenir à flot. Parce que vous avez besoin de plus d'argent, vous en prenez davantage aux riches. Ces derniers finissent par considérer que le système leur prend beaucoup d'argent et de façon plus injuste. Alors pour préserver leurs deniers, ils partent ailleurs. Vous avez moins de riches. Le nombre de pauvres, lui ne diminue pas. Parce que vous aurez beau donner de l'argent à un pauvre, si vous ne l'aidez pas à en gagner par lui-même, à travailler et à faire preuve de mérite, vous ne faites que le bercer d'illusions. Le système rapportant moins, vous créez de la dette que vous allez compenser par plus d'impôts sur les riches et ainsi de suite.

Vous l'aurez compris, ce système ne peut être viable. Nous avons mis en place une baisse de l'ISF de 10% à 2,1%. Je rappelle que d'autres pays ont supprimé cet impôt, l'Italie ou le Royaume-Uni, pour ne citer qu'eux. Ils ont constaté une augmentation de leurs finances publiques, car l'argent qui n'était pas collecté par l'impôt a été récupéré autre part, dans la croissance et l'emploi, générés par l'investissement des riches. Le gros problème de la solidarité actuelle, c'est qu'elle est contrainte. Et malheureusement, la contrainte n'a jamais permis de faire avancer les choses en matière économique. Les gens ont besoin avant tout de clarté et d'indépendance. Ainsi, nous maintiendrons un impôt sur la fortune faible. Nous envisageons, si nous sommes élus de le fixer à 0,4%. Il faut savoir être raisonnable. Ce taux, est à mes yeux suffisamment bas pour ne pas provoquer la fuite de capitaux et suffisamment haut pour donner une rentrée d'argent à l'état. Le manque à gagner sera rattrapé par le retour des grandes fortunes chez nous. Avec une politique de relance économique savemment dosée, nous pourrons provoquer un électro-choc et relancer la machine de l'investissement. De façon générale, nous baisserons les impôts, en rendant l'état moins gourmand, notamment en termes de ressources pécuniaires, mais aussi plus efficace. Cela concernera les entreprises, les revenus, les cotisations salariales et patronales. Nous reverrons aussi la taxation du capital. La taxe Tobin est un frein considérable à l'expansion de notre économie. Beaucoup de pas l'ayant mis en place sont d'ailleurs entrés en récession. Nous y remédierons et nous éviterons que la Frôce perdure sur cette voie.

La baisse de l'ISF a été une amorce, celle d'un projet bien plus vaste et plus grand, qui nous prendra des années mais dont nous ne doutons pas qu'il soit efficace et profitable à tous. Nous entendons récompenser la réussite et en faire un idéal, ni plus, ni moins. La Frôce de demain ne sera pas celle qui entretient la pauvreté et le nivellement de la société par le bas. Nous y veillerons.


4 / Le retour d'une limite d'âge à 18 ans pour l'achat d'alcools légers fait partie des projets actuellement étudiés par la dernière session parlementaire. Pour vous est-ce une nécessité de santé publique ou une marque d'hypocrisie ?

Avant toute chose, j'aimerais dire que nous avons toujours été opposés à la baisse de la limite d'âge pour la consommation d'alcool, même pour les plus légers. Je ne comprends pas bien, en quoi cette position est hypocrite. C'est tout l'inverse, elle est pragmatique et elle s'appuie sur des objectifs de santé publique propres. Demandez aux médecins ce qu'ils pensent du tabac et de son autorisation aux mineurs ? Aujourd'hui, malgré l'interdiction de la vente aux mineurs, vous avez une sorte de relâchement général qui fait qu'on laisse les jeunes s'intoxiquer, parfois dès l'âge de 13 ans. Vous trouvez ça normal ? Très bien, alors autorisons le tabac pour tous ! Absurde, n'est-ce pas ? Et bien c'est la même chose pour l'alcool ! Vous voyez, on essaie de faire croire que tout autoriser sera forcément bon pour tout le monde. On a autorisé les bordels, on a autorisé les drogues douces. On ne l'a pas fait parce que c'était un plus pour notre société, mais parce que nous n'avions pas le courage de lutter pour l'application de la loi. Dans un état de droit, ça n'est pas la police qui recule, mais le voyou. C'est comme ça, et uniquement comme ça, que cela marche. Nous sommes loin de cette réalité aujourd'hui. Le laxisme ambiant amène à tout et n'importe quoi.

On sait que près de 20% des jeunes ont une tendance à se laisser emporter par des consommations d'alcool excessives. Cela entraine des hospitalisations, des comportement dangereux, aggravés par l'effet de groupe et puis des accidents de la route. Et là, nonchalemment, vous avez un gouvernement qui arrive et qui vous dit : "mais non, Monsieur Martin, vous en faites pas, vos gamins sont pas en danger ! Regardez, maintenant on leur permet de boire de la bière avant leur majorité pour découvrir les joies de l'alcool ! Ils seront ainsi plus raisonnables !". Et tout le monde va maintenant danser en ronde bien ordonnées autour d'un feu de camp en chantant du Sheila ! Pour moi, une telle vision est naïve, extrêmement naïve. Non, l'alcool n'est pas plus inoffensif qu'on le découvre à 15 ou 18 ans. A 15 ans, vous êtes encore en pleine adolescence. Tous les médecins vous le diront, l'alcool tue les neurones. C'est scientifiquement prouvé. Donc, boire de l'alcool, au moment où votre cerveau se développe pour vous donner vos facultés d'adulte et arriver à mâturité, c'est un contre-sens médical absolu sur le plan médical. Mais ça n'est pas tout. Comme pour le tabac, il y a une notion de dépendance qui peut s'installer. Le cheminement est simple. Vous buvez des boissons peu alcoolisés, de façon régulière et au fur et à mesure, vous vous y habituez. Cela prend plus de temps, mais la dépendance existe. Au delà de ça, nous savons tous que les jeunes ne vont pas se contenter de boire de la bière ou du cidre toute leur vie. Ils passent à des boissons bien plus fortes, avec les conséquences que l'on connait.

Nous sommes dans une société moderne, mais cette modernité ne veut pas dire que nous devons desserrer la vis. L'alcool pour les mineurs, c'est niet, point final. Et au lieu de prétendre le contraire, il serait plus utile de mieux contrôler et de sanctionner les contrevenants, dans un premier temps. Tolérance zéro sur ce domaine, quitte à faire comme avec les jeunes délinquants, à prévoir des sanctions pour les parents au passage. Ils sont responsables de la bonne éducation de leur enfant. Par contre, en parallèle, il faut continuer la politique d'information et de prévention. Je suis partisan des campagnes chocs. Je crois qu'il n'y a rien de mieux, pour faire prendre conscience des choses, que des vidéos ou images frappantes, qui marquent les esprits. Nous avons fort à faire, dans ce domaine. Mais n'ayons pas peur de faire les choses pour le bien de tous. Ce ne sera sans doute pas très populaire, seulement, les gens doivent savoir que si des interdictions existent c'est pour une très bonne raison et que nous nous battons pour qu'ils aient un avenir meilleur. Nous ne laisserons pas des huluberlus gâcher la jeunesse frôceuse et la noyer dans l'alcool.


5 / La priorité de l'ex-ministre de la justice était la mise en place du plaidoyer de marchandage, êtes vous favorable à ce procédé ?

Pour nous, il est un principe fondamental : pas de badinage avec les droits des victimes. Nous estimons que la Justice doit oeuvrer pour elles. Quand vous êtes victime d'un vol ou d'une agression, par exemple, vous attendez de la part d'un tribunal qu'il fasse dans un premier temps, la lumière sur l'affaire, puis qu'il prononce une sanction à l'encontre du prévenu. C'est légitime au sens humain, dans un premier temps, puisque nous sommes tous comme ça, nous estimons qu'une réparation est nécessaire lorsque nous sommes lésés ou victimes. Mais c'est surtout d'autant plus légitime au sens du droit et nous insistons bien là-dessus. Si la Justice ne respecte même pas le droit des victimes, où allons-nous ? Pensez-vous vraiment qu'il soit crédible de soutenir un processus qui piétine aussi ouvertement les droits de chacun ? Le plaidoyer de marchandage serait un irrespect complet des victimes. Il tendrait à dire qu'elles n'ont pas droit à leur procès, à leur audience, parce que le procureur a su se montrer convaincant ou que l'avocat de l'accusé a été grassement payé ! Et l'accusé s'en tirerait avec une peine moins forte que s'il avait été jugé de façon régulière. Vous rendez-vous compte du choc pour la victime ? De l'injustice ? Revoir partir la personne comme ça, avec une petite amende et une tape sur les doigts parce que ce qu'elle a fait était illégal. Ce n'est pas le sens que nous voulons donner aux tribunaux.

Nous militerons donc activement contre ce concept. Requalifier un délit en quelque chose de moins grave, c'est se moquer des victimes. Je crois qu'on ne peut imaginer pire affront. Par ailleurs, ce n'est pas rendre service à la Justice, encore une fois, que de généraliser la politique du laxisme. Nous sommes favorables aux peines alternatives, pour les premiers délits, sous réserve que ceux-ci soient mineurs. Les délits majeurs et les crimes doivent être sanctionnés par des peines régulières, rien d'autre. Il en va de même pour la récidive. Un pays qui n'a plus de respect pour sa procédure judiciaire, pour ses décisions de justice, est un pays qui se perd et qui devient petit à petit le théâtre du grand banditisme, des magouilles et du Far West. La Justice n'est pas une brocante ou une vente aux enchères. C'est un lieu où l'on fait respecter la loi. Et cela prend le temps qu'il faut. On entend beaucoup parler de l'engorgement des tribunaux, pourtant, la solution n'est ni dans le marchandage, ni dans le laxisme. Au contraire, elle est dans le renforcement du nombre de fonctionnaires. S'il y a bien un secteur dans lequel nous ne supprimerons pas de postes, c'est celui-ci. Mieux, nous en créérons, 25000, sur dix ans. Cela permettra de pallier aux délais d'attente longs et contraignants.

Nous agirons ensuite sur le respect de la décision de justice, en banissant les remises de peine. Il n'est pas normal qu'un condamné puisse sortir de prison avant l'heure. Il a fauté, il doit purger sa peine. Pas d'exception, même pour raison médicale. Cela nécessite d'aménager nos prisons, de les moderniser. Le plan de rénovation carcérale est d'ailleurs très prometteur. Nous nous en félicitons car il prépare l'avenir, en la matière. Ce n'est qu'au prix d'efforts de ce genre que nos parviendrons à rendre la Justice efficace. Nous le ferons avec une grande détermination, sans céder à la facilité laxiste ou encore à ce plaidoyer de marchandage, véritable chimère, injure suprême à l'encontre des victimes et de l'état de droit.
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Alexandre Lacroix Le Menn
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Re: Interview - Générales 92

Message par Alexandre Lacroix Le Menn »

Interview CUL

1 / Le ministre de la diplomatie sortant s'est distingué par sa politique africaine, votre liste compte t-elle poursuivre dans cette direction ?

Franchement, c'est cool ce qui a été fait ! Nous rapprocher de l'Afrique, c'est vraiment sympa car on a quand même beaucoup de choses à partager avec eux ! Et c'est quelque chose qui sort un peu de la soupe diplomatique mondiale, banale et assez uniforme. Il y a peu de pays qui se tournent vers le continent africain, alors que franchement, il offre de belles opportunités. Le bilan en la matière est encourageant même si on aurait pu aller encore plus loin et faire autrement. Je déplore par exemple qu'il n'y ait pas eu davantage de partenariats culturels. Nous avons tous en nous quelque chose d'Afrique, une force qui nous pousse vers l'artistique ! Il flotte comme un léger sentiment de gâchis, des rêves forts et pourtant inaccomplis ! Les négociations ont surtout traité d'économie, de mathématiques, ou de terrorisme. C'est bien, il faut avancer sur ces questions, mais pourtant, ce ne sont pas des priorités absolues. Je regrette un peu la façon dont les choses ont été amenées, avec cette volonté de parler commerce, traité d'échanges. Bien sûr que c'est important de faire vivre l'économie mais il n'y a pas que ça ! Il y a des questions de la plus haute importance : la déforestation, l'absence croissante d'eau, liée au réchauffement climatique, aux sècheresses répétées, la lutte contre le braconnage ! Rien qu'en Afrique, la moitié de la population des éléphants ou des rhinocéros a disparu ! Vous vous rendez compte ! En moins de 50 ans ! Tout ça pour du commerce d'ivoire, pour du trafic ! C'est contre cela que nous devrions nous engager également. Selon moi, le Ministre de la Diplomatie a cruellement manqué d'ambition. Peut-être qu'il a tu ces questions pour éviter de s'engager, mais tout de même ! Il aurait pu proposer des moyens, car nous en avons, pour lutter contre ces fléaux modernes. C'est dommage, sa vision a clairement manqué d'anticipation et de projets pour le développement durable.

J'évoquais la culture, il y a eu des tentatives de partenariats, si l'on en croie les communiqués. Mais aucun accord. Et pourtant, l'Afrique et la Frôce partagent de nombreux points communs. A commencer par un amour inconditionnel pour la gastronomie. La cuisine africaine est un véritable délice. Je pense à des plats, comme le coucous, évidemment, celui-là est connu ! Dans certains endroits du monde, il sert de prétextes à une exclusion de parti politique, mais de façon générale, qui ne s'est pas régalé avec un tel plat ? Et que dire du yassa, cette spécialité sénégalaise, méconnue et pourtant délicieuse ? Je vous apprends ce que c'est n'est-ce pas ? C'est du poulet mariné dans du citron, accompagné de riz, mijoté dans des oignons, de l'ail, des poivrons et des carottes. Et le mafé ? Ce délicieux plat en sauce, au boeuf, ou au poulet, accompagné d'un succulent ragoût avec des patates douces ? Vous avez l'eau à la bouche vous aussi ! Vous voyez, c'est ça que l'on aurait pu avoir, une véritable coopération sur la cuisine. Mais pas que ! Il y a l'art, et en la matière, les civilisations d'Afrique sont les précurseuses de nombreuses choses : la peinture, les tatouages, la sculpture ! Quelle merveille que cette peinture de la Dame Blanche, en Namibie ! 6000 ans d'histoire ! Et tous ces bronzes, ces masques de cérémonie ! Les africains ont placé leur histoire dans des tapis de velours, brodés, décorés, dans des figures en bois, pour honorer hommes de pouvoirs et ancêtres ! Oui, tout ça, c'est quelque chose d'infiniment précieux, hautement plus intéressant, à nos yeux, que du libre échange ! Il y a également des opportunités à saisir sur le sport ! Vous connaissez la lutte africaine ? Non ? C'est normal ! On en parle jamais et pourtant, chaque tribu a la sienne, avec ses règles ! Cette diversité culturelle, c'est la même que la nôtre, encore un point commun. Nous pourrions développer des partenariats sportifs de qualité et d'envergure là-dessus, renforcer le plaisir que nous aurions à nous découvrir, à échanger. C'est tellement plus parlant que de parler de fric !

Ce que nous avons aussi regretté, c'est la politique expansionniste sur la CIPNA. L'existence de la CIPNA est intéressante, mais ça ne sert à rien d'embarquer tout le monde dedans ! Il vaut mieux privilégier les relations bilatérales, véritable terreau de progrès et de la paix. De façon générale, nous devons nous méfier des organisation supra-nationales. C'est bien que la Frôce en fasse partie, mais cela ne doit pas nous arrêter dans notre volonté d'aller encore plus loin ! La CUL soutiendra donc une politique diplomatique axée sur ce qui fait la richesse des civilisations, loin du matérialisme. Comprenons-nous, découvrons-nous ! Partageons nos cultures, nos savoirs. C'est tellement plus beau et durable que les chimères monétaires ou sécuritaires !

2 / La concession sur l'audiovisuel public a été vivement critiquée par l'opposition. Craignez-vous vous aussi que cette quasi-privatisation mène à une chute de qualité ?

De toutes les mesures prises par la droite, celle-là a sans doute été la pire de toutes ! Inutile de vous dire que nous reviendrons dessus si nous l'emportons ! Et nous le ferons immédiatement, car cette privatisation menace indubitablement la sécurité culturelle de notre pays ! Nous en ferons LA priorité absolue. Il est évident que relayer l'audiovisuel au privé va complètement anéantir la qualité et surtout la diversité. Le privé, nous savons tous ce que c'est : la machine à fric, la recherche permanence de la rentabilité. Hier des émissions étaient filmées dans le but d'apporter un esprit critique aux gens, de varier les plaisirs. Qu'adviendra-t-il de ces émissions politiques amenant à la prise de conscience, à la critique des élites avec des actionnaires aux commandes ? Que se passera-t-il pour les petits matchs de foot, ou les sports moins connus, qui ne rapportent pas gros ? Ils disparaitront. On le voit bien dans les autres pays où ce genre de privatisation a été faite ! En France, on en vient à devoir choisir entre le meilleur pâtissier sur l'un, la plus belle patisserie sur l'autre ! The Voice d'un côté, Nouvelle star... et ne parlons même pas de la TNT, véritable bouse fumante, abrutissant les gens à coup d'Hanouna ou d'Anges de la Télé-réalité ! Les rares émissions musicales sont diffusées de façon tardives, ou ne sont que des rediffusions. Les films sont vus, revus et archi-revus ! La télévision française, comme toutes celles qui ont succombé aux chimères de la privatisation, est moribonde, vide de tout contenu. Les rares émissions qui en vaille la peine sont en voie de disparition. Pourtant, l'audivisuel public, c'est la culture ! Notre culture ! Demande-t-on à un musée de rapporter du blé ? Exige-t-on d'un monument historique qu'il remplisse les caisses de l'état ? La culture, elle ne s'achète pas, elle se transmet ! En faire une marchandise, c'est la massacrer, lui cracher dessus, c'est faire en sorte qu'elle ne puisse pas être transmises aux générations futures. Et une société sans culture, sans audiovisuel public, c'est une société servile, enchainée... sur le déclin.

L'audiovisuel idéal existe ! Rien de tel que la télévision septimane pour ça ! 11 chaines publiques ! Tous les soirs, à 22h, chaque habitant a la certitude de pouvoir voir un film pornographique ! Rien de tel qu'une bonne branlette ou un jeu avec son sex-toy préféré pour faire s'évader l'esprit et apporter quiétude et détente après une journée compliquée ! Il y en a pour tous les goûts ! Nous favorisons la création culturelle en imposant des quotas pour les productions étrangères. C'est la différence typique avec le privé. Les concessions vont apporter une déferlante de concepts, de films et de séries étrangères, toutes issues du même endroit, car moins chères à produire. On ne se foule pas, on achète les droits de diffusion et hop ! Nous ne voulons pas que la culture frôceuse se noie dans des émissions américaines. Nous voulons épargner aux téléspectateurs d'avoir à choisir entre la vie des Kardashian et la vie de Donald Trump ! Mais dans le même temps, nous apprécions aussi la culture de nos amis et alliés. C'est la raison pour laquelle nous favorisons les mangas par rapport aux séries TV américaines. La publicité est très encadrée, nous y tenons car nous n'allumons pas nos télés pour nous faire farcir par des annonces en cascade !

Et la rentabilité dans tout ça ??? On s'en cogne ! L'audovisuel public n'a pas vocation a être rentable, mais à présenter des émissions pour TOUS les goûts. Et en priorité sur des thèmes qui dérangent et qui informent, des émissions citoyennes, qui ont un coût, certes, mais qui apportent une pierre à l'édifice, qui sont d'intérêt public. Cela comprend des programmes sur la défense des animaux, sur l'exploration, les voyages, en passant par des émissions d'information sur des conseils conso, la lutte contre les arnaques, le gaspillage ou encore le bien-être, la méditation, la santé... Et puis la création de films, de séries, frôceuses, qui vient enrichir notre paysage culturel. Bref ! Nous plaidons en faveur d'une richesse spirituelle et seul l'audiovisuel public, aujourd'hui, permet, avec internet, de la diffuser et de l'accroitre. La Frôce va laisser derrière elle ses fossoyeurs. Elle a rendez-vous avec la Civilisation !

3 / Le taux maximal de l'ISF est passé de 10 à 2,1 % Pour vous la politique du Gouvernement sortant était-elle démesurément en faveur des riches ?

Vous êtes vraiment surpris ? Que la droite accède au pouvoir et décide de baisser de 80% l'ISF, cela vous étonne véritablement ? Vous êtes un peu trop naïfs. Nous savions que la droite n'oeuvre jamais pour gommer les inégalités, bien au contraire. Elle aime les accentuer pour pouvoir faire voler en éclat le système social. En créant la division, en montant les uns contre les autres, elle espère pouvoir tout libéraliser, tout casser. Cette baisse de l'ISF est une honte. Elle vient s'ajouter à un bilan en demie-teinte, marqué par l'explosion de la majorité en plein vol sur la fin de la législature. Elle donne aux riches un véritable sentiment d'impunité ! Car le discours derrière, c'est quoi ? C'est de dire que les riches s'exilent pour ne pas payer et que les capitaux fuient à l'étranger. Donc par conséquent, on annule l'impôt. Vous remarquerez que la droite est moins prompte à employer ce discours lorsque l'on parle de délinquance ou de drogues douces, étrangement ! Ce double discours est insupportable. Qu'est-ce qui justifie ce laxisme à l'égard des plus riches, cette résignation, sinon la mauvaise foi ? Cette mesure a été d'une violence inouïe pour les plus modestes. Le Gouvernement Lubenac a clairement pris parti pour ceux qui refusent de participer à la solidarité nationale. C'est une position scandaleuse, qui va à rebours de notre histoire et de nos intérêts !

Nous reviendrons sur cette mesure pour rétablir l'ancien taux, de 10%. Les plus fortunés doivent contribuer à l'effort national. Ils en ont les moyens, pourquoi ne devraient-ils pas participer ? Vous voyez, la CUL n'a jamais prôné la chasse aux patrons et aux riches. Nous sommes dans une optique, plutôt conciliante sur ce sujet car nous n'ignorons pas que gagner de l'argent contribue aussi au plaisir et à une meilleure vie. Mais à un moment donné, il faut arrêter de dire et de faire croire n'importe quoi. Une personne qui a 10 millions imposables, en donne 1 pour le budget fédéral. Il lui en reste 9 ! Ce qui est largement suffisant pour vivre décemment ! Rien ne justifie que les riches aient des dépenses qui s'élèveraient à 9 millions par an ! La plupart touche un revenu conséquent, ce qui au final, permet largement de couvrir le coût de cette contribution. Après, ne stigmatisons pas, il y a beaucoup de riches qui restent en Frôce et qui s'acquittent de l'ISF, la majorité, même. Ceux-là ne risquent rien. Par contre, les autres, ceux qui fraudent, ils doivent savoir que la chasse est ouverte ! Nous disposons de moyen pour les retrouver et les forcer à régler. Et en plus de l'impôt, ils devront aussi s'acquitter d'une amende importante, que nous calculerons proportionnellement au montant des capitaux évadés. Nous n'aurons pas peur de soutenir la répression fiscale et de la faire intransigeante. Car c'est le seul moyen de lutter contre l'évasion fiscale qui peut tuer une économie ou un modèle social !

De façon plus globale, nous voulons intégrer à l'ISF, le capital, c'est à dire ajouter à la base de calcul, tous les produits d'épargne active (comprendre en bourse), les assurances vies, les actions, les dividendes, les stock-options, cela élargira l'assiette. Nous ne le faisons pas par démagogie. En Septimanie, nous avons mis en place un concept révolutionnaire qui va mettre du temps et qui nécessite de l'argent : l'imposition négative. Grâce à elle, nous comptons bien résoudre le problème de la pauvreté, qui empoisonne le monde depuis tant d'années ! Il faut prévoir des rentrées d'argent pour compenser, le retour à un taux d'ISF à 10%, couplé à la repression fiscale accentuée et à l'élargissement de l'assiette fiscale permettra d'apporter de l'eau à notre moulin économique et à notre révolution sociale !

4 / Le retour d'une limite d'âge à 18 ans pour l'achat d'alcools légers fait partie des projets actuellement étudiés par la dernière session parlementaire. Pour vous est-ce une nécessité de santé publique ou une marque d'hypocrisie ?

En fait, plus vous faites l'inventaire et plus je me rends compte que ce mandat n'était pas juste pourri, mais extrêmement pourri ! Nous avions porté le projet d'autorisation de l'alcool pour les mineurs à l'époque où nous étions aux responsabilités, nous reviendrons donc sur le projet de loi qui abroge notre dispositif car celui-ci est une caricature de conservatisme patenté. Le Gouvernement n'a même pas regardé les impacts positifs que cela avait eu sur la santé des jeunes et sur leur consommation d'alcool ! Il y a pourtant eu un progrès ! Le rapport qu'ils entretenaient avec les boissons alcoolisés a changé. Il n'y a pas plus de notion d'interdit et donc d'aventure à picoler en cachette. Nous avons, en quelque sorte, désacralisé la première cuite ! Nous avons démontré qu'un mineur pouvait boire, pour le goût, pour la saveur de la boisson, pas pour se mettre une mine à avoir tout oublié le lendemain ! L'apprentissage de l'alcool s'est fait en douceur, autour de la table, avec les parents, avec des adultes, capables de répondre aux questions, d'orienter. C'est un peu comme avec la sexualité ! Il y a un grand intérêt à banaliser, cela enlève le côté mythologique, cela permet de parler sobrement et simplement des choses. On a vu des familles discuter de l'alcool de façon libérée, des parents qui disaient que ce sujet n'était plus tabou et que leurs enfants se retrouvaient plus à l'écoute au niveau des mises en garde qu'ils pouvaient prodiguer. A la CUL, nous pensons que l'alcool est un plaisir et que comme pour tout plaisir, il faut que cela fasse du bien, pas du mal. L'alcool, comme la drogue, le sexe, a des bons côtés mais aussi des mauvais. Plus tôt nous l'apprenons, moins nous générons de frustration et de comportement à risque. Nous avons une volonté d'aller plus loin encore que le projet de loi initial.

Si nous obtenons la confiance des frôceux, nous incorporerons l'alcool au lycée, en intégrant à la cantine, du vin rouge, de table ou des bières pour la fin de journée. Il ne s'agira pas de saouler tout le monde, non, pour ça, nous aurions des discours du MPD/PLC. Il s'agit de concilier l'alcool avec la pédagogie. Il ne sera pas question de donner une bouteille de vin à chacun, nous parlons d'un verre de rouge ou d'un verre de bière. A côté de cela, les campagnes de prévention seront axées sur la prévention de la dépendance. Nous souhaitons responsabiliser les jeunes sur les dangers de l'alcoolisme, mais le faire en douceur, par l'apprentissage, par des supports explicatifs et intéractifs. La lutte contre l'addiction est essentielle, mais n'en faisons pas un épouvantail. Il a été prouvé, sur bien d'autres domaines, qu'établir un lien de confiance avec les jeunes, permettait d'obtenir beaucoup plus de résultats et beaucoup plus vite. Nous croyons en cela. Nous accompagnerons cette politique de mesures complémentaires, en imposant, par exemple, aux distributeurs de bouteilles, de fournir un éthylotest avec chaque contenant d'alcool vendu. Idem dans les bars. Les dangers de l'alcool au volant sont réels. Avec cette pédagogie, nous ferons en sorte que les jeunes se protègent des accidents et nous leur apprendront que chaque plaisir est bon, tant qu'il est savemment dosé !

5 / La priorité de l'ex-ministre de la justice était la mise en place du plaidoyer de marchandage, êtes vous favorable à ce procédé ?

Nous sommes absolument contre le plaidoyer de marchandage. Sur le papier, cela peut être beau, mais nous avons hélas en mémoire le plaidoyer d'Alford, dans les années 70, en Caroline du Nord. Cette méthode, très anglo-saxone, a démontré ses limites ! Reprenons un peu l'histoire ! Henry Alford est accusé de meurtre au premier dégré et à ce titre il risque la peine de mort, malgré le fait qu'il se dise innocent. Il finit finalement par plaider coupable pour meurtre au second degré, sur conseil de ses avocats et est condamné à 30 ans de prison. Pourtant Henry Alford clamera toujours son innocence, évoquant les pressions dont il aurait fait l'objet pour éviter la mort. Voilà ce qu'est le plaisoyer de marchandage. Certes, aujourd'hui, la Frôce n'applique plus la peine capitale et c'est tant mieux ! Mais imaginez une minute la transposition d'un tel cas aujourd'hui avec un accusé encourant la prison à perpétuité. Cela n'a rien d'une justice équitable. Il suffit que vous ayez un gros compte en banque pour vous trouver un avocat et quand bien même vous êtes coupable, vous pouvez facilement vous en tirer avec une simple amende, sans procès, sans dédommagement envers vos victimes. Je n'appelle pas ça rendre justice ! C'est un système complètement égalitaire, où en plus l'accusé est mis en danger. Comme Henry Alford, la pression peut l'emporter sur les convictions personnelles et amener le prévenu à avouer des choses qu'il n'a pas commis, simplement pour rechercher la clémence et ne pas affronter le procès. Il n'est effectivement, pas très serein de se présenter devant des juges et des jurés. C'est une étape éprouvante, qui en plus prend du temps. Et pourtant, c'est une étape cruciale ! Le procès est le seul garant d'un traitement équitable entre tous les justiciables, quelle que soit leur fortune personnelle, leur personnalité.

Il n'est pas question que nous cautionnions un système inégale et dégradant tant pour les victimes que pour les prévenus. Et tant pis si le temps judiciaire est long ! Nous ne sommes pour autant pas fermés aux doléances des citoyens sur ce sujet. Nous pensons que de nombreux délits mineurs pourraient passer en contraventions et de ce fait soulager, désengorger nos tribunaux. Nous sommes persuadé que cela donnerait une bouffée d'air frais à nos fonctionnaires ! Sur le reste, nous sommes favorables aux peines alternatives pour ne réserver la prison qu'aux criminels. Nous nous réjouissons d'ailleurs du plan de modernisation carcérale qui a été fait. Améliorer le confort des prisonniers est une bonne chose, qu'il faut poursuivre. Enfin, nous pensons que les gens qui se comportent bien, doivent pouvoir bénéficier de mesures d'indulgences et se voir appliquer des remises de peine. Être criminel ne reste jamais une fatalité, avec une réinsertion adaptée, chacun peut retrouver une vie normal, une fois qu'il a payé sa dette envers la société. Si réduire cette dette peut accélérer la réinsertion, alors fonçons !
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Alexandre Lacroix Le Menn
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Re: Interview - Générales 92

Message par Alexandre Lacroix Le Menn »

Interview ADF - Au Centre (Karl Lacroix-Hanke) :

1 / Le ministre de la diplomatie sortant s'est distingué par sa politique africaine, votre liste compte t-elle poursuivre dans cette direction ?

Ma foi, en tant que Ministre de la Diplomatie et de la Défense, j'ai tâché de faire de mon mieux, pour que la Frôce puisse rayonner en Afrique. J'avais présenté mon projet à la Représentation Fédérale, j'avais annoncé qu'il s'agirait de la pierre angulaire de notre politique diplomatique en Afrique. Avant toute chose, je me dois de préciser que j'ai eu carte blanche pour mener l'action que je souhaitais. En dépit de la volonté du Chancelier Suprême de tourner le dos à notre alliance, je ne crois pas avoir démérité ou fait un faux pas, sans vouloir être trop présomptueux. Nous avons un énorme potentiel à développer avec les nations africaines. Et surtout nous pouvons le faire sans avoir de périodes sombres de notre histoire pouvant nous nuire. C'est d'autant plus important que nous avons mis en place tous les moyens pour nous poser comme une nation libre et démocratique. En cela, nous sommes, il faut bien le dire, un exemple pour beaucoup d'autres ! Ma première démarche en Afrique a été de consolider nos relations avec l'Afrique du Sud. Notre alliance, notre appartenance nous a rapprochés, à tel point que nous avons négocié la mise en place d'une base militaire, sur le sol sud-africain. Je n'avais aucune vélléité quelconque sur place, si ce n'est celle de protéger Antsiranana. Lors de l'épidémie de peste, nous l'avons bien vu, les renforts les plus proches ont du venir de l'île de la Réunion. Ce n'est pas la porte à côté. Nous ne devions pas maintenir une telle distance, il nous faut pouvoir intervenir simplement et mobiliser des militaires en renfort. Ajoutée à la militarisation d'Antsiranana dont je suis plutôt fier, cette base est un point de rassurance assumé pour nos concitoyens, un point stratégique essentiel dans la sécurisation de la province d'outre mer.

Mais ma politique en faveur de l'Afrique ne s'est pas arrêtée là. Je peux vous dire que le rythme soutenu et les voyages ont été épuisants, physiquement éreintants. Pourtant, je n'ai rien regretté, jamais. J'avais une volonté et une envie qui, même aujourd'hui ne m'ont pas quitté ! C'est toujours comme ça, vous savez, quand on sait que l'on construit un projet d'envergure, du jamais-fait, jamais-vu. On a qu'une seule envie, continuer encore et encore. Le temps démocratique est aussi là pour nous rappeler qu'il convient de faire un bilan, de tirer les leçons de ce qui a réussi, et de ce qui a échoué. Le point épique de mon mandat aura été ma visite au Soudan. Il y a 30 ans, jamais un chef d'état n'aurait imaginé y mettre un pied pour autre chose qu'y livrer bataille. Le seul politique à y avoir été, contre son gré fut le Président Crawford. C'est dire à quel point, nos relations étaient délétères. En arrivant sur place, j'ai bien senti que le peuple soudanais était ravi de nous voir enfin. Nous avons mené, là-bas, une action rare, une intervention qui a permis de faire basculer le pouvoir, d'instaurer une véritable démocratie. Bien sûr, elle n'est pas parfaite, mais elle tend de plus en plus à l'être ! La Frôce a contribué à la liberté du peuple soudanais. Pour autant, je n'y suis pas allé en terrain conquis. Je voulais rétablir l'image de notre pays, apporter un nouvel élan à la réconciliation de nos deux peuples. Je suis intimement convaincu qu'agir en faveur du dialogue est le pré-requis indispensable à la paix. La paix. Voilà un mot que j'entends beaucoup et pas forcément pour les bonnes raisons. Autour de nous, le monde se délite parfois. Nous l'avons vu en Syrie, avec les combats qui se poursuivent, inexorablement. Nous l'avons vu avec l'escalade nucléaire entre la Corée du Nord et les Etats-Unis. Partout, la paix se voit menacée, remise en cause, pour des motifs complètement irresponsables.

Je ne perds pas espoir. C'est la teneur de mon message à l'Afrique, ravagée elle aussi par des guerres, par des conflits, par le colonialisme ou le terrorisme. J'avais besoin de partager mon enthousiasme sincère auprès des populations. Je ne suis pas fataliste, au contraire. J'ai vécu mon mandat avec la fervente conviction que je pouvais améliorer les choses. Je profite de cette tribune pour remercier toutes celles et ceux qui m'ont aidé. Il a fallu beaucoup de travail et d'implication à notre corps diplomatique pour aboutir à des résultats. Nous n'avons pas toujours signé des contrats ou des accords mais ce n'est pas le plus important. Nous avons entamé, amorcé des relations sincères et franches. Cette simple prise de contact est une belle opportunité, pour celui ou celle qui continuera à mener la politique étrangère de la Frôce. C'est en développant ardemment ce dialogue, que nous construirons un vrai projet de fond. J'ai été ravi d'associer des personnalités de tous bords politiques dans ma démarche, d'ailleurs.

La priorité, pour l'avenir, selon moi, ce sera de conforter les développements économiques en faveur de l'Afrique. Contrairement à ce que l'on peut penser, ce n'est pas un désert aride. La grande majorité des pays sont en grande voie de développement, mondialisés. Il faut que nous contribuions à cet essor, non par intérêt mais par solidarité. Nous connaissons les dangers d'une mondialisation sauvage, isolée. Elle amène sur des problématiques sociales bien réelles, sur des tensions communautaires. Notre rôle est de mettre en place des alliances efficaces pour favoriser l'essor des êtres humains et des pays. C'est, je crois, la grande mission de la Frôce humaniste. Il y a tellement de défis, environnementaux, économiques, démographiques ! Tellement d'embûches sur notre route ! Mais je n'aurais pas peur de me retrousser les manches et d'inviter d'autres que moi à le faire ! Poursuivons ce qui a été entamé et ne fermons pas le roman de cette belle aventure diplomatique !

2 / La concession sur l'audiovisuel public a été vivement critiquée par l'opposition. Craignez-vous vous aussi que cette quasi-privatisation mène à une chute de qualité ?

Ne tirons pas de conclusions trop hâtives, ça n'est pas bon pour le débat public. Il faut bien distinguer concession de privatisation, car ce n'est pas du tout la même chose. La privatisation, c'est l'abandon des responsabilités de l'état au profit d'entreprises. Il n'a donc plus de droit de regard et ne peut pas décider des règles. S'il veut revenir sur une privatisation, il doit procéder à une nationalisation, ce qui implique donc un investissement et s'avère coûteux. La concession c'est un contrat qui délègue la gestion de l'audiovisuel public à une société privée, pour une durée déterminée. L'objectif étant d'obtenir une reconduction, la société s'évertue donc à faire le meilleur pour conserver ses droits. Et par conséquent, ce sont ses résultats qui sont jugés sur pièce. Vous saissiez mieux la nuance ? Parfait, car du coup, vous pouvez vous-même déduire que la concession ne va pas entrainer une perte de qualité. Au contraire, nous pensons que cela aura un effet vertueux. Je crois que ce projet de concession mérite d'être accompagné, dans le mandat qui viendra, d'un dispositif de contrôle auprès des téléspectateurs, sur leur ressenti, leur opinion vis à vis des programmes. J'aime beaucoup l'idée d'un système de notation facilement accessible. En cela, les fournisseurs d'accès pourraient grandement favoriser cette évaluation en incluant dans leurs boitiers et leurs télécommandes des pictogrammes "Satisfait" ou "Insatisfait". L'information serait centralisée, pondérée puis compilée afin d'être diffusée de façon globale ou générale au grand public. Nous pourrions gagner en intéractivité, pousser des méthodes plus avancées en terme technologique, pour avoir un service tel le médiamétrie français, avec l'ajout de véritables critiques textuelles sur tel ou tel programme.

Pour moi, la notation va de pair avec la concession. C'est elle qui va permettre aux sociétés privées de mener une véritable travail d'amélioration de leurs programmes et qui va ouvrir l'horizon de nouveaux possibles. J'entends souvent dire que ce qui passe à la télévision est nul... mais quand on parle de ce que l'on pourrait améliorer, beaucoup de gens disent que ça ne sera jamais écouté. Pourtant, construire des programmes diversifiés qui plaisent à tous, c'est possible. Il suffit simplement de se munir des bons outils. J'entends néanmoins la crainte de l'échec de cette réforme. Je voudrais tout d'abord dire que nous serons vigilants. Si cela ne fonctionne pas, nous reviendrons en arrière, sans problème. Nous allons mener une vraie politique expérimentale sur ce projet. Il faudra être réactifs et agir au mieux, au plus vite pour l'intérêt de tous. Ainsi, nous souhaitons renforcer les contre-pouvoirs dont nous pourrions disposer, pour éviter des abus, des choix hasardeux. Nous souhaitons qu'il y ait des garde-fous, des contraintes vis à vis des concessionnaires, pour garantir notamment la diversité. Il ne s'agit pas de définir la ligne éditorialiste ou d'agir comme un censeur, mais de veiller à ce qu'il y ait un respect de certains quotas. A titre personnel, j'aime bien ce qui a été fait en Septimanie avec ce système de quotas. Il privilégie les pays avec lesquels nous avons des partenariats et les créations frôceuses. Pour la publicité, nous devons également faire attention à ce qu'elle ne soit pas trop présente.

Comme souvent, il s'agit de trouver le point d'équilibre. Il faudra probablement faire des ajustements, mais je crois que l'objectif principal est respecté. Et nous renforçons aussi l'indépendance de nos médias, en leur donnant une autonomie, une plus grande liberté. Je ne suis pas adepte du tout public, je crois que dans une société comme la nôtre, il est sain que l'audiovisuel se démarque de toute influence politique majeure.

3 / Le taux maximal de l'ISF est passé de 10 à 2,1 % Pour vous la politique du Gouvernement sortant était-elle démesurément en faveur des riches ?

Je suis plutôt étonné par la polémique qu'a pu déclencher cette mesure. Nous savons que l'ISF n'est pas un impôt efficace. D'abord, il faut le savoir, il nous coûte cher. Et ce que l'état engage pour le recouvrir, n'est pas suffisant pour compenser, comparé à ce qu'il rapporte. Comme il génère beaucoup de fraudes, cela déséquilibre totalement la balance. Parlons donc sérieusement, quel est l'intérêt de maintenir un impôt qui ne fonctionne pas comme il devrait ? La question n'est pas tant que de savoir si nous devons l'abroger, mais plutôt de comment limiter la casse. Je crois beaucoup aux symboles mais ils faut qu'ils soient réalistes. L'ISF est un marqueur de "solidarité". C'est un fait. Il existe pour lutter contre les inégalités et favoriser la répartition des richesses. Du moins, sur le papier. La réalité est hélas bien différente. Nous avons devant nous un impôt qui n'est pas efficace. La question est, devons vraiment le garder comme ça sans essayer de le changer et de l'améliorer ? Au nom du mythe ? Je n'y crois pas. Nous avons besoin de faits concrets, de réel, pas de fables. Ce qu'il nous faut, c'est revoir l'ISF à la baisse pour éviter la fuite des riches. 2,1% sont beaucoup plus acceptables que 10% ! C'est une évidence ! C'est l'occasion de dire que nous faisons un effort que nous revenons à un taux de raison, et non plus un taux de confort politicien. En contrepartie, nous attendons un véritable patriotisme social et solidaire ! Je pense que ceux qui ne jouent pas le jeu, doivent à un moment ou un autre, payer davantage. En cela l'administration fiscale fait correctement son travail, il suffit de lui donner les moyens de se mettre en relation avec des paradis fiscaux, notamment, pour améliorer la lutte contre l'évasion fiscale. Prenons l'exemple du Panama, mis sur liste noire par le Ministre Citron, nous devrions ouvrir des discussions avec lui pour mettre en place une coopération privilégiée. Nous y avons des intérêts mutuels !

De façon générale, je dois dire que je suis davantage en faveur d'une augmentation de l'impôt sur les hauts revenus. Déjà parce qu'il rapporterait davantage à notre modèle social. Il règlerait la question de l'injustice qui peut frapper certains riches, notamment ceux qui possèdent des biens immobiliers et qui ne sont pas forcément capables de s'acquitter de leur ISF. Prenons également l'exemple de certains retraités, qui paient cet impôt, avec une retraite modeste, mais parce qu'ils ont du patrimoine. D'ailleurs, ce sont bien souvent eux qui financent, car ils n'ont pas les moyens de s'exiler fiscalement à l'étranger. Je ne trouve pas cela très juste. On leur prend le fruit d'un dur labeur, qui en plus, ensuite, est ponctionné de l'impôt sur les successions. Les revenus sont un bon indicateur sur les capacités financières de quelqu'un. Ils permettent de déterminer si elle peut participer davantage à notre système social. C'est ce qui devrait primer, avant même le patrimoine. Le salaire, les rentes, ce sont des choses qui ne mentent pas. Elles sont déclarées. Et les revenus englobent aussi le capital, les assurances-vies, l'épargne ! On devrait se baser sur une augmentation de cet impôt plutôt que de l'ISF. Je la trouve bien plus efficace et prometteuse qu'un maintien sous perfusion d'une mesure dépassée, décriée et inefficace. Est-ce que l'espace d'un instant, nous pourrions laisser tout dogmatisme au placard et voir la réalité en face ? Quand quelque chose ne fonctionne pas, il faut la réformer ou la supprimer.

4 / Le retour d'une limite d'âge à 18 ans pour l'achat d'alcools légers fait partie des projets actuellement étudiés par la dernière session parlementaire. Pour vous est-ce une nécessité de santé publique ou une marque d'hypocrisie ?

Permettez-moi tout d’abord de faire un résumé de ce que contient le projet. Il revient sur l’autorisation de la vente d’alcool aux mineurs. On ne parle pas des alcools de catégorie 0, qui ont une faible teneur mais des autres, plus forts. Le projet réinstaure la limite de majorité pour la consommation et la vente d’alcool, revenant ainsi sur un projet qui avait été mis en place par la CUL sous le gouvernement Vittorini. Nous avons, centristes, soutenu le projet du Gouvernement Lubenac, car il s’inscrit dans une logique idéologique. Nous pensons que le fait d’interdire la vente d’alcool aux mineurs est avant tout une mesure de salubrité publique et un principe de précaution. N'y voyez pas là un relent de conservatisme forcené. Je peux vous dire que sur les questions sociétales, le centre a toujours été ouvert au progrès et aux évolutions. Mais l'alcool présente un problème majeur, celui de l'addiction. Ce n'est pas quelque chose d'anodin. La différence avec le tabac, par exemple, c'est que quand vous parlez de clope, vous avez des images qui ressortent, de poumons cancéreux, de tumeurs à la gorge, d'amputations. Direct, vous prenez la chose très au sérieux. Mais l'alcool lui, quand vous parlez de quelqu'un qui est bourré, que vous voyez quelqu'un tituber dans la rue, vous riez. Le problème n'est pas franchement pris au sérieux, parce que c'est quelque chose d'insidieux, que l'on ne voit pas venir. J'ai un ami qui a fait une cure de désintoxication, il me disait que ce qu'on croyait être un gros cliché dans les films avec les alcooliques anonymes, c'était vrai. Ca se passe réellement comme ça. Et pourtant, je suis le premier à rire lorsque je vois une scène de ce type dans un film. Parce que nous avons un rapport avec l'alcool assez joyeux, trop, sans doute.

Je crois que nous avons eu tort, de permettre la vente d'alcool à des mineurs. Nous avons voulu traiter ce problème comme le cannabis mais il en est différent. L'alcool fait beaucoup plus de ravages que la drogue. Ce serait-ce que les accidents sur la route, c'est flagrant. Nos jeunes ont besoin d'être préparés avant de consommer, c'est un fait. Nous ne pouvons pas leur donner une bouteille sans les avoir mis en garde de façon renforcée avant. Et s'il existe des méthodes pour prévenir l'alcoolisme, c'est avant tout par le principe de précaution. Nous avons besoin de sérénité sur ce débat. Je suis prêt à discuter avec les partisans de la vente aux mineurs pour trouver des solutions pérennes et responsabilisantes. Soyons engagés sur la réussite collective, en la matière. Nous en avons besoin.

5 / La priorité de l'ex-ministre de la justice était la mise en place du plaidoyer de marchandage, êtes vous favorable à ce procédé ?

Sur le fond, je ne suis pas défavorable à ce concept.
A bien des égards, je le trouve même intéressant. L’idée de pouvoir éviter un procès et ainsi de faciliter le travail de la Justice me semble intéressante. Nous ne pouvons pas nier que les tribunaux sont engorgés. Et il faut mettre en place plusieurs leviers pour améliorer la situation. Cela ne se fera pas en un claquement de doigt. Je suis un partisan de la mesure et de la progression tranquille. Nous touchons à la Justice et nous devons être prudents, avancer avec précaution. Un faux pas et nous mettons en péril tout le système. C’est la raison pour laquelle je plaide en faveur d’une concertation préparatoire sur le plaidoyer de marchandage. La présence des magistrats, des procureurs mais aussi des avocats, des associations de victimes et de prévenus est indispensable. Le politique ne peut pas trancher seul et aveuglément sur la question. Il doit se baser sur les réalités de terrain, les faits concrets, relayés par les différents acteurs du secteur. Rien ne serait plus dramatique que de faire de la démagogie sur cette question. Il y a trop d’enjeux derrière pour ne pas prendre tout cela au sérieux. Je souhaite qu’à l’issue de cette concertation trois points majeurs soient éclairés : l’application du plaidoyer de marchandage, la lutte contre les inégalités et le renforcement du pouvoir judiciaire dans le pays.

En ce qui concerne l’application, il m’apparait évident que le marchandage ne peut pas être une solution pour les délits les plus graves et les crimes. Quand le préjudice est trop grand pour la victime, il doit y avoir un procès en bonne et due forme. C’est une nécessité pour protéger les victimes et leur assurer que la justice est avant tout là pour les protéger et les défendre. Il ne serait pas normal qu’un meurtrier puisse négocier une peine de 10 ans de prison alors qu’il aurait pu être incarcéré à perpétuité. Je pense aux proches de la victime, qui auraient à affronter cette terrible épreuve. Cela ne leur donne ni confiance, ni foi en la Justice ! Et le risque c’est de briser cette relation de respect envers les tribunaux. C’est de mettre en péril direct la sérénité du déroulé judiciaire. Je ne veux pas d’un mauvais signal. C’est pourquoi il fait cantonner cette procédure aux faits les moins graves et les moins sanctionnables.

La lutte contre les inégalités est par ailleurs, cruciale. On ne peut pas accepter que deux justiciables puissent s’en tirer différemment en fonction de leur revenu. Et c’est là que je souhaite mettre en garde. Ne tombons pas dans un système anglo-saxon où les procès sont l’affaire de gros sous et où le ténor du barreau vient défendre un citoyen riche. Les frais d’avocat coûtent cher. La Frôce a la chance de proposer des dispositifs comme l’aide juridictionnelle ou encore les avocats commis d’office. Cela offre à chacun la certitude qu’il sera bien défendu: Le danger du marchandage, et c’est là que nous devons être vigilants, c’est le risque qu’un accusé plus aisé puisse avoir un meilleur marché que quelqu’un de plus modeste ! Il suffirait, pour éviter cela, que nous fassions preuve de vigilance et que nous permettions une deuxième commission d’office avec un avocat différent pour que l’accusé ait un autre avis. Le Juge devra également avoir droit de regard sur la marché, pour s’assurer que celui-ci est bien équilibré. Il y a sans doute d’autres filets de sécurité qui peuvent être mis en place. La commission devra réfléchir sur d’autre sujets et pistes pour finaliser la mise en place. Je ne serais pas opposé à l’application du marchandage dans des affaires témoins afin d’en visualiser les effets et en ajuster les paramètres. Cela prendra du temps, mais c’est nécessaire avant toute généralisation.

Enfin, je vous parlais du renforcement du pouvoir judiciaire. Le marchandage ne doit pas nous faire relâcher nos efforts d’investissement idéologiques ou budgétaires en faveur de la Justice. Nous avons besoin de maintenir à flots notre système judiciaire et de favoriser en parallèle le maintien des peines alternatives. Nous savons que la prison n’est pas un dispositif efficace. Elle ne permet pas la réinsertion, elle la compromet. Il faut donc la réserver aux causes perdues : les multi-récidivistes, notamment. Pour autant, je soutiens le plan de modernisation des édifices carcéraux. Est-ce cela signifie que nous sommes laxistes ? Pas le moins du monde ! Nous voulons un maintien des peines à importance égale. L’essentiel est que celle-ci soit respectée, dans un premier temps et qu’elle apporte quelque chose de constructif dans le second. Nous devons garder voire augmenter le nombre de fonctionnaires. Même si le marchandage est mis en place, il lui faut des gardes-fous, des gens chargés de veiller à l’équité du dispositif. Vouloir le mettre en place pour réaliser des économies est dangereux. La Justice ne se gère pas comme une entreprise. Elle est un service public, sans doute le plus important de Frôce ! Nous devons le préserver.
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Riccardo Finacci Núñez
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Re: Interview - Générales 92

Message par Riccardo Finacci Núñez »

Interview FCF - Jean Bournay :


1 / Le ministre de la diplomatie sortant s'est distingué par sa politique africaine, votre liste compte t-elle poursuivre dans cette direction ?

Oui, bien sûr, nous comptons nouer de plus amples relations avec la politique africaine, Madagascar est notre première cible, d'abord nous devons nouer un lien fort entre Madagascar et l'Antsiranana, sinon comment voulez-vous qu'on améliore les tensions entre nos deux pays ? Nous voulons très simplement créer une Union de Madagascar, l'Antsiranana et Madagascar seront ensuite libre de s'entendre comme bon leur semble sur plusieurs sujets et de s'allier aux pays africains qui leur sont proches.
Ensuite le continent africain est pour nous, une source de culture nouvelle et de solutions. Nous devons nous inspirer de celui-ci, et l'aider à se développer à sa façon. Ce sont nos alliés contre les Etats-Unis si vous voulez mon avis.
Nous poursuivrons des programmes de coopération avec l'Afrique entière, et surtout comme je l'ai dit avec Madagascar pour offrir une certaine indépendance à l'Antsiranana et qu'en continuant d'être frôceuse, cette province soit enfin reconnue, non comme une enfant mais comme une adulte capable de coopérer avec ses voisins et non plus à alimenter avec l'argent de la métropole. Notre but suprême c'est de s'allier avec ceux qui souhaitent progresser et les peuples africains vont progresser avec nous, main dans la main contre le capitalisme et l'impérialisme, équitablement.

L'équité c'est payer bien les gens, ne pas les endetter comme on l'eût fait des millénaires. Nous voulons créer de la coopération entre nos pays pour rassembler nos peuples et la solidarité, notre engouement pour l'Afrique ne nous vient pas de l'envie saugrenue de pomper vigoureusement toutes ses ressources minières et très possiblement pécuniaires, non. Notre engouement pour l'Afrique vient de l'attrait culturelle qu'elle représente, et de ce que nous pouvons nouer comme liens humains avec elle. Et ça, ça ne se compte pas à la bourse.

Les envahisseurs ont apportés le dollar, nous apporterons l'équité à l'Afrique et nous évoluerons positivement avec un continent outragé, asséché mais libéré.

2 / La concession sur l'audiovisuel public a été vivement critiquée par l'opposition. Craignez-vous vous aussi que cette quasi-privatisation mène à une chute de qualité ?

Oui. La quasi-privatisation va mener à des pertes de qualité. Je vais être très franc, peu de choses sont bonnes pour la télévision, une surveillance mince de l'Etat et les marginaux. Là, il n'y aura ni l'un, ni l'autre. Ce qu'il faut de mon point de vue, ce n'est pas privatiser ou nationaliser mais permettre à des gens de travailler pour la télévision. C'est à dire de faire des émissions sur des chaînes publiques et autogérées.
Si on rend toute chaîne publique, on n'a plus les lobbys au dessus de la tête. On a une publicité mince. Donc un climat sain pour l'auditeur qui n'a plus peur d'être manipulé par Coca Cola ou d'être endoctriné par la publicité du yaourt qui fait bronzer les yeux.
Si on offre l'autogestion à ces chaînes alors le poids de l'état disparaît singulièrement et des marginaux peuvent monter leurs émissions, même si elle est contraire à l'Etat.

Cette solution allie liberté d'expression et éloignement des firmes sur l'opinion publique.

Ce n'est pas en privatisant temporairement qu'on va changer la donne, peut-être la qualité sera meilleure, je pense que tout n'est qu'une question de lobby, mais ce qui est sûr c'est qu'avec des chaînes privées, ce sont les meilleures chaînes qui sont les plus financées par les multinationales et donc les plus contrôlées, soit on fait le choix de la liberté de presse et d'une qualité médiocre, soit d'une qualité haut de gamme et d'une auto-censure.

3 / Le taux maximal de l'ISF est passé de 10 à 2,1 % Pour vous la politique du Gouvernement sortant était-elle démesurément en faveur des riches ?

Oui, et ce que le Gouvernement sortant n'a pas compris, parce qu'il est de droite c'est que attirer des riches ne sert à rien si on ne distribue pas les richesses aux pauvres.

Alors nous, que ça offusque, on veut jouer les robins des bois, on va prendre aux riches pour donner aux pauvres. On va augmenter l'ISF, on va plafonner les hauts salaires, on va augmenter les aides sociales...enfin bref on va partager notre PIB à peu près équitablement, au moins de manière à ce que chacun puisse vivre décemment.

La richesse ne nous fait pas pleurer, pas tant que ça, c'est la richesse devant la pauvreté qui nous fait pleurer. Quand diminue t-on l'ISF quand on a des pauvres ? A quel moment cela est-il humain ? Notre but c'est de faire payer les riches, et donner aux pauvres. Et quand les pauvres seront aisés alors les riches pourront s'enrichir avec peu de limites.

Nous favoriserons les riches quand nous n'aurons plus de pauvres, ça passe par un SMC réhaussé, la facilitation de création de coopératives et d'entreprises autogérées, des aides sociales supérieures, la nationalisation des bâtiments inhabités pour en faire des logements sociaux, le plafonnement des salaires, l'augmentation des charges sociales pour une sécurité sociale universelle et mieux ajustée. Et bien sûr des services publics plus compétents et mieux payés du coup.

Favoriser les riches est encore un projet d'avenir, j'adorerais le faire, mais la présence de la misère m'empêche de laisser libre court à l'enrichissement. Quand les hommes auront compris que lorsqu'on est riche il faut partager de manière à ce que personne ne soit pauvre, alors les riches pourront avoir la fortune qu'ils voudront car ils aideront tous les autres un peu moins riches.

Mais aujourd'hui, les mesures du Gouvernement sortant sont déconnectés de la réalité, utopiques, et dangereux pour la survie de nos services publics, moins payés, et de nos pauvres qui ont moins de sécurité, si tous les riches partaient aujourd'hui pour la Suisse, on n'aurait plus de services publics, de réserves de fric, nos pauvres mourraient et notre pays aussi car nous nous basons sur une classe aisée que nous ne taxons pas et à qui nous offrons la possibilité de nous laisser dans une misère noire à tout moment.

Comprenez qu'on ne peut pas ménager la chèvre et le chou. Aujourd'hui, La chèvre c'est les riches, le chou c'est nous, c'est la Frôce. Comme on a jamais vu un chou manger une chèvre, il faut inverser la situation et créer un environnement sain et égalitaire.

4 / Le retour d'une limite d'âge à 18 ans pour l'achat d'alcools légers fait partie des projets actuellement étudiés par la dernière session parlementaire. Pour vous est-ce une nécessité de santé publique ou une marque d'hypocrisie ?

C'est la marque des hypocrites qui se lit dans cette mesure. Comprenez-moi, l'achat d'alcool léger n'est pas un problème en soi. L'éducation est la base de tout.

L'incompétence du Gouvernement à maîtriser la sante publique se lit ici. Sans agir sur l'éducation ou la santé publique, cette mesure est inefficace et sera si approuvée, d'une utilité nulle.

Il suffit de regarder la vérité en face, quel parent ne va pas donner à son adolescent de l'alcool léger ? Quel parent n'a jamais proposé une bière à son enfant avant ses 18 ans ? Quel ami majeur n'en a jamais acheté pour son ami mineur ?

L'alcool a des effets, bu pas acheté. Il faut agir sur l'action de boire, donc des campagnes de prévention. Agir sur l'action d'acheter est inefficace car comme je vous l'ai subtilement dit par mes rhétoriques questions, il y a des manières de contourner la loi moralement. D'autant plus que c'est des pratiques somme toute assez courantes.

Voilà la réalité, le MPD veut se donner une bonne image chez ceux qui ont oubliés leur enfance, chez ceux qui voient d'un regard malin les jeunes qui touchent à une bière. Le MPD est déconnecté de la réalité, une fois n'est pas coutume comme dit l'ironique. La Frôce n'est pas le pays des petits ours roses et boire de l'alcool léger n'est pas la pire chose que l'on peut faire à 16 ans.

Cette mesure est très symbolique et comme les autres, elle est fait très joli mais est complètement inutile et stupide.

5 / La priorité de l'ex-ministre de la justice était la mise en place du plaidoyer de marchandage, êtes vous favorable à ce procédé ?

Non, je suis opposé à ce procédé. Nous n'avons jamais appris à marchander la Justice, c'est donc négatif pour ma part.

Quid de l'honneur ? Dénoncer des criminels, des terroristes, des mafieux doit être un acte obligatoire et cela sans rien demander en retour, la Justice ne doit pas être marchandée.

Je vous réponds que jamais au grand jamais il ne faudra que la Justice soit plus clémente au plus délateur, il faut qu'elle soit juste et qu'elle juge selon l'acte commis et non les aides apportés à la société civile.

Certes donner des noms et dénoncer est un très bel acte, humain pour la société. Mais a t-on sauver de prison le tueur en série qui avait donné une fortune pour sauver les ours polaires ? Non. Car c'est la faute qui doit être jugée par le reste, le tribunal n'est pas le Père Jésus pour juger la vie des gens, il ne juge qu'un acte.

Ouvrir la porte au marchandage c'est ouvrir la porte à la corruption. Après marchander sa peine pour aider judiciairement la société, quand cela devrait être un acte obligatoire après arrestation, à quand le marchandage de peine pour aider financièrement la société ?

Vous avez la justice, vous avez le marchandage judiciaire, vous aurez le pécuniaire. Et tout sera perdu.
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Riccardo Finacci Núñez
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Re: Interview - Générales 92

Message par Riccardo Finacci Núñez »

Interview PLC - Vincent De Salvo

1 / Le ministre de la diplomatie sortant s'est distingué par sa politique africaine, votre liste compte t-elle poursuivre dans cette direction ?

La politique diplomatique menée par Karl Lacroix-Hanke en Afrique est respectable.
Je suis très pragmatique concernant les affaires étrangères. Je ne vois que ce qui va dans l'intérêt de la Frôce.
Je ne suis pas disposé à donner des leçons de démocratie et de morale aux autres pays. Je ne vois que les rapports d'intérêt et de force entre les états.
Aussi, je ne veux pas que la Frôce se soumette à un autre état dans les relations diplomatiques. Je ne couperai pas le dialogue avec un autre pays sous prétexte qu'il aurait de mauvaises relations avec un autre. Je veux que la Frôce garde une grande indépendance dans sa diplomatie.
Pour conclure, je considère que la politique africaine engagée par Karl Lacroix-Hanke a donné de bons résultats au niveau stratégique et économique et je ne vois pas de raison de ne pas continuer dans cette direction.
Cependant, il n'y a pas que l'Afrique et je suis prêt à passer tout accord avec n'importe quel pays si je considère qu'il va dans les intérêts économiques, stratégiques et diplomatiques de la Frôce.

2 / La concession sur l'audiovisuel public a été vivement critiquée par l'opposition. Craignez-vous vous aussi que cette quasi-privatisation mène à une chute de qualité ?

J'ai voté en faveur de cette concession de l'audiovisuel public, j'ai même défendu sa privatisation lors du débat des élections générales 90.
Je ne crains en aucun cas une chute de qualité car, selon moi, cette qualité est un mythe. Je constate malheureusement que l'audiovisuel public se livre à une course effrénée à l'audimat contre les chaînes privées.
Les chaînes privées vivent de la publicité, elle ne peuvent pas éxister sans faire d'audience tandis que les chaînes publiques sont subventionnées par l'état.
La mission première du service public audiovisuel est de cultiver. Or, les dirigeants des chaînes publiques refusent de mettre des émissions culturelles à des heures de grande écoute car ils considèrent qu'elles ne sont pas assez regardées. C'est ça la qualité de l'audiovisuel public frôceux qui va chuter avec la concession?
Pour intéresser le plus grand nombre de nos concitoyens à la culture les patrons de l'audiovisuel public pouvaient aussi s'y prendre intélligement. Faire de la culture à la télévision, ce n'est pas forcément mettre une émission culturel en “prime time” mais il est tout à fait possible d'injecter une petite dose de culture dans chaque programme. Ce n'était pas le cas.
J'ai le sentiment que le service publique met une émission culturelle une fois par an, l'été, quand il y a peu de monde devant le poste, et qu'il a le l'impression d'avoir fait sa bonne action.
Au delà de ça il y a d'autres raisons qui font que ce changement dans le paysage audiovisuel frôceux était nécessaire.
Je pense que les journalistes exerçant dans le service public ont l'impossibilité de faire leur travail de manière impartiale. Lorsqu'ils traitent l'action d'un membre du gouvernement, ils sont face à leur patron. Je veux préciser que ce n'est pas du tout une critique envers les journalistes car cela se fait de manière inconsciente. La connivence entre le journalisme et l'état sera désormais terminée.
Enfin, cette concession est une bonne nouvelle au niveau de budget de l'état. Elle permet de précieuses économies.

3 / Le taux maximal de l'ISF est passé de 10 à 2,1 % Pour vous la politique du Gouvernement sortant était-elle démesurément en faveur des riches ?

Je pense que l'allègement de l'ISF mis en place par le gouvernement sortant était nécessaire. Je trouve caricatural de dénoncer des cadeaux qui seraient faits aux riches dès que des mesures pragmatiques sont prises au niveau de la fiscalité. Les responsables politiques de gauche feraient mieux d'analyser froidement la situation au lieu de se prendre pour "Robin des bois" et redoubler de démagogie.
J'assimile le fait d'avoir un ISF lourd à une pénalisation de la réussite. Entendez moi bien, je ne veux en aucun cas monter certains citoyens contre d'autres. Je respecte tout autant un chef d'entreprise qui a des revenus très élevés qu'une personne exerçant une profession demandant peu de qualifications et ayant de bas revenus. Mais je concidère que tout individu est en droit de profiter du fruit de son travail sans être taxé à outrance. Pour moi, une personne qui a pris le risque de créer une entreprise, en partant de rien, mérite de profiter du mieux possible des bénéfices qu'elle perçoit. Je prendrai aussi l'exemple d'un médecin ayant effectué des études difficiles, lourdes et pénibles, il est normal qu'il ait des revenus conséquents et je trouve injuste de le surimposer.
Selon moi, il n'est pas acceptable d'avoir une fiscalité dans laquelle il serait plus arrangeant pour certains citoyens de percevoir moins de revenus dans le but de ne pas être asphyxié par les impôts.
Et la limitation volontaire des revenus est le cas le moins grave pour la Frôce, bien qu'il soit dramatique pour ceux qui doivent en arriver là. L'imposition sans limite peut surtout causer le départ à l'étranger des investisseurs et des créateurs de richesses. L'ISF à 10% conduisait un grand nombre de nos concitoyens à s'expatrier.
Il y a une autre injustice de l'ISF. Il prend en compte le capital. Un citoyen doit s'acquitter de l'ISF quelques soient les revenus perçus grâce à son patrimoine. Donc, il peut arriver qu'une personne doive piocher dans ses autres revenus pour payer son ISF, revenus sur lesquels elle a déjà été imposée bien évidemment.
Je ne peux que m'insurger lorsque je vois un couple du haut de la classe moyenne, qui travaille dur, qui s'est serré la ceinture pour acheter un bel appartement dans les beaux quartier d'Aspen ainsi qu'une résidence secondaire pour les vacances et qui se fait matraquer par l'ISF.
Je parle souvent de la valeur travail et cette dernière a une grande importance dans ma vision de la fiscalité de notre fédération.

4 / Le retour d'une limite d'âge à 18 ans pour l'achat d'alcools légers fait partie des projets actuellement étudiés par la dernière session parlementaire. Pour vous est-ce une nécessité de santé publique ou une marque d'hypocrisie ?

C'est une grande nécessité de santé publique, il est évident que je suis contre le fait de pouvoir vendre de l'alcool à des mineurs. Qu'elle soit considérée comme "légère" ou "forte". C'est comme la drogue, je ne différencie pas les drogues "douces" des drogues "dures", il n'y a que des drogues pour moi.
Je ne peux plus supporter le laxisme ambiant qui règne dans notre société, sous prétexte de modernité. Je vais être très clair, je combattrai de toutes mes forces toutes les mesures qui mettront à mal ce que je considère comme l'équilibre traditionnel de notre société.
J'ai l'impression de marcher sur la tête lorsque je me dis que des mineurs peuvent acheter de l'alcool sur notre territoire. Alors, je ne suis pas naïf, je sais très bien que ce retour à une limite d'âge de 18 ans ne résoudra pas d'un seul coup tous les problèmes. Mais il faut que l'état envoie un signal, il doit montrer qu'il se préoccupe des problèmes de santé publique et la recrudescence de la consommation d'alcool chez les jeunes en est un.
Je crois que le simple fait de recommencer à légiférer dans le bon sens sur ce sujet peut éveiller les consciences.
Les substances psychotropes ont un effet extrêmement néfaste sur l'organisme humain et entrainent de l'accoutumance. Je vais quand même rappeler les risques qu'entrainent l'alcool sur la santé. C'est un poison pour le foie, elle a une influence sur le développement des cancers, des maladies cardio-vasculaires, digestives, du système nerveux et peut provoquer des troubles psychiques.
Donc il me semble primordial de prendre le problème à la racine en essayant de protéger les jeunes de ce danger pour la santé.

5 / La priorité de l'ex-ministre de la justice était la mise en place du plaidoyer de marchandage, êtes vous favorable à ce procédé ?

Je suis défavorable à la mise en place du plaidoyer de marchandage.
Je veux mener une politique pénale sévère et je n'ai aucune intention de négocier avec la délinquance. Nous avons un code pénal qui fournit des peines pour sanctionner les crimes et les délits. Je considère donc qu'il faut se soumettre à la justice sans remise de peine et sans négociations.
Je me vois mal aller expliquer à une mère de famille dont l'enfant a été sauvagement assassiné que la peine du coupable est diminuée après d'âpres négociations.
je lance un message fort à toute la population frôceuse, si j'accède aux responsabilités, chaque peine prononcée sera non négociable et effectuée de la première à la dernière seconde. Il est de même pour les amende qui seront remboursées du premier au dernier pluzin.
J'ai un autre problème de taille avec le plaidoyer du marchandage, je crains que des personnes innocentes avouent des crimes non commis sous le coup de la peur, de façon à limiter la peine encourue.
Je ne pense pas que la justice soit un lieu de marchandage. Je suis convaincu que la seule façon de juger un individu est un procès en bonne et due forme.
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Riccardo Finacci Núñez
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Re: Interview - Générales 92

Message par Riccardo Finacci Núñez »

Interview MPD - Arthur Lubenac


1 / Le ministre de la diplomatie sortant s'est distingué par sa politique africaine, votre liste compte t-elle poursuivre dans cette direction ?

La politique étrangère menée par le Vice-Chancelier Karl Lacroix-Hanke est l'une des fierté de mon mandat à la tête de l’État fédéral.
La Frôce s'est enfin ouverte sur les pays émergents et sur les pays africains. Nous avons fait face aux agressions du président Trump lors de l'affaire Snelling qui n'a pas hésité à faire de l'ingérence dans nos affaires intérieures.
J'ai également été rencontrer des pays importants avec lesquels la Frôce n'a jamais noué de lien particuliers. Je pense particulièrement à ma visite en Inde qui a permis de jeter les bases d'une relations saine avec ce pays-continent qui jouera un rôle de premier plan à l'avenir.
Je poursuivrai bien évidemment sur cette lancée et je vise l'adhésion de quelques pays africains au sein de la CIPNA. Monsieur Lacroix-Hanke a ouvert la voie à une collaboration plus poussée avec cette région du monde et nous devons saisir l'opportunité de nouer des liens avec ce qui sera dans quelques décennies le continent le plus peuplé du monde.

L'Afrique est aujourd'hui bradée par les puissances mondiales telles que la Chine qui ont décidé d'en faire un terrain fertile pour leurs propres affaires. La Frôce doit réellement se faire une place sur ce continent pour défendre les pays africain contre ce nouveau néo-colonialisme prédateur qui risque d'être fatal pour les travailleurs locaux. Non seulement la Chine investit sans limite mais elle y envoie ses propres travailleurs au détriments des locaux. Quand elle possédera une grande partie des infrastructures de ces pays, elle pourra faire pression pour les garder à ses côtés. Je considère que nous ne parlons pas assez de ce danger, le processus de vassalisation en cours sur ce continent.
Je souhaite que dans ce cadre la Frôce participe au développement local sans acheter des pans entiers de pays comme le fait la Chine. En agissant comme cela, nous pourrons contrer de manière pacifique la Chine et protéger des communautés entières qui risque de passer au rouleur compresseur chinois.
Tout cela me fait un peu penser au mode opératoire de l'URSS après la Seconde Guerre mondiale qui est intervenu sur le plan intérieur des pays de l'est pour les vassaliser. L'Afrique est le continent qui sera sous le feu des projecteurs d'ici peu de temps en raison du réchauffement climatique qui va favoriser la désertification, en raison du boom démographique qui s'amorce.
Ce continent a la population la plus jeune au monde et le potentiel de croissance est inimaginable. Le rôle de la Frôce doit se concentrer sur une démarche de partenariat dénué de toute motivation néo-colonialiste. Nous devons protéger la dignité des pays africains contre les pays néo-coloniaux tels que la Chine ou la France qui a d'ailleurs une présence militaire permanente en prenant pour prétexte le terrorisme.
Moi je crois en l'autodétermination de l'Afrique. Trop longtemps l'occident a adopté une attitude paternaliste. La Frôce doit briser cette habitude et traiter avec nos partenaires africains d'égal à égal tout en usant de notre influence pour les protéger de l'avidité des néo-coloniaux.

Il y a aussi une raison majeure à poursuivre dans cette voie, Antsiranana. Aujourd'hui, les habitants de cette province peuvent avoir l'impression d'être laissés à leur sort qui serait selon eux présidé depuis Aspen. Ils n'ont pas tort. Si je n'ai jamais été un grand partisan de l'autodétermination Antsiranaise, je suis en revanche favorable à ce que la province ait la mainmise sur son commerce et dispose des compétences permettant d'interagir avec les pays africains voisins. Nous ne pouvons plus laisser cette province dans une bulle et elle doit s'insérer dans son environnement immédiat. Cela passera sans doute par une loi organique qui viendra s'accoler à la Constitution, mais cela ne constituera pas un statut spécial.

Concernant les Etats-Unis, je regrette peut-être le dérapage des relations mais ils ont enfin compris que la Frôce n'était pas leur terrain de jeu européen. Je suis prêt à amorcer une détente à condition que les Etats-Unis cessent leurs manœuvre à notre encontre et respectent notre volonté de pointer les velléités colonialistes de l’État d'Israël. Sur ce point je regrette seulement que nous l'ayons fait avec autant d'agressivité et d'empressement. Nous changerons bien évidemment notre manière de faire et je propose de militer pour une coexistence pacifique des deux États. Benjamin Netanyiahu est aujourd'hui discrédité avec les affaires de corruption qui planent au-dessus de lui et je regretterai toujours son ton agressif et martial contre le peuple Palestinien.
Je souhaite donc axer mon prochain mandat sur le terrain de l'Afrique, des pays émergent et sur la paix au Moyen-Orient. Je propose donc une continuité dans une situation qui nous a plutôt bien réussie jusque là et malgré la fin tragique de ce mandat, je remercie monsieur Lacroix-Hanke pour son professionnalisme sans faille et son travail acharné.

2 / La concession sur l'audiovisuel public a été vivement critiquée par l'opposition. Craignez-vous vous aussi que cette quasi-privatisation mène à une chute de qualité ?

Pas le moins du monde. Si j'ai porté ce projet c'est parce que l’État doit maîtriser ses dépenses de manière raisonnée. Aujourd'hui le service public reste concédé à des sociétés privées et il sera possible de revenir dessus en 95 si le gouvernement d'alors constate que cela n'a pas bien fonctionné.
La loi que j'ai présenté avait des garde-fou permettant de respecter le téléspectateur. En concédant le service public audiovisuel je n'ai jamais donné un blanc-seing à des sociétés concessionnaires. Elles sont soumises à des règles sous peine de voir le contrat cassé et attribué à une autre société.
Avec une privatisation intégrale on aurait pu craindre une explosion du temps consacré à la publicité. Cela n'est pas le cas car j'ai imposé un plafond.

Ceux qui pointent une privatisation sauvage n'ont rien compris à ce projet car rien n'est définitif et avec le recul je considère cette loi comme une sorte d'expérimentation reconductible ou non.
Finalement, peu m'importe de ce que décidera le gouvernement dans quatre ans mais je suis fier d'avoir trouvé une solution pour sauver notre service public audiovisuel. La précédente majorité a fait flamber les dépenses, nous devions absolument serrer la vis pour revenir à un niveau soutenable et il s'est avérer que mettre sous concession le service public était l'un de nos leviers les plus probants.

Mais permettez-moi quand même de vous dire qu'aujourd'hui la télévision est en perte de vitesse. C'est également pour cela que j'ai souhaité abaisser de 10% la redevance audiovisuelle.
Des services de télévision à la demande tels que Netflix ou Amazon sont en train de tuer la télévision classique et au fond je ne le regrette pas. Concéder intégralement la télévision au privé ne me dérange pas. Avec Netflix vous avez la preuve qu'une entreprise privée peut faire des programmes de qualités. Aujourd'hui l'avenir ce n'est plus les chaînes de services public qui remplissent un cahier des charge rédigé par l'Etat. Non, l'avenir c'est la démarche participative du public qui soutient ou non des émissions, films, séries réalisées par la chaîne ou la plate-forme de streaming.
Vous savez, si je suis un conservateur, je ne suis pas quelqu'un qui est mal à l'aise dans mon époque. Je suis heureux de voir que les choses évoluent, de voir que le privé peut faire des choses merveilleuses pour la télévision.
La télévision est d'ailleurs aujourd'hui une notion qui s'est élargie. On regarde la télévision, sur son téléviseur bien évidemment, mais aussi sur son ordinateur portable, sur son smartphone.
Le désengagement de l’État dans le service public est donc dans le sens de l'histoire car un service public n'est pas aussi proche de son public que pourrait l'être Netflix par exemple.
Je souhaite donc promouvoir la liberté du consommateur car de toute façon qui chez les jeune regarde la télévision de manière assidue ? Ils ne sont pas nombreux je vous assure, mais ils sont ailleurs et regardent la télévision sous ses nouvelles formes.
Donc sur ce projet je reste totalement serein.

3 / Le taux maximal de l'ISF est passé de 10 à 2,1 % Pour vous la politique du Gouvernement sortant était-elle démesurément en faveur des riches ?

La majorité précédente a forcé sur la bouteille. Écraser comme cela les plus riches était d'une irresponsabilité innommable et dangereuse pour l'économie frôceuse. Je souhaite par ailleurs poursuivre dans cette voie en créant des cas de figures où les impôts contre les plus riches seront exonérés. Cela pourra prendre la forme d'une incitation à investir.
Je ne comprend pas cette haine du riche, cette haine de la réussite, cette haine de la méritocratie. Nous avons besoin de talents, d'investisseurs et de gens qui consacrent une partie de leur temps pour faire tourner l'économie de la Frôce.
Je suis fier du travail mené par madame Voligni qui a corrigé les délires de monsieur Citron. Nous avons évité la catastrophe et un exil fiscal sans précédent. J'espère que l'on retiendra cela de mon mandat car à mon sens c'est la mesure la plus salutaire qui ait été prise.


4 / Le retour d'une limite d'âge à 18 ans pour l'achat d'alcools légers fait partie des projets actuellement étudiés par la dernière session parlementaire. Pour vous est-ce une nécessité de santé publique ou une marque d'hypocrisie ?

Je ne vais certainement pas vous dire que c'est une marque d'hypocrisie. Le gouvernement a pris ses responsabilités et a corrigé une erreur historique du gouvernement Vittorini.
Si je ne suis pas dupe et sait très bien qu'on boit de l'alcool avant 18 ans, restreindre la vente et rétablir la limite d'âge à 18 ans est une décision salutaire pour la santé publique.
Je suis heureux que le Parlement ait récemment voté cette mesure qui va diminuer drastiquement la consommation d'alcool chez nos mineurs.
Peut-être que les cadres et les sympathisants de la CUL doivent me haïr mais face à leur délires libertaires j'incarne le sérieux et la modération.
Cette mesure n'est qu'un commencement car je prône la tolérance zéro pour l'alcool au volant et souhaite mettre en place un taux d'alcoolémie toléré nul. Si nous apprenons nos jeunes à boire dès 16 ans nous perdrons la bataille sur la sécurité routière.
Il est donc temps de reprendre son sérieux, se ressaisir, retrouver la raison et penser à l'intérêt général avant de penser aux loisirs récréatifs potentiellement dangereux pour les autres.

5 / La priorité de l'ex-ministre de la justice était la mise en place du plaidoyer de marchandage, êtes vous favorable à ce procédé ?

J'y suis favorable pour les cas les plus graves. Je souhaite promouvoir la culture de l'aveu pour les crimes. Si un criminel avoue ses crimes, le juge acceptera de marchander la peine en la tirant vers la baisse. En contrepartie l'accusé devra effectuer l'intégralité de sa peine s'il accepte de recourir au plaidoyer de marchandage.
Je compte de tout façon mener une politique de fermeté concernant les peines de prison pour les criminels. Non seulement les prisons seront réservées aux grands criminels mais les peines qui seront prononcées, plaidoyer de marchandage ou non seront sévère. L'aveu permettra non seulement d'éclairer les familles de victimes qui n'ont pas toujours des explications malgré un procès en bonne et due forme.
La justice doit servir à trouver des réponses, dès lors qu'un criminel passe aux aveux et s'explique, il n'y a plus lieu de tenir un procès long et pénible pour la famille. Le plaidoyer de marchandage permettra de désengorger la justice et d'économiser du temps. Les familles pourront obtenir les réponses dans des confrontations qui seront évidemment maintenues. Une remise de peine par plaidoyer de marchandage sera aussi conditionné à l'attitude de l'accusé. S'il coopère et accepte de fournir son mobile et de s'expliquer, la justice sera plus clémente.

Pour les autres méfaits, je mettrai en place un service national. Cela permettra de vider les prisons qui deviendront des endroits qui permettront de mettre à l'isolement les criminels les plus dangereux.
Le plaidoyer de marchandage s'insère donc dans mon plan de restructuration de la justice pénale frôceuse.
Le développement des alternatives à la prison et une alternatives aux grands procès fera entrer la justice frôceuse dans une nouvelle ère de modernité.
Nos prisons ont été rénovées et seront donc dignes pour les prisonniers. Même si ces derniers ont commis de graves méfaits, il est normal de leur garantir des conditions humaines de détentions, c'est le minimum et peut-être aussi le maximum que l'on puisse faire.
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Re: Interview - Générales 92

Message par Riccardo Finacci Núñez »

Interview UPP - Victor Karlsson


1 / Le ministre de la diplomatie sortant s'est distingué par sa politique africaine, votre liste compte t-elle poursuivre dans cette direction ?

Nous sommes ravi d'avoir pu améliorer nos relations avec les nations africaines. Le renforcement de ces échanges représente un grand bénéfice mutuel, et nous irons plus loin. Le continent africain sera bientôt l'un des plus peuplés du monde, nous ne négligerons pas cette réalité humaine et il est temps de miser sur son développement.
Il est déplorable d'ailleurs de constater qu'aucune initiative n'ait été prise en faveur du continent africain, au plan humanitaire notamment. Arrivés aux responsabilités, nous lancerons un Plan d'Aide Humanitaire et au Développement de l'Afrique. Celui-ci œuvrera à la mise en place de divers programmes sur différents niveaux, tel que la lutte contre la malaria, celle contre le paludisme ainsi que des programmes en faveur de l'éducation pour améliorer la qualité de vie, tandis que de l'autre côté, nous encouragerons les investissements et les aides apportés aux économies des pays concernés.
Renforçons nos liens et permettons aux nations avec lesquels nous les avons tissés de se développer, dans leur intérêt comme le nôtre, dans le cadre d'une coopération durable.

Maintenant, il y a un bémol dans tout cela. Nous avons du respect pour les membres du gouvernement, même lorsqu'il s'agit de nos adversaires politiques, et si nous étions heureux de voir le gouvernement s'investir dans une région souvent laissée de côté bien que prometteuse, il faut délivrer un constat honnête : la politique diplomatique menée par l'administration Lubenac fut très limitée.
Au final, cinq traités ont été signés avec trois pays du continent africain. Trois avec l'Afrique du Sud, à savoir un traité militaire, un traité d'extradition et un traité de coopération des services de renseignement. Un traité commercial a quant à lui été signé avec l'Algérie ainsi qu'un traité de coopération des services de renseignement avec le Soudan. Cette politique africaine sur laquelle le ministre de la diplomatie sortant Karl Lacroix-Hanke se serait distingué s'arrête malheureusement là.

Il faut au moins reconnaître qu'effectivement, c'est davantage sur sa politique diplomatique que ledit ministre s'est distingué, quand en terme de politique intérieure, les fractures n'ont pas discontinué et qu'en fin de compte, le Vice-Chancelier a bien peu participé à l'unité du gouvernement. En cela, faire de la diplomatie aura été une façon de sauver les apparences.

Notre opinion sur le sujet est simple. Faire de la diplomatie pour remplir un agenda de ministre est d'un intérêt qui montre très tôt ses limites s'il n'y a pas de véritable recherches d'intérêts clairement définis pour nous et nos partenaires, comme on le déplore au cours de ce mandat.
Nous n'avons jamais eu énormément d'opportunités dans le choix de nos politiques diplomatiques. Il y a les partisans de cette neutralité si exacerbée que l'on se refuse à dialoguer avec des nations qui ne sont pas assez éloignés de nous. Il y a aussi les partisans d'une diplomatie purement partisane, aux côtés des États-Unis comme ce fut le cas du RPL, ou de la Russie, comme le laissait penser le Chancelier Lubenac.
Mais il y a une autre façon de faire de la diplomatie : consacrer nos relations étrangères aux intérêts de nos concitoyens et de notre pays, nous servir des avantages dont nous disposons par rapport à de nombreuses autres nations qui peinent à faire porter leur voix sur la scène internationale, sur laquelle nous avons toute notre place. C'est cette vision que nous défendons.

Car nous disposons d'atouts indéniables dont peu de politiques semblent prendre conscience - ce qui est franchement navrant, pour un grand pays avec un aussi grand potentiel que le nôtre.

La culture d'abord, la culture frôceuse, au carrefour de plusieurs grandes cultures méditerranéennes, européennes et mondiales, est la grande oubliée des politiques diplomatiques menées jusqu'à présent. Et ce fait se remarque jusque dans les quelques politiques menées en Afrique par le ministre de la diplomatie sortant. Comment peut-on vouloir se lancer dans une tournée diplomatique des pays africains et mettre de côté ce lien commun que nous entretenons avec 26 nations africaines qu'est la langue française ? Cette proximité est pourtant essentielle et sachant que l'Afrique deviendra d'ici quelques dizaines d'années le foyer de 85% des francophones de la planète, il est crucial de miser dessus et de valoriser cette proximité culturelle.
Et cet atout n'est pas qu'africain, loin de là. Le Canada, pays francophone d'Amérique du Nord en bon terme avec les autres nations du CIPNA avec lequel des échanges culturels et scientifiques seraient très bénéfiques fut également mis de côté. Au sein des nations occidentales, n'oublions pas que le français, bien que de moins en moins valorisé, demeure une des langues de référence, et ce partout dans le monde.
La langue officielle de notre Fédération est une des plus parlées dans le monde et l'une des langues officielles des Nations-Unies. Il n'est pas pensable aujourd'hui de mettre de côté ce formidable atout qu'est la francophonie.

Mais la langue ne fait pas toute la culture. Il ne faut pas oublier les nations aux côtés desquelles la Frôce s'est construite, des nations avec lesquelles aujourd'hui elle partage, quand ce n'est pas une langue, un patrimoine naturel et agricole tout autant qu'un récit culturel, historique, qui a forgé cette culture et cette identité commune.

C'est cela m'amène à évoquer l'autre atout majeur de notre pays : notre place dans le monde, plus spécifiquement en Europe. Notre nation est à la frontière de 5 nations européennes, la France, l'Espagne, l'Italie, la Suisse et la Grèce, et plus encore en comptabilisant notre façade littorale sur la Méditerranée et celle dont nous disposons sur l'Afrique du Sud-Est.
Et là où d'autres pays souffrent de l'absence de facades maritimes ou de relations saines avec les pays limitrophes, nous choisissons de tourner le dos à nos avantages, à cet espace propice à une coopération régionale.
Nous pouvons entretenir des relations avec diverses régions du monde - et il est très bien que cela soit le cas, pour notre ouverture et notre stature au sein des puissances mondiales - mais nous ne pèserons rien si nous ne collaborons pas avec nos voisins, avec ceux qui partagent une proximité culturelle comme les pays francophones, mais aussi ceux qui partagent une richesse naturelle, environnementale, agricole, une opportunité de rapprochement économique qui représente une grande opportunité pour nos entreprises, et une proximité entre nos peuples qui partagent des valeurs communes, et là-dessus nous pouvons nous réjouir de partager le même attachement à la démocratie que la plupart des pays européens voisins.
Le gouvernement Vittorini a fait supprimer les contrôles migratoires à nos frontières immédiates, et si sur le coup, les partisans du sécuritaire et de la méfiance envers l'étranger se sont levés, personne n'a évoqué l'opportunité qui se présentait alors de nous rapprocher des pays frontaliers, qui pour la plupart sont loin d'être des pays hostiles.

N'oublions pas non plus que cette place fait de nous un potentiel acteur important de la scène européenne, si nous le voulons bien. Et même si jusqu'à présent, nous freinions sur la question, de peur de voir arriver la question de notre intégration à l'Union Européenne - chose à laquelle nous sommes tout à fait défavorables - il faut voir au-delà de ça. Parce qu'il n'y a pas besoin de faire partie de l'Union Européenne pour participer aux grands projets collaboratifs européens. La Suisse, la Norvège, peut-être bientôt la Grande-Bretagne sont retirés de l'Union Européenne et pourtant, ils voient les bénéfices, avec les autres nations européennes, de leur participation à des programmes culturels, éducatifs comme Erasmus, commerciaux, de coopération scientifique (qui font d'ailleurs de l'Europe une référence dans le domaine), et d'autres grands projets.
Nous pouvons conserver notre pleine indépendance de l'Union Européenne et de la zone euro sans aucun problème, mais nous passons à côté de grands bénéfices pour notre pays si nous refusons les possibilités de coopération au plan européen qui se présentent à nous.

Le gouvernement Vittorini avait fait le choix de se consacrer à un rapprochement avec les États-Unis. Le gouvernement Ansaldi s'était ouvert sur l'Amérique du Sud, et le gouvernement Lubenac sur l'Afrique.
En ce qui nous concerne, nous avons davantage d’ambition pour la diplomatie frôceuse. Le temps est grandement venu de faire entrer la Frôce sur la scène des grandes nations, où elle a toute sa place.
Nous irons plus loin qu'auparavant, en restant au plus proches des intérêts de notre pays.


2 / La concession sur l'audiovisuel public a été vivement critiquée par l'opposition. Craignez-vous vous aussi que cette quasi-privatisation mène à une chute de qualité ?

Le secteur public est régulièrement au centre des débats politiques et les entreprises publiques du secteur de l’audiovisuel n’en font bien malheureusement pas exception. "Quasi-privatisation" ? Inutile de s'embêter avec des formules. Le projet de loi de concession de service public de l'audiovisuel public frôceux n’est ni plus ni moins qu’une privatisation complète qui ne dit pas son nom. En agissant de la sorte, le gouvernement sortant porte un coup sévère au service public de l’information et de la culture.

Que des médias conservent une certaine indépendance de toute autorité gouvernementale est une bonne chose pour une démocratie. Mais l'audiovisuel public, comme média le plus répandu dans les foyers frôceux, dispose de missions propres à son appartenance au service public.
Rappelons que les missions de l’audiovisuel public sont d’informer, d’éduquer et de divertir, tout en favorisant la création et la production d’œuvres originales frôceuses, et ce, dans l’intérêt général, avant l'intérêt financier desdites chaînes. Car c’est bien ce qui différencient les chaînes du service public des chaînes privées. Ces dernières cherchent à faire de grosses audiences afin de pouvoir vendre leurs espaces publicitaires le plus cher possible aux annonceurs. La finalité étant, comme toutes entreprises privées, de dégager un maximum de bénéfices pour assurer la pérennité de ses activités.
Pour parvenir à ses fins, les chaines privées cherchent simplement à divertir en attirant des publics très ciblés avec des sujets racoleurs, du spectaculaire, du sensationnel... Et cela va rarement au-delà de ça.

Les chaînes privées cherchent en avant toute chose à gérer un temps de cerveau disponible que le téléspectateur lui accorde, et à vendre des parts de ce temps à des publicitaires. Il n’y a qu’à voir aux États-Unis, lorsqu’un film qui dure deux heures passe à la télévision, sur une chaîne privée bien entendu, cela prend jusqu’à quatre heures pour le visionner en entier et ce, à cause de coupures publicitaires toutes les dix minutes. A ce niveau, on atteint des sommets dans l’abrutissement marketing de la population. Et pendant que les neurones de téléspectateurs s'atrophient - ou se divertissent, c’est selon - ils ne prennent plus le temps de réfléchir, de penser, de critiquer ou encore, de s'intéresser à la construction d'un monde meilleur. Cet esprit critique que l'on pourrait chercher à susciter, c'est peut-être d’ailleurs ce qui effraie la droite. Les empereurs romains l’avaient parfaitement bien compris, « Panem et circenses », du pain et des jeux, divertir pour ne pas laisser réfléchir.

Ce sont les raisons pour laquelle l’intervention de l’Etat dans ce domaine, notamment via la présence de chaînes publiques, est primordiale afin de garantir la qualité ainsi que la diversité des contenus audiovisuels.
Cette diversité est un enjeu fondamental pour notre société. Les chaînes de télévision se doivent de proposer aux téléspectateurs frôceux des programmes qui font appel à leurs facultés intellectuelles, culturelles et émotionnelles. Ces programmes sont un véritable outil favorisant le développement culturel de la société au sens large, tant sur le plan de l’information que du divertissement.

Mais nous considérons que ce coup porté au service public audiovisuel n'est qu'un revers temporaire, et ce même si le gouvernement a cherché à s'assurer que ses successeurs ne pourraient revenir sur cette politique en ancrant la concession sur 20 ans ("une certaine idée de la démocratie").
Car si l'Etat fédéral fait un pas en arrière sur sa mainmise sur l'audiovisuel public, rien n’empêche les provinces d’en faire deux en avant, car elles sont encore responsables dans ce domaine.
Face à ce désengagement de l’Etat fédéral plus que regrettable et aux conséquences délétères, nous devons agir et nous agirons. Arrivés aux responsabilités, qu'elles soient fédérales ou provinciales, nous ne manquerons aucune opportunité et nous réinvestirons dans ce domaine afin de garantir un service public de l'audiovisuel public fort remplissant ses missions fondamentales.


3 / Le taux maximal de l'ISF est passé de 10 à 2,1 % Pour vous la politique du Gouvernement sortant était-elle démesurément en faveur des riches ?

Pour savoir si la politique du gouvernement sortant était en faveur des riches, il ne faut pas aller chercher très loin. Avant même de parler de l'ISF, il suffit de regarder les petits caractères de la récente loi sur l'Impôt sur le Bénéfice des Sociétés. Grâce à cette loi, une société réalisant un bénéfice imposable compris entre 1 et 10 millions voit son taux d'imposition augmenter de 2 points par rapport à ce qui était prévu par la loi Citron, quand à l'inverse, le taux d'imposition des grandes entreprises est réduit, et le dernier barême à 100 millions de bénéfice imposable a tout bonnement été supprimé.
On peut alors légitimement se demander comment une telle politique est censé aider les entreprises moins imposantes et pourquoi favoriser les plus grandes au détriment des autres ?
Et pour en revenir à ce dont il est question, pourquoi en demander moins à ceux qui ont plus, lorsque l'on demande plus à ceux qui ont moins ?
En quoi cette politique est-elle logique ? Et en quoi est-elle juste ?

La baisse du taux de l’ISF est une aberration, et ce, pour plusieurs raisons. Ce qui motiverait principalement les opposants à cet impôt est la soit disant lutte contre l’exil fiscal. Or, l’impôt sur la fortune ou la fiscalité en générale n’est pas nécessairement ce qui expliquerait les départs des plus riches. En effet, parmi les pays les moins touchés par l’évasion fiscale, on retrouve des pays comme le Danemark ou encore la Norvège, qui sont pourtant ceux qui ont le plus d’impôts au monde. En effet, le Danemark a le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé de l’Union européenne et la Norvège est également l’un des rares pays à appliquer un impôt sur la fortune.
Le lien entre la fiscalité et l'évasion fiscale est donc loin d'être mécanique. Les raisons professionnelles, telles que les mutations ou encore les opportunités d’emploi à l’étranger sont davantage ce qui explique l’exode fiscal.

Les opposants à l'ISF qui avancent que cet impôt aurait un impact désastreux pour l'économie frôceuse et ferait fuir les plus riches font donc preuve d’une véritable malhonnêteté intellectuelle.
L'ISF n'impacte en rien le niveau de vie de ceux qui le payent, mais les revenus qu'il dégage peuvent permettre de venir en aide aux plus défavorisés et d'aider à maintenir nos services publics. Et qu'on aille sûrement pas nous faire croire que l'ISF est un impôt qui pèse sur les plus fortunés de la même façon que l'impôt sur le revenu peut peser sur les individus aux revenus modestes. Encore une fois, ce serait faire preuve de malhonnêteté.

Qui plus est, les personnes assujettis à l’ISF ne représentent qu’une infime partie des exilés fiscaux. Marteler cet argument fallacieux est donc non seulement faux mais également irresponsable puisqu’il s’agit d’un impôt qui rapporte de plus en plus et qui tend à réduire les inégalités, aujourd'hui grandissantes, et sur lesquelles la plupart des économistes s'accordent à dire qu'elles seront néfastes à long terme. La politique fiscale du gouvernement sortant ne favorise pas seulement les plus riches, elle porte un coup fatal à ce symbole de justice fiscale qu’est l’ISF. En effet, les personnes qui gagnent bien leur vie se doivent de contribuer de manière plus large aux dépenses publiques.

Enfin, l'exode fiscal n’est que la partie émergée de l’iceberg si l’on englobe l’évasion fiscale. Un grand nombre de particuliers et de ménages parmi les plus fortunés de Frôce cachent leur argent dans des paradis fiscaux. On en a eu la preuve au cours des nombreux scandales internationaux qui se sont succédés, et il y a un constat indéniable : ce phénomène ne va pas en diminuant, bien au contraire.

Ceux qui considèrent qu'il faille réduire les impôts des personnes les plus à même de s'en acquitter pour les encourager à rester au pays font preuve d'un laxisme inouï. Qui plus est, ils se trompent lourdement ou mentent éhontément, car depuis la réforme fiscale de 89 que nous avions mise en place, l'impôt est désormais lié à la citoyenneté et chaque Frôceux, où qu'il vive, est tenu de verser l'impôt en Frôce.
Cette mesure n'est plus contestée aujourd'hui. Rappelons que son abrogation était une des promesses de campagne de Monsieur Lubenac, qui avant son élection, était très virulent - comme son parti - envers la loi Citron. Au final, une fois élu, il n'a pas jugé opportun de revenir dessus.

Pour le reste, qu'on parle d'un impôt "confiscatoire" est aberrant quand l'on sait que même dans la tranche la plus haute de l'ISF, le reste-à-vivre est très confortable et bien plus que suffisant pour vivre dignement.
De plus, un impôt n'est par définition une confiscation mais une participation au financement des services publiques.
Et là où les conservateurs et les libéraux martèlent que les dépenses publiques sont trop importantes, ceux-ci assument que l'on devrait renoncer à chercher un moyen de les financer.
Sauf que les coûts des services publiques augmentent parce qu'ils bénéficient des avancées qualitatives et technologies de notre époque - notamment l'éducation, la sécurité et la santé - et aussi parce que la croissance démographique implique qu'à terme, il y aura plus de personnes qui en bénéficieront et devront y avoir accès.
Il est amusant de remarquer que les partisans de la baisse de l'ISF sont souvent ceux qui soutiennent la ruine des services publics. Ceux-ci préfèrent favoriser l'enrichissement de quelques-uns pour éviter que les plus fortunés ne s'enfuient à l'étranger, au détriment de l'intérêt du plus grand nombre.

Alors devrions-nous renoncer à financer complétement les services les plus essentiels de l'État dont bénéficient nos concitoyens, afin de permettre l'enrichissement illimité de quelques individus ?
Nous n'avons aucune honte à dire que ce choix nous répugne et que nous défendrons l'inverse.
La baisse de l'ISF ou sa suppression promues par la droite ne servirait que l'avidité de quelques particuliers qui cherchent à accumuler toujours plus, à concentrer davantage les richesses entre leurs mains au détriment de l'intérêt général, qui bénéficie de moins en moins de l'enrichissement global. Car oui, la plupart des sociétés de ce monde, la nôtre incluse, ont connu et connaissent encore un enrichissement économique sans précédent dans l'histoire de l'humanité, pourtant, du fait des inégalités persistances, cet enrichissement ne profite qu'au 1% le plus riche.
Pourtant, cet enrichissement est possible grâce à l'oeuvre des travailleurs, aujourd'hui plus performants qu'auparavant, et ceux-ci sont les derniers bénéficiaires de cet enrichissement. On peut glorifier le 1%, mais rien n'est possible sans les 99%. C'est eux que nous choisissons de défendre.

L'ISF est l'un des meilleurs outils dont nous disposons actuellement pour lutter contre ces inégalités monstrueuses entre les plus modestes et les plus opulents, qui se creusent chaque jour davantage et que tous les économistes s'accordent à qualifier de néfaste pour notre économie.

Nous voulons une imposition progressive, nous voulons une fiscalité compréhensive envers les plus modestes qui peinent à s'acquitter de leurs impôts, et intransigeante envers ceux qui peuvent aisément les payer mais qui préfèrent y échapper à des fins d'enrichissement personnel.

Payer ses impôts, cela veut dire contribuer, à la hauteur de ses moyens, au fonctionnement de la société et des services qu’elle propose.
Pour chacun, c'est un devoir. Et pour ceux qui en ont plus que suffisamment les moyens, plus que jamais.


4 / Le retour d'une limite d'âge à 18 ans pour l'achat d'alcools légers fait partie des projets actuellement étudiés par la dernière session parlementaire. Pour vous est-ce une nécessité de santé publique ou une marque d'hypocrisie ?

La consommation d'alcool et d'autres substances psychotropes ainsi que la prévention des risques qui peuvent y être liés sont évidemment, à nos yeux, des sujets de santé publique sur lesquels il est essentiel de s'impliquer.

Lorsque le Gouvernement Vittorini a soumis le projet de loi fédérale sur la vente d'alcool en 88, nous nous sommes opposés à ce texte, non pas pour des questions d’ordre moral ou de suprématie de l'autorité parentale, mais par soucis de prévenir les risques liés à la consommation d'alcool, auquel il est moins facile de résister lorsque l'on est jeune (pression sociale exercée par l’entourage amical, risques méconnus ou volontairement ignorés par manque de maturité, etc.).

Qu'il s'agisse de légaliser la consommation et l'achat de cannabis dans le but de mettre fin aux marchés parallèles, réguler leur prolifération, ouvrir l'accès aux suivis médicaux pour les consommateurs, nous y sommes favorables. Légaliser pour mieux encadrer. Concernant la vente d'alcool, nous devons agir de la même façon. Légaliser une substance psychotrope, quelqu'elle soit, ne veut pas dire qu'il faut fléchir sur l'encadrement. Raison pour laquelle nous souhaitons encadrer la vente d’alcool et protéger les mineurs des dangers qu’il représente.

Nous pouvons malgré tout comprend que certains puissent qualifier cette interdiction d'hypocrite. En effet, avant la loi de légalisation de la vente d'alcool aux mineurs de 88, un mineur pouvait déjà s’en procurer facilement et dorénavant, depuis la loi qui rétablit l'interdiction de vente, rien n'a réellement changé dans les faits puisqu’un mineur de 14 ou 16 ans avait et a toujours les moyens d'accéder à la consommation d'alcool.

L'intention défendue par la CUL, qui avait mis sur pied la loi autorisant la vente d'alcool aux mineurs, est tout à fait juste puisque cela permet de hiérarchiser les alcools dans les esprits des jeunes et de faire reculer l'alcool fort chez les adolescents.

Néanmoins, cette logique reste purement théorique et est loin d'être idéale. Les limites sautent rapidement dans les soirées où l'alcool coule à flot, mineurs ou pas, et dans tous les cas, un invité majeur qui se présente avec une bouteille de vodka sera toujours le bienvenu et rien n'empêcheraient les mineurs présents sur place d'en consommer.
De la même façon qu'on se doute que la légalisation du cannabis ne décourage pas les adeptes de sensations fortes à avoir recours à des drogues dures, des psychotropes illégaux qui sont surtout beaucoup plus dangereux pour le consommateur, on ne peut pas considérer que les adolescents soient aussi prévisibles.

Il faut néanmoins être conscient que d'un point de vue pratique, sur la consommation d'alcool en elle-même, cette loi ne changera pas grand chose puisqu’il sera toujours très facile pour un mineur qui souhaite réellement se procurer de l'alcool, d'en obtenir auprès d'une personne en âge d'en acquérir. C'est là qu'est la différence, c'est en cela que cette situation nous semble préférable. En effet, qu'un adulte, qu'il s'agisse ou non d'un parent, doive être présent pour permettre l'accès à l'alcool, est un frein à cet accès. Dès lors, s'il s'agit d'une consommation exceptionnelle, il n'y a pas de grand problème qui se pose, mais si toutefois il s'agit d'une consommation excessive, pouvant être symptomatique d'une dépendance, alors l'adulte en question sera en mesure d'apporter son soutien.

Bien sûr, le monde n'est pas parfait et nous sommes conscients que ces dispositions sont hypothétiques. Mais il n ‘en demeure pas moins que lorsque l'on est mineur, la consommation d'alcool, comme de tout produit psychotrope, doit être encadrée pour des raisons sanitaires, car la consommation excessive d’alcool est tout particulièrement préjudiciable pour les jeunes, étant donné qu’elle influe sur leur croissance, leur statut nutritionnel et le développement de leur personnalité. Des chercheurs ont d’ailleurs découvert que plus la consommation d’alcool commence tôt, plus les risques de future dépendance sont élevés.

J'insiste là-dessus : non, le retour d'une limite d'âge à 18 ans pour l'achat d'alcools légers n'est pas de l'hypocrisie, c'est une préoccupation de santé publique, légitime au vu des risques qu'elle peut impliquer. Et c'est pour cela que nous voulons prendre toutes les dispositions nécessaires pour garantir que ce risque ne devienne pas un problème, et nous investirons avant tout sur la prévention et la sensibilisation aux risques de le consommation excessive d'alcool et sur l'alcoolisme, encore trop méconnus des jeunes.


5 / La priorité de l'ex-ministre de la justice était la mise en place du plaidoyer de marchandage, êtes vous favorable à ce procédé ?

Je tiens d'abord à exprimer mon profond regret que le sujet de la mise en place d'un tel plaidoyer n'ait pas été davantage discuté et présenté par le gouvernement fédéral. Il n'y a eu que très peu d'échos sur ce projet en dehors de l'annonce de celui-ci et sans précision, toutes les options sont envisageables.

Tout d'abord, on pourrait clairement penser que le plaidoyer de marchandage présente des avantages qui en feraient une alternative intéressante au fonctionnement normal de la justice. On met souvent en avant le fait que pour les accusés certains d'être condamnés, il s'agit d'abord de limiter les pertes subies à l'issue du procès. D'autres admettent, à mi-voix, que l'objectif premier est davantage de désengorger les tribunaux et de fluidifier l'organisation des affaires judiciaires en leur sein.

Ce procédé est monnaie courante dans les pays anglo-saxon, notamment aux États-Unis où c'est une méthode plus que commune au point où elle est devenu la norme à certains endroits du pays. La plupart du temps, le procureur cherche à éviter l’incertitude du procès par jurés. Parfois, l'accusation cherche à obtenir la collaboration du défenseur afin de poursuivre d’autres prévenus. Dans d’autres cas, les procureurs peuvent être convaincus de la culpabilité, mais la charge de la preuve est trop difficile à établir.
Indéniablement, permettre une négociation de peine en échange de la reconnaissance par l'accusé de sa culpabilité ou de sa non-contestation permet de désengorger les tribunaux et d'accélérer les procédures dans des affaires où la culpabilité de l’accusé ne laisse que peu de place au doute.

Mais elle est également source de lourds inconvénients pouvant mener à des situations inégalitaires, ce qui est incompatible avec le droit des justiciables à un procès juste et équitable.

Les pays qui l'ont adopté ont fait l'expérience des dérives possibles - et même fréquentes - du plaidoyer de marchandage.
Celui-ci encourage les procureurs à choisir les chefs d'inculpation les plus graves dès le commencement du procès afin de se donner une marge de négociation pour la suite. Ce principe est purement et simplement contraire au but de la loi d'associer une action à une pénalité.

On ne peut pas ne pas évoquer la situation de l'accusé. Inévitablement, le marchandage fait jouer sur lui une pression monstre tout le long de la procédure judiciaire - qui n'est déjà pas plus simple à vivre qu'un procès n'est simple à mener - et le réduit à un choix qui n'en est pas vraiment un : défendre ou non son innocence et lorsque c'est le cas, aller jusqu'au bout de la procédure judiciaire pour faire valoir son intérêt, ou bien renoncer à mener la défense jusqu'au bout et accepter une sanction, que la culpabilité admise soit réelle ou non.

Il n'y a pas de meilleur moyen de décourager les individus les moins enclins - notamment ceux qui ont peu de moyens, peu d'assurance, peu de possibilités pour face à la pression que représente un procès, parfois long et souvent très dur - à mener une procédure judiciaire jusqu'au bout. Cette forme de plaidoyer est très inégalitaire, car ceux qui ne peuvent pas se permettre les services de bons avocats, souvent très coûteux, sont non seulement dotés de moins de capacités de négociations pour déterminer la peine, mais de surcroît deviennent plus enclins à renoncer à toute possibilité de recours par la suite et se résignent à accepter une peine du moindre mal.

On peut aller plus loin en citant le plaidoyer de nolo contendere, ou plaidoyer de non contestation, extension du plaidoyer de marchandage fréquente dans certains états des États-Unis, selon lequel le défendeur accepte la condamnation sans reconnaître le crime.
Contrairement à un plaidoyer de culpabilité, le défendeur dans un plaidoyer de non contestation n’est absolument pas tenu d'avouer les faits. Cela signifie que dans le cas d’un procès civil suivant la poursuite pénale, ni la violation délibérée de la loi, ni l'intention criminelle, ni la véracité des actes ne peuvent être employées.
Une sentence donc prononcée sans que la culpabilité ou non de l'accusé soit établie. Une situation qui serait parfaitement inacceptable.

Nous refusons cette justice du "moindre mal", cette justice conçue pour condamner plutôt que rendre vraiment justice aux justiciables.

Et les défenseurs du plaidoyer de marchandage pourront toujours assurer que celui-ci répond à la nécessité de fluidifier les affaires de justice pour éviter l'engorgement des tribunaux. Je refuse catégoriquement cet argument.
La justice est une institution beaucoup trop importante pour la vitalité d'une démocratie pour que celle-ci puisse subir les errements d'un gouvernement qui préfère dilapider son argent dans des cadeaux aux plus fortunés que de fournir les moyens nécessaires à des institutions primordiales - pourtant ce ne sont pas les moyens qui manquent et plutôt la volonté qui est absente.
Si la justice connaît une charge trop importante dans son fonctionnement, c'est qu'il faut revoir son organisation et sa gestion, et si nécessaire, allouer des moyens supplémentaires - ce dont nous nous assurerons aussi tôt que le besoin s'en fera sentir.

Nous ne devons pas oublier ce principe fondamental selon lequel tout justiciable a le droit à un procès juste et équitable, mené aussi bien à charge qu'à décharge.
Dès lors, nous refusons le marchandage.
Faisons confiance à la justice, et à elle seule, pour établir la vérité et appliquer la loi en conséquence, plutôt que de laisser s'établir une vérité négociée et s'exécuter des peines arrangées.
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Riccardo Finacci Núñez
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Re: Interview - Générales 92

Message par Riccardo Finacci Núñez »

Interview MAMA - Simon Brexel

1 / Le ministre de la diplomatie sortant s'est distingué par sa politique africaine, votre liste compte t-elle poursuivre dans cette direction ?

Pas dans cette direction non... La direction prise par Messieurs Lacroix-Hanke et Lubenac est déplorable.
Pour commencer, ils nous avaient promis, de ne pas se consacrer à un seul continent: chose promise, chose non-faite, car à part l'Afrique, je n'ai pas de souvenir d'autres œuvres de diplomatie. Ensuite, les accords traités ont été peu nombreux, et se sont des accords, pour la plupart, économique. Ils ont complètement négligé les accords environnementaux, et les accords de développement social, pour ces pays en grande précarité.

Vous le savez, nous sommes altermondialistes, et nous refusons les accords capitalistes entre les pays: et c'est la seule chose qui a été faite en matière de diplomatie: le capitalisme, le capitalisme, encore le capitalisme.
Si le MAMA accède au pouvoir, nous irons à la rencontre de chefs d'états, de ministre de pays africains, américains, asiatiques, européens, et nous signerons des accords équitables, viables et vivables. On peut donc en déduire que la politique menée à été largement insuffisante, et a plus eu l'air d'un road-trip de Mr Lacroix-Hanke en Afrique, que des voyages diplomatiques, au vu des accords signés.

Ce catastrophique ministre a aussi négligé les rapports avec nos partenaires de la CIPNA, il faut que la Frôce s'engage encore plus dans cette organisation, qui a pour but le maintien de la paix, face à cette guerre froide puérile entre Russie et Etats-Unis, et entre Corée du Nord et Corée du Sud.

Revenons un peu sur les accords commerciaux: le ministre à osé signer la vente de rafales, de drones, et de réacteurs nucléaires contre du riz et du thé! Déjà que ces rafales et drones promeuvent la guerre, car ils ne vont pas servir de jouets aux pauvres indiens qui vivent dans la misère, mais du riz et du thé, des produits alimentaires, parfois ramassées par des esclaves.

Et comment oublier le nucléaire dont les déchets encore plus polluer la planète... Dans quel monde vit ce ministre ?
C'est pareil avec l'Algérie, des drones contre du pétrole... Encore des produits écologiques, durables, et qui contribuent encore au maintien de la paix. En conclusion, la politique du précédent ministre a été pour le moins catastrophique.

2 / La concession sur l'audiovisuel public a été vivement critiquée par l'opposition. Craignez-vous vous aussi que cette quasi-privatisation mène à une chute de qualité ?

Le servie public frôceux était essentiel dans la télévision. Mr Lacroix-Hanke m'a beaucoup fait rire lors du débat sur la justice, quand il proposait aux médias de faire des reportages sur les prisons. Les médias publics auraient très bien pu le faire, à ceci près que le gouvernement dont Mr Lacroix-Hanke faisait partie à œuvré pour leur suppression...
Il ne fallait pas supprimer ce service, mais le réformer, il aurait dû être plus diversifié, et faire des choses que les chaînes privées ne font pas montrer des sports méconnus par exemple, je doute que TCF se rue sur les droits du curling par exemple.

Cette concession va nous mener tout d'abord à une chute de qualité, mais aussi mènera peut-être à la fermeture de ses chaînes. Quel grand groupe va vouloir reprendre une chaîne parlementaire, qui a moins d'être remplie de pubs, sera déficitaire ? Quel groupe va préserver une chaîne de sport gratuite, car elle sera également déficitaire, soit elle montre des sports qui n'ont pas d'engouement auprès du public, soit elle se ruine pour avoir des matchs importants, la gratuité est très périlleuse en sports, nous le savons tous.
Le MAMA était contre cette concession, et nous ferons tout pour rétablir le service public le plus rapidement possible.

3 / Le taux maximal de l'ISF est passé de 10 à 2,1 % Pour vous la politique du Gouvernement sortant était-elle démesurément en faveur des riches ?

Celui qui dira le contraire, est soit de droite, soit en plein déni. L'ISF est d'abord un symbole justice fiscale: il permet la redistribution des ressources , en prenant aux plus riches, et en redonnant aux plus pauvres.

Cette politique est d'ailleurs absurde par le fait que, proportionnellement, une fois les taxes sur la consommation comptées, le plus commun des frôceux paye plus d'impôts que les personnes les plus riches: ceci est injuste, et le MAMA le réparera si il arrive au pouvoir!

Les 10 frôceux les plus fortunés gagnent plus que les 50% les plus pauvres... Cet impôt est juste, équitable et viable. Pourquoi chercher à la supprimer ? A moins d'être riche, on y est favorable, à taux plus élever bien sûr !
Mais les frôceux doivent surtout ne pas oublier que, proportionnellement, ils payent plus d'impôts que Arthur Lubenac: c'est inadmissible!

4 / Le retour d'une limite d'âge à 18 ans pour l'achat d'alcools légers fait partie des projets actuellement étudiés par la dernière session parlementaire. Pour vous est-ce une nécessité de santé publique ou une marque d'hypocrisie ?

Je ne dois pas cacher mon très grand scepticisme face à cette nouvelle loi, tout d'abord, pour coller à votre question, l'interdiction aux moins de 18 ans pure et simple me semble véritablement problématique, en effet, nous savons tous que quand cohabitent une offre légale et une offre illégale, l'offre légale est l'option privilégiée par la majorité, nous le voyons avec l'essor de sites comme Netflix ou Spotify dans des domaines qui ont été longtemps le territoire de la contrefaçon virtuelle.En offrant aux 14-17 ans un accès simple à des alcools légers, nous les incitons à aller vers ceux-ci plutôt que demander à un grand frère d'aller chercher de la vodka. Un penchant vers l'alcool léger, tel que la bière, nous permet de lutter contre des phénomènes bien plus dangereux tels que le binge driking, encore une fois la droite montre son vrai visage, celui d'agir sur les apparences quitte à créer des problèmes de fond bien plus massifs.L'autre problème ce sont les restrictions supplémentaires apportées aux ventes, et donc à la liberté de commerce, ce qui ne manque pas de sel venant de ceux qui sont prêts à brader les droits des travailleurs pour nous faire croire à leur attachement à la prospérité économique du pays, en effet, tout alcool ayant un taux supérieur à 30 % ne peut plus être consommé sur place, ce qui veut dire par exemple qu'un bar ne peut plus servir de whisky, cela nous mène à des situations tout à fait absurdes, cette loi a été rédigée à la va-vite, la santé publique mérite infiniment mieux que cela.

5 / La priorité de l'ex-ministre de la justice était la mise en place du plaidoyer de marchandage, êtes vous favorable à ce procédé ?

Certainement pas, le plaidoyer de marchandage, c'est la porte ouverte à l'expansion de l'erreur judiciaire.
Quand une personne fragile se retrouve accusée d'une infraction, le procureur aura vite fait de l'intimider en évoquant la peine maximum comparativement au super-marché qu'il lui présente, tout le monde n'a pas la force mentale de combattre jusqu'au bout pour son innocence, nombre d'erreurs judiciaires s'appuient déjà sur des aveux extorqués à des personnes se croyant condamnées d'avance au moment où la police leur a passé les menottes, et ne pensant alors qu'à éviter le pire, alors qu'il y a mieux à faire.
Marché qui est bien souvent un marché de dupes, car le Tribunal Pénal, lui, aurait prononcé l'acquittement par absence de preuves prouvant la culpabilité au delà de tout doute raisonnable.
Il n'y a rien de plus insupportable que de voir un innocent en prison, car outre sa douleur, cela signifie que le vrai coupable, lui, est toujours en liberté.
Encore pire, chaque erreur judiciaire est une incitation au crime, la personne tentée pourra imaginer y échapper si la justice s'attarde sur quelqu'un d'autre. Il est bien connu que la première des dissuasions, ce n'est pas la peine, c'est la probabilité de se faire prendre, ce n'est pas pour rien que les radars sont si efficients en matière de sécurité routière, la peine d'amende est pourtant relativement légère, mais le risque de se faire prendre est bien présent. Les infractions plus graves reposent sur le même mode de pensée, si un humain est difficile à comprendre en détail, les grandes lignes sont assez communes.
Et pensons aux familles des victimes, apprécieront-elles de voir le sort de celui qu'elles perçoivent comme le coupable décidé en coulisses plutôt qu'il soit fait justice en public des faits qui ont généré leur intense douleur ? Je ne suis pas un partisan de la justice vengeresse, mais les familles de victimes ont le droit à un minimum de solennité quand justice est rendue.
On nous parle de l'encombrement de la justice, mais il existe d'autres moyens de l'accélérer, tout d'abord expurger le droit pénal d'infractions dépassées telles que la nudité publique ou l'outrage aux symboles nationaux, ensuite accorder plus de moyens à la justice, nous devons plus ressembler à un pays comme la Norvège qui consacre un budget très fort à la justice et qui en est récompensé par une délinquance très basse.
Ce que les libéraux veulent faire avec le plaidoyer de marchandage, c'est dissimuler leur refus de véritablement investir dans la justice. Je demande à tous les frôceux épris de justice de ne pas tomber dans leur piège, la justice mérite mieux que l'erreur et l'ombre.
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