#1 Aritz Alves Alarcón
Nous lançons aujourd'hui notre nouvelle rubrique, Stoned Stories. Le principe est on ne peut plus clair : régulièrement, nous recevrons des personnalités frôceuses pour qu'elles nous relatent leur expérience de l'usage des drogues. L'objectif de la rubrique est de permettre le partage d'expérience, et non pas d'encourager la consommation de substances stupéfiantes.
Pour ce premier numéro, nous recevons le député-maire de San Juán et membre de la CUL, Aritz Alves Alarcón.
Bonjour Aritz. Bon, vu qu'on est dans une interview pas trop formelle, acceptes-tu que je te tutoie ?
Bah tu viens de me tutoyer là. Pourquoi faire semblant de me demander mon avis ? Non, je déconne. Évidemment qu'on peut se tutoyer. Tu sais, même au parlement je tutoie mes collègues. J'ai aucun mal avec ça. Je suis pas un coincé du fion comme les mecs du MPD.
Tu as accepté de venir témoigner chez Asami de ton expérience de la consommation des drogues. Tu ne penses pas qu'en tant qu'homme politique, ça risque de donner de la matière à tes détracteurs ?
Toi ça se voit que t'es jamais allé faire un tour sur mon compte Pluzin. Vous préparez jamais vos interviews ici ? (rires) Non plus sérieusement, je suis tout le temps en train de revendiquer la consommation de drogues. Pour moi, ya rien de mal à ça. Chacun son vice, j'emmerde la morale ambiante. J'impose à personne de faire comme moi, je veux juste qu'on me laisse me défoncer la gueule quand j'en ai envie.
En même temps, il faut dire que la Septimanie, province où tu résides, est de loin la plus permissive au niveau des drogues...
Eh ouais mec. Nous on est pas des cons hypocrites comme ailleurs. Le meilleur moyen de faire des stupéfiants un problème de santé publique, c'est de les interdire. L'exemple portugais est parlant. -10% de consommation depuis la dépénalisation totale. La Norvège va suivre le même chemin. Je suis fier que la Septimanie soit sur le même chemin que ces pays précurseurs. C'est vrai que la Septimanie c'est défonce land. On consomme tellement que ça pue la beuh jusqu'en Catalogne, j'te jure ! (rires)
Parle-nous un peu de ton parti. Sans mentir, vous êtes beaucoup à vous droguer régulièrement à la CUL ?
Bah ouais, à fond. Je dirais que 80% de nos membres fument de la beuh au moins un jour par semaine. C'est normal, on attire les gens en quête de bien-être et de liberté, on est les seuls à tenir cette position. À San Juán, il nous est déjà arrivé d'annuler des conseils municipaux. Tu sais pourquoi ? Tout simplement car les mecs de mon parti se pointent souvent tellement stone ou bourrés qu'ils ne sont pas en mesure de tenir des propos cohérents. Quand ça se produit, on pousse les tables contre les murs et on s'assoit au milieu de la salle du conseil. On ramène des sachets de ganja, des djembés et l'alcool, et on passe de super soirées. Au point que le lendemain, certains d'entre nous soient excusés pour le boulot... Non vraiment, chez nous c'est sans pression, le bien-être avant tout.
Quelles drogues consommes-tu régulièrement, et surtout quand as-tu commencé ?
Pouloulou, c'est tellement vieux que je saurais pas dire exactement. J'ai commencé au collège, en tout cas. Je viens d'une famille coincée et fasciste, alors pour m'évader, j'allais fumer du shit avec mes potes au square. À l'époque, un dealer marocain nous faisait des prix d'enfer. Mais sa came était complètement merdique. On s'en foutait, tout ce qu'on voulait c'était planer. Un peu plus tard,
quand j'ai commencé à gagner mon propre argent avec mon boulot étudiant, je me suis mis à la beuh. Mais de la vraie beuh hein, de la putain de frappe. J'avais les bonnes adresses pour faire les provisions. Tu vois, c'était le genre de salade qui t'envoyait dans les nuages en un seul spliff. De la pure afghane mon gars. Je fumais tous les soirs dans ma chambre étudiante. Parfois, je faisais tourner le bédo avec mes voisins de palier. On écoutait de la tekno et du speedcore en se déchirant la gueule. C'était énorme nos soirées là-bas, on peut pas dire qu'on les passait à bosser en tout cas (rires). Après quand j'ai fini mes études, je fumais des joints comme des clopes, une quinzaine par jour. Aujourd'hui je bédave même à la mairie, même dans mon bureau de l'Assemblée Fédérale. La ganja c'est mon mode de vie. Bon après hein, je touche parfois d'autres cames évidemment...
Ah bon ? Mais quelles cames alors ?
Je suis fan de Breaking Bad. Du coup j'ai voulu tester la meth et je l'ai fait. C'est un putain de trip mon gars. Les plus gros junkies sont accros à ça, tu m'étonnes. Moi je la sniffe au couteau comme Tuco Salamanca, je la fume pas à la pipe comme ces chiens de la casse. Une fois, je me suis enfilé 3 grammes d'un coup dans la trompe. Je te jure mec, j'ai cru que j'allais y rester. J'étais en euphorie, j'avais l'impression d'être couché sur des ballons de baudruche. Je sentais comme une énorme jouissance qui me prenait tout le corps, bien mieux qu'un simple orgasme sexuel. Alors qu'en réalité, tu sais quoi ? J'étais à genoux dans les chiottes de la mairie (rires) ! Un putain de bon trip. Bon après ça m'arrive aussi de me faire des lignes de poudreuse. Ça je le fais en fin de soirée quand je suis totalement pété. J'ai un stock de réserve chez moi, au cas-où. Souvent, j'invite des potes qui sont aussi en politique et on se fait des soirées défonce à base de coc, shit, champis et alcool. Je dirai pas leurs noms, ils n'apprécieraient pas. Mais tout ça pour te dire que je suis loin d'être le seul en politique à pratiquer la défonce thérapeutique.
Quelles sont les choses que tu préfères faire quand tu es stone ?
Oula, y'en a plein plein. Conduire en marche arrière sur le front de mer, me jeter à poil dans la mer en plein hiver, mettre mon phallus dans une baguette de pain, faire des sextapes dans les camping cars avec mes prostituées... Ah et insulter Bourniais en live. Ouais, en fait ça c'est ce que je préfère. Ce ****** de chien de la casse, je kiffe toujours le bolosser. C'est un vrai tocard ce type. L'autre fois sur Pluzin, je l'ai copieusement insulté. Je l'ai menacé, je lui ai dit ses quatre vérités. C'est une grosse *****, un gros **** ** ****. Il mérite que ça, cet hypocrite, ce menteur, ce réac communiste. J'te jure l'autre fois quand je l'ai insulté pendant dix minutes en live, j'avais la queue dure tellement c'était bon.
N'as-tu pas peur que ton comportement et ta consommation importante de drogues ait un impact négatif sur ta carrière politique ?
Eh gros, je m'en bats les ****** moi. Je cherche pas à faire une carrière. Je vis ma vie comme bon me semble. À la CUL on est comme ça, du moment que les gens sont heureux et libres, on respecte. Anna est sur la même longueur d'ondes. Elle aussi c'est une grosse junkie. Tellement qu'une fois, quand je la prenais en doggy, elle a accepté que je me fasse une ligne sur son boule. Tu sais mec j'ai des étoiles dans les yeux 24/7. Au final, cet état de bien-être permanent apporté par la drogue me rend prolifique dans mon travail. J'suis pas comme ces enfoirés de politiciens qui font semblant de bosser et renient leurs propres vices pour garder une bonne image. Moi si je fous rien, je le dis, je le revendique fièrement. Si je bosse à fond, je me sens pas obligé de le dire. Ce sont ceux qui en étalent le plus qui en font le moins.
Du coup tu aimerais que toutes les drogues soient dépénalisées partout en Frôce ?
Tu sais, je m'en bats la race de la Frôce. Tout ce qui compte à mes yeux, c'est moi et ma drogue et mes potes. Le reste osef. Si les gros réacs crétins de Tyrsènie qui votent Von Bertha ne veulent pas de dépénalisation chez eux, c'est leur affaire. Ici on est en Septimanie. On s'affranchit des lois fédérales quand elles ne nous conviennent pas. Ici c'est une plaque tournante. Souvent je vois des bateaux de plaisance marocains amarrer à San Juán et descendre des palettes de beuh, direct dans le 4x4. Je dis rien. Chacun fait son business. Nous on respecte les libertés de tout le monde.
On te reproche souvent de ne rien faire à la mairie de San Juán...
C'est qui, "on" ? Bourniais ? Tous ces crétins qui n'ont jamais foutu un pied chez nous ? Mes administrés, ils me soutiennent. Je suis le seul maire de Frôce et même du monde à distribuer régulièrement de l'herbe gratuite aux habitants. J'assume de me pavaner. Ici les gens vont bien, ils sont heureux. Et ça, c'est grâce à la drogue, aux prostituées et aux soirées électro que j'organise. Ça leur suffit. Tu voudrais quoi, que je fasse semblant comme la plupart des mecs ? Eux qui prétendent bosser alors que tout ce qu'ils font, c'est pondre des arrêtés municipaux totalement bidons ? Allez, remballe. Nique tous ces politiciens qui se prennent au sérieux, On est tous humains, on a tous besoin de s'évader.