Il contatore di Tito
Emission du 23 avril 092
Tito - Bonsoir à toutes et à tous, mes p'tits loups !!! Bienvenue dans Il Contatore di Tito ! Ce soir, ça va castagner, ça va puncher ! Véritable matador sur le ring, il a une énergie débordante et un sacré uppercut vocal. Je vous demande d'accueillir le maestro, mesdames messieurs, Valentin Ravolo !!!
Le célèbre rideau rouge s'ouvre sur Valentin. Tito s'approche pour l'accueillir avec une bise et un check de plusieurs secondes, sacrément bien synchronisé. Il l'invite à s'asseoir au comptoir.
Tito - Vas-y, assieds-toi champion ! Bon, j'ai l'habitude de le demander, mais je me doute que tu n'es pas trop stressé pas vrai ?
Il fait mine de chuchoter alors que le public se met à rire :
Tito - Tu voudrais pas trembler un peu ? Ca ferait bondir l'audience et ma carrière !
Il éclate de rire.
Valentin - C'est con que tu me demandes ça maintenant, c'est assez simple pour me faire trembler, suffit de foutre la clim à fond. Faut pas oublier que je viens de Djébu.
Tito - Mince ! Je n'y ai pas pensé ! Marcel, tu veux bien m'apporter une doudoune et me mettre la clim à fond ? (rires) Bon, tu me diras, ça ne sert à rien, voyons voir... qu'est-ce que je vais te servir... Un Sex on the beach, tiens ! Alors ? Tu sais que ça me fait plaisir que tu sois venu ! Je sais que c'est pas la porte à côté ! Ca te fatigue un peu trop de faire les aller-retours entre l'hémisphère sud et l'hémisphère nord ? Pourquoi ne pas emménager sur Aspen, d'ailleurs ?
Valentin - J'ai préféré Farinata comme c'est plus simple pour nous, il ne faut pas oublier les dégâts portés à la structure locale d'Alternative Antifasciste par la période où Sara Tsila-Yahudit était maire, je préfère être là où je suis le plus utile à mes camarades, et puis c'est plus sympathique d'être en nombre quand on boit un coup entre camarades.
Tito - Camarades. T'es Député Fédéral du MAMA, pour celles et ceux qui n'auraient pas suivi. Mais "camarades", tu trouves pas que ça fait un peu trop "coco", un peu trop viellot, à notre époque ?
Valentin - Franchement, non, c'est encore utilisé même dans des partis sociaux-démocrates entre militants, c'est un moyen simple pour nous de nous saluer. Ce qui est vieillot c'est plus le fait de chanter "L'Internationale" à la fin, d'ailleurs on ne le fait plus depuis la fusion, même si je sais que ça manque à certains d'entre nous.
Tito - Dis-donc, tu lis dans mes pensées là ! Je voulais te parler justement de la fusion ! Bonne ou mauvaise idée au final ? Tout le monde se rappelle de la tolle prise par LE! et en général, les fusions, ça n'est pas très rassurants, exemple avec le MESS et l'ADF. Comment ça se passe au MAMA ?
Valentin - On avait vraiment besoin de la fusion d'un côté comme de l'autre, le MARR avait une image un peu vieillotte comme tu le dis, la symbolique révolutionnaire ça rebute pas mal de monde qui est pourtant proche de nous, je suis persuadé que beaucoup de gens sont de gauche au plus profond de leur âme mais s'obligent à passer pour étant de droite pour s'éloigner de certaines images, on a besoin d'une communication plus moderne et LE! pouvait nous apporter une image plus jeune. De l'autre côté, depuis le départ d'Alessandra Ansaldi, LE! n'avait plus de gestionnaire de campagne de qualité, nous on a Mats Maessen qui a de très bons rapports avec le monde associatif. Sans la fusion on n'aurait jamais fini en 2e place aux fédérales et on n'aurait jamais eu le gouvernorat en Tyrsènie, et idéologiquement il me semble qu'il n'y a pas eu de grande concession à faire, c'était vraiment la meilleure des décisions.
Il lui tend son cocktail et récupère le sien. Il sort une assiette de tapas qu'il met entre eux deux.
Tito - Santé ! Vous avez quand même perdu des soutiens dans cette affaire. Le MARR s'est toujours opposé au système impérial et a, par le passé, vertement milité pour un retour à la république, voire pour un soutien à l'indépentantisme en Antsiranana. Quelle est la position du MAMA aujourd'hui ? Je dois avouer que je m'y perds un peu !
Valentin - Nous avons trouvé un compromis là dessus qui est de laisser chaque courant se prononcer sur un éventuel retour à la République, par exemple Mats Maessen est toujours un fervent partisan de la République, alors qu'Aurore Lacroix est favorable au régime actuel. A titre personnel, et je pense que c'est l'opinion majoritaire au MAMA actuellement, j'ai abandonné le soutien à un régime républicain. D'abord, parce qu'il y a des luttes plus importantes, au fond, le choix du chef de l'Etat, c'est très mineur par rapport aux combats contre les inégalités, en nous focalisant là dessus, nous passerions pour déconnectés du monde. Ensuite, par gratitude envers le chef de l'Etat, qui a eu une attitude exemplaire durant l'épidémie de peste, c'est un évènement qui m'a profondément affecté, et ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas un homme ingrat. Enfin, parce qu'il faut se méfier de l'alternative, revenir à un Président élu, ce pourrait être le retour d'une forme de césarisme, pas sur que nous ayons besoin de cela alors que nos institutions ont actuellement un fonctionnement plutôt sain.
Tito - Le MAMA est membre du Gouvernement Fédéral, à l'heure actuelle. Tu penses quoi de cette coalition avec l'UPP ? Et puis de l'action du Gouvernement de façon générale ?
Valentin - L'UPP nous a montré une qualité essentielle, c'est qu'il n'a pas honte d'être de gauche, contrairement à beaucoup de partis socialistes actuellement, cela rend la coopération entre nos deux partis très confortable.
Nous ne devons cependant pas nous couper de nos autres partenaires potentiels, je pense notamment à la CUL, comme certains camarades ont eu la tentation de rompre les liens vu la confortable avance du trio UPP/MAMA/FCF aux dernières élections, si la politique sociale demeure la priorité absolue, nous ne devons pas nous couper de nos autres combats, la CUL a fait preuve de beaucoup d'ambition en termes de droits des animaux et de politique culturelle par exemple, avec tout le respect que je dois à nos amis de l'UPP, ils ont plus tendance à suivre le mouvement alors que les partis plus radicaux ont tendance à l'initier.
En ce qui concerne le Gouvernement, je n'ai pas à me plaindre des choix qui sont faits en général, et je n'ai aucun problème sur la méthode non plus, mon seul souhait est donc qu'il soit récompensé aux prochaines élections fédérales.
Tito - Je le disais en introduction, tu as une réputation de matador ! Beaucoup de personnes te comparent à Olivier Brimont. D'ailleurs, je ne sais pas si tu es au courant, mais vous êtes tous les deux des punchliners invétérés. A quand le duel ? Il parait qu'il a fait du catch à Gambino ! Le public attend de vous voir dans une arène ! Tu n'en ferais qu'une bouchée, tu crois ?
Valentin - Sur la force physique, ce serait totalement déséquilibré, je poursuis ma carrière de combattant d'arts martiaux mixtes en parallèle de la politique, ça me semble meilleur pour l'entretien qu'organiser quelques soirées catch. Si on veut un vrai duel, ce serait plutôt une joute verbale, on y aura peut être le droit lors d'un débat électoral, ce serait amusant de remettre ce tigre de papier à sa place.
Tito - Tigre de papier ? Wow ! T'y vas fort ! Mais oui, ça pourrait faire l'objet d'un beau moment de télé ! On dit que tu n'as pas beaucoup d'estime pour les gens de droite, c'est vrai ? S'il y en avait un ou une que tu sortirais du lot, ça serait qui ?
Valentin - On va dire que j'ai du mal à avoir une grande sympathie envers ceux qui utilisent la division des démunis à des fins politiques, et ça englobe une bonne partie de la droite avec son discours contre le prétendu assistanat, le vrai problème pour les salariés au SMC, ce n'est pas que leur voisin ait le droit à des allocations, c'est l'inégalité dans le partage des richesses. Du coup, il n'y en a pas vraiment qui ont mes faveurs à droite, au centre, c'est différent, nous avons une différence de vues, mais eux au moins n'utilisent pas ce procédé abject, du coup je n'ai pas de grand problème vis à vis de gens comme Karl Lacroix ou Gabriel Von Bertha, même si nous sommes destinés à nous affronter.
Tito - En politique, tu es ce qu'ils appellent un OVNI. D'ailleurs, tes opposants ont tendance à ne pas te prendre au sérieux. Tu crois que c'est symptomatique de ce milieu ? Comment tu es parvenu à te faire une place, sans piston ?
Valentin - En Frôce, actuellement, c'est moins compliqué que dans d'autres pays, on a d'autres profils atypiques, par exemple notre chancelier est très jeune pour un chef de Gouvernement, des personnes comme Anastasia Ojeda ont aussi eu des parcours qui sortent du commun, le grand coup de balai de 87 n'y est pas pour rien. Je pense que ce dont tu parles, c'est plus le mépris de classe qu'il y a chez certaines personnalités de droite, qu'ils dissimulent derrière de beaux discours sur la manière de bien parler, mais je pense que dans l'électorat, ce phénomène est très minoritaire, j'ai d'ailleurs obtenu un bon score en Transalpie, qui n'est pas une province forte de la gauche. Les frôceux ne demandent qu'à avoir des profils qui sortent de l'ordinaire, plutôt que des gens qui ont hérité de leur mairie sur 4 générations. Sur ma percée, c'est plus un coup du destin qu'autre chose, l'adhésion d'Antsiranana à la fédération a fait qu'il y a eu une émergence de nouveaux cadres, et j'ai profité de ma notoriété locale à Djébu en tant que responsable associatif pour me faire connaître au MARR.
Tito - Tu as souvent fait l'objet d'attaques racistes et de blagues douteuses. Et même si je sais que tu n'as pas besoin de moi pour te défendre, je voulais profiter de l'antenne pour dénoncer ces attaques, qui ne sont pas dignes d'une démocratie moderne comme la nôtre.
Applaudissements nourris dans le public.
Tito - Le MAMA défend une position assez inédite en Frôce. Vous êtes animalistes. Je me suis fait la réflexion l'autre jour, en écoutant des amis débattre de votre projet. Ils disaient que vous étiez une bande joyeuse de vegan, un moins hippies qu'à la CUL. Est-ce que tu penses que le véganisme est un but à atteindre ? Est-ce que tu crois que c'est un passage obligé pour la cause animaliste ?
Valentin - Le végétarianisme généralisé me semble être un bon objectif, mais cela doit être à long terme, il faut un temps d'adaptation de la société, on ne peut pas tout interdire du jour au lendemain, ce serait très difficile de s'adapter pour de nombreuses personnes, ce serait profondément impopulaire, et économiquement, ce serait bien trop brusque. Pour l'heure, nous devons surtout combattre les autres formes de cruauté et de violence envers les animaux et simplifier les conditions de vie de ceux qui font ce choix éthique, l'éthique ne doit pas être un luxe. Sur le végétalisme pur et dur, je suis plus circonspect, même à long terme, beaucoup de gens de bonne volonté ont été contraints de réintroduire des protéines animales dans leur alimentation suite à des effets indésirables, nous ne devons pas sacrifier la santé publique.
Tito - Je vais te poser une question très personnelle. Tu es né, et tu as grandi à Antsiranana. Comment tu as vécu le rattachement de la province à la Frôce ? Tu crois que c'est mieux maintenant ou avant ?
Valentin - Il y a eu plus de gens contrariés par le rattachement en métropole qu'à Antsiranana, il suffit de voir les résultats des référendums. Il y a eu une énorme espérance sur le plan économique, des liens aussi profonds avec l'Europe, c'est unique dans la région, et sur ce plan, pour le moment, on n'est pas trop déçus, même s'il y a encore beaucoup à faire, la province se développe à un rythme impressionnant. La friction, c'est plus sur ce qui concerne l'immigration et la sécurité, beaucoup croient qu'on réclame un fleur, mais la vérité, c'est que l'immigration africaine à rien à voir avec l'immigration européenne, les flux sont beaucoup plus difficiles à contrôler, et concernant la sécurité, il faut comprendre que passer de pays souverain à province dépourvue de contrôle sur les forces armées, c'est un immense changement de statut qui a été mal anticipé. Mais globalement, la qualité de vie est meilleure, il y aurait beaucoup plus à faire, malheureusement le RPL freine des quatre fers quand il s'agit de progrès économique, mais si on s'en tient à un avant/après, il faut être honnête, nous allons mieux qu'il y a 10 ans.
Tito - Allez, va, je te lâche un peu la grappe avec la politique ! Mattes-moi ça !
Tito - Tu fais partie des meilleurs espoirs de ta génération pour les MMA (Arts Martiaux Mixtes) ! Tu fais ça depuis tout jeune ? Qu'est-ce que tu ressens quand tu montes sur le ring ?
Valentin - J'ai toujours été attiré par les sports de combat, c'est toujours d'une grande utilité face aux personnes indélicates. Inutile de te dire qu'à l'école, j'étais celui qu'il ne fallait pas emmerder. Le choix des MMA plutôt que de la boxe, je reconnais qu'à la base c'était financier, c'est un milieu qui paie mieux, et à l'époque j'étais vraiment au pluzin près, mais je ne le regrette pas, cela demande une bien plus grande polyvalence, c'est stimulant de s'ériger en combattant complet. A chaque combat, je ne me bats pas seulement pour moi, mais aussi pour ma famille et mes amis de Djébu, je ressens toujours une forme de pression, mais cette pression, j'ai tendance à la décharger sur mes adversaires, du coup, c'est une vraie force.
Tito - On te reproche justement un côté violent. Est-ce que tu crois que c'est un bon message que tu envoies aux jeunes ?
Valentin - Je ne suis jamais gratuit dans ma violence, si on exclut les combats qui sont des évènements sportifs comme les autres, je ne fais que réagir à d'autres formes de violence, et nous sommes entourés de violences symboliques faites aux démunis, contraindre une personne à vivre dans la pauvreté tout en la faisant culpabiliser, c'est une violence qui dépassera toujours un coup de poing.
Tito - Merci, c'était important que tu puisses le préciser et répondre à tes détracteurs. Il y a eu pas mal de scandales ces derniers temps, dans tout type de disciplines, par rapport aux dopages. Est-ce que tu crois que c'est à cause de la pression que l'on met sur certains sportifs ? Ou bien tu penses qu'il n'y a aucune excuse et que c'est une solution de facilité ?
Valentin - Je ne vais pas dire qu'humainement je ne comprends pas, je sais ce que c'est que vouloir se tirer d'une situation financière fragile, je sais aussi ce que c'est que de vouloir se démontrer quelque chose. Ceci dit, comprendre ce n'est pas excuser et encore moins approuver, je suis avant tout un adepte fervent de sport, et de ce point de vue, le dopage est la pire des escroqueries, puisqu'on ment sur ses capacités physiques, sa substance de sportif donc, c'est vastement différent des autres formes de triche, par conséquent j'approuve tout à fait les efforts faits actuellement pour une lutte plus intense contre le dopage.
Tito - Je voulais ressortir cette photo...
Tito - J'ai appris par Asami, qu'il te portait une grande admiration. C'est... comment dire ? Surprenant ! Je veux dire, on parle d'un ancien Président de la République, centenaire, qui évoque un jeune antsirananais. Vous n'avez pas grande chose en commun, je me trompe ? Tu peux nous en dire plus sur cette relation improbable ?
Valentin - L'amour du sport, c'est tout. On sait tous que l'ex-président Lacroix est un très grand adepte de sport, il n'hésitait d'ailleurs pas à faire des courses automobile sous pseudonyme pendant son mandat et qu'il testait souvent des prototypes de Finacci Motors sur la piste d'Izirgua. Quelles que soient les différences idéologiques, il y a un profond respect entre les grands sportifs et les passionnés les plus purs, c'est ça qui nous lie. Après, je ne cacherai pas que le fait de connaître Aurore a beaucoup aidé au fait qu'on puisse communiquer directement, mais cette connexion par le sport existait déjà pour lui.
Tito - Tu cotoies d'autres sportifs de haut niveau j'imagine ? Lequel ou laquelle apprécies-tu le plus ? Et pourquoi ?
Valentin - Je cotoie surtout des sportifs frôceux, ma notoriété à l'international n'est pas énorme. Celui que j'apprécie le plus humainement, c'est Anthony Coulibaly, le running back des Blue Stars d'Aspen, l'un comme l'autre on a eu une jeunesse difficile, on n'oublie pas d'où on vient et on apprécie la compagnie des bons copains. Si tu veux savoir qui m'impressionne le plus sportivement, hors de mon cercle de connaissances, je suis beaucoup les courses automobiles avec monsieur Lacroix, je suis toujours impressionné par Sebastian Vettel, on sent dans son attitude que c'est un authentique passionné, et son palmarès démontre bien son niveau de titan de sa discipline.
Tito - Si un jour tu dois choisir entre le sport et la politique, tu t'orienteras vers quoi ?
Valentin - Le sport, sans aucune discussion. Je sais l'importance de la politique sur les vies, mais je ne pourrais pas vivre sans lien avec le sport, et je pense que tous les sportifs de haut niveau te répondraient ça, cela demande tant de sacrifices, qu'il faut être diablement passionné.
Tito - Je t'ai mijoté un "j'épouse, je me tape, je tue" d'anthologie ! (rires) Le choix de ce soir est le suivant : Lisa Reyes, Charlotte Lamrabet et Julia Blum ?
Valentin - Pas compliqué. Je tue Reyes, je pense que ça fera plaisir à plus de monde que les deux autres. Je me tape Lamrabet, ses idées sont moches, mais je lui reconnais des qualités physiques évidentes. J'épouse Blum, comme ça ça me donne des chances d'influencer sa politique pour Antsiranana.
Tito - Je suis tombé sur cette photo. Je ne savais pas que tu étais papa ! C'est pas trop difficile à gérer la vie de famille avec ta carrière sportive et politique ?
Valentin - Je préfère rester discret sur ma vie privée, pour le bien de ma famille. Mais je pense que je ne t'apprendrai rien en disant que la vie de famille, c'est toujours très difficile à gérer pour les sportifs, on n'a que peu de temps pour s'en occuper aussi bien qu'une personne ayant un mode de vie plus normal.
Tito - Vous êtes mignons tous les trois en tout cas ! Imagine, tu es sur un bateau avec Donald Trump et Kim-Jong-Un. Tu dois en balancer un par dessus bord, tu choisis lequel ?
Valentin - Trump. Pas qu'il soit pire que l'autre, mais en Corée du Nord, on est surs qu'un dictateur en remplacera un autre, alors qu'aux Etats-Unis, il y a une marge de progrès.
Tito - Je ne sais pas si tu as vu, aux JO d'hiver, un bisou entre Gus Kenworthy et son petit ami, a fait le tour du monde. Il parait que c'est très compliqué pour un sportif de faire son coming-out. Est-ce que tu crois que ça va s'arranger un jour ? Et qu'il faut vraiment que les mentalités changent ?
Valentin - C'est très compliqué dans le sport masculin, c'est un milieu où il est souvent bon ton d'exacerber sa virilité pour prendre l'ascendant psychologique sur son adversaire, en faisant son coming out, on sort de cette convention tacite, et je pense que chacun sait à quel point il est dur de briser les conventions. Je pense que ça s'arrangera un jour, mais il faudra énormément de temps et de petits gestes pour façonner les esprits, on ne gagne pas grand chose à cette image viriliste, et en revanche ça éloigne beaucoup de pratiquants potentiels.
Tito - Qui tu voudrais voir entrer au Panthéon ?
Valentin - J'aimerais bien voir Patrick Pélisson en être, sa résistance face aux dérives de la présidence Arancio y est pour beaucoup dans la tradition parlementariste de la Frôce, et c'était un homme de gauche sincère, profondément progressiste.
Tito - Il parait que tu aimerais faire Koh-Lanta, un jour ! Plus pour l'aventure ou pour repousser tes limites ?
Valentin - Ce genre de jeu, ça requiert des qualités multiples. Le sport, certes, mais aussi les capacités de survie, le social et la stratégie. Ce serait une bonne occasion de démontrer que j'ai des qualités bien au delà du sport, mais aussi une compétition formidable, chose qui n'est jamais pour me déplaire.
Tito - On arrive bientôt à la fin de l'émission et je ne peux pas rendre l'antenne sans te demander de noter sur 20 : le présentateur, les questions, le cocktail et les tapas !
Valentin - Le présentateur, 18, on est bien ici, l'ambiance est cool, t'y es pour quelque chose. Les questions, 16, j'aurais aimé avoir plus d'opportunités d'être un peu brutal comme c'est amusant, mais globalement ça a été très intéressant. Le cocktail; 12, c'est pas mal hein, mais quand on a goûté au cocktail antsiranais, on ne peut plus s'en passer. Les tapas, 20, les meilleures du coin, je te confirme.
Tito - Personne n'a deviné que tu serais mon invité ! Tu te rends compte ! Bon, ben du coup, je te mets au défi de faire un entrainement avec Olivier Brimont, tiens ! Ca vous échauffera tous les deux ! (rires) Et ça fera une opportunité d'être brutal ! Hahaha ! Deal ?
Valentin - Deal.
(Tape dans la main de Tito)
Tito - Je te remercie Valentin ! J'ai pris beaucoup de plaisir à te recevoir dans l'émission ! Tu reviens quand tu veux !
Valentin - Merci à toi Tito, j'espère que ça continuera assez longtemps pour qu'on en refasse une.
Tito - Merci à vous tous ici présents. Vous êtes géniaux, comme d'habitude ! Tout de suite, sortez le sopalin, les gars, car en exclusivité, le célèbre film de Réo Lagycle : "Pour une poignée de cougars". A la prochaine !