Frôce - Micronation virtuelle - RPG Politique

Devant la maison des Brimont, de nombreux habitants avaient déposé des mots, des fleurs ou encore des bougies en hommage à Églantine. L’aînée s’occupait d’accueillir celles et ceux qui venaient faire là veille, car Olivier n’était pas en état de faire quoi que ce soit. Il pouvait compter sur les plus grands et sur son frère Nathan. Karl aussi était venu. Inconsolable, désorienté, Olivier n’avait plus la tête à rien.

Depuis l'annonce du décès de son épouse, nombreuses étaient les personnes qui venaient faire la veillée. Olivier avait demandé à ce que sa femme reste au domicile, comme si sa présence pouvait ménager sa peine. Toute la tribu Brimont était ravagée par le chagrin, mais de tous, et de loin, Olivier était dans le pire état imaginable. La nuit blanche qu'il avait passé se voyait clairement, il avait des cernes, il ne s'était pas rasé, ses yeux étaient rougis et il avait le teint pâle. Quand il ouvrit la porte à Charlotte, on aurait pu croire qu'il était devenu un fantôme. Olivier, le guerrier, le battant, était genou à terre, touché, coulé, peut-être.

- Bonjour Charlotte... merci d'être venue... je t'en prie, entre.

Sa voix était faible, éteinte, rien à voir avec le verbe rocailleux qu'il employait en temps normal.

- Merci...

A peine Charlotte l'eut-elle pris dans ses bras, qu'il s'effondra en sanglots. Marlène, la fille aînée, s'était approchée. La scène lui faisait mal au coeur et ça se voyait. Elle essaya de réconforter son père, mais cela n'eut pas vraiment d'effet. Elle répondit à sa place :

- Cela lui fera du bien si vous restez, Charlotte. En fait, cela nous fera du bien à tous.

Elle tendit des mouchoirs à Olivier. Avec l'aide de Charlotte, elle le conduisit vers le salon pour le faire asseoir sur le canapé. Marlène apporta deux cafés et un verre d'eau.

- L'enterrement aura lieu jeudi. Maman était née à Kervern et elle voulait y reposer. Les services funéraires ont obtenu l'accord des services municipaux et nous voulions vous en remercier...

Marlène avait les larmes aux yeux. Elle acquiesça doucement et caressa doucement l'épaule de son père.

- Qu'est-ce que tu en penses, papa ?

Olivier hocha simplement la tête, en essuyant ses yeux d'un revers de manche.

- C'est d'accord alors. Merci Charlotte. Nous souhaitons en revanche que la cérémonie soit strictement privée. Maman n'a jamais aimé le tapage, surtout médiatique. Il n'y aurait donc que les proches et la famille.

Cette fois, ce fut Olivier qui parla, la voix éraillée, dans un souffle, qu'il essayait de maîtriser du mieux qu'il pouvait :

- Elle aurait voulu une cérémonie sobre... laïque car elle ne croyait pas en Dieu. Elle aurait voulu des roses, car elle adorait leur parfum... entendre Hallelujah de Jeff buckley, dont elle adorait la voix... écouter une dernière fois la chanson de Nathan, Not alone, dont elle était fan. Elle aurait voulu ça... et que nous ne pleurions pas... mais ça, ce sera impossible...