[40, Av. de la Liberté] Domaine Le Menn/Beaufoy
- Karl Lacroix-Hanke
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Re: [40, Av. de la Liberté] Domaine Le Menn/Beaufoy
- Oui t'en fais pas, ça va !
Il regarda Eric et paisible, il répondit :
- Elle t'aurait sans doute pas frappé. Mais mieux valait ne pas prendre le risque. J'ose espérer qu'elle a pas trop déteint sur votre fils !
Il se mit à rire. Puis il ajouta, en prenant Christian sur ses genoux.
- Et encore, là, ce n'est rien. La fois où j'ai voulu en finir et qu'elle m'a trouvé avec ma boite de comprimés, je peux te garantir que je l'ai senti passer... C'est sa façon de réagir quand les choses lui échappent et qu'elle est mise devant le fait accompli. Tu connais le proverbe, qui aime bien châtie bien !
Il s'amusa à distraire son neveu, tandis qu'à côté, Louis-Damien et Aurore discutaient.
Il regarda Eric et paisible, il répondit :
- Elle t'aurait sans doute pas frappé. Mais mieux valait ne pas prendre le risque. J'ose espérer qu'elle a pas trop déteint sur votre fils !
Il se mit à rire. Puis il ajouta, en prenant Christian sur ses genoux.
- Et encore, là, ce n'est rien. La fois où j'ai voulu en finir et qu'elle m'a trouvé avec ma boite de comprimés, je peux te garantir que je l'ai senti passer... C'est sa façon de réagir quand les choses lui échappent et qu'elle est mise devant le fait accompli. Tu connais le proverbe, qui aime bien châtie bien !
Il s'amusa à distraire son neveu, tandis qu'à côté, Louis-Damien et Aurore discutaient.
ABBC3_SPOILER_SHOW
- Aurore Lacroix-Valmont
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Re: [40, Av. de la Liberté] Domaine Le Menn/Beaufoy
Dans la pièce à côté, les larmes d'Aurore avait laissé la place à une étreinte touchante entre Louis-Damien et sa petite-fille. Le patriarche la berçait doucement, du haut de sa grande carrure, très légèrement voûtée par l'âge.
- Pourquoi tu t'inquiètes ? Tu sais que je ne risque rien. J'ai plus de chances de me casser le col du fémur en glissant dans le salon que de m'écraser.
- Je n'ai pas peur que tu t'écrases. Tu n'as plus l'âge pour ce genre de folies. Et s'il t'arrivait quelque chose ? Physiquement, je veux dire... tu n'as plus le coeur d'un jeune homme, pépé...
- J'apprécie vraiment que tu t'inquiètes pour moi, Aurore. Mais je crois que tu t'inquiètes trop. J'ai vu la mort faucher beaucoup de monde, je l'ai sentie venir. Je sens qu'elle m'évite. Je sens qu'il y a encore du temps pour que je puisse vivre des jours heureux, profiter de tout. J'ai la pêche !
- Tu te rends compte... un saut en parachute... à cent ans ! C'est une folie !
- Oui, une folie, c'est certain. Mais tu sais l'adrénaline me manque... La vitesse, les circuits... le challenge... C'est du passé. Si seulement, je peux frémir encore une fois...
Il marqua une pause, de quelques instants, pour poursuivre :
- Pour ce qu'il me reste encore à vivre, je veux que ça soit au plus près du meilleur. Je ne veux pas finir comme un vieux gâteux dans un fauteuil roulant, à végéter en bavant devant une fenêtre. Et ce n'est pas en m'interdisant des folies que je vais éviter ça, tu sais...
- Je ne peux pas cautionner ça...
- Personne ne te demande de le cautionner, ma chérie. Mais accepte mon libre-arbitre. C'est la seule jeunesse qu'il me reste.
Il y eut un long silence. Aurore sécha ses larmes et finit par acquiescer à contrecoeur. Louis-Damien l'embrassa sur le front et rejoignit les autres. Il fit un signe à Eric pour lui faire comprendre qu'il valait mieux qu'il rejoigne Aurore, pour quelques minutes.
- Pourquoi tu t'inquiètes ? Tu sais que je ne risque rien. J'ai plus de chances de me casser le col du fémur en glissant dans le salon que de m'écraser.
- Je n'ai pas peur que tu t'écrases. Tu n'as plus l'âge pour ce genre de folies. Et s'il t'arrivait quelque chose ? Physiquement, je veux dire... tu n'as plus le coeur d'un jeune homme, pépé...
- J'apprécie vraiment que tu t'inquiètes pour moi, Aurore. Mais je crois que tu t'inquiètes trop. J'ai vu la mort faucher beaucoup de monde, je l'ai sentie venir. Je sens qu'elle m'évite. Je sens qu'il y a encore du temps pour que je puisse vivre des jours heureux, profiter de tout. J'ai la pêche !
- Tu te rends compte... un saut en parachute... à cent ans ! C'est une folie !
- Oui, une folie, c'est certain. Mais tu sais l'adrénaline me manque... La vitesse, les circuits... le challenge... C'est du passé. Si seulement, je peux frémir encore une fois...
Il marqua une pause, de quelques instants, pour poursuivre :
- Pour ce qu'il me reste encore à vivre, je veux que ça soit au plus près du meilleur. Je ne veux pas finir comme un vieux gâteux dans un fauteuil roulant, à végéter en bavant devant une fenêtre. Et ce n'est pas en m'interdisant des folies que je vais éviter ça, tu sais...
- Je ne peux pas cautionner ça...
- Personne ne te demande de le cautionner, ma chérie. Mais accepte mon libre-arbitre. C'est la seule jeunesse qu'il me reste.
Il y eut un long silence. Aurore sécha ses larmes et finit par acquiescer à contrecoeur. Louis-Damien l'embrassa sur le front et rejoignit les autres. Il fit un signe à Eric pour lui faire comprendre qu'il valait mieux qu'il rejoigne Aurore, pour quelques minutes.
Ministre Fédéral de la Diplomatie et de Défense
- Eric Valmont
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Re: [40, Av. de la Liberté] Domaine Le Menn/Beaufoy
Quelques minutes s'étaient écoulées depuis que Louis-Damien s'était éclipsé avec Aurore pour discuter. Entre temps Christian s'amusait avec son oncle qui avait l'air d'avoir oublié le petit épisode qui venait de se passer avec sa soeur.
Quand Louis-Damien sortit enfin en faisant signe a Eric de rejoindre sa femme il le gratifia d'un sourire avant de quitter la pièce à son tour. Aurore était assise en silence mais semblait s'être calmée un petit peu. Il s'approcha donc d'elle et s'assit à ses côtés.
ça va trésor ? Il ne faut pas t’inquiéter, tout va bien se passer. Et tu sais comment est ton grand-père une fois qu'il a décidé quelque chose. Tu as même hérité de lui ce trait de caractère.
Il lui sourit tendrement avant de déposer un baiser sur son front.
ça va aller.
Quand Louis-Damien sortit enfin en faisant signe a Eric de rejoindre sa femme il le gratifia d'un sourire avant de quitter la pièce à son tour. Aurore était assise en silence mais semblait s'être calmée un petit peu. Il s'approcha donc d'elle et s'assit à ses côtés.
ça va trésor ? Il ne faut pas t’inquiéter, tout va bien se passer. Et tu sais comment est ton grand-père une fois qu'il a décidé quelque chose. Tu as même hérité de lui ce trait de caractère.
Il lui sourit tendrement avant de déposer un baiser sur son front.
ça va aller.
- Alexandre Lacroix Le Menn
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Re: [40, Av. de la Liberté] Domaine Le Menn/Beaufoy
24/01/091.
Alexandre rendait visite à son père afin de s'assurer que tout allait bien. Il le trouva au piano, occupé à jouer. Ils s'embrassèrent. Ce soir, il n'avait pas une bonne nouvelle à lui annoncer. Après un thé, il se lança :
- Papa, il faut que je te dise quelque chose... ce n'est pas nous, nous allons bien.
Constatant l'air suspicieux du patriarche, il poursuivit :
- C'est... Angela... elle ne va pas très bien. Une mauvaise chute...
Louis-Damien posa la tasse sur le table basse. Il tremblait et son regard semblait absent.
- Elle ne nous a pas quittés, mais si tu allumes ta télé, tu vas en entendre parler. Je voulais que tu le saches avant.
- Une mauvaise chute à nos âges... tu sais comme moi que c'est une mauvaise pente... Je veux aller la voir.
- Papa... ça n'est peut-être pas le meilleur moment pour...
Voyant que son père fronçait les sourcils, Alexandre se ravisa et accepta. Ils s'y rendraient ensemble le lendemain. Il ne s'éternisa pas. En dépit des apparences, Louis-Damien avait pris un coup. Il prétexta être fatigué pour pousser son fils vers la sortie.
Alexandre rendait visite à son père afin de s'assurer que tout allait bien. Il le trouva au piano, occupé à jouer. Ils s'embrassèrent. Ce soir, il n'avait pas une bonne nouvelle à lui annoncer. Après un thé, il se lança :
- Papa, il faut que je te dise quelque chose... ce n'est pas nous, nous allons bien.
Constatant l'air suspicieux du patriarche, il poursuivit :
- C'est... Angela... elle ne va pas très bien. Une mauvaise chute...
Louis-Damien posa la tasse sur le table basse. Il tremblait et son regard semblait absent.
- Elle ne nous a pas quittés, mais si tu allumes ta télé, tu vas en entendre parler. Je voulais que tu le saches avant.
- Une mauvaise chute à nos âges... tu sais comme moi que c'est une mauvaise pente... Je veux aller la voir.
- Papa... ça n'est peut-être pas le meilleur moment pour...
Voyant que son père fronçait les sourcils, Alexandre se ravisa et accepta. Ils s'y rendraient ensemble le lendemain. Il ne s'éternisa pas. En dépit des apparences, Louis-Damien avait pris un coup. Il prétexta être fatigué pour pousser son fils vers la sortie.
- Aurore Lacroix-Valmont
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Re: [40, Av. de la Liberté] Domaine Le Menn/Beaufoy
Alertée par le personnel de maison, Aurore avait pris la décision de passer la nuit au manoir, avec Christian pour tenter de changer les idées de Louis-Damien qui avait passé la journée à broyer du noir à cause de l'hospitalisation d'Angela von Bertha. L'ancien Président de la République n'avait pas voulu manger et il n'avait pas quitté son piano, sur lequel il ne cessait de jouer des airs macabres.
Quand elle arriva, il ne quitta pas l'instrument. Aurore s'assit sur le canapé et écoute, en tenant Christian sur ses genoux. Cette situation lui donnait froid dans le dos. La musique finit par s'arrêter et elle prit un tabouret pour jouer elle aussi. Elle se trouvait sur les notes plus aigues et commença à jouer l'hymne à la joie, de Beethoven. Louis-Damien qui tenait la partie des graves, l'accompagna. Et leur quatre mains parcoururent les notes.
Ils continuèrent ainsi jusque tard dans la soirée. Ce moment précieux eut le mérite de rappeler à Louis-Damien qu'il n'était pas seul et que sa vieillesse n'était pas le naufrage qu'il peignait depuis 24 heures.
Quand elle arriva, il ne quitta pas l'instrument. Aurore s'assit sur le canapé et écoute, en tenant Christian sur ses genoux. Cette situation lui donnait froid dans le dos. La musique finit par s'arrêter et elle prit un tabouret pour jouer elle aussi. Elle se trouvait sur les notes plus aigues et commença à jouer l'hymne à la joie, de Beethoven. Louis-Damien qui tenait la partie des graves, l'accompagna. Et leur quatre mains parcoururent les notes.
Ils continuèrent ainsi jusque tard dans la soirée. Ce moment précieux eut le mérite de rappeler à Louis-Damien qu'il n'était pas seul et que sa vieillesse n'était pas le naufrage qu'il peignait depuis 24 heures.
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- Alexandre Lacroix Le Menn
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Re: [40, Av. de la Liberté] Domaine Le Menn/Beaufoy
La nouvelle du décès d'Angela venait de tomber. Les différentes personnes dans le manoir affichèrent un air inquiet. Toutes craignaient la réaction de Louis-Damien. Elle se tenaient prêtes à appeler la famille, si besoin. Le vieil homme éteignit sa télévision et se leva pour s'isoler dans le jardin, en silence. Il n'avait pas grand chose à dire. Encore un de ses contemporains qui partait. Plus qu'un naufrage, sa vieillesse était une lente descente vers le trou creusé dans la terre. Il passa toute l'après-midi à s'occuper de ses roses, ses Hélène le Menn, une variété qu'il avait créé, qu'il soignait avec beaucoup d'amour et auxquelles, il parlait de temps en temps avec douceur.
- Alexandre Lacroix Le Menn
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Re: [40, Av. de la Liberté] Domaine Le Menn/Beaufoy
Afin d'aider pour le plan grand froid, Louis-Damien avait aimablement accepté d'héberger des personnes au sein du Manoir. L'endroit, grand spacieux et peu habité en l'absence de toute la famille, fut donc un lieu idéal pour les sans-abris qui purent y dormir. Le geste fit bien évidemment parler dans le quartier, mais le propriétaire des lieux ne porta pas d'attention à ce tapage médiatique.
- Alexandre Lacroix Le Menn
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Re: [40, Av. de la Liberté] Domaine Le Menn/Beaufoy
Il ne se passait pas grand chose d'extraordinaire dans le quartier paisible où vivait Louis-Damien. Les voisins, attentifs au centenaire et particulièrement aimables à son égard, notèrent cependant l'arrivée d'une voiture noire, de laquelle sortit un homme au crâne dégarni, vêtu d'un costume impeccable. L'homme avait un attaché-case en cuir à la main. Il entra la propriété, discrètement. Mais les voisins l'avaient reconnus. Il s'agissait de Maître Langevan, un notaire très réputé de la ville. Et aussitôt, les esprits s'enflammèrent. Un notaire chez le vieux Lacroix, voilà qui n'était pas de bonne augure. D'autant que cela faisait quelques jours que Louis-Damien n'était pas sorti de chez lui. Bientôt, les rumeurs ne tardèrent pas à se propager, à droite, à gauche... un peu partout dans la ville et à l'extérieur...
- Alexandre Lacroix Le Menn
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Re: [40, Av. de la Liberté] Domaine Le Menn/Beaufoy
Louis-Damien recevait ses deux fils, Daniel et Alexandre, pour souper. Après un repas léger et un échange passionnant sur le foot, où le patriarche marqua fortement son soutien à l'Argentine, contre ses fils, en faveur du Nigéria, ceux-ci s'adonnèrent à une partie d'échecs. Lacroix s'installa sur son fauteuil et zappa pour mettre les actualités. Comme les deux frères ne cessaient de bavarder et que le discours de l'Imperatore commençait, il demanda :
- Faites un peu de silence, l'Imperatore s'exprime.
Ils allaient rétorquer mais ils s'abstinrent. Ce n'était pas le moment. Etant membre du Conseil des Gardiens de la Démocratie, Alexandre était au courant de ce qui allait être dit. Quand l'annonce de l'entrée au Panthéon de Christian et Adèle fut faite, les deux frères se levèrent pour s'approcher de leur père. Celui-ci n'avait pas bougé, mais les larmes avaient coulé sur ses joues creusées par le temps.
- Il a accepté... il les fait entrer...
- Oui papa, nous avons donné notre aval cet après-midi.
Le silence tomba. Pour les deux jumeaux, c'était la troisième fois qu'il voyait les larmes de leur paternel. A l'exception de l'enterrement de leur mère et de Christian, jamais il n'avait montré une telle émotion.
- Faites un peu de silence, l'Imperatore s'exprime.
Ils allaient rétorquer mais ils s'abstinrent. Ce n'était pas le moment. Etant membre du Conseil des Gardiens de la Démocratie, Alexandre était au courant de ce qui allait être dit. Quand l'annonce de l'entrée au Panthéon de Christian et Adèle fut faite, les deux frères se levèrent pour s'approcher de leur père. Celui-ci n'avait pas bougé, mais les larmes avaient coulé sur ses joues creusées par le temps.
- Il a accepté... il les fait entrer...
- Oui papa, nous avons donné notre aval cet après-midi.
Le silence tomba. Pour les deux jumeaux, c'était la troisième fois qu'il voyait les larmes de leur paternel. A l'exception de l'enterrement de leur mère et de Christian, jamais il n'avait montré une telle émotion.
- Alexandre Lacroix Le Menn
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Re: [40, Av. de la Liberté] Domaine Le Menn/Beaufoy
- Papa, peux-tu me dire ce que c'est que cet engin dans la cour ?
Louis-Damien posa son verre de lait chaud au miel sur la table et esquissa un fier sourire.
- Ce bébé là, vois-tu, c'est une Mustang Fastback GT350. Un petit bijou sur roues !
- Un bijou, un bijou... et comment t'a coûté cette excentricité ?
- Qu'est-ce que cela peut bien te faire ? Je n'ai pas besoin que tu gères mon compte en banque, je m'en sors très bien tout seul !
Alexandre leva les yeux au ciel et haussa les épaules :
- Que vas-tu faire d'une nouvelle voiture ?
- La conduire, tiens !
- Tu n'es pas sérieux, papa ! Ce n'est plus de ton âge !
Louis-Damien tapa du poing sur la table et leva la voix :
- Ah non ! Tu ne vas pas recommencer ! Mon âge, mon âge ! Vous commencez à me pomper l'air et je suis poli, tous là ! Mon âge ! Foutredieu mais allez voir ailleurs si j'y suis ! La conduite, ça ne s'oublie pas ! C'est comme le vélo !
- Tu as 105 ans je te rappelle !
- Tu te trompes, je me sens beaucoup plus jeune ! C'est donc que je dois l'être.
- Ben voyons...
- Et puis ça suffit ! C'est chez moi ici ! Je fais ce que je veux ! Si j'ai envie de faire une course de voiture, je fais une course de voiture ! De toute façon, il n'y a que Karl qui me comprenne dans cette famille ! Lui, il sait le vrai sens de la vie !
Exaspéré, Alexandre ne manqua pas de rétorquer :
- Karl est le cas typique de l'immaturité ! J'ai l'ambassade d'Allemagne qui m'a appelé l'autre jour pour savoir s'il pouvait faire un test de paternité ! Et je te passe les six appels précédents que j'avais eu d'autres intermédiaires à divers endroits du monde !
- Sa vie privée ne te regarde pas. Et il faut bien que jeunesse se fasse !
- Tiens donc ! Tu n'as pas dit la même chose avec Daniel et moi.
- C'est parce que votre mère vous laissait tout faire ! Elle vous traitait comme des enfants-rois !
En réponse, Alexandre éclata de rire. Vexé, Louis-Damien se renfrogna. Comme il était piqué au vif, il ajouta, de mauvaise foi :
- De toute façon, tu es comme ta mère ! Tu veux toujours avoir le dernier mot !
- La question n'est pas là. Tu n'as plus l'âge de faire Schumacher !
- Nom de Dieu ! Ne me compare pas à cet allemand là ! Je sais bien que tu as épousé une bavaroise mais fiche-moi la paix avec ton boche de pacotille ! Tu apprendras, Monsieur, que le meilleur pilote, c'était Finacci !
- Ne joue pas sur les mots. Tu sais très bien ce que je veux dire. A ton âge, que j'estime mature, tu devrais prendre conscience par toi-même que tu ne peux plus conduire.
- Eh bien, écoute ce que je vais te dire ! Je conduirais jusqu'à ma mort ! Personne ne m'en empêchera ! Et pour ta gouverne, à ton âge, tout aussi mature que le mien, tu devrais arrêter de fumer comme un pompier. Parce que si tu continues à t'enfumer comme tu le fais, mon âge canonique, tu pourras te brosser pour l'atteindre !
Un silence s'installa. Touché. Alexandre soupira et sortit pour s'en griller une. Il contempla la voiture. Bientôt, Louis-Damien ne tarda pas à le rejoindre, la démarche encore alerte. Il regarda le bolide et attendri, il en caressa la carrosserie :
- Regarde comme elle est belle ! Moteur V8 ! Ca ronronne comme un diable !
- C'est vrai qu'elle est belle, je dois bien le reconnaitre !
- Demain matin je t'emmène faire une balade ! Tu vas voir si ton père est un vieux croulant !
Alexandre acquiesça. Une fois encore, il concédait le point à son père. Mais en même temps, avait-il vraiment le choix ? Louis-Damien savait taper là où ça faisait mal et tout le monde le savait, lui le premier : tant qu'il pouvait se sentir vivant, tout allait bien. Cela ne durerait pas. L'ancien Président de la République était au crépuscule de sa vie désormais. Mais le jour où il ne serait plus capable de prendre un volant ou de marcher, ça sonnerait très certainement la fin de l'histoire. Pourvu que tout ça dure le plus longtemps possible. 40 années les séparaient et Alexandre chérissait chacun des moments passés avec son père, bons comme mauvais.
Louis-Damien posa son verre de lait chaud au miel sur la table et esquissa un fier sourire.
- Ce bébé là, vois-tu, c'est une Mustang Fastback GT350. Un petit bijou sur roues !
- Un bijou, un bijou... et comment t'a coûté cette excentricité ?
- Qu'est-ce que cela peut bien te faire ? Je n'ai pas besoin que tu gères mon compte en banque, je m'en sors très bien tout seul !
Alexandre leva les yeux au ciel et haussa les épaules :
- Que vas-tu faire d'une nouvelle voiture ?
- La conduire, tiens !
- Tu n'es pas sérieux, papa ! Ce n'est plus de ton âge !
Louis-Damien tapa du poing sur la table et leva la voix :
- Ah non ! Tu ne vas pas recommencer ! Mon âge, mon âge ! Vous commencez à me pomper l'air et je suis poli, tous là ! Mon âge ! Foutredieu mais allez voir ailleurs si j'y suis ! La conduite, ça ne s'oublie pas ! C'est comme le vélo !
- Tu as 105 ans je te rappelle !
- Tu te trompes, je me sens beaucoup plus jeune ! C'est donc que je dois l'être.
- Ben voyons...
- Et puis ça suffit ! C'est chez moi ici ! Je fais ce que je veux ! Si j'ai envie de faire une course de voiture, je fais une course de voiture ! De toute façon, il n'y a que Karl qui me comprenne dans cette famille ! Lui, il sait le vrai sens de la vie !
Exaspéré, Alexandre ne manqua pas de rétorquer :
- Karl est le cas typique de l'immaturité ! J'ai l'ambassade d'Allemagne qui m'a appelé l'autre jour pour savoir s'il pouvait faire un test de paternité ! Et je te passe les six appels précédents que j'avais eu d'autres intermédiaires à divers endroits du monde !
- Sa vie privée ne te regarde pas. Et il faut bien que jeunesse se fasse !
- Tiens donc ! Tu n'as pas dit la même chose avec Daniel et moi.
- C'est parce que votre mère vous laissait tout faire ! Elle vous traitait comme des enfants-rois !
En réponse, Alexandre éclata de rire. Vexé, Louis-Damien se renfrogna. Comme il était piqué au vif, il ajouta, de mauvaise foi :
- De toute façon, tu es comme ta mère ! Tu veux toujours avoir le dernier mot !
- La question n'est pas là. Tu n'as plus l'âge de faire Schumacher !
- Nom de Dieu ! Ne me compare pas à cet allemand là ! Je sais bien que tu as épousé une bavaroise mais fiche-moi la paix avec ton boche de pacotille ! Tu apprendras, Monsieur, que le meilleur pilote, c'était Finacci !
- Ne joue pas sur les mots. Tu sais très bien ce que je veux dire. A ton âge, que j'estime mature, tu devrais prendre conscience par toi-même que tu ne peux plus conduire.
- Eh bien, écoute ce que je vais te dire ! Je conduirais jusqu'à ma mort ! Personne ne m'en empêchera ! Et pour ta gouverne, à ton âge, tout aussi mature que le mien, tu devrais arrêter de fumer comme un pompier. Parce que si tu continues à t'enfumer comme tu le fais, mon âge canonique, tu pourras te brosser pour l'atteindre !
Un silence s'installa. Touché. Alexandre soupira et sortit pour s'en griller une. Il contempla la voiture. Bientôt, Louis-Damien ne tarda pas à le rejoindre, la démarche encore alerte. Il regarda le bolide et attendri, il en caressa la carrosserie :
- Regarde comme elle est belle ! Moteur V8 ! Ca ronronne comme un diable !
- C'est vrai qu'elle est belle, je dois bien le reconnaitre !
- Demain matin je t'emmène faire une balade ! Tu vas voir si ton père est un vieux croulant !
Alexandre acquiesça. Une fois encore, il concédait le point à son père. Mais en même temps, avait-il vraiment le choix ? Louis-Damien savait taper là où ça faisait mal et tout le monde le savait, lui le premier : tant qu'il pouvait se sentir vivant, tout allait bien. Cela ne durerait pas. L'ancien Président de la République était au crépuscule de sa vie désormais. Mais le jour où il ne serait plus capable de prendre un volant ou de marcher, ça sonnerait très certainement la fin de l'histoire. Pourvu que tout ça dure le plus longtemps possible. 40 années les séparaient et Alexandre chérissait chacun des moments passés avec son père, bons comme mauvais.