Mes chers collègues,
Par ce projet de loi, nous entendons favoriser l’agriculture locale, qui souffre de la concurrence étrangère en imposant aux restaurants collectifs des établissements publics, via un approvisionnement local pour 70% des volumes des produits consommés et avec un volume de 30% d’agriculture biologique. Ces volumes correspondent à notre capacité actuelle de production locale selon un rapport remis par les services compétents. Il sera toujours possible de réviser à la hausse le volume des produits issus de l’agriculture biologique dans les prochaines années.
Pourquoi cette loi ? Le premier objectif est de cesser les importations de produits lointains, coûteuses pour les finances et à l’origine d’un prix parfois excessif dans des cantines scolaires empêchant des enfants de se nourrir correctement avec un bon repas le midi, parfois le seul de la journée pour certains d’entre eux. Avec un approvisionnement en produits de qualité et directement chez le producteur, nous permettons une amélioration qualitative des produits consommés dans nos cantines et un apport nutritionnel optimal pour nos enfants. Les filières courtes sont l’avenir de notre agriculture, la Catalogne doit être leader.
Nos textes prévoient que les communes ont le choix de proposer un seul ou plusieurs plats dans les cantines scolaires et dans les restaurants collectifs gérés par des établissements publics. Si ce système est facultatif et n’oblige en rien les personnels ou les enfants à manger le midi ou le soir dans ces établissements, nous ne souhaitons pas exclure une partie de nos concitoyens pour des motifs religieux. Ainsi, le projet de loi présenté ce jour prévoit d’offrir des alternatives aux usagers en imposant aux restaurants collectifs de proposer des menus végétariens, des menus sans porc et des menus avec du poisson au fil de la semaine.
J’entends déjà les plus réactionnaires se plaindre d’une telle considération or je considère que si la Frôce est une et indivisible, c’est aussi parce qu’elle a su prendre en compte toutes les minorités et faire respecter leurs droits. Il n’y a rien de plus injuste que d’exclure un enfant d’un moment de partage avec ses camarades à la cantine le midi parce qu’il est de culture musulmane et que la cantine ne sert que du porc ce jour-là. Cette idée-là m’est insupportable et ce n’est pas l’idée que je me fais de la Catalogne.
Je vous remercie.
Le débat est ouvert pour 3 jours. Vous pouvez intervenir.
P R O V I N C E
D E
C A T A L O G N E
Projet de loi relatif à l’accès à une alimentation saine et de qualité
L'assemblée provinciale de Catalogne,
Vu la Constitution,
Adopte la loi suivante :
Article 1. Les établissements publics de Catalogne incluent dans la composition des repas servis dans les restaurants collectifs dont ils ont la charge un volume de :
1° 70% de produits provenant d’approvisionnements en circuits courts ou répondant à des critères de développement durable, notamment la saisonnalité des produits ;
2° 30% de produits issus de l’agriculture biologique ou de surfaces agricoles en conversion.
Article 2. L’article 1 s’applique aux contrats conclus à compter du 1er septembre 88 qui sont des marchés publics, ainsi qu’aux contrats de concession.
Article 3. Les gestionnaires, publics et privés, des services de restauration collective ainsi que des services de restauration des établissements scolaires, servant plus de 80 couverts par jour en moyenne sur l'année, sont tenus de proposer :
- un menu végétarien en alternative au menu quotidien ;
- un menu sans porc en alternative au menu quotidien ;
- un menu végétarien, un menu sans porc et un menu avec du poisson le vendredi.
Fait à Casarastra, le XX XXXX 88
Paolo Valbonesi