L'interview
Magnus Madarjeen (PLC)
Bonjour M. Madarjeen et merci de répondre à nos questions. Vous avez perdu de prêt l'élection pour la gouvernance d'Antsiranana. Pensez-vous avoir des chances raisonnables de rafler la province cette année?
La province d'Antsiranana n'est pas un de nos fiefs, et j'étais pleinement conscient qu'il serait difficile de l'emporter en me présentant face à Hery Rasao. Les alliances en place ont eu raison de l'alternative.
Le PLC a un travail à faire pour convaincre dans cette province, car le terrain ne nous est pas acquis. Mais je suis convaincu qu'avec une bonne campagne, et en mettant en évidence tous les manquements de ceux qui ont dirigé Antsiranana jusqu'à maintenant, nous pouvons l'emporter.
Donc oui, nous avons des chances raisonnables de gagner à Antsiranana, mais ce ne sera pas facile.
Même en cas de victoire, pensez-vous pouvoir trouver une majorité pour gouverner alors même que les députés RPL ne sont pas venus voter pour vous au dernier scrutin?
Nous voyons tous que le RPL est en fin de vie. La majorité libertarienne ne tenait que grâce à Julia Blum, et maintenant qu'elle s'est mise en retrait, le navire coule. Les Antsiranais ont compris que la solution n'était pas ici.
Le PLC est toujours à la recherche d'associés pour mener son action, même si plusieurs partis sont encore tentés par les cris d'orfraie relayés par les médias et les institutions gauchisantes de la Frôce. Mais la première des alliances à construire est celle avec les Frôceux : c'est grâce aux électeurs que nous pourrons obtenir les moyens d'appliquer notre programme, grâce aux sièges obtenus que nous pourrons nous placer en position de force lorsqu'il s'agira de construire une équipe prête à gouverner.
Il y a eu lors de l'élection un front anti-PLC mené par votre adversaire, l'ADF et le PSDF. Ne le considérez-vous pas comme un blocage pour éventuellement gouverner à l'avenir?
Comme je le disais, certains partis sont encore effrayés à l'idée de s'associer avec nous, car une bien-pensance s'est installée en Frôce pour faire croire que nous n'étions pas fréquentables. Or, les habitants de Transalpie ont considéré que nous l'étions suffisamment pour gouverner, donc à moins d'imaginer que les Transalpiens sont des gens infréquentables, il est évident que nous agissons pour le bien commun et que nous devons être écouté par les gens sérieux.
L'ADF, actuellement, est en profonde recherche. Comme tous les partis centristes, il ne sait pas avec qui s'allier, il ne sait pas où est son intérêt, et je soupçonne certains de ses dirigeants de concevoir les alliances comme une occasion de récupérer des postes. Cela explique qu'il s'allie facilement à l'extrême gauche s'il a l'impression que ça peut lui rapporter quelque chose. J'ose espérer que le jour où ils se tourneront vers le PLC, ce ne sera pas seulement parce que nous avons gagné les élections, mais parce qu'ils veulent travailler à un véritable projet commun. Et je sais que beaucoup de gens de l'ADF sont sérieux et de bonne foi.
Pour ce qui est du PSDF, pour l'instant je ne le vois que comme un groupuscule de rebuts de l'UPP. À eux de nous convaincre qu'ils sont dignes d'être nos interlocuteurs.
Parlons de la Transalpie justement. Une manifestation contre la réforme fiscale a rassemblé selon les organisateurs 870 000 personnes. Voyez-vous là une défiance envers le pouvoir en place?
Certaines catégories de la population ont une facilité à mobiliser et rassembler beaucoup de monde pour aller défiler dans la rue. Beaucoup d'autres n'ont pas autant de temps libre pour organiser et faire vivre de telles manifestations. Et quand cela se cristallise autour d'un discours de haine envers la droite, on arrive facilement à de très gros mouvements de foule qui peuvent intimider. Mais cela reste illusoire : un million de personnes dans la rue, ce n'est rien de plus qu'une minorité encore plus bruyante que d'habitude.
Qu'il y ait une défiance, évidemment. La Frôce est une démocratie et il y a une opposition libre de s'exprimer. Donc c'est tout à fait sain d'avoir des gens qui expriment des désaccords. Mais certaines formes d'opposition sont stériles, et certains excès sont antidémocratiques. Je ne prendrai pas la responsabilité d'éduquer ceux qui ne savent pas s'exprimer autrement qu'en hurlant, mais je rappellerai quand même que les débats se font généralement autour d'une table, pas sur le bitume.
Le gouvernement de Transalpie ne se laissera donc pas impressionner par les couards et les faibles.
À la veille des élections, votre parti se présente comme un des favoris des fédérales. Pensez-vous la victoire possible?
La Frôce n'en peut plus de la gauche. Victor Karlsson-Marshall a déjà épuisé le pays avec ses deux mandats, Mats Maessen n'a pas été loin de l'achever avec sa prestation qu'on préfèrera oublier. Peut-on encore croire que l'UPP, le MAMA ou la CUL ont encore leur place au pouvoir? Ces partis sont moribonds, car plus personne ne croit à ce qu'ils proposent.
La victoire de la droite est possible et souhaitable. Le PLC est actuellement le seul parti qui a un bilan défendable dans les provinces grâce à Vincent De Salvo. C'est également le parti politique qui enregistre le plus de nouvelles adhésions en ce moment, ce qui signifie que nous aurons aussi une forte équipe militante sur le terrain. Et surtout, malgré les sondages qui nous sont favorables, nous gardons la tête froide et nous savons le travail qui va être le nôtre pendant la campagne électorale.
Si le PLC s'en donne les moyens, les Frôceux gagneront avec nous.
Merci d'avoir répondu à nos questions
Merci à vous.