[AP-VIII] Loi portant à la modification des conditions de la bourse au mérite

[Saroy Fahendrena]

Loi portant à la modification des conditions de la bourse au mérite

Article 1.-
Les articles 401, 402, 403, 404, 405, 406, 408 et 409 de la loi ANT-89-09-L3 sont abrogés.

Article 2.-
L'article 103 de la loi ANT-89-09-L3 est ajouté :
Sont exclus du dispositif tous les candidats n’ayant pas obtenu le BNES lors de leur première tentative.

Article 3.-
L'article 102 de la loi ANT-89-09-L3 est modifié comme suit :

Sont éligibles à la bourse au mérite tous les candidats ayant obtenu le BNES avec une note moyenne supérieure ou égale à 85 sur 100 lors de la session précédente.

Article 4.-
L'article 501 de la loi ANT-89-09-L3 est modifié comme suit :

Les étudiants bénéficiant de la bourse au mérite ont obligation d’assiduité. En cas de manquement manifeste à ce devoir, l’établissement peut suspendre le versement de cette bourse puis transférer son cas à l'administration provinciale qui procèdera à la levée de la suspension ou la suppression définitive du versement.

Fano Razaka, député PNCA

Le débat est ouvert pour 72 heures.

[Fano Razaka]

Mme la Gouverneure,
Mesdames et messieurs les dépités provinciaux,

Ce texte vise à redonner au texte initial tel que prévu par Julia, son véritable sens. La Gouverneure Blum a eu l'idée de récompenser des élèves qui montraient par leurs résultats scolaires un véritable investissement qui méritait d'être récompensé. Mais comme tout ce qui a été fait de bon dans cette province, les communistes ont décidé de le piétiner et de le transformer en arme pour l'instauration de la République socialiste d'Antsiranana. Ce dispositif n'est plus un moyen de récompenser le mérite, c'est uniquement une nouvelle forme d'assistanat.

Nous voulons donc que soient aidés ceux qui le méritent, c'est à dire ceux qui font des efforts et dont les résultats scolaires témoignent de l'investissement.Le critère initial était le mérite, il doit le redevenir car transformer toutes les lois en aide aux plus démunis, c'est bon. Aidons un petit peu ceux que vous laissez complètement à l'écart.

Je vous remercie.

[Louis Ralaivao]

Monsieur Razaka,

Franchement, vous êtes pitoyable. Vous offrez un triste visage à notre institution et vous ne faites que ridiculiser les 206 élus de cet hémicycle. Vous dites défendre, à travers cette loi, le mérite. Mais sachez que la version modifiée par le groupe communiste était en partie axée sur le mérite. En tout cas plus que la votre. Nous encouragions les élèves qui méritaient car faisaient des efforts, que les résultats le montrent ou pas.

Vous souhaitez donc supprimer tous les articles évoquant des conditions maximales de ressources. Vos amis millionnaires n'ont pas besoin de cette aide. Car si vous pensez qu'en leur rendant ce service, vous gagnerez leur soutien financier pour les prochaines élections, permettez-moi d'en douter.

Nous souhaitons donc déposer les deux amendements suivants :

Amendement n°1 - FCF

L'article 1 est supprimé.

Amendement n°2 - FCF

L'article 3 est modifié comme suit :

L'article 102 de la loi ANT-89-09-L3 est modifié comme suit :

Sont éligibles à la bourse au mérite tous les candidats ayant obtenu le BNES avec une note moyenne supérieure ou égale à 60 sur 100 lors de la session précédente.

Je vous remercie.

[Saroy Fahendrena]

Messieurs, de grâce, ne nous lançons pas dans des invectives et des accusations sans fondement. Nous sommes ici pour débattre, entre personnes civilisées.

Je vais vous donner mon avis en tant que Gouverneure. A l'heure où notre Province a cruellement besoin de récompenser l'effort, je pense que nous ne devons pas favoriser un quelconque élitisme. La bourse au mérite favorise l'ascension sociale. A ce titre, elle bénéficie aux élèves fournissant des efforts et ce dans un contexte social bien particulier.

Il est évident qu'un gamin issu des banlieues, des quartiers populaires, n'a pas les mêmes facilités que le fils de Madame ou de Monsieur Plein-aux-as.
Son mérite est d'autant plus grand que non seulement il doit se hisser sur l'échelle sociale, mais qu'en plus il brave les moules dans lesquels on voudrait le faire entrer.

Ma vision de la société antsirananaise n'est pas celle des riches en haut et des autres en bas. Ce n'est pas comme ça que j'envisage l'avenir. A mon sens, nous devons garantir l'égalité des chances. Quand des personnes n'ont pas les mêmes facilités pour réussir, alors les pouvoirs publics doivent y remédier. C'est aussi simple que cela.

Je m'oppose farouchement à ce qu'il y ait une société à deux vitesses.

Malheureusement, c'est ce que prévoit votre proposition de loi, Monsieur Razaka. Et par conséquent, je peux d'ores et déjà vous dire que l'UDC émettra un vote défavorable, quand bien même l'amendement FCF, qui limite seulement la casse, viendrait à passer.

Je terminerais en vous rappelant que Julia Blum a peut-être brillé par son record à la tête de la Province. Certainement pas pour les bienfaits de la politique ultra-libérale et mortifère qu'elle a menée.

Je vous remercie.

[Fano Razaka]

Mme la Gouverneure,
M. le député Ralaivao,

Vous avez évoqué le cas du jeune de banlieue qui fait des efforts pour s'en sortir. Mais permettez-moi de vous dire que ce qui change la société, c'est où les gens sont et non pas d'où ils viennent. Et donc, vous voulez aider les gens en fonction d'où ils viennent alors que l'idée de cette loi est d'aider les gens selon ce qu'ils font.

Nous constatons une fois de plus une coalition nauséabonde entre ceux qui se réclament de droite et du centre et les communistes pour nous faire échouer dans notre audacieuse tentative de redonner un nouveau souffle à l'économie de cette province et ainsi d'en faire profiter les plus pauvres puisque cela semble être votre priorité.

Je ne veux pas créer une société à deux vitesses, mais juste une société où ceux qui le méritent reçoivent les moyens d'avancer et de faire avancer la société antsiranaise.

je vous remercie.

[Saroy Fahendrena]

Le débat est terminé.
Nous passons au vote des amendements déposés par le FCF.