Questions au gouvernement

[Louis Ralaivao]

Madame la Gouverneure,
Mesdames et messieurs les députés provinciaux,

Après sept jours d’attente, les citoyens ont enfin eu de vos nouvelles. Vous avez - enfin - nommé votre gouvernement mais surtout vous avez mis sous protection policière deux lieu que vous soupçonnez et j’insiste sur ce verbe d’abriter des activités terroristes. Imaginez un peu si l’on sévissait en cas de soupçons. Nous pourrions avoir mis pour rien des dizaines de milliers de personnes en prison. Mais bon, les groupuscules indépendantistes semblent devenir votre bouc hémissaire.

Je peux vous assurer Mme Schreiber que la pauvreté, la situation des bidonvilles et le taux de chômage ne sont pas des soupçons. Alors au lieu de vous occuper de vos illusions non vérifiées, occupez-vous des problèmes réels et certains de cette province. En bref, faites ce pour quoi vous êtes en face de nous. La situation ne nous permet pas de plaisanter et de prendre les problèmes de nos concitoyens.

Alors ma question est simple Mme la Gouverneure, comptez-vous vous occuper des vrais problèmes des antsiranais plutôt que de faire la guerre à des groupes sur lesquels vous n’avez aucune certitude?

Je vous remercie.

Ovation dans les rangs du FCF

[Andrea Schreiber]

Monsieur Ralaivao,

Je tiens d'abord à dire que je suis rassurée de vous savoir en vie, n'ayant plus de vos nouvelles depuis la débâcle immense que vous avez subie lors des dernières élections.

Je vous rappelle, cher Monsieur, que le terrorisme est un problème majeur, si ce n'est le problème principal de notre province. Je comprends que vous soyez contrarié à l'idée que nous souhaitions oeuvrer pour la sécurité des Antsiranaises et Antsiranais. Évidemment, puisque vous et vos petits copains indépendantistes êtes les principaux responsables de ce climat d'insécurité permanent que nous subissons.

Sachez que le temps des fusillades au parlement et autres rassemblements armés est désormais révolu en Antsiranana. "La Véranda" est le lieu de rassemblement terroriste et indépendantiste le plus célèbre de la province, nous assumons pleinement d'avoir prononcé sa neutralisation. Alors oui, c'est sans doute difficile à encaisser, je le conçois... Puisque votre seule mesure en tant que maire de Port-des-Indes fut celle de vous précipiter pour réouvrir ce lieu que j'avais moi-même fermé en tant que maire pour raisons de sécurité. Vos anciens administrés vous ont d'ailleurs fait payer cette inaction au plus cher en vous bottant en touche lors des dernières élections municipales, ce qui devrait vous servir de leçon.

Alors, vous et vos 22 députés aurez beau attendre comme des vautours en mal de charogne la moindre mesure prise par le gouvernement provincial pour vous la ramener, afin de rappeler à tout le monde votre existence... Cela ne nous empêchera pas de mener à bien notre projet en matière de sécurité publique. Ne vous en déplaise, c'est le mandat que nous ont confié les habitants de la province, et ils ont eu raison de nous choisir.

J'ajouterai enfin que nous n'avons aucune leçon à recevoir d'une mouvance qui, lorsqu'elle détenait le pouvoir en Antsiranana, n'a pu offrir aux Antsiranais que des effluves de sang et autres pluies de douilles.

Au plaisir d'éventuellement vous croiser dans l'hémicycle, et sans fusil d'assaut si possible !

Je vous remercie.

Standing ovation des députés centristes pour leur Gouverneure

[Louis Ralaivao]

Mme la Gouverneure,

Retoruvez les déclarations dans lesquelles j'affirme soutenir les MRA ou d'autres groupes. Je suis curieux car je n'en ai aucun souvenir. Mais bon, les effets de manche c'est toujours utile en politique, en voici la preuve. Il s'agit purement de diffamation et vu que vous marchez sur les soupçons, je propose que vous me payiez une amende maintenant.

Sinon, sur le fond, nous acceptons le résultat des urnes mais 12% du peuple de la nation antsiranaise ont demandé que nous continuions la lutte et par respect, nous le leur devons. Donc oui, dès qu'une mesure de ce genre basée je le rappelle sur des soupçons sera prise, nous nous y opposerons.

Maintenant, soit vous avez des certitudes et alors il est censé de prendre cette décision. Soit vous n'avez que des soupçons auquel cas vous n'avez pas à la prendre.

Vous dites n'avoir aucune leçon à recevoir de nous, souates. Mais nous n'avons que faire des leçons de morale d'une femme qui part et qui ne revient que quand l'inaction de la gouverneure Blum lui permet de prendre le fauteuil de Gouverneure. Nous luttons pendant que vous attendez le moment propice. Alors les vautours dans l'histoire, on sait qui sait.

Je vous remercie

[Andrea Schreiber]

Osez, Monsieur le Député, dire devant cette assemblée que vous n'avez jamais entretenu de lien avec la mouvance indépendantiste antsiranaise.

Osez, Monsieur le Député, dire devant cette assemblée qu'à aucun moment, vous n'avez entrepris une tentative d'alliance avec les régionalistes afin de battre la majorité démocratique portée par Julia Blum.

Osez, Monsieur le Député, dire devant cette assemblée que vous avez déjà daigné lever le petit pouce pour améliorer la situation du peuple antsiranais.

Osez, Monsieur le Député, dire devant cette assemblée que la politique que vous avez plébiscitée, à défaut de l'appliquer, a recueilli le consentement populaire.

Rien ne joue en votre faveur : ni vos résultats électoraux qui ont dégringolé, ni l'héritage désertique que vous avez pu laisser, que ce soit à l'Assemblée Provinciale ou à la tête de votre Hôtel de Ville.

Vous êtes aujourd'hui à la tête d'un groupe de 22 députés. Si vous voulez incarner une opposition constructive à la majorité démocratique que je conduis, commencez donc par vous activer. J'ai bien dit vous activer, pas parler. Aujourd'hui, vous n'êtes capable que d'user de rhétoriques dignes de l'épouvantail pour dénigrer la majorité gouvernementale. Vous vous battez avec la faiblesse de vos armes, ces mêmes armes que votre mouvance utilise depuis des années ici-même : on a vu le résultat.

La majorité des électeurs a parlé, elle a choisi notre projet pour insuffler à Antsiranana une dynamique inédite, plutôt que la tambouille fantasmagorique que vous lui proposez. Il est donc de votre devoir de respecter la volonté des électeurs et ce n'est pas en leur enfonçant la baïonnette dans la nuque que vous obtiendrez gain de cause. Je sais que la défaite est difficile à avaler quand elle atteint un niveau d'humiliation aussi fort que celui que vous avez subi, mais il faut savoir passer à autre chose.

J'espère donc que la prochaine fois que nous débattrons dans cet hémicycle, ce sera au sujet d'une proposition concrète que vous aurez formulée au parlement, et non pas d'une tentative désespérée de lancer une polémique qui n'a pas lieu d'être pour vous faire remarquer. Si cela n'est pas trop ambitieux au vu de vos capacités, évidemment.

À défaut d'en être capable, vous pourrez au moins vous faire spectateur des mesures que nous soumettrons au débat lors de la prochaine session.

Je vous remercie !

Standing ovation des députés centristes