Débat 9 : PLC - RPL - FCF : Quelles leçons retenir de l'affaire Pegaso ?

[Nathan Brimont]

RPL (4/5) :

En langage Lollichon, si j'ai bien compris : on appelle ceux que l'on veut dénigrer par leur nom de famille. Et on appelle par leur prénom ceux que l'on veut faire passer pour ses amis.
Je ne peux que rejoindre Monsieur De Salvo sur l'indécence du procédé utilisé par le FCF, qui était bien plus préoccupé par son haro sur les patrons que par les proches et la famille de Hugo Simoni.

L'affaire Pégaso n'aurait jamais du être politisée comme elle l'a été avec la complicité du FCF. Elle aurait du rester ce qu'elle est, une affaire grave, concernant une entreprise, pour laquelle il va y avoir un jugement très bientôt. Elle aurait du engager la neutralité du Gouvernement Fédéral. Cela n'a pas été le cas.

Alors vous aurez beau jeu de venir nous expliquer que vous avez choisi de traiter la colère mais vous êtes comme l'ourse prise dans le piège. Vous tapez sur la pierre couverte de miel pour essayer de la manger, et vous la recevez dans la tête, alors vous tapez encore plus fort.

Si la colère est compréhensible, elle a été encouragée, détournée, amplifiée par les provocations et les prises de position de Jean Bournay.

Quand on tabasse l'un de vos manifestants par la police, vous hurlez à la violence et demandez des sanctions. J'ose espérer que ce soir, devant les téléspectateurs vous allez tenir les mêmes discours avec la bande de sauvages qui a séquestré et humilié le directeur de l'usine Pégaso, tentant par là-même de faire justice elle-même en se torchant avec le code pénal.

[Marjorie Lollichon]

FCF : 3/5

Brimont et De Salvo semblent bien obnubilés par les patronymes ce soir ! Plus sérieusement, arrêtez donc un peu de jouer les vierges effarouchées. Les méchants dans l'histoire, ce sont ceux qui, comme vous, graissent la pâte du patronat qui détruit le monde ouvrier. Alors soyez outrés messieurs, j'en ai rien à foutre.

Il faut donc que je me justifie d'appeler la victime de cette affaire par son prénom. Si je ne connaissais pas Hugo personnellement, j'ai été présente sur le front de lutte avec nos camarades de l'usine Pegaso. Bien que catalane, je pense y avoir passé bien plus de temps que De Salvo, qu'on y a simplement entrevu quelques secondes pour nous annoncer que cette affaire n'était pas de sa faute et qu'il n'avait pas l'intention d'agir pour prévenir ce genre de drame à l'avenir.

Il faudrait que Brimont comprenne que toutes les luttes intègrent une dimension politique, on le sait totalement étranger au baroud populaire, mais ça quand-même, c'est une chose qu'il devrait savoir. Brimont et De Salvo sont typiquement les énergumènes qui ne sortent jamais de leur tanière mais savent toujours mieux que les autres comment il est bon d'agir.

Le fait est que sur l'affaire Pegaso, la leçon à retenir est que les conditions de travail se dégradent pour tout le monde. Aujourd'hui, les changement dans l’organisation du travail, le management par les objectifs à atteindre, la précarisation des salariés et la faiblesse de la riposte syndicale contribuent au sentiment pour les travailleurs de se trouver dans une impasse. Et ça oui, au FCF, nous allons le combattre avec détermination.

[Vincent De Salvo]

PLC (5/5)

Madame Lollichon, droit dans les yeux, vous êtes une menteuse. Et vous n'êtes pas très maligne qui plus est car votre mensonge est vérifiable avec beaucoup de facilité. Il suffit de regarder les journaux télévisés diffusés durant les blocages à Pegaso pour s'apercevoir que j'y étais présent tous les jours.
Il est navrant que, à court d'arguments, vous soyez obligée d'utiliser des procédés aussi méprisables. Personne n'est dupe.
Maintenant que vous êtes réellement dans les cordes et que monsieur Brimont et moi avons fait tomber votre masque vous allez dire quoi? Que j'ai tué Kennedy? Ne vous fatiguez pas, vous vous ridiculiserez autant qu'en disant que l'on m'a entrevu que quelques secondes à Pegaso.
Vous succédez parfaitement à monsieur Bournay qui n'a eu de cesse d'enchaîner les approximations dès qu'il s'exprimait sur cette affaire.

Pour conclure, 2 grandes leçons primordiales. Les syndicats doivent défendre les salariés et ne pas faire d'idéologie malsaine sur leur dos. Les patrons doivent respecter scrupuleusement la législation portant sur le travail.
Cela parait si simple mais cette affaire nous a prouvé que la vigilance devait être de tous les instants.

C'est avec grand plaisir que j'ai débattu de façon très constructive avec monsieur Brimont. Ce fut par contre assez désagréable de discuter avec une madame Lollichon dont l'arrogance n'égale que l'incompétence. Ce sont les aléas de la politique.

Merci à tous.

[Nathan Brimont]

RPL (5/5) :

Je crois que M. De Salvo a tout résumé.

Pour le RPL, l'affaire Pegaso aurait du et aurait pu mieux se dérouler, si les grandes forces politiques avaient évité d'entrer dans une polémique qui ne les concernaient pas.

Nous attendons de voir ce que la loi sur les syndicats de service va permettre mais s'il le faut, nous n'hésiterons pas à la réviser pour nous assurer que les partis ne puissent pas se servir des syndicats comme d'un faire-valoir ou d'une appareil de propagande. Il n'y a pas de raison que ceux qui négocient les conditions de travail et les acquis sociaux soient la paillasse de l'extrême gauche.

Nous ouvrirons la réflexion pour des hauts-fonctionnaires de l'obligation de la neutralité. Il y a une différence entre exposer son opinion ou prendre parti, qui relèvent de la liberté d'expression, et haranguer les foules pour les pousser à la révolte et à la violence, qui relève de l'incitation à l'ordre public. Le fait qu'une personne ayant des responsabilités puisse le faire et pire, qu'elle ait l'assentiment du Chancelier Suprême, c'est hallucinant.

Sur le fond de l'affaire, je vous maintiens ce que je vous ai dit. Contentons-nous de mettre une durée maximale de temps de travail et laissons les salariés, les patrons et les syndicats maîtres de l'organisation. Renforçons les contrôles et les instances concernées au sein même des entreprises frôceuses.

On ne peut pas gérer une usine comme on gère son club de karaoké. Il y a des contraintes. Tant que les libertés des entreprises n'empiètent pas sur les libertés des salariés et des représentants du personnel, c'est parfait. Il suffit de trouver le bon équilibre, c'est ce que souhaite le RPL.

[Marjorie Lollichon]

FCF : 4/5

De Salvo, vous ne pouvez pas mentir comme un arracheur de dents pour garder la face, n'importe lequel de nos camarades syndicalistes présents sur le front durant le conflit serait outré de vous entendre revendiquer une présence quotidienne devant l'usine.

La différence entre mes deux interlocuteurs de ce soir, c'est que celles-ci tentent de noyer le poisson dans l'eau. Je lui la seule ici à parler des conditions de travail, de la nécessité de réformer le travail pour le rendre plus juste. Tout ce que trouve à faire la droite, c'est se révolter que les syndicats aient osé monter au créneau dans cette affaire alors qu'un jeune ouvrier est mort, mais ça visiblement le RPL et le PLC s'en fichent. La droite a choisi le camp du patronat, nous avons choisi celui des travailleurs.

Plutôt que d'alimenter les jérémiades et autres auto-papouilles de Brimont et De Salvo, je vais profiter de ma dernière intervention ce soir pour m'adresser aux nombreux travailleurs qui nous écoutent et doivent franchement s'arracher les cheveux en écoutant ces deux olibrius pratiquer la politique de l'autruche.

Pendant que Brimont et De Salvo s'offusquent qu'on les désigne par leurs noms de famille, le FCF est le seul à prendre la mesure du drame Pegaso pour en tirer les leçons adéquates. Nous voulons incarner la voix de la colère, celle de ces millions de travailleurs face à la précarisation du travail, au règne du management productiviste et à la volonté des dirigeants de piétiner le droit syndical.

La droite vit au pays de Cocagne, nous vivons dans la réalité, celle de la précarité et de la misère. Prenez votre destin en main, il est temps de mettre fin aux politiques croissantistes destructrices.