Elections générales 93 : Débat sur l'éducation et la culture

[Nathan Brimont]

RPL (6/8) :

Avec ces quotas, vous allez imposer le programme des radios et pousser les gens vers les plateformes de streaming musical et vous allez tuer les radios.

Vous êtes dans l'exagération complète là... la culture américaine ne pousse pas à la violence. Ce n'est pas parce que vous n'êtes pas en accord avec la politique menée là-bas que vous devez mettre les artistes américains dans le même sac. Je sais que l'ADF est capable de faire la part des choses là-dessus. Nous apprécions tous la culture espagnole, est-ce pour autant que nous prônons la corrida ?

L'ADF a travaillé avec le RPL sur de nombreuses choses, il est évident que nous avons des désaccords et je crois que c'est tant mieux. Nous défendons les libertés, dont celle d'opinion. C'est grâce à cela, je pense, que nous avons pu construire des choses ensemble.

Je crois en la diversité, mais selon moi la diversité ne peut exister si vous empêchez son expression.
Par contre, je crois que l'état pourrait, plutôt que d'imposer, user de sa diplomatie, pour l'organisation des festivals, en invitant des pays méconnus, des artistes d'ailleurs. En fait, cette méthode présenterait l'avantage de créer l'évènement, de susciter de l'intérêt.

Je serais ravi de contribuer à des spectacles musicaux burundais, par exemple. En mettant les gens en contact et en leur permettant de mieux communiquer entre eux. Mais cela implique d'avoir confiance en chacun. Et j'ai bien compris que vous n'y sembliez favorables. Laissons les frôceux choisir dans les urnes, donc.

[Jean Bournay]

FCF - 7/8

Monsieur Brimont, vous êtes un irréfléchi manifeste ! Vous dîtes tout et son contraire, ainsi qu'est l'oisiveté préméditée.

Vous nous dîtes que notre système sera la ruine pour les artistes, or sans cela ils ne touchent que 12% des recettes de leurs albums selon vos chiffres. Où est le problème ? Vous vous insurgez que les industriels se gavent 88% sur leur dos et quand nous proposons un salaire qui permettent à tous de vivre de leur art en redistribuant les 88% en ne gardant préalablement que le strict nécessaire pour faire tourner la boîte, vous nous dîtes que nous causerons leur perte. Mais bon sang, de quel côté êtes-vous ?

Et ouvrez les yeux ! La culture américaine EST violente, une violence physique avec les armes à feu que leur Président veut faire entrer dans les classes sur les enseignants, une violence sociale où la Sécurité Sociale tout à fait anecdotique est mise à mal, une violence idéologique avec un clivage démocrate/républicain qui tue toute idées nouvelles, une violence militaire, doit-on vous rappeler tous leurs bombardements ? N'est-ce pas suffisant pour vous ?
L'exportation d'une culturelle ainsi qu'un ras-de-marée est une violence artistique et culturelle.

Je rejoins Mme.Lacroix, le culte de la perfection est insupportable. Seulement le FCF ne veut pas faire la chasse aux publicités retouchées mais à toutes les publicités qui influe sur l'individu et lui impose une conception faussée de la réalité. Les panneaux publicitaires, nationalisés, serviront à promouvoir les cultures alternatives et méconnues.

[Vincent De Salvo]

PLC (5/8)

Ma vision de l'éducation est donc exactement l'inverse de celle de madame Lacroix-Valmont.
Je veux dire aux frôceux qui sont tombés de leur chaise lorsque la candidate MAMA a proposé de supprimer les notations que je combattrai cela de toutes mes forces.
Déjà, l'école doit traiter tous les élèves de la même façon, je ne fais que répéter cela donc ne faites pas croire que je dis le contraire.

Mais je veux surtout vous dire, madame Lacroix-Valmont, qu'il n'est pas acceptable que des élèves entrent au collège en faisant 50 fautes par dictée et sans savoir poser une division.
Avec la folle politique d'éducation que vous prônez, les lacunes que je viens de citer seront la normalité.
Oui l'école est un peu une compétition, il faut appeler un chat un chat. Cela stimule l'esprit des enfants. Tout peut être une compétition. Je considère qu'il est normal de vouloir bien faire dans la vie, et je ne comprend pas votre haine de l'esprit de compétition.
Lorsque j'avais 16 ans et que je faisais serveur l'été, j'étais content que le patron ou les clients me disent qu'ils étaient satisfaits de mon travail. Et j'aimais bien qu'on dise que j'étais meilleur que certains autres, je ne pense pas être un criminel pour autant.

En plus de maintenir, voir rendre plus strict, le système de notation, je propose un examen final pour chaque cycle dont la réussite sera nécessaire pour passer en cycle supérieur. Un élève qui ne sait pas qu'Aspen est la capitale de la Frôce ne peut pas entrer au collège.

[Lena Finacci-Voligni]

ADF (7/8)

Je vous imagine bien organiser un grand examen terminal en fin de maternelle, monsieur De Salvo. Devra t-on vraiment laisser Ryan, 5 ans, entrer à l'école primaire s'il ne colle pas correctement ses gommettes ? Je suppose que la qualité de l'école primaire toute entière en dépend.

La pression positive à l'école, c'est une chimère de traditionaliste, la Finlande se passe très bien des notes jusqu'au collège depuis longtemps, et une fois au collège, les notes inférieures à 4 n'ont pas cours. Pourtant, il me semble que ce pays a des résultats bien plus enviables que nombre de nos voisins qui ont une frénésie de la note.

Le fait est qu'un enfant n'est pas fait pour subir cette pression, vous parlez de vos 16 ans, mais c'est un âge ou on est censé être au lycée, donc totalement hors du cadre de l'abrogation des notes dans la mesure où il y a le diplôme d'accession à l'enseignement supérieur à préparer.

Les enfants ont besoin du contexte le plus stable et paisible possible pour être capables d'utiliser pleinement leurs capacités à l'école, cela parait contre-intuitif car cela n'est pas la technique que nous avons connue par le passé, mais les faits montrent que c'est la meilleure approche, et nous devons pleinement accepter les faits plutôt que nous crisper sur ce que l'on pensait savoir, le refus de l'évolution a balayé plus d'une stratégie militaire, et il est capable de faire autant de dégâts dans bien d'autres domaines.

[Aurore Lacroix-Valmont]

MAMA(6/8) :

Très bien, alors, quand vous aurez quelques instants pour faire appel à votre lucidité, vous viendrez m'expliquer quelle est la corrélation entre l'apprentissage de l'orthographe et la suppression du système de notation. Je suis curieuse.

Il n'y a aucun lien entre la façon dont vous appréciez le travail d'un élève et son niveau scolaire. Par contre il y en a un dans la façon dont l'élève va percevoir la façon dont vous le classez par rapport aux autres.

Au passage, ce qui n'est pas acceptable, c'est que des politiciens médiocres comme vous, puissent devenir Députés Fédéraux, mais ça, c'est un autre débat.

Vous avez été serveur. Vous vous attendez à que je vous flatte gentiment à mon tour en vous donnant une petite tape sur la joue ? Vous pouvez toujours courir. Parce que quand on prône ce système là pour éduquer nos enfants c'est que l'on a rien compris au concept même de l'enseignement.

Mettre en compétition les élèves, c'est cautionner les élites avec leurs bons points et les autres, avec leurs bonnets d'ânes. Sans chercher à se poser la question des autres qualités qu'ils pourraient avoir. Sans chercher à les tirer vers le haut.

Tant que vous y êtes, proposez qu'à chaque récréation, on aligne les mômes les moins bons et qu'on les flagelle, pour l'exemple. "Prends ça sale cancre" !

Nous ne voulons pas d'une éducation punitive mais pédagogue. Pédagogue, vous connaissez ce mot ? Gravez-le quelque part dans votre programme, car l'école frôceuse, ça n'est pas Hunger Games.

[Nathan Brimont]

RPL (7/8) :

A mon sens, vous faites autant fausse route que M. de Salvo. L'état n'a pas grand chose à dire sur l'organisation de l'éducation. La finalité de celle-ci c'est de trouver un travail. Je sais que vous parlez de développement personnel et culturel, mais c'est un apport secondaire. On éduque nos enfants pour qu'ils aient une vie confortable, un travail, idéalement dans la branche qu'ils ont étudié. Le reste ne nous regarde pas.

Personnellement, peu m'importe qu'il y ait un système de notation ou non. Cela m'est bien égal. Laissons le corps professoral faire comme il l'entend. Il pourrait être judicieux d'ailleurs de s'assurer que chaque école privée dispose d'un comité de pilotage, composé d'enseignants, de la direction et des parents d'élèves. Pourquoi pas y permettre la présence de délégués de classe, afin que tous puissent parler de ce qui les intéresse : améliorer l'enseignement.

A mon sens et à celui du RPL, ce qu'il nous faut, c'est tout simplement confier ce que l'état fait mal aujourd'hui, à ceux qui peuvent mieux faire.

Pour répondre à M. Bournay, nous sommes favorables à un revenu universel, je l'ai dit lors du débat sur l'économie. Nous sommes du côté de la liberté.

Vous confondez culture et politique, encore une fois. Quand vous me parlez culture US, cela m'évoque le swing, le gospel, la country. Elle m'évoque le bowling, le pop-corn... Vous êtes-vous déjà fait agresser par un pop-corn ? Quelle violence !

Autrement, au regard de l'histoire, puisque vous semblez la méconnaitre, la culture américaine est en fait... européenne, dans ses racines. N'est-ce pas cette culture là qui a inventé le colonialisme ?

[Lena Finacci-Voligni]

ADF (8/8)

Vous êtes encore une fois enfermé dans votre dogmatisme, monsieur Brimont. Que vous défendiez le privé comme remède aux maux de l'Etat est déjà pour le moins discutable, mais que vous défendiez le privé comme remède à un mal qui n'existe même pas, c'est juste absurde.

Même en ignorant la situation satisfaisante de la Frôce, la majorité des pays au sommet des classements internationaux ont un service public éducatif de grande qualité, cela s'explique par le fait que ces classements ne prennent pas en compte que l'élite, contrairement aux classements universitaires, mais aussi le niveau des plus faibles.

Or, la paupérisation du public, et ce sera a fortiori le cas si on laisse tout au privé, cela donne un système comme celui des Etats-Unis, avec certes une grande autonomie d'une école à une autre, mais aussi et surtout les écoles à très bas coût fournies en enseignants par "Teach For America", une structure qui forme bénévolement des enseignants à la méthode la plus simple, le tout-disciplinaire, beaucoup estiment que les écoles disposant de ces enseignants ressemblent plus à des prisons qu'à des écoles, on est décidément bien loin des idéaux libertariens.

Vous direz que les parents n'ont qu'à se révolter, mais quand il n'y a pas grand choix pour des parents démunis, il n'y a pas de révolte. Et même si vous les impliquez dans la prise de décision, nous parlons de parents qui n'ont pas le temps de passer des heures à se renseigner sur la pédagogie, donc ils accepteront l'avis des experts.

[Vincent De Salvo]

PLC (6/8)

Madame Voligni vous n'êtes pas d'accord avec moi mais vous restez cordiale, c'est donc un plaisir de débattre avec vous. Je vais vous répondre même si votre temps de parole est terminé.
Evidemment, il n'y aura pas d'examen en sortie de maternelle. Mais déjà, lors du cycle primaire, il y a des savoirs qui doivent être maîtrisés pour poursuivre sereinement sa scolarisation dans le cycle élémentaire. Je le répète, nous ne pouvons plus nous permettre de laisser avancer nos enfants avec de telles lacunes dans le système scolaire.

C'est beaucoup plus désagréable de débattre avec madame Lacroix-Valmont qui fait partie de ses responsables politiques qui manquent tellement d'assurance qu'ils se sentent obligés de se comporter comme des roquets en pensant que cela fait mieux passer leurs théories.
Je vais satisfaire votre curiosité madame. Je considère que l'école a pour objectif majeur d'instruire. Lorsqu'un enfant fait 50 fautes d'orthographe à une dictée il est, selon moi, plus efficace de lui mettre 0/20 que de lui dire "bravo mon chéri, c'est pas grave l'orthographe, l'important c'est que tu te sentes bien." pour le faire progresser.

Pour votre gouverne madame Lacroix-Valmont, même à 7 ans je voulais être le premier à l'école. Et je suis loin d'être le seul. Si l'on suit votre raisonnement on ne devrait pas compter les buts lors de la coupe du monde de football et donner une médaille à tous les joueurs pour qu'il se sentent bien.

Vous me qualifiez de politicien médiocre, la médiocrité est pourtant ce que vous préconisez pour l'école frôceuse.

[Aurore Lacroix-Valmont]

MAMA (7/8) :

Monsieur de Salvo, le fait que vous vouliez être 1er de la classe à l'école et que vous soyiez aujourd'hui, en bonne voie pour être relégué à la dernière ou avant-dernière place politique, devrait vous amener à de l'humilité voire à de la remise en question.

Vous caricaturez complètement ce que je vous ai expliqué. Je le conçois, comme la plupart des politiciens médiocres, le dénigrement est la pirouette pour ne pas donner le moindre argument.

Lorsqu'un enfant a 50 fautes à une dictée, avec le système que nous proposons, il n'aura pas 0/20. Il aura une appréciation, une note de son professeur, du genre "Doit absolument revoir ses règles d'orthographe". C'est mieux qu'un zéro... ou qu'un "nul".
Ensuite, si vous voulez faire progresser l'élève en question, vous ne le dévalorisez pas, vous ne l'isolez pas. Le temps où l'on pratiquait la discrimination scolaire à grand coups de bonnets d'âne, c'est fini.

Nous proposons que l'élève bénéficie d'un suivi rapproché, de soutien scolaire, que son professeur dispose de plus de temps pour voir avec lui ce qui n'a pas été compris, assimilé ou obtenu. D'ailleurs, cela amène un autre sujet, celui des devoirs. Nous sommes favorables à ce que les devoirs se passent à l'école. Aujourd'hui, beaucoup trop de parents sont obligés de travailler pour gagner leur vie et ils n'ont pas tous le temps d'aider leurs enfants. En confiant l'aide aux devoirs à l'école, nous garantissons non seulement que ceux-ci seront faits mais que les élèves auront le cadre idéal pour les réaliser ! Ca c'est 1 école qui instruit et qui progresse !

[Nathan Brimont]

RPL(8/8) :

En fait, Madame Voligni, vous me reprochez d'avoir des convictions. Je crois que dans un débat public, il faut pouvoir tout dire. Je sais que je ne parviendrais pas à vous convaincre, mais ce sont les électeurs à qui je veux parler.

Sur l'autonomie des écoles, vous prenez des exemples ciblés, qui vous arrangent, mais les écoles privées ne fonctionnent pas toutes de la même façon. Ce tout-disciplinaire, nous le combattons. Je vous écoute depuis tout à l'heure. Le système actuel régente tout. Il impose des programmes, il impose des façons de faire. Alors que l'école ne devrait être qu'un lieu de savoir et de connaissances, où l'on donne les moyens à tous de trouver un emploi plus tard et de se construire au sein de la société.

Or, les parents aujourd'hui n'ont pas le choix sur cette éducation. Ils sont soumis aux bons vouloirs des provinces, à la loi. Et si demain je veux que mes enfants disposent d'une méthode d'éducation disciplinaire en Septimanie ? Je ne peux pas. Si à l'inverse, je veux qu'ils aient une éducation souple, en Tyrsènie ? Je ne peux pas. C'est le gros problème de votre système. Vous pensez ce qui est bon pour les élèves et vous l'imposez. Mais on ne peut traiter d'individus avec des généralités.

C'est ce que je dis depuis le début de ce débat. Aujourd'hui la société frôceuse doit retrouver sa liberté et s'émanciper des carcans de bien pensance. C'est le fait de laisser le choix qui inquiète ? Pourquoi ? Un peuple qui choisit et qui mène la vie qu'il entend, est heureux.

Notre vision de l'éducation et de la culture est claire, elle se fonde sur la liberté.