25/04/092 - Une manifestation ratée à San Juán

[Maître du Jeu]

AIF - 25/04/92
Septimanie : Une manifestation ratée à San Juán

C'est à San Juán, suit à l'appel diffusé sur pluzin du Ministre Fédéral Jean Bournay, qu'un groupe d'une centaine de communistes ont tenté en vain, de bloquer les chantiers de la future salle des fêtes et du futur hôtel cinq étoiles sous-marin. Alors que le groupe probablement scindé en deux pour bloquer les deux chantiers, tentait de s'installer illégalement, la sécurité déployée sur les chantiers s'en sont alors pris aux militants pour les faire partir.

À ce jour, une seule militante s'est manifestée sur les réseaux sociaux, photographiée avec quelques blessures essentiellement superficielles et ce message "heureusement qu'on a pas eu le temps de prendre une vidéo". De l'autre côté le service de sécurité assure "n'avoir fait que son devoir" et dément toute "violence abusive ou perverse". Un membre de la sécurité s'est lui aussi présenté avec une écorchure sur l'avant-bras encore saignante sur les réseaux sociaux, dénonçant "une volonté de nuire à la majorité des habitants." et une "révolte déjà perdue".

Pour le moment, aucune vidéo et aucune autre témoignage n'a pu affirmer ou infirmer si des violences ont eu lieu et d'où elles commencèrent. Les réseaux sociaux sont depuis lors la place d'une guérilla entre les deux camps s'accusant de violence, tantôt révolutionnaire, tantôt autoritaire.

Aucune réaction publique n'a encore été remarquée.

[Aritz Alves Alarcón]

Conférence de presse d’Aritz Alves Alarcón, depuis l’Hôtel de Ville :

La municipalité de San Juán dénonce la vaine tentative de nuire au développement de la ville par cette centaine d’individus provenant tous de l’extérieur. Il n’est pas acceptable qu’une minorité inexistante en temps normal à San Juán veuille imposer ses idées à la majorité des citoyens de la ville, qui ont plébiscité ces projets lors du dernier Conseil Citoyen.

Le Ministre Bournay est en train de mener une guerre idéologique depuis Aspen sur le terrain de son adversaire politique pour lui nuire délibérément. Cette attitude est inacceptable, j’appelle le Chancelier Victor Karlsson à recadrer son ministre qui se distingue de la pire des manières, moins de 24 heures après sa nomination.

Bien évidemment, nous ne renonçons pas aux projets. Ils ont été choisis par les habitants et nous allons les mener à bien. Je rappelle que les bâtiments en construction répondent aux dernières normes environnementales et permettront de créer plus d’une centaine d’emplois permanents.

Les chantiers continuent donc. J’ai dépêché sur place une protection permanente de la Police Urbaine, l’accès aux lieux concernés est désormais interdit, et les attroupements également.

Au sujet d’éventuels actes de violence de la part des agents de sécurité des chantiers, nous avons décidé d’imposer aux constructeurs de travailler avec une société de sécurité choisie par la municipalité, en laquelle nous avons confiance. La municipalité de San Juán n’a jamais eu pour habitude d’user de la violence quand cela n’est pas nécessaire. Je tiens cependant à rappeler que pénétrer en effraction sur un lieu de chantier est illégal, par conséquent il est évident que le dispositif sécuritaire doit s’activer dans ce cas.

Une manifestation est organisée par Jean Bournay et ses copains ce soir à 18H00. Elle sera encadrée mais bien-sûr autorisée. Cependant, sa représentativité sera extrêmement faible, dans la mesure où la quasi-totalité de ses protagonistes ne provient pas de la ville.

J'appelle tous les habitants soutenant le projet à un grand rassemblement ce soir à 19H30 devant l'Hôtel de Ville. J'y tiendrai, pour l'occasion, un discours pour présenter les orientations à venir de la municipalité.

Je vous remercie.

[Jean Bournay]

Discours de Jean Bournay à son arrivée à San Juan

La "minorité" qui agit en ce sombre jour, se trouve à San Juan. De ceux-là ont voté à 30% contre le projet de l'hôtel cinq étoiles dans le misérable et factieux "Conseil Citoyen".

La guerre idéologique n'existe pas ici, le défenseur dont je suis membre, défendent l'environnement, défendent le droit à la nature de ne pas être détruite à cause d'un besoin constant et croissant de capital. Nous ne menons pas de guerre au nom du communisme, de l'écologisme, de l'égalitarisme ou de l'anarchisme, nous menons une lutte contre ce projet de détruire le bien commun pour le profit de quelques uns.

Je ne veux pas nuire, comme on l'entend parfois, à Monsieur Alarcon personnellement, je m'en prends à tous les projets municipaux qui nuisent à l'environnement pour le bien de quelques millionnaires. De plus ce n'est par mon poste de ministre que j'agis, j'ai toujours agit ainsi, que je sois simple journaliste ou ministre, et M.Karlsson m'a prit comme je suis, franc et prêt à défendre chaque cause que je crois bon de défendre, et pleins d'autres défauts également.

Rien n'est moins personnel que la défense d'un bien commun quand celui-ci est mis à mal par qui que ce soit.

Ensuite on nous parle de normes environnementales. Lesquelles ? Les trois phrases qu'on trouve au Journal Officiel de Septimanie. Celui qui décrète que l'espace côtier est fortement protégé ? Celui qui décrète qu'il faut des constructions de Haute Qualité Environnementale ?
Vous allez me demander quel imbécile d'écologue employé, a peu dire que rien n'était plus écologique qu'un hôtel de luxe avec ce qui avec : climatisation, chauffage, électricité et évacuation des eaux usées ; à un lieu où on ne peut même pas construire un parc pour voiture, et que cet hôtel polluant soit immergé jusqu'à 25m sous l'eau, eau qu'il va bien entendu réchauffer pour le malheur de la plupart des coraux qui en mourront, entre autres espèces animales. Quel imbécile d'expert a-t-il pu affirmer cela ? J'en réponds aucun. J'accuse le Maire d'avoir préparé un projet illégal en vertu de la législation septimane. Occuper l'espace n'a rien de plus illégal que le projet que le Maire destine au lieu. Et si la ZAD rate, j'en appellerais au Tribunal pour qu'on punisse cet individu pour les méfaits écologiques et les écocides qu'il veut perpétrer, et qui nous touchent tous, pour quelques billets dans les coffres de sa municipalité.

Non, je rappelle la sécurité est comme son nom l'indique, apte à agir qu'en état de légitime de défense, j'affirme aujourd'hui qu'aucune violence n'a été prodiguée par les zadistes qui s'installaient. Le fait que ce soient des employés de services privés les empêchent d'agir en tant que gendarmes, et leur violence a été injustifiée et inacceptable. Je doute que quelques jeunes gens soient un danger imminent pour un chantier qui n'a quasiment pas débuté car son lancement remonte à même pas une semaine.

La manifestation de ce soir sera également la base d'une révolte ordonnée, révolution est un trop grand mot, nous élirons des représentants et ferons tout ce qui sera en notre pouvoir afin d'en finir avec ce projet écocide qui humilie la Frôce entière.
Car la représentativité de ma manifestation sera un point d'honneur de ce coup de force, car je l'affirme encore, la protection des espaces maritimes n'est pas l'affaire d'une ville mais l'affaire de tous les peuples du fait que l'eau est notre bien commun à tous, nous, êtres humains.

Camarades sans distinction, qui défendez l'environnement, soyez présent ce soir à 18h pour faire la fête à M.Alvez et emmenez des casseroles, il se pourrait qu'on organise une casserolade jusqu'après 20h devant l'Hôtel de Ville et ce dès 19h. Il veut nous ôter l'avenir pour une élite ? nous l'empêcherons d'en avoir un pour le peuple.

[Aritz Alves Alarcón]

Réaction d’Aritz Alves, interrogé suite aux déclarations de Jean Bournay :

Je ne suis pas étonné des arguments saugrenus soulevés par le Ministre bolchévique de la Santé. Il est évident que l’ensemble de tout ce vacarme que veut générer ce Communiste et pseudo journaliste de pacotille dans la ville de son adversaire politique ne se fonde sur rien de sérieux.

Premièrement, il serait bon de rappeler à Jean Bournay que la municipalité est propriétaire de la parcelle sur laquelle est construit l’hôtel sous-marin, terrain qui comprend également un espace maritime. Quand bien même, expliquons-lui également que si le projet a recueilli un permis de construire, c’est que le lieu concerné a été soumis à une visite d’experts et a recueilli l’approbation légale de construction. Même s’il aimerait bien retourner dans le passé, il serait bien que Jean Bournay se rappelle que nous ne sommes pas dans les années 020. Il y a tout un processus spécifique à suivre pour obtenir l’autorisation de construire un bâtiment, et cela a été fait.

Ensuite, revenons un peu sur le projet en lui-même. Monsieur Bournay base sa contestation sur la page internet de présentation des projets de la municipalité. Une page qui ne faut aucunement office de journal officiel, par conséquent les détails de la construction n’ont pas encore été présentés publiquement. Pour l’heure, seuls des terrassements ont lieu sur le terrain. En ce qui concerne l’installation en elle-même, je la présenterai ce vendredi devant mes administrés, et je peux vous assurer qu’elle sera un exemple en matière d’écoconstruction, comme je l’ai toujours fait à San Juán et en Septimanie. Bournay n’a aucun élément lui permettant de qualifier ce projet d’écocide, ses arguments sont absolument fallacieux. Par exemple, il n’y a pas de corail dans les crevasses de la baie de San Juán. Il faut maîtriser les dossiers avant de s’exprimer. Je ne laisserai donc pas un Communiste impotent me dicter mon calendrier ni ce que je dois faire. S’il souhaite saisir le Tribunal, qu’il le fasse. Le projet est parfaitement légal et nous transmettrons à la justice le cahier des charges si besoin. Je me réserve bien entendu le droit de porter plainte pour diffamation si ce Monsieur persiste dans ses accusations.

Par ailleurs, je sais pertinemment que les Communistes ont un problème avec ce que l’on appelle la « démocratie ». C’est un concept que je défendrai toujours comme il se doit et que je continuerai à appliquer dans mes prises de décisions. 70% des habitants de San Juán se sont prononcés en faveur du projet, la majorité a donc parlé. Je suis évidemment à l’écoute des 30% restants et s’ils veulent m’exprimer leurs réserves, je suis disponible pour les recevoir à l’Hôtel de Ville. Je parle bien entendu de mes administrés, pas des Communistes en breloques venus d’Aspen ou de je ne sais où.

Monsieur Bournay et ses copains ne sont bons qu’à faire du tintamare avec leurs casseroles, et à mener des actions aussi illégales qu’antidémocratiques. Il va de soi que nous ne nous laisserons pas impressionner par des perturbateurs qui ne maîtrisent pas les dossiers qu’ils contestent. Le chantier de l’hôtel fait désormais l’objet d’une surveillance policière permanente, son accès est contrôlé. Et je tiens à prévenir les pseudos révolutionnaires que s’ils dégradent les biens communs ou s’en prennent aux habitants de la ville, ils recevront la réponse qui se doit.

[Anastasia Mendoza Ojeda]

+   *Achète du pop corn*

[Jean Bournay]

Réponse publique de Jean Bournay, tenue suite à sa réaction (faîte vers 17h40)

"Cet homme ne sait pas de quoi il parle" me dit-il en affirmant qu'il n'y a pas de corail dans la baie de San Juan, me prenant pour un abruti, malheureusement je me dois de lui apprendre que l'eau est un fluide qui diffuse la chaleur mais aussi les déchets et que de ce fait en faisant n'importe quoi chez lui, c'est partout qu'on en ressent les conséquences. Donc si M.Alvez construit 25m d'hôtellerie sous l'eau tout l'écosystème marin va en prendre un coup. Je m'y refuse.

Je me refuse encore à penser qu'un hôtel cinq étoiles, "écolo", sur une côte protégée et dans l'espace maritime est légal. Je poserais d'ici peu une saisine à la Cour Suprême au nom de l'état du droit septiman en matière d'environnement. Car le tourisme côtier met à mal et en danger tout ce qu'il fut décidé de protéger. Car les côtes septimanes sont très protégées et installer un lieu de tourisme serait l'ouverture à un grand n'importe quoi.

Ensuite pour reparler de ce soi-disant jeu entre adversaires politiques, je raffirme que j'attaque son action, pas lui. Quiconque fait un tel massacre sera comme je le fais ici, attaqué, et comme je le fais ici, ceux qui s'y opposeront auront mon plus grand soutien.

Pour revenir à son intervention il nous sort, d'on-ne-sais-où que son piètre "Conseil Citoyen" contient l'ensemble de la population de San Juan. Non c'est 70% de ceux qui acceptent d'aller voir sa tête de guignol à la mairie, et qui ne sont pas que des habitants mais également d'acteurs locaux, à parité selon les législations que l'on peut trouver, encore faut-il qu'elle soit respecté. Donc on peut avoir tous les acteurs locaux qui ont voté pour, car bien sûr c'est bon pour leur commerce et avoir parmi les habitants 60% de personnes opposées. Mais ça le patin d'opérette qui sert de Maire ne vous l'a pas dit et veut faire croire que c'est la majorité des habitants qui sont pour alors que la majorité des habitants de San Juan au Conseil peuvent être contre. Et encore on compte-là tous les habitants, pas les habitants qui ne travaillent pas dans le commerce et pour qui le problème écologique aurait plus d'importance. Ces conseils citoyens ne sont que des moyens pour ce pitre de faire croire qu'il est soutenu par la majorité des citoyens alors qu'il ne nous dit pas même le taux d'abstention aux élections, le nombre de citoyens aux conseils, le nombre de commerciaux au conseil. Bon, vous l'aurez compris ce n'est que mise en scène et son principal soutien c'est les gens de l'économie qui détiennent 50% du Conseil Citoyen. Y a pas l'ombre, y a pas...UNE ombre de vérité dans son discours. Il n'y a aucune preuve qu'il soit ou non soutenu dans son projet sinon par un petit conseil, à moitié engagés dans le tourisme.

S'il veut parler avec des écolos, des cocos et de ceux qui veulent pas voir l'environnement détruit, il y en un certain nombre à San Juan. Et cette action, qui est la leur, la nôtre, qui est commune à l'humanité, nous le ferons dans la légalité et la paix. Car ces terres que s'approprient la mairie ne seront pas l'objet d'une "violation" car cette zone est déjà assez violée par les troupes municipales armées de véritables instruments de destruction environnementale massive. Non nos manifestations seront bruyantes, joyeuses et nous foutrons le bordel à San Juan à ceux que nous abhorrons et qui veulent mettre à feu et à sang, Dame Nature. Oui, nous foutrons le bordel, avec des casseroles pour surpasser la voix de ce Maire, la voix des nations, la voix du sang. Nous ne casserons rien que ses petites oreilles, sans haine, sans arme et sans violence. Aucun habitant ne souffrira de notre action, nous serons le bruit et la fureur.

[Julien Citron]

Réaction de Julien Citron:

Cette affaire mérite plus qu'une hystérisation, piège dans lequel nous sommes en train de sombrer.
Monsieur Bournay est quelqu'un de très engagé dans ses causes et ses modes d'actions le caractérisent par sa fonction d'homme politique militant. La défense de l'environnement est selon moi une véritable passion pour lui et en cela il a tout mon respect.
Sur le projet de monsieur Aritz Alves Alarcon je n'ai à titre personnel pas de grief contre, sauf sur un point.
Où sont les mesures compensatoires ? A-t-on des garanties pour la limite des impacts sur la faune et la flore sous-marine ? Les dommages ont-ils été estimés ?
Cette affaire dépasse le seul cadre de la création d'un hôtel pour gens fortunés, c'est l'environnement qui est en première ligne selon moi et brandir un label écoconstruction ne résout rien. De même que faire la liste des espèces absentes de ce milieux est complètement réducteur et malhonnête en sous-entendant que des zones sans espèces menacées sont moins dignes d'être préservées.
Faire un hôtel dans une crevasse sous-marine c'est perturber tout un écosystème donc il revient aux initiateurs du projet de prendre toutes les mesures nécessaires pour en limiter les impacts.
Si monsieur Aritz Alves Alarcon répond aux préoccupations sur les impacts environnementaux en y apportant des solutions acceptables, ce projet à lieu d'être.
Si ce projet est mené sans prendre en compte l'environnement qu'il va impacter, alors ce projet est scandaleux.
Merci.