Navré de ce qui s’est passé durant la cérémonie d’hommage aux victimes, malheureusement il est des évènements que personne ne peut prévoir, mais il est tragique de voir que ces évènements peuvent conduire à la mort d’autrui, et je ne peux qu’adresser mes plus sincères condoléances à la famille de la victime, et leur apporter tout mon soutien.
En tant que ministre de la justice et du renseignement, je prends l’initiative d’ouvrir une enquête quant à une possible faille de la sécurité, cependant, j’appelle les médias et les politiques à ne pas se précipiter et sauter rapidement à des conclusions qui peuvent avoir de graves conséquences.
Toutefois, quoi qu’il puisse en découler de cette enquête, une chose est certaine, le facteur à prendre en compte dans ces événements est bel et bien la dangerosité des personnes atteintes de troubles psychiatriques. Et les événements du 24 et du 26 décembre à Chouchenn nous obligent à nous poser beaucoup de questions, car de savoir que les deux personnes impliquées directement dans ses événements soient des personnes atteintes de maladies mentales nous oblige à considérer les choses autrement qu’en les caractérisant d’actes criminels purs et simples et en les jugeant comme tels.
Nombreux sont les faits divers relatant les crimes de malades mentaux, et les évènements de Chouchenn en sont malheureusement l’exemple. Ils témoignent de la violence du passage à l’acte des personnes atteintes de troubles psychologiques, mais surtout du caractère irraisonné et imprévisible du moment meurtrier. Aucune logique ne ressort a priori de ces drames. Nous ne sommes pas face à des actes criminels visant des personnes, une religion, ou un groupe en particulier mais bien devant des actes indépendants sans raison apparente.
Voilà pourquoi je pense qu’il est necessaire aujourd’hui de se pencher sur la criminalité des personnes atteintes de troubles mentaux. Cependant je me dois de le dire que la politique du « risque zéro » ne peut être appliquée puisqu’il est impossible de supprimer ces troubles. La psychiatrie et la criminologie connaissent leurs limites, elles ne peuvent prédire avec certitude ni l’éventualité, ni le moment d’un passage à l’acte violent chez un malade mental.
Mais nous ne tomberons pas dans le piège dans lequel tombent souvent les législateurs dans ce genre de cas, en tant que Ministre de la Justice et Gouverneur de Transalpie je ne proposerai pas d’apporter une réponse pénale plus ferme afin de répondre aux angoisses de l’opinion. Cependant je vais tout faire en collaboration avec la ministre de la Santé et les maires des villes de la Province pour essayer de diminuer les actes criminels des malades mentaux. Pour cela il est également nécessaire de se pencher sur sur le manque de moyens mis à disposition des psychiatres, le déficit en praticiens, le manque de structures adaptées pour recevoir ces patients, et le manque de formation de certains en ce qui concerne la question des expertises en matière pénale.
Je m’engage en tant que Gouverneur à tout faire pour permettre l’accès aux soins de santé mentale à chacun, si l’on ne peut prévoir avec certitude les agissements des personnes malades, on peut tout au plus prodiguer des soins aux patients afin de stabiliser leur état et d’éviter de nous retrouver dans des situations ou des innocents perdent la vie de manière aussi tragique.