[police=Arial]L'Indépendant - La Souricière[/police]
1ère édition du 18 juillet 88
« Le journalisme, c'est le contact et la distance » Hubert Beuve-Méry
1ère édition du 18 juillet 88
« Le journalisme, c'est le contact et la distance » Hubert Beuve-Méry
Un projet de coalition semé d’embûches
Crédits photo : Vincenzo Desmarets
Les frôceux qui découvrent la mise en pratique de ce qui a été théorisé par les rédacteurs de la Constitution se surprennent du temps que prend la désignation d'une majorité pour constituer le futur gouvernement fédéral et le premier de ce type dans toute l'Histoire de notre nation. Et pour cause, il semblerait que des combinaisons politiques complexes tant sur le plan fédéral que provincial avec des liens entre les deux échelons administratifs ralentiraient le processus d'entente entre les différents protagonistes. Enquête.
<<J'ai des doutes sur la volonté du RPL de vouloir profiter de cette opportunité historique de prendre le pouvoir.>>
A la suite d'une campagne électorale très animée, le scrutin des élections générales de l'année 88 a permis l'émergence contre toute attente du Rassemblement pour la Liberté (RPL) en pôle position des partis politiques de la Fédération, ce qui a conduit à la désignation immédiate d'une négociatrice impériale RPL du nom d'Alba Vittorini par Sa Majesté Vittorio Savoia-Di Carignano comme le prévoit la Constitution du 26 juin.
La tâche de la première négociatrice impériale sous l'empire de l'actuelle Constitution n'est pas chose aisée, d'autant plus que Paolo Valbonesi (Alternative Démocrate Frôceuse) avait jugé utile d'entrer en pourparlers avec un autre membre du mouvement libertarien pour envisager un échange de bons procédés RPL/ADF. Le mode de fonctionnement très horizontal du parti libertarien a tôt fait de ne pas surestimer l'importance de cette apparente maladresse.
Selon nos sources, la négociatrice impériale jouerait sur deux tableaux pour préserver les intérêts de son rassemblement et garantir sa participation au premier Gouvernement fédéral impérial de l'Histoire de Frôce, au point qu'une alliance avec l'extrême gauche du Mouvement des Amis de la République et de la Révolution (MARR) soit sur la table des négociations afin de conserver la possibilité de ne pas être sous la dépendance des centristes.
Mais la première configuration évoquée en interne concernerait une alliance RPL/ADF/CUL, les centristes obtenant deux postes sans plus de précisions et les libertins celui de la santé. Il a même circulé le nom de Paolo Valbonesi pour exercer les prérogatives de Chancelier suprême, ce qui signifie qu'Alba Vittorini renoncerait sans hésiter à la Chancellerie mais avec quelles contreparties ?
Il semblerait pourtant que cette première configuration ne soit pas un horizon indépassable et qu'une autre voie d'alliances soit dans les esprits. Des informations concordent en ce que les centristes se sentiraient négligés face au statut quo des discussions concernant le projet de programme commun avec le RPL. Un adhérent ADF nous confie d'ailleurs avoir "des doutes sur la volonté du RPL [...]" de "[...]profiter de cette opportunité historique de prendre le pouvoir" - fin de citation.
Ce que cet adhérent semble ignorer, c'est que la stratégie des libertariens est justement de prendre le contrôle du pouvoir fédéral quitte à discuter avec un adversaire historique sur l'échiquier politique mais fragile au regard de ce qu'il pèse électoralement, le MARR.
L'hypothèse d'une coalition RPL/MARR/CUL est en soit impossible à confirmer au regard du nombre de députés qu'il faut atteindre pour avoir la majorité. Reste alors les indépendants qui pourraient jouer un rôle important et monnayer leur soutien de diverses façons. Une chose est acquise, la mission d'Alba Vittorini n'est pas chose aisée et elle va devoir maintenir un fragile équilibre pour espérer avoir un gouvernement de coalition chapeauté par son mouvement politique.
L'alternative prévue par la Constitution étant que, passé le délai qui court jusqu'à demain soir, l'Imperator dusse nommer un deuxième négociateur cette fois-ci issu des rangs centristes. Et ce risque, les libertariens en sont conscients.
La rédaction reste sur le qui-vive pour vous informer en temps réel des négociations en cours.
Helric Boudon-Prasquier