Interviews - Elections générales 89

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Riccardo Finacci Núñez
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Re: Interviews - Elections générales 89

Message par Riccardo Finacci Núñez »

ADF :
Karl Lacroix-Hanke a écrit :14 sept. 2017, 15:54
1 : Le rôle de la Frôce dans la CIPNA a été remis en cause lors de ce mandat, l'adhésion de la Frôce n'ayant été sauvée que par l'indiscipline de certains députés de la majorité. Pensez-vous opportun de remettre ce dossier sur la table ou est-ce pour vous une chose tranchée ?

Nous n'avons visiblement pas vécu les mêmes événements ! Si le projet de loi visant au retrait de la Frôce de la CIPNA a été rejeté c'est parce que l'opposition a été soudée et unanime sur la question. Je vous rappelle que le Gouvernement Fédéral n'avait qu'une majorité relative et non absolue. J'ai personnellement pris contact avec les forces de l'opposition pour évoquer le projet d'Elias Zimmerman. Et je dois dire que je n'ai eu aucun mal à les convaincre que ce projet était une danger inconsidéré pour notre pays. Je pense que ces indisciplinés, comme vous les désignez, ont été des personnalités politiques éclairées et sages. Elles ont compris que la majorité se fourvoyait et n'ont pas hésité à le manifester. C'est très bien. C'est un comportement très sain et louable. L'Assemblée Fédérale a rejeté le projet et nous nous en félicitons. C'est une excellente chose ! La question est donc tranchée, il n'est plus utile de revenir dessus. Et quand bien même ça serait le cas, une sortie de la CIPNA ne pourrait être validée que par référendum pour être pleinement légitime. C'est au peuple frôceux de décider, non à une poignée de députés englués dans une idéologie moribonde.

Bien, maintenant, sur le fond, je pense qu'il faut aussi dire que la Frôce a une histoire qui a joué en faveur du maintien dans la CIPNA. Il y a quelques décennies, maintenant, quand la Frôce s'exprimait à l'international, elle avait peu de poids. Ce sont des personnalités visionnaires qui ont œuvré pour remédier à cela. En changeant d'abord notre vision de la diplomatie. Nous sommes passés de la neutralité passive à une neutralité active. C'est à dire que nous avons commencé à dire que nous restions libres de nos alliances et de nos relations, mais que nous n'hésiterions pas à nous engager, verbalement et pacifiquement en faveur de causes louables, en accord avec nos idées. Nous avons été le premier pays du monde à reconnaitre la Palestine. Nous l'avons fait et nous l'avons revendiqué ! Vous vous rendez compte ? A l'époque, les États-Unis nous considéraient comme un confetti sur la carte, nous n'étions rien comparé aux grandes puissances, nous avions le charisme et le rayonnement d'un mollusque. Et pourtant, nous avons pris cette décision forte.

Et ça, vous voyez, nous ne l'avons pas fait pour nous gausser et bomber le torse. Nous l'avons fait parce que nous avions des convictions. Les convictions, ce sont des concepts que les opposants à la CIPNA, Monsieur Zimmerman et le PLC dans son ensemble, ne peuvent pas comprendre et ne pourront jamais avoir. Ils préfèrent servir de carpette servile aux États-Unis de Donald Trump et à l'Israël meurtrier de Netanyahou. Quand on a des convictions, on ne fait pas le choix de se vendre au bloc atlantiste pour une poignée de pétro-dollars. Dois-je rappeler que la dernière fois que la Frôce a conclu un accord avec les USA, elle y a gagné 60 ans de dictature sanguinaire ? Ceux qui crachent sur notre position diplomatique gagneraient à étudier l'Histoire et à la comprendre. C'est sans doute trop demander, mais c'est l'essence même de l'ADF de faire confiance malgré tout à l'être humain. Un jour peut-être, se rendront-ils compte de leur erreur ?

Ce qui est certain, c'est que sans nos convictions, nous n'aurions pas assumé notre rôle. Nous n'aurions pas fait le pari de donner un nouveau souffle et une nouvelle voix au mouvement des pays non-alignés. Vous en connaissez beaucoup des pays aussi couillus, qui vont chercher d'autres nations pour leur proposer un projet grandiose : réunir dans une organisation performante, compétente et collégiale, des nations indépendantes, pour qu'elles s'engagent ensemble dans des combats titanesques, avec plus de poids, plus d'envergure ? Ca c'est la Frôce ! Ca c'est notre essence ! Nous nous sommes battus, au péril de nos vies, pour la liberté. Pas question d'y renoncer. Et nous avons emporté des peuples entiers dans notre sillage. L'Afrique du Sud, l'Algérie, le Brésil, le Burkina Faso, Cuba, l'Egypte, la Frôce, l'Iran, la Palestine et Panama. Toutes ces nations, unies pour des objectifs communs : la lutte contre la pauvreté, la lutte contre le terrorisme, le développement économique, la coopération culturelle et stratégique.

Quelle autre organisation peut prétendre protéger des millions de citoyens du terrorisme, grâce à la mise en commun des moyens et des informations ? Quelle autre organisation peut se targuer d'être présente sur pratiquement tous les continents et de mêler des cultures aussi différentes ? La CIPNA a apporté à la Frôce, bien plus que nous ne pouvons l'imaginer. Elle lui a permis d'avoir une voix plus forte parce que soutenue par ses alliés ! C'est ainsi que pour la première fois de notre histoire et contre les pronostics, nous avons propulsé un frôceux au Secrétariat Général de l'ONU : Pierre Ladan. Un humaniste lui aussi, issu de l'ADF, à qui l'on remit, quelques années plus tard, le prix Nobel de la paix.

La Frôce a construit avec ses partenaires un travail inestimable, que beaucoup envient, à commencer par ceux que ce non-alignement dérange. Aujourd'hui, ils attaquent en remettant en cause la présence de l'Iran. Mais l'Iran a toute sa place au sein de la CIPNA. L'Iran a fourni de précieuses informations contre DAESH, cela a sauvé des milliers de vie ! L'Iran a renoncé à son programme nucléaire et a normalisé ses relations. L'Iran nous a aidé lorsque nous avons voulu accueillir des réfugiés syriens, alors que l'Europe et notamment les gouvernements d'extrême droite ou populistes leur claquaient la porte au nez ! L'Iran a fait de nombreux efforts en matière de droits de l'Homme. Ce n'est pas parfait, mais il faut du temps, il faut continuer à dialoguer. Ce n'est que comme ça que nous parviendrons à réussir des projets servant l'Humanité. C'est en dialoguant, que nous parviendrons un jour, à établir une paix durable entre la Palestine et Israël. C'est en dialoguant, que nous parviendrons à désamorcer la crise nord-coréenne. Plus que jamais, la CIPNA est indispensable à la Frôce et au reste du monde. Elle est la lumière dans l'obscurité, la preuve pour toutes les nations opprimées et broyées par les grandes puissances que tout le monde peut exister et avoir de l'influence.

Il y a 30 ans, nous avions fait un rêve. C'est aujourd'hui une réalité et nous en sommes fiers. Nous avons donné de l'espoir à ceux qui n'en avaient plus. Nous avons donné de la voix à ceux qui en ont été privés. Nous avons le devoir de continuer, encore et toujours, sans relâche. De ne pas renoncer. Jamais.


2 : Le Venezuela a longtemps été vu comme un pays ami de la Frôce, ayant notamment contribué à l'armement des révolutionnaires face au régime dictatorial d'Edouard Drouet. Cependant, l'enthousiasme envers ce pays décline depuis l'arrivée au pouvoir de Nicolas Maduro dont les méthodes sont de plus en plus contestées, le Gouvernement a même envisagé le dépôt d'une résolution à l'ONU condamnant les agissements du Venezuela. Quelle est votre opinion sur la situation actuelle dans ce pays et pensez-vous que des sanctions seraient utiles ?

La situation au Vénézuéla est bien plus complexe que ce qu'il y parait. Et il faut savoir faire le tri entre le discours anti-Maduro (et plus globalement anti-Chavez) qui est tenu, notamment par Donald Trump et de l'autre côté, le discours pro-Maduro qu'on les régimes socialistes et certaines figures de la gauche européenne. En réalité, ils n'ont ni raison, ni tort. Ils ne font qu'exposer une vision très idéologisée de la situation. Il est toujours difficile d'appréhender la géopolitique, cela demande un esprit d'analyse et beaucoup de rigueur, de l'objectivité.

D'abord, il faut savoir que la situation actuelle n'est pas le simple fait d'une attitude despotique ou d'un basculement soudain du régime vers l'autoritarisme. Le Vénézuéla vit une crise majeure. Une crise avant tout économique. Il s'agit d'un pays pétrolier, qui, s'il a mené d'importantes réformes durant les années Chavez grâce aux pétro-dollars qui coulaient à flot, s'est vite retrouvé au pied du mur lorsque le prix du baril a chuté. Aujourd'hui, avec une inflation de près de 1000%, la situation économique est catastrophique, provoquant pénuries de biens et colère populaire.

La Frôce a un rôle à jouer, humanitaire, avant tout. Nous devons aider la population à survivre à cette crise. Tous les vénézuéliens sont frappés et il n'est plus acceptable que nous les laissions sans aucune aide. Ce n'est pas dans nos valeurs. Selon nous, si la question doit être mise à l'ordre du jour au sein de l'ONU, il faudra faire en sorte que ça ne soit pas de nouvelles sanctions économiques qui soient appliquées. On ne saigne pas une nation déjà exsangue ! Ces gens ont besoin d'aide, pas d'une punition. Et hélas, trop souvent l'ONU a tendance à aller dans la deuxième optique plutôt que la première. A nous, d'être vigilants.

En ce qui concerne Nicolas Maduro, il doit soit se soumettre à la volonté populaire, soit partir. L'équation est simple. Si la majorité des vénézuéliens le soutien alors il est légitime et nous avons le devoir de le soutenir. Si la majorité ne le soutient pas, il doit céder la place et la Frôce doit tout faire pour que la démocratie perdure. Les signes envoyés par Caracas ne sont pour le moment, guère rassurants. Un référendum aurait été une issue honorable et nécessaire pour que les alliés du Vénézuéla aient confiance. Nous sommes dans le flou et nous devons pour le moment nous garder de toute précipitation. Nous voulons commencer par une discussion d'ensemble au sein de la CIPNA.

Le Brésil, Cuba et Panama sont des pays proches du Vénézuéla. Ils ont, à cet égard, beaucoup d'expertise et de connaissance sur la situation locale. Ils seront un soutien précieux pour y voir plus clair et pour commencer à organiser une action groupée de l'organisation. Qu'il s'agisse d'une intervention humanitaire ou stratégique pour préserver les libertés et les droits de l'homme. Attention toutefois à ne pas commettre les mêmes erreurs qu'en Syrie. Ce n'est pas parce que Nicolas Maduro ne sera plus le chef d'état du Vénézuéla que cela va régler tous les problèmes. La crise est bien plus profonde et quelle que soit l'issue, nous devons avant tout soutenir et penser au peuple vénézuélien. La Frôce a une dette envers lui.


3 : La loi interdisant les syndicats policiers a été une des plus contestées du mandat, envisagez-vous de l'abroger ou de la modifier ?

Nous nous sommes opposés à cette loi car elle va selon nous à l'encontre des libertés. Jusqu'à nouvel ordre, la Frôce est une démocratie. Il est normal que chaque policier puisse adhérer à un syndicat et que ce syndicat puisse le défendre à la fois auprès de sa hiérarchie mais aussi auprès des conseils de discipline. Le métier de policier est complexe. Il demande beaucoup de rigueur et de discipline. La patience et le sang froid sont des qualités nécessaires. La grande majorité les a. Les syndicats policiers sont les premiers à faire des remontées du terrain.

Quand vous avez un manque d'effectifs, un manque d'équipement, ce sont eux qui tirent la sonnette d'alarme. Ils sont un contrepouvoir nécessaire et salutaire. Il y a une notion de rapport de force, que ce projet anéantit. Le syndicat unique est placé sous le contrôle de l'Assemblée Fédérale. Je crois qu'en terme de gestion, on aurait pas pu imaginer plus catastrophique. La police doit rester neutre et ce projet la politise. Il la place sous l'égide des idéologies. C'est dangereux.

Le principal argument que nous avons entendu en faveur de ce texte de loi était le fait que les syndicats policiers fassent l'apologie des violences policières. C'est un raccourci malhonnête. C'est un peu comme si on accusait les syndicats d'agriculteurs de porter une grave atteinte à l'ordre public lorsqu'ils défendent une profession souvent honnie et maltraitée, en détruisant des champs d'OGM et en brûlant des pneus. Chaque syndicat a un rôle de contrepouvoir. Et dans ce cadre, il peut être amené à soutenir ses adhérents, mêmes si ceux-ci ont fauté.

Les policiers sont des êtres humains avant tout. Une erreur peut arriver. Ca ne sert à rien de les jeter en pâture, hormis alimenter le sentiment anti-flics et aggraver davantage le sentiment de défiance. Je crois que le Gouvernement Fédéral s'est totalement fourvoyé sur cette question. Le problème aurait du être pris à la racine, à savoir, ce qui provoque la violence. Formation des agents et surtout médiation. Pas besoin de mettre tout le monde dans le même panier. 99% des flics ne sont pas des ripoux, ils font leur travail correctement et on n'en entend jamais parler. Pour une poignée de fruit pourris, on jette tout le panier ? Allons, ce n'est pas une purge dont nous avons besoin, c'est d'un rassemblement pour être plus efficaces.

Nous nous joignons à la saisine effectuée par le MPD contre le caractère constitutionnel de ce projet. Et s'il advenait qu'il soit conforme à notre texte fondateur et que nous remportions ces élections, alors nous l'abrogerons sans état d'âme. Mais nous ne manquerons pas à notre devoir. Il y a besoin de rétablir le lien entre les frôceux et les forces de police. Nous travaillerons, au niveau fédéral et local, pour cela. Et nous condamnerons, comme nous l'avons toujours fait, la violence, où qu'elle se produise au même titre que les atteintes aux libertés fondamentales.


4 : Le Gouvernement a supprimé la possibilité pour les policiers de contrôler à la frontière l'identité d'une personne sur la seule base de sa nationalité. Envisagez-vous de rétablir les contrôles migratoires et si oui, cela sera t-il de manière allégée par rapport à l'ancienne procédure ?

Cette mesure nous a permis d'ouvrir un dialogue en interne, afin d'échanger sur nos positions. Je ne vous le cache pas, les avis ont été partagés. D'un côté, Paolo estimait que la mesure était dangereuse, de l'autre, j'estimais que le contrôle migratoire est quelque chose de profondément inutile. Nous ne sommes pas tout à fait tombés d'accord et cela arrive. Comme j'aime le dire, la force de l'ADF c'est sa diversité. Si nous n'étions pas capables de mener des débats démocratiques, alors nous ne mériterions, ni notre nom, ni la confiance des frôceux. Pour le moment, n'étant pas encore parvenus à un consensus, nous n'avons pas pris notre décision. Je préfère être honnête avec tout le monde.

Personnellement, je soutiens que le contrôle migratoire est un écran de fumée. Ce n'est pas parce qu'il existe qu'il empêche l'immigration clandestine ni même qu'il effraie. Pire, je doute pleinement de son efficacité sur la sécurité de notre pays. Il n'a pas empêché les attentats dans les pays qui l'utilisaient. Et pour cause. Les terroristes qui ont sévi en Europe, n'étaient pas, pour la majorité, des migrants récents. Ils vivaient sur place depuis des années. Contrôle migratoire ou non, ce n'est pas avec ça qu'on aurait pu les arrêter.

Cependant, je comprends la position de Paolo qui n'a pas complètement tort quand il dit que la situation pourrait se dégrader. Puisqu'il n'y a plus de contrôle sur la nationalité, ça pourrait bien faire appel d'air et motiver des terroristes potentiels à venir sur le sol frôceux dans le but de faire des attentats. Ils ne seraient pas inquiétés. On doit quand même se rappeler que les contrôles migratoires peuvent bloquer l'arrivée de jihadistes syriens, notamment.

Vous l'avez compris, la question est épineuse. Je pense que les échanges que nous aurons, Paolo et moi, ainsi que le reste de l'ADF seront constructifs. Il y a d'autres moyens de conjuguer humanisme et sécurité. D'autres pistes que nous pouvons mettre en place, notamment une dérogation pour les personnes fichées, un renforcement des accords de coopération entre les services de renseignement, par exemple. C'est ce que nous pouvons appeler un système de frontière intelligente, c'est à dire que l'on ne contrôle que les déplacements des personnes à risque. Et nous avons les moyens de les détecter.


5 : La communauté juive a vivement réagi au vote de la loi interdisant les mutilations génitales non médicales sur les mineurs. Pensez-vous que ce texte porte atteinte à la liberté religieuse ?

Je pense qu'elle a largement eu raison de le faire. Nous sommes dans un pays laïque et par conséquent, l'état se revendique neutre sur la question des religions. Or, ce projet de loi vise deux religions minoritaires : le judaïsme et l'islam. Cela se fait au détriment des autres religions qui ne prévoient pas de rituels de circoncision. Sur la question en elle-même, trouvez-vous normal que l'acte puisse être pratiqué en cas de paraphimosis mais pas dans le cadre de la sphère privée ? C'est absurde, si c'est une mutilation, alors qu'elle soit médicale ou non, elle devrait être interdite.

Si nous arrivons aux responsabilités, nous procèderons à l'abrogation de cette loi. Elle représente un danger pour les mineurs davantage qu'elle ne les protège. Les rituels ne pouvant être pratiqués publiquement, ils le seront d'une manière ou d'une autre, soit à l'étranger, soit clandestinement. Que ce soit un parti qui a milité pour l'avortement et qui a eu raison de le faire, qui propose un tel recul, c'est affligeant. Le mot est dur, mais on ne peut pas prôner la légalisation de diverses pratiques, des drogues douces pour avoir un contrôle dessus et faire le contraire par esprit purement anti-religieux.

A l'heure actuelle, et je peux en parler personnellement, la circoncision se pratique dans des conditions sanitaires bien spécifiques. Certes, ce n'est pas une généralité, mais plutôt que d'interdire, il faut encadrer et faire en sorte que ça soit le cas pour tous. Quant au traumatisme, on fabule ! Je crois pouvoir certifier que je suis sain d'esprit et que je ne souffre pas d'avoir été circoncis. La Frôce a toujours tenu un engagement laïque. Nous ne voyons au nom de quoi cela changerait subitement.

C'est dommage de mettre une mesure qui divise, en place, au moment où notre pays, parce qu'il a été la cible d'attentats, a besoin d'un message d'union et de rassemblement.


6 : La loi sur la médecine scolaire est en bonne voie pour être adoptée, de nombreux adolescents ont toutefois vivement critiqué le texte. Entre un nombre record de visites pour les collégiens et lycéens, le centrage de certaines d'elles sur la sexualité et l'impossibilité de refuser totalement un acte médical, ne trouvez-vous pas que la méthode du Gouvernement sortant ait été trop brutale ?

Qu'on le veuille ou non, l'adolescence est un âge où la sexualité occupe un espace important. C'est le moment de la découverte des corps et de l'autre. Médicalement, c'est aussi la période où les hormones sont le plus déchainées. Nous le savons. Tout le monde est passé par là. On ne peut pas donc pas l'ignorer et la mettre sous le tapis. Il faut en parler, il faut s'assurer que tous les jeunes aient un accès direct à des professionnels de santé pour obtenir des réponses à leurs questions. Et même qu'ils puissent directement accéder à des supports d'informations, de prévention sur les risques liés aux MST. Il faut aussi se battre contre des clichés qui ont la vie dure. Je prends l'exemple du SIDA, que l'on attribue surtout à la communauté homosexuelle. L'éducation sexuelle, la visite médicale peuvent aider à briser ce cliché, comme d'autres et franchement, ça ne sera pas du luxe !

Je trouve que la sexualité est souvent considérée comme tabou alors qu'elle ne devrait pas souffrir de secrets. Je pense que chacun doit la vivre comme il l'entend sans être jugé. Mais il n'y a pas de honte à en parler si on le désire. Pas plus qu'il n'y a de honte à demander. Je comprends les motivations de cette loi, d'imposer en quelque sorte la dialogue sur cette question. On sait pertinemment que si on laisse le choix, la pression parentale va empêcher toute évolution sur ce sujet. Il faut donc que cela soit obligatoire, comme pour la vaccination. La santé des jeunes n'est pas négociable.

Cela étant, nous entendons les positions des plus jeunes. Il faut les tempérer. Les médecins sont des professionnels de santé. Un acte médical ne sera pas pratiqué s'il n'est pas jugé nécessaire. Cela ne change pas avec les adultes. Après sur la forme, le Gouvernement a peut-être été un peu rapide et n'a pas assez anticipé les craintes. Mais il n'en demeure pas moins que sur le fond, nous soutenons ce texte, parce qu'il va dans le bon sens.

Si le peuple nous accorde sa confiance, nous ferons ce qui est en notre pouvoir pour apaiser les craintes et peut-être renégocier certains points. Sur une thématique aussi importante, nous pensons qu'il faut rassembler et non diviser.


7 : Le salaire des députés est actuellement de 3 500 plz par mois, c'est beaucoup moins que chez nos voisins. Ne craignez-vous pas que le niveau actuel de rémunération n'achève de renvoyer les meilleurs talents dans le privé ?

Si ces "meilleurs talents" préfèrent aller dans le privé et privilégient la rémunération au service rendu à l'état, alors c'est peut-être qu'ils ne sont pas si bons que cela ? Faire de la politique, ce n'est pas s'en mettre plein les poches. Ca c'est une mentalité dont le contribuable se passera bien ! S'engager en politique, c'est se mettre au service du citoyen et de son pays. Cet engagement, ce mérite, ça ne peut pas être ignoré ou minoré. Je trouve d'ailleurs, à ce sujet, que l'on ne devrait pas comparer avec d'autres pays. La Frôce a tout de même traversé une importante période de corruption généralisée, qui a conduit à la dissolution et à la reformation de plusieurs partis politiques. Nous avons un passif, en la matière. On attend de nous de l'exemplarité.

Le peuple n'accepterait pas que l'on augmente les rémunérations pour des raisons purement opportunistes. Et il aurait entièrement raison. Si une augmentation doit se mettre en place, il faut qu'elle soit méritée. J'aime beaucoup l'idée d'un référendum sur la question. Après tout, quand un salarié demande une augmentation, c'est son patron qui décide de la lui accorder ou non. Un député, finalement, ce n'est juste qu'un salarié du peuple froceux. C'est donc à lui de déterminer si l'augmentation est valable ou non. Et bien évidemment, à nous, politiques de tous bords de nous y plier.

Vous connaissez beaucoup de pays qui mettent en place d'un tel système ? Ca ne s'est jamais fait et c'est bien dommage. Dans une époque où le populisme croît et se nourrit de la défiance des citoyens envers la classe politique, il faut impérativement prendre conscience des dangers qui nous guettent et se montrer exemplaires. D'autant que les députés sont quand même payés par l'impôt des contribuables. Je crois qu'ils ont bien un droit de regard sur ce qui est pratiqué.

Ce sera en tout cas notre position.


8 : Contrairement à ce que l'on aurait pu croire, la taxation fédérale n'a pas évolué lors de ce mandat, certes en raison de la maladie subie par le ministre du budget, la seule innovation ayant au final été l'introduction d'une contribution à la sécurité sociale sur le cannabis. Il y a eu une certaine agitation autour du taux de cette taxation, certains députés ne la jugeant pas assez haute, pensez-vous que la hausser serait un bon moyen de dégager de nouvelles rentrées financières pour l’État fédéral ?

Il faut être clair. Que l'Etat puisse se faire de l'argent sur les addictions des concitoyens me dérange. Et je ne suis pas le seul dans cet état d'esprit. La législation permet la vente de cannabis et j'avais déjà émis des réserves sur la fragilité de la prévention en la matière. Je crois que nous devons nous rappeler que la drogue, même récréative n'est pas sans danger. Par conséquent, l'intégralité de la taxe sur le cannabis devrait financer les campagnes de prévention et de désintoxication. Rien de plus, rien de moins. Il devrait en être de même pour les autres taxes, sur le tabac et l'alcool notamment. Cette méthode, celle qui consiste à générer des rentrées grâce aux addictions est dangereuse. Le but n'est pas d'inverser le discours. Toutes les substances alcoolisées, le tabac et le cannabis représentent un danger pour la santé publique si ce n'est pas encadré et si nous laissons faire. L'Etat ne doit pas se défausser.

J'aime bien prendre l'exemple du cannabis thérapeutique. La quantité est raisonnée par des pharmaciens, du personnel formé et sensibilisé aux risques de dépendance. L'argent que l'on a investi dans la formation de ces personnes est de l'argent économisé sur les traitements de désintoxication. Vous avez, en Frôce, nous sommes souvent en avance sur les autres pays, notamment sur les questions sociétales. Ce n'est pas un problème, tant que nous n'oublions pas l'essentiel. S'amuser, oui, se divertir, très bien, mais pas en permanence, pas sans filet de sécurité. Ca s'applique aussi pour l'Etat. Plus il sera dépendant de ces rentrées fiscales, moins il aura d'intérêt à ce qu'elles diminuent. Vous l'aurez compris, c'est prendre le risque de la complaisance vis à vis de ces phénomènes.

Pour répondre à votre question, en donnant un but précis à ces taxes, on les assigne à un budget déterminé. Si la taxe augmente, la prévention et le traitement du problème aussi. C'est une façon d'ajuster l'efficacité du dispositif et de nous assurer que l'argent récolté serve une bonne cause.

En ce qui concerne les rentrées financières, nous verrons ce que nous ferons si nous arrivons aux responsabilités. Notre objectif est de ne pas alourdir la fiscalité dans un premier temps et d'optimiser la charge de l'état, afin de réaliser des économies. Nous demanderons l'effort en priorité à ceux qui ont les moyens, tout en veillant à ne pas casser la croissance et l'investissement. Et nous nous pencherons sur les besoins d'Antsiranana. Nous ne sommes pas dupes, nous savons que la situation sur place est loin d'être réglée. Il y a encore beaucoup de travail à faire. Nous continuerons à accompagner ce qui a été commencé. Nous ne laisserons pas les régionalistes mettre en danger l'avenir d'une partie de la Frôce. Quant à la taxation provinciale, nous verrons ce qu'il est nécessaire de faire en fonction des projets de la majorité. Ce qui est sûr c'est que tout nouvelle dépense sera financée pour ne pas peser sur la dette. Et toute augmentation d'impôt se fera en dernier recours, s'il s'avère que nous pouvons pas faire autrement.

Il y a bien d'autres moyens que la fiscalité pour faire rentrer de l'argent. En usant de la méthode d'un bon chef de famille, en optimisant notre gestion, nous parviendrons à avancer de façon juste et équitable pour tout le monde. L'Etat est, après tout, le premier service public. Rendons-le efficace et économe.
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Re: Interviews - Elections générales 89

Message par Riccardo Finacci Núñez »

OLP :
L'OLP ne se pliera pas à cet exercice nationaliste et impérialiste. Nous ne voulons obtenir des sièges fédéraux que pour défendre et faciliter les transferts de compétence que nous revendiquons.
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Re: Interviews - Elections générales 89

Message par Riccardo Finacci Núñez »

UPP :
Victor Karlsson a écrit :15 sept. 2017, 23:07
1 : Le rôle de la Frôce de la CIPNA a été remis en cause lors de ce mandat, l'adhésion de la Frôce n'ayant été sauvée que par l'indiscipline de certains députés de la majorité. Pensez-vous opportun de remettre ce dossier sur la table ou est-ce pour vous une chose tranchée ?

Notre parti ne remettra pas en cause l'adhésion de la Frôce au CIPNA et le sujet ne sera donc pas remis sur la table. Un vote discipliné ou non reste un vote solennel et par conséquent il n'y a aucune raison de remettre en cause sa sincérité si des députés de la majorité ont voté différemment. L'argument des détracteurs de l'organisation se base sur un prétendu caractère "d'infréquentabilité" de certains pays. Ce n'est absolument pas notre vision et nous la considérons même hypocrite car dans le même temps les pays occidentaux rampent aux pieds des monarchies pétrolières qui sont, excusez-moi du peu, bien plus critiquables que le Venezuela en matière de droits de l'Homme. L'Iran ou Cuba ne sont aucunement des ennemis pour nous, mais pour les Etats-Unis c'est une évidence. Nos partenaires au sein du CIPNA sont motivés par la nécessité de ne pas s'aligner au sein des blocs qui sont en train de se reformer: L'Occident sous l'égide des Etats-Unis et les puissances asiatiques telles que la Russie et la Chine. La Frôce doit maintenir sa ligne de non-alignement et cela passe par le maintien dans le CIPNA afin de mettre un place un réseau qui ne se réclame d'aucun bloc. Nous devons incarner une troisième voie. Rejeter les membres du CIPNA c'est de facto valider la diplomatie américaine et se placer sous son égide en partageant la vision américaine de la géopolitique mondiale. Nous ne pouvons nous y résoudre et c'est pourquoi nous resterons dans le CIPNA, que cela plaise ou non à Monsieur Trump.

2 : Le Venezuela a longtemps été vu comme un pays ami de la Frôce, ayant notamment contribué à l'armement des révolutionnaires face au régime dictatorial d'Edouard Drouet. Cependant, l'enthousiasme envers ce pays décline depuis l'arrivée au pouvoir de Nicolas Maduro dont les méthodes sont de plus en plus contestées, le Gouvernement a même envisagé le dépôt d'une résolution à l'ONU condamnant les agissements du Venezuela. Quelle est votre opinion sur la situation actuelle dans ce pays et pensez-vous que des sanctions seraient utiles ?

Il va de soi que nous condamnons toutes ces violences mais la situation au Venezuela est très complexe, cela va bien au-delà d'un gouvernement qui tenterait de museler et d'opprimer l'opposition. Je ne pense pas que nous soyons dans un schéma classique d'une dictature mais plutôt dans une décomposition avancée de l'autorité de l'Etat qui fait face à des groupes armés. La violence est bien présente des deux côtés, aussi bien dans la majorité que dans l'opposition. La Frôce doit rappeler à Nicolas Maduro que ses méthodes ne peuvent qu'entraîner des conséquences terribles pour la stabilité du pays. Le futur gouvernement devra être ferme sur ce sujet et probablement mettre sur la table une expulsion du Venezuela du CIPNA s'il s'avère que le pays tombe bel et bien en dictature. Il me semble opportun d'envoyer une délégation frôceuse chargée d'enquêter sur le terrain pour faire un état des lieux et enfin un rapport remis au gouvernement qui permettrait de prendre des décisions adaptées. Nous exclurons probablement des sanctions économiques car cela aurait pour conséquence d'aggraver la situation d'une économie déjà abimée par son absence de diversification et monospécifique basée sur la rente pétrolière. En revanche comme dit précédemment, l'expulsion du CIPNA est envisagée.

3 : La loi interdisant les syndicats policiers a été une des plus contestées du mandat, evisagez-vous de l'abroger ou de la modifier ?

L'UPP s'est toujours fermement opposée à la suppression des syndicats de n'importe quel corps de métiers. Nous considérons que chacun doit pouvoir avoir des instances fiables chargées de les représenter. Confier la gestion des conditions de travail au pouvoir politique, législatif donc, est une idée qui nous a préoccupé car une majorité favorable aux forces de l'ordre n'aurait aucun mal à laisser passer plus de chose qu'une majorité comme nous qui s'oppose à une réduction des libertés fondamentales. Nous abrogerons donc la loi et nous rétablirons les syndicats policiers. Cependant, il n'est pas envisageable de laisser les forces de l'ordre dicter la loi car en tant que représentants de l'ordre public il doivent être tenus à un certain droit de réserve. Nous comptons autoriser la grève dans le service public, mais cela ne sera pas le cas pour les policiers et arquebusiers qui serons tenus de remplir leurs missions en toute circonstance. En revanche, le ministère du Renseignement et de la Justice sera tenu de nommer un médiateur chargé de faire le lien entre le gouvernement et les syndicats policiers. Le précédent gouvernement a fait preuve de renoncement en supprimant les syndicats en raison de leur prétendu fonction de lobbying sur les droits des policiers. Si nous sommes au gouvernement, nous serons ferme face ces méthodes mais à la fois à l'écoute des revendications qui pourraient émerger.

4 : Le Gouvernement a supprimé la possibilité pour les policiers de contrôler à la frontière l'identité d'une personne sur la seule base de sa nationalité. Envisagez-vous de rétablir les contrôles migratoires et si oui, cela sera t-il de manière allégée par rapport à l'ancienne procédure ?

Nous avons voté avec enthousiasme la suppression de ces contrôles et nous poursuivrons dans cette voie en établissant des structures d'accueil pour migrants et réfugiés. Nous allouerons des fonds aux provinces et municipalités qui accepteraient d'accueillir des migrants. La Frôce n'est pas une terre visée en priorité par les migrants, ne l'oublions pas, mais nous avons la possibilité d'accueillir ceux qui voudraient rester. Notre pays n'est pas touché par un fort taux de chômage, les comptes publics se portent bien et l'économie reprend de la vigueur. Les arguments classiques avancés par les anti-migrants sont donc caducs chez nous.
Néanmoins les migrants qui voudront s'installer en Frôce devront se plier à nos lois, sans quoi ils ne seraient plus les bienvenus chez nous, s'ils s'avéraient que des troubles étaient causés. Là je ne parle pas de manière globale, mais plutôt au niveau individuel. Tout migrant arrivé récemment et coupable de crime ou délits à répétition pourrait se voir gentiment remercié par la Frôce. Nous sommes pour un accueil souple mais en contrepartie nous attendrons des comportements exemplaires. Vous l'avez donc compris, nous ne toucherons pas à la loi actuelle et nous la compléterons donc avec des moyens donnés à l'accueil de migrants et de réfugiés.
Nous créerons donc un sous-conseil ministériel et provincial de l'immigration, il regroupera les gouverneurs de province, le Ministère du Renseignement et de la Justice, le Ministère de la Protection Sociale et sera présidé par le Chancelier Suprême. Son but est d'engager un dialogue et des décisions sur une gestion commune du flux migratoire selon un texte d'objectif commun ratifié par l'assemblée fédérale et les assemblés provinciales. Ce texte d'Objectif Commun de Gestion de la Crise Migratoire (OCGCM) posera les principes suivant : trouver un logement décent, même s'il est provisoire, aux migrants, mettre en place un réseau d'aide à l'intégration (faciliter les démarches de traduction assermentées des diplômes, aider à l'apprentissage d'une des langues officielles du pays, mise en relation avec le service d'aide à l'emploi) et améliorer la prise en charge sanitaire et sociale.

5 : La communauté juive a vivement réagi au vote de la loi interdisant les mutilations génitales non médicales sur les mineurs. Pensez-vous que ce texte porte atteinte à la liberté religieuse ?

Nous tenons déjà à dire notre soulagement qu'une loi qui interdise l'horreur qu'est l'excision ait pu être adopté. Le point délicat néanmoins, et on le comprend, concerne la question de la circoncision; c'est d'ailleurs pour ça qu'elle a suscité une vive polémique, notamment auprès de la communauté juive.
Mais la question de la circoncision n'est pas que religieuse : dans beaucoup de pays occidentaux, notamment dans les pays anglosaxons, elle est fréquemment pratiquée par un médecin à la naissance ou dans l'enfance pour des raisons d'hygiène et de prévention des risques infectieux, et est à ce titre une intervention médicale comme une autre. En fait, elle demeure théoriquement légale dès lors qu'elle est pratiquée par un médecin, la restriction s'imposant désormais quasi-exclusivement aux circoncisions réalisés dans un cadre spirituel. C'est pour cela que les communautés religieuses se sont senties visés, même si je doute que cela eut été le but du gouvernement.
Qu'on s'entende bien, la volonté de permettre à l'enfant de faire son propre choix est tout à fait louable. Mais plutôt qu'une interdiction totale de la circoncision, radicale et qui était certaine de générer la polémique pour des raisons culturelles et religieuses, une redéfinition de son statut légal aurait été plus approprié : définir les conditions sanitaires dans lesquelles elle peut être pratiquée, et en obligeant à s'assurer que l'acte puisse être réversible.
Dès lors, on permet un recours à la circoncision pour raisons religieuses en garantissant à l'enfant des conditions sanitaires viables et la possibilité par la suite de faire son choix. Par rapport à la législation actuelle, nous soutiendrons l'abolition de l'interdiction de la circoncision car cette pratique continuera à se faire, dans la clandestinité, dans des conditions sanitaires improbables.

6 : La loi sur la médecine scolaire est en bonne voie pour être adoptée, de nombreux adolescents ont toutefois vivement critiqué le texte. Entre un nombre record de visites pour les collégiens et lycéens, le centrage de certaines d'elles sur la sexualité et l'impossibilité de refuser totalement un acte médical, ne trouvez-vous pas que la méthode du Gouvernement sortant ait été trop brutale ?

Dans la mesure où les consultations médicales restent protégées par le devoir de réserve et la confidentialité, il n'y a pas vraiment de problème à la multiplication des visites. Cela permettra même un bon suivi médical, chose indispensable pour déceler des pathologies qui ne l'auraient pas été en raison d'une faible fréquence des visites médicales. La loi me semble donc aller dans le bon sens mais chacun devrait avoir le droit d'obtenir le silence de l'établissement s'il s'avérait qu'une visite médicale débouchait sur la découverte d'une maladie. L'école est un lieu où s'expriment la moquerie et le harcèlement et il est donc indispensable que tous les élèves soient protégés et que le secret médical soit systématiquement respecté. Concernant la sexualité, les élèves doivent rester libres de ne rien dire et de garder pour eux leurs questions s'ils ne souhaitent pas les poser. Ce n'est pas en obligeant à parler que cela va faire diminuer le mal-être, au contraire. Nous envisageons donc d'assouplir la loi et de mettre dedans des dispositions qui permettront aux patients de refuser un acte médical et de garder le silence concernant leur sexualité. En revanche nous inscrirons dans le marbre la vaccination obligatoire pour les enfants.

7 : Le salaire des députés est actuellement de 3 500 plz par mois, c'est beaucoup moins que chez nos voisins. Ne craignez-vous pas que le niveau actuel de rémunération n'achève de renvoyer les meilleurs talents dans le privé ?

Si on fait de la politique pour avoir un bon salaire, autant repartir chez soi. Quand on est député, il ne s'agit pas de rémunérer les meilleurs talents mais bien de servir du mieux que l'on peut son pays. C'est un grand honneur que d'être un élu de la Fédération. Ce qui doit motiver le travail des élus, c'est la confiance que leurs concitoyens placent en eux, bien plus qu'une rémunération et des privilèges. Être député n'est pas une carrière. Nous travaillons dans la politique parce que nous voulons des institutions stables et efficaces pour les Frôceuses et les Frôceux.
D'ailleurs, si l'on compare le salaire des élus à celui des salariés moyens, je crois que les élus ne sont pas à plaindre.
De notre côté, nous voulons aller plus loin dans cette idée. Ainsi, nous proposons que quelqu'un qui cumule un poste de ministre ou un mandat fédéral ou local ne puisse pas cumuler les salaires de ses différentes fonctions. Nous prévoyons également de travailler sur la question des salaires des députés provinciaux et des vices-gouverneurs, qui n'ont pas encore fait l'objet d'une législation précise dans les provinces.

8 : Contrairement à ce que l'on aurait pu croire, la taxation fédérale n'a pas évolué lors de ce mandat, certes en raison de la maladie subie par le ministre du budget, la seule innovation ayant au final été l'introduction d'une contribution à la sécurité sociale sur le cannabis. Il y a eu une certaine agitation autour du taux de cette taxation, certains députés ne la jugeant pas assez haute, pensez-vous que la hausser serait un bon moyen de dégager de nouvelles rentrées financières pour l’État fédéral ?


La question du cannabis est une question délicate, parce que pendant les dernières décennies, le cannabis était un sujet qui relevait du pénal.
Ceux qui appellent à une augmentation excessive de la taxation du cannabis y voient surtout un moyen de décourager sa consommation, plus qu'un moyen de dégager des bénéfices, étant donné les recettes dérisoires qui sont liés à la taxation. La légalisation est toute récente, et les réseaux criminels qui géraient ces trafics n'ont pas encore tous été démantelés. Hors si l'on décide de hausser les prix, on peut décourager les consommateurs - dont le nombre n'a toujours pas explosé, contrairement à ce que prédisaient les opposants à la légalisation - comme on peut également favoriser la ré-émergence de ces trafics.
C'est pour cela que nous voulons nous montrer prudent sur cette question. Si toutefois la consommation venait à réellement augmenter, nous sommes prêt à soutenir des hausses légères et progressives de cette contribution à la sécurité sociale, jusqu'à une certaine limite.

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