Appartement d'Eliott Marshall - 91 rue Montredon

[Eliott Karlsson-Marshall]

Appartement d'Eliott Marshall
91 rue Montredon, Pointe Arneuil à Aspen

Eliott vivait seul dans ce "modeste" appartement offert par ses parents, situé sur la Pointe Arneuil à Aspen. Il profite régulièrement de sa grande terrasse face à la mer Méditerranée pour organiser des soirées avec ses amis ou prendre des bains de soleil tout en dégustant un Punch Planteur.

[Victor Karlsson-Marshall]

[Eliott Karlsson-Marshall]

[Victor Karlsson-Marshall]

Victor répondit positivement à Eliott et quitta son ministère austère pour le rejoindre chez lui.
Débarassé de son escorte après avoir quitté le centre-ville, Victor conduisit jusqu'à la pointe Arneuil.
Arrivé au 91 rue Montredon, il se gara grossièrement, manquant de renverser la boîte aux lettres et la poubelle.
Il n'y fit pas attention. Sa tête était ailleurs.

Qu'est-ce qu'il venait faire ici ? Essayer de noyer son chagrin dans l'alcool avec un des meilleurs amis de Kévin ? Rendre visite à un rival politique de longue date, au risque de ternir son image ?
Mais la politique et son image était la dernière chose à laquelle il pensait. Victor n'avait pas les idées claires. Il était toujours sonné après avoir appris la mort de Kévin. Et puis au fond, Marshall Jr. avait beau être un libéral-conservateur, il n'était pas des moins fréquentables.

Il sonna à la porte de l'appartement d'Eliott Marshall et attendit patiemment, en repensant aux moments que lui, Eliott et Kévin avaient passés tous les trois.

[Eliott Karlsson-Marshall]

Eliott était dans son jacuzzi sur sa terrasse tout en buvant son troisième verre de Jack Daniel's lorsqu'il entendit la sonnette retentir. Il sortit donc de l'eau, enfila son peignoir Ralph Lauren et alla ouvrir la porte.

Lorsqu'il vu Victor, il resta silencieux, lui adressant un regard lourd de sens. Il avait la gorge nouée par l'émotion.

Salut Victor ...

Entre, je t'en prie.

Eliott força un sourire afin de camoufler sa tristesse.

[Victor Karlsson-Marshall]

Victor vit cette figure à laquelle il était en train de penser, lors de cette soirée avec lui et Kévin, chez Nino Martinez. Voir Eliott lui fit faire un faible sourire.

Salut Eliott...

Puis il enleva ses lunettes de soleil, qu'il avait mis pour qu'on ne voit pas ses yeux rougis par les larmes. Inutile de faire semblant avec Eliott. Il n'avait pas fermé l'oeil depuis qu'il avait appris la nouvelle. Il suivit Eliott dans l'entrée.

Alors... Tu vas bien ?...

Il n'eut pas besoin de regarder Eliott pour comprendre aussitôt que ce n'était pas la chose à dire. Victor avait envie de parler avec lui, mais il avait peur de se rendre encore plus triste.
En fait, il ne savait pas vraiment quoi dire.

Je suis idiot de te demander ça, excuse-moi... Je dois dire que j'aurais préféré qu'on se revoit dans d'autres circonstances...
Tu tiens le coup ?

[Eliott Karlsson-Marshall]

Eliott remarqua les yeux rougis de Victor.

Non, tu n'es pas idiot. On est tous les deux dans la même situation ... J'veux dire ... qu'est-ce qu'on est censé se dire quand on perd un ami ...

Je ... je n'avais encore jamais perdu de proche.

J'ai encore du mal à réaliser ... C'est arrivé si brutalement et ...

Eliott s'interrompit pour ravaler un sanglot.

[Victor Karlsson-Marshall]

Victor dut se retenir en voyant Eliott au bord des larmes.

Je sais, c'est dur... De perdre quelqu'un, comme lui... Il était tellement formidable... Il était... Il avait encore tout un avenir... Quand je pense qu'on devait se voir tous les trois ce soir là, c'est tellement... Il avait encore la vie devant lui...

Victor laissa échapper un sanglot, se contrôler devenait de plus en plus difficile pour lui. Bien sûr, ce n'était pas à la politique qu'il faisait référence. C'était aux sentiments qu'il avait eu pour cet homme qu'au fond, il n'avait jamais détesté, au contraire. Il regrettait d'avoir toujours été trop froid avec Kévin, pas assez réceptif, de ne pas lui avoir témoigné toute l'affection qu'il avait pour lui.

Il serra Eliott dans ses bras et ne retint plus ses larmes. Trop de temps passé à faire semblant, à faire croire au reste du monde que Kévin n'était rien pour lui.

Excuse-moi, pardon, je voulais pas... C'est juste... Il me manque à moi aussi.

Victor essaya de se retenir de pleurer et se redressa face à Eliott. Il jeta un oeil vers la terrasse et vit la bouteille qu'Eliott avait entamé.

Enfin bref... je vois que t'as déjà commencé ta thérapie...

[Eliott Karlsson-Marshall]

Eliott fut agréablement surpris de découvrir Victor sous ce nouveau jour. Il donnait souvent l'impression de contrôler son image et ses émotions. Mais ce soir, le masque tombait, laissant place à un véritable moment de sincérité. Eliott, lui non plus, ne parvint pas à retenir ses larmes et enlaça affectueusement Victor lorsque celui-ci le serra dans ses bras.

Ce n'est rien ... Tu n'as pas à t'excuser. Il ne faut pas garder ça en soit.

Eliott saisit un paquet de mouchoirs à proximité et en tendit un à Victor en lui adressant un sourire.

Sèche-moi ça !

C'est bien que tu sois venu. Il vaut mieux être ensemble plutôt que chacun de son côté ce soir.

Victor ayant remarqué la bouteille de Jack Daniel's, Eliott invita de la main son hôte à le suivre.

Tu veux m'accompagner ?

... Ou peut-être préfères-tu autre chose que du sky ?

[Victor Karlsson-Marshall]

Victor prit le mouchoir, murmura un petit "merci" et essuya ses larmes. Il savait qu'on ne le voyait pas souvent dans cet état-là. Peut-être était-ce un réflexe qu'il avait appris en politique, à ne pas laisser paraître ses émotions et ses faiblesses, surtout en présence de quelqu'un qui pourrait les utiliser contre lui. Mais Eliott n'était pas ce genre de personne. Lui aussi était triste, il était dans le même état que lui. Victor ne s'était pas senti aussi proche de quelqu'un depuis bien longtemps.
Il souria à Eliott en le suivant.

En temps normal je te dirais que je prendrais un smoothie banane fraise. Mais là, du skey ou tout ce que t'as sous la main, je dis pas non.

Les larmes coulaient encore, mais savoir qu'il n'était pas seul apportait un peu de réconfort à Victor.

C'est... bizarre, quand même. Tu sais, jamais j'aurais cru qu'un jour... je te prendrais dans mes bras. Et... jamais j'aurais cru qu'on aurait à vivre ça ensemble...
Pas que je t'aime pas mais... on est des adversaires politiques.

Victor ria en finissant sa phrase. Il n'y pensait pas vraiment. Il avait juste envie d'en savoir plus sur Eliott, sur ce gars qu'il n'avait jamais vraiment considéré comme davantage qu'un ado fêtard de droite. Peut-être qu'au fond, il était plus proche de lui qu'il ne l'aurait imaginé.