Accoudé au zinc d'un bistrot...

Ville réelle : Catane
Population intra-muros : 366 794 habitants (096)
Population métropole : 1 452 368 habitants (096)
Partis dominants : 1. LR / 2. PSDF / 3. FCF
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Benjamin Deslauriers
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Accoudé au zinc d'un bistrot...

Message par Benjamin Deslauriers »

"Le bateau ivre" est un petit troquet plutôt sympa. Il a 2 étoiles sur tripadvisor mais le gérant dit que c’est à cause du bistrot d’en face qui, selon lui, offrirait un demi à qui mettrait une sale note au « bateau ivre »… Le gérant, Bernaldo, est un grand mec costaud, comme la Sicile n’en fait plus. Benjamin l’observe avec un certain amusement en sirotant son Coca. Benjamin ne boit pas, ne fume pas et ne supporte pas la cigarette électronique, selon sa femme il aurait quelques traits du « mec chiant », ce qu’il réfute ardemment. « C’est au tour de votre petit amie » lui dit soudainement Bernaldo réveillant Benjamin de sa rêverie. Il tourne la tête vers l’estrade installé au fond du bar sur laquelle Angélique est entrain de monter. « Oh non ce n’est pas ma petite amie, c’est une collègue de travail » s’empourpre-t-il. Le barman ne semble pas convaincu. Angélique est une jeune femme de 27 ans, tout juste nommée professeur à Gambino, c’est une grande blonde aux yeux noirs, une danseuse, professeur de mathématiques. Sur la scène de fortune elle balaye l’assistance du regard et s’arrête sur Benjamin, lui sourit (il lui sourit en retour avec un geste discret d’encouragement), elle hoche la tête, déterminée et se lance.

« Bonsoir tout le monde, ça fait plaisir que vous soyez tous là ! Je pensais pas qu’y aurait autant de monde, ça me fait d’autant plus plaisir. Tu vois Germain que Gambino n’est pas une ville de réacs ! Bon, trêve de plaisanterie, si nous sommes réunis ce soir c’est pour discuter de socialisme, vous savez le socialisme c’est ce truc qu’on dit démodé où les gens pensent qu’il faut s’entraider les uns les autres pour construire une société plus juste… Ouai je sais c’est carrément plus à la mode mais bon qu’est ce que vous voulez, j’ai toujours préféré la Gamecube a la PS4… Oui oui j’avais dit que j’arrêtais les plaisanteries, d’accord. »
Elle était plutôt douée pour le stand-up pensa Benjamin, sarcastique mais bon, elle avait ravie son auditoire qui affichait maintenant des sourires complices.

« Le socialisme à Gambino est mort depuis un bon moment… vous avez vu les dernières fantaisies du maire : l’interdiction de mendier, une zone franche et j’en passe. Le maire fait n’importe quoi et aucune résistance ne lui ai opposé, c’est Ter-Mi-Né ; dorénavant nous serons cette opposition. Certains d’entre vous m’ont exposé leurs craintes d’être affiliés à un parti, je vous rassure aucun assujettissement avec un parti national n’est prévu. Nous ne sommes d’ailleurs pas un parti, que ce soit clair ! Nous sommes une association certes à visée politique mais pas que. Ne nous réduisons pas à un lobby, nous valons mieux que ça. Notre objectif : la solidarité, c’est tout. Toute action qui permettra la solidarité sera la bienvenue, sachez le ! Pour la politique, les élections et tuti quanti on verra ça plus tard. »
La foule semblait approuver. Certains se regardaient avec des têtes satisfaites, d’autres fixaient Angélique en opinant tranquillement du chef, d’autres encore prenaient quelques notes, il semblait y avoir toutefois quelques sceptiques.

Le discours d’Angélique continuait, elle rassurait, exposait les actions qui avaient déjà été mise en place, un discours que Benjamin connaissait maintenant presque par cœur. C’était au moins le cinquième bar de la ville où ils organisaient ce genre d’événements. Ils avaient récolté une centaine d’adhésion à leur petite association.
A la fin du discours, il y eut quelques adhésions, quelques propositions et tout le monde s’en retourna chez lui. Il restait Benjamin, les quelques clients du bistrot et Bernaldo.

« Vous pensez vraiment que les gens vont s’entre aider » dit un homme au bout du zinc, un brin amer.
- J’en sais rien… répondit Benjamin en fixant son regard bonhomme sur l’habitué, mais bon, si je le fais pas j’peux pas défrayer mes consommations alors… »
L’homme éclata de rire ; ce n’était pas si drôle mais il ne devait pas souvent rire. Benjamin sourit aussi, un brin content de sa blague.

Benjamin regarda sa montre, c’était l’heure de la sortie des bureaux, peut être aurait-il l’occasion de faire un brin de causette avec quelqu’un de sobre avant de rentrer chez lui.
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