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En version numérique ou papier, les journaux frôceux ont encore un bel avenir devant eux. Les kiosques sont toujours aussi nombreux.


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Thomas Beauchamp
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laTribune est un journal hebdomadaire d'opinion. Fondé par Alicia Dorval et Thomas Beauchamp en novembre 90, le siège est situé à Aspen, en Transalpie. La directrice de la rédaction actuelle est Alicia Dorval.

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Thomas Beauchamp
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laTribune n°1 - Mars 92 - La Prise du Palais

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[quote]
L'UPP et le MAMA en tête - La gauche aux portes du pouvoir - Karlsson à Belley...
La Prise du Palais Richard de Frôce




Gouverneur Victor Karlsson, 90
Le Gouverneur Victor Karlsson, Novembre 90 - Crédits AIF

“Il l’a fait”. Des mots qui résonnent dans le brouhaha de militants de gauche surexcités dans leurs QG de campagne, impatients à l'attente des résultats du vote. A mesure que les premières estimations sondagières commencent à tomber, la joie devient un peu plus visible sur certains visages. “Il l’a fait”, répète-t-on.

Le “Il”, c’est Victor Karlsson, une tête qu’on ne présente plus, figure incontournable de la gauche frôceuse de ces dernières années. Après une défaite de justesse qui lui avait presque valu sa démission en décembre 90, ce dernier a pris un pari : celui de renverser la vapeur, de balayer les forces coalisées de son rival de 90, Arthur Lubenac, et d’établir sa propre majorité à l’Assemblée Fédérale.



[centrer]Les premières estimations donnent la gauche en tête - l'UPP, première force politique du pays[/centrer]

[centrer]Premières estimations - ICOC
Premières estimations des scores et projection en nombre de sièges - ICOC[/centrer]

Un pari amplement réussi, selon les premières estimations, qui font de l’UPP la première force politique du pays, avec 19,6% des voix, un score jamais vu depuis l'avènement de l’empire, battant le précédent record établi par le RPL d’Alba Vittorini en 88 (17,34%).

Et la dynamique qui a renversé la vapeur en faveur de l’UPP aura aussi favorisé les partis de gauche en général : le nouveau-né MAMA fait ses preuves en obtenant la deuxième prime, avec 18,4% des voix, suivi de la Coalition Unifiée des Libertins, à 12,7%.
Et le FCF, nouvelle formation politique que beaucoup semblaient avoir sous-estimé, fera également son entrée dans l’arène politique, avec ses 4,0%.



[centrer]Coup dur pour la droite et le centre - Climat délétère pour l'adversité[/centrer]

Mais il est sûr que les résultats auraient été bien différents sans cet alignement des planètes favorables aux grands changements qui ont sécoués la vie politique frôceuse. L’administration Lubenac a été déconcertante pour les électeurs de la droite par les crises internes qu’elle a subi : le départ du RPL de la coalition, la rupture MPD/ADF, suivi de ruptures internes au sein du MPD et de l’ADF.
Face à ce chaos, beaucoup semblaient placer leurs espoirs du côté du RPL, parti qui avait su rester intact malgré la rupture avec le gouvernement, et qui s’est même découvert un attrait pour certains politiciens du centre, mécontents de la fuite de la direction de l’ADF.
Malheureusement, celui-ci, bien qu’obtenant la première place des partis du centre et de la droite, n’obtient que 10,9% des voix.

Le MPD, de son côté, a subi l’opposition entre le MPD officiel, qualifié de “clan Lubenac” par ses détracteurs, et le MPD-L’Original, considéré par la direction du MPD comme un mouvement de frondeur (également référé sous le nom de MPD-La demi-moitié, MPD-L’Incomplet, MPD-L’Irrésistible, MPD-L'Incommensurable, MPD-Le Suprême, etc… sur les réseaux sociaux).
Le MPD d’Arthur Lubenac semblait destiné au funeste sort d’après-mandat de tous les partis arrivant au pouvoir, et celui-ci parvient à 7,1%, moins de la moitié de son score de 90. Une déception pour certains, mais d’abord un rappel que sans la fronde du MPD-O, qui était arrivé avec 5,0%, et la perte de confiance en la droite conservatrice qui a suivi, le MPD aurait parfaitement pu s’imposer comme un opposant de taille à la coalition de gauche.

Toujours du côté des mouvements qui se sont tirés une balle dans le pied avant même le début de la campagne : les héritiers de ce qui fut une ADF unie et promise à la victoire ont subi de plein fouet leur énième sécession : l’ADF - les Humanistes, avec 7,7%, dépasse de peu l’ADF - Au Centre, mouvement frondeur de l’ADF, qui obtient 7,3%. Une réussite suffisante pour montrer que l’ADF - les Humanistes reste légitime aux yeux des électeurs du centre, mais un véritable gâchis quand on imagine ce que fut ce parti et ce qu’il aurait pu être, uni.

Le PLC, qui semblait se préparer à un rebond depuis leur alliance avec le MPD gouvernemental, n’obtient que 4,2%, 2 points de moins qu’aux dernières élections, montrant qu’il n’a pas épargné par le revers qui a plombé la droite à ces élections. On notera que certaines sorties de certains de ses cadres ayant pu prêter à polémique ont pu contribuer à faire perdre de la crédibilité au mouvement et à affecter la confiance en son jeune leader pourtant prometteur, Vincent De Salvo.

L’ultime déception aura été pour l’OLP, à 1,2%, qui perd toujours en popularité et en crédibilité, notamment depuis l’extinction de son aile modérée, et qui semble aujourd’hui plus proche d’un mouvement militant virulent que d’un vrai parti prêt à participer à la vie fédérale - en témoigne la prise de bec de son meneur avec le Chancelier Lubenac en décembre 90.

Quant au parti Les Démocrates, ce dernier réussit l’exploit de commettre un score à peine moins ridicule qu’aux générales de 90, avec 1,8% contre 1,6% en 90. Qu’on le veuille ou non, il faudra bien croire que les inepties saugrenues de Lisa Reyes et de ses sous-fifres au cours des débats télévisés leur auront été bénéfiques, en fin de compte.



[centrer]#Karlssonmania - L'irrésistible ascension[/centrer]

Il y a peu de place au doute désormais. Celui qui fut député de Catalogne, député fédéral, maire de Pastelac et Vice-Chancelier, l'actuel Gouverneur de Catalogne, Premier Secrétaire de l'UPP et Président de l’Assemblée Fédérale sera le futur négociateur de la prochaine coalition et sans l'ombre d'un doute, le 4ème Chancelier Suprême de Frôce.

Beaucoup avaient remarqué son potentiel et son enthousiasme, alors même qu’il n’était que député de Catalogne, candidat malheureux à la gouvernance de sa province, face à un Paolo Valbonesi qu’on imaginait alors indestructible. Deux ans plus tard, le jeune socialiste et sa majorité entraient triomphalement à l’Hôtel de Catalogne, tandis que 6 des 7 plus grandes villes catalanes tombaient sous la coupe du parti qui l’avait élu à sa tête.

En 88 déjà, il se faisait remarquer à l’Assemblée, interpellant le ministre Zimmerman sur le scandale lié à son voyage en Amérique, suscitant à l’époque les applaudissements de la gauche comme du centre. Puis en 89, 1 an et demi après être sorti de l’anonymat, le jeune Premier Secrétaire fraîchement élu triomphait avec le reste de la gauche, accédant à la Vice-Chancellerie sous la gouvernance d’Alessandra Ansaldi, où il s’est distingué lors de la crise des indépendantistes norijiens, et au cours de ce samedi noir du 4 novembre 90.

Un potentiel qui avait déjà beaucoup intéressé les politologues. Feu notre confrère Patrice Delcourt - paix à son âme - l’avait analysé dans son livre "Peut-on l'arrêter ? L'inéluctable ascension d'un Géant", très décrié par ses opposants, et il écrivait, en se défendant de toute collusion avec le parti socialiste : “J’analyse un phénomène réel qui est l’ascension inexorable de monsieur Karlsson qui se trouve aujourd’hui aux portes du pouvoir.” Celui qui avait prédit une large victoire de l’UPP en 90 aura été déçu de justesse de son vivant. Mais au final, l’avenir lui aura donné raison et aura fait de son livre une prophétie de cette victoire écrasante de la gauche écosocialiste.

Mais là où Patrice affirmait “que la popularité de Victor Karlsson s’exprime mal dans les urnes”, on ne peut que s’amuser à imaginer sa réaction en découvrant que Victor Karlsson, personnalité politique préférée des Frôceux selon nombre de sondages, s’apprête peut-être à devenir le leader d'une des plus grandes coalitions parlementaires de l'histoire du pays.



[droite]Thomas Beauchamp, pour laTribune[/droite]
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laTribune n°2 - Juin 93 - La fin de l'ère Karlsson

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Citron, Landreau, Coutem, Petchkine, Macé...
La fin de l'ère Karlsson


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Victor Karlsson, député provincial catalan, juin 87 - Crédits TFI

Entre une droite qui peine à se reconstruire sans déborder sur ses extrêmes et un centre ruiné par des années de girouettes politiques, on s'imaginait assez facilement que l'annonce de la vacance prochaine du poste de Premier Secrétaire Fédéral de l'UPP, premier parti de gauche et meneur de la majorité, ferait des envieux. Mais peu d'observateurs se seraient attendus à un tel nombre de candidats prêts à passer le cap pour candidater sérieusement au poste pourvu par l'actuel Chancelier Suprême Victor Karlsson, qui fête aujourd'hui d'ailleurs son 28ème anniversaire.

Après la reconduction de l'UPP à Belley et de nouvelles réussites au plan local, ce sont au total pas moins de 5 motions qui ont été déposées au Congrès de Chouchenn. Lointaine est l'époque où Victor Karlsson demeurait constamment seul candidat à sa succession et seul meneur de la campagne fédérale, les autres éminents cadres du parti préférant alors se ranger dans son ombre ou se replier sur leurs sections locales. C'est un changement radical qui attend le parti de la majorité au tournant.



Des anciens aux derniers arrivés - des candidats aux profils divers

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Les 5 candidats au Premier Secrétariat Fédéral de l'UPP : (de gauche à droite) Lucia Petchkine, Adrien Landreau, Romane Macé, Julien Coutem, Julien Citron

En dehors des enjeux que représenterait la place de leader du premier parti du pays, c'est la diversité des candidatures qui fait de cette élection interne une des plus intéressantes dans les actualités politiques actuelles. On avait l'habitude des congrès annuels sous forme de plébiscite d'un seul candidat, ou tout au plus d'élections internes entre deux candidats, sans qu'il y ait vraiment de doute sur l'issue du scrutin. Aussi, ce Congrès revêt un caractère unique qui rompt avec les habitudes des partis politiques nationaux.

Des 5 candidatures et motions déposées au Congrès de l'UPP de Chouchenn, certaines étaient bien sûr attendus au tournant, d'autres ont créés la surprise au dernier moment. Petit tour de liste :
  • Julien Citron : Maire d'Etchegorda et ancien Ministre Fédéral, l'ex-colistier, soutien et ami de longue de date de Victor Karlsson semblait avoir un boulevard vers le Premier Secrétariat, à la succession du jeune loup sur lequel il avait misé en 89. Mais des projets controversés aux propos polémiques tenus à l'égard d'autres élus de gauche l'ont amené à devenir peu apprécié auprès du centre-gauche comme de la gauche radicale. Ce qui ne sera pas sans l'handicaper dans la défense de sa motion "Rester le fer de lance de la gauche".
  • Julien Coutem : Nouveau venu dans la vie politique frôceuse, il s'était fait remarquer à Salusa, ville dont il est maire depuis 92, par de nombreux et coûteux projets d'infrastructures. Malgré une polémique récente, son engagement reste intact et il sera présent au congrès pour défendre sa motion "Une volonté au service de tous".
  • Adrien Landreau : Nouvel arrivant également, on sait peu de choses sur Adrien Landreau, pour l'heure seulement député fédéral. De par ses engagements, il est néanmoins vu comme un candidat crédible au Premier Secrétariat et un adversaire potentiellement féroce. Il présentera au vote des militants sa motion, intitulée "Osons la Nouveauté, Socialistes debout !".
  • Romane Macé : Ancienne collègue de Karlsson et Citron au sein du gouvernement Ansaldi, on ne lui avait accordé jusqu'alors que peu d'attention, jusqu'à ce qu'elle prenne possession de la mairie de Chouchenn, fief de la droite radicale qu'on pensait jusqu'alors imprenable. Elle a l'avantage de l'expérience et surtout de disposer d'un dossier exempt de polémiques. Sa motion, "Socialistes, Ensemble!", apparaît presque providentielle à un moment où le parti semble se préparer à l'implosion.
  • Lucia Petchkine : Figurant parmi les dernières recrues de l'UPP, succédant à Bernard Potot à la mairie de Sant Frocia, elle s'est déjà faite remarquer par ses critiques très virulentes du Premier Secrétaire sortant et des autres candidats. Mais en un temps où d'autres candidats semblent vouloir un rapprochement avec le centre libéral, sa motion "Garder un socialisme humain" apparaîtra comme la caution du maintien de l'UPP dans la sphère des partis fermement de gauche.

Les 5 candidats, tous les 5 porteurs de visions très nuancée de l'avenir à réserver à l'UPP à la succession de Karlsson, s'affronteront lors d'un prochain débat télévisé sur Frôce 2, selon les informations qui nous ont été transmises. Un débat qui sera à coup sûr très suivi, comme le reste de la campagne. Et un débat qui risque bien d'être aussi polémiste que les attaques interposées entre candidats au cours des derniers meetings.

Une campagne interne sous tensions - les grands absents du débat, enjeux capitaux de la campagne

C'est aussi l'une des nouveautés de cette nouvelle ère qui se profile. L'UPP de Victor Karlsson apparaissait en effet comme un parti unifié, rassemblé derrière la bannière d'un leader incontesté, et qui faisait au mieux de ce qui était attendu de lui.
Les militants et cadres de parti qui accordaient d'une voix leur confiance à un meneur se retrouvent aujourd'hui divisés entre 5 options parfois similaires, parfois diamétralement opposées. Dans les deux cas, les candidats n'hésitent pas à s'attaquer de front, en prolongeant de quelques minutes leurs discours de campagne et d'en profiter pour adresser des piques plus ou moins virulentes à des rivaux potentiels.

Parfois aussi, c'est sur Pluzin que certains des candidats se défoulent les uns sur les autres, au grand désespoir de leurs conseillers en communication.

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Petit florilège des pluzs de candidats.

+ Julien Citron a écrit : 20 juin 2018, 08:13Je souhaite en finir avec la Gauche sectaire qui ne regarde que son nombril.
Ma famille politique m'a fait aller de déception en déception.
+ Lucia Petchkine a écrit : 24 juin 2018, 15:54Imaginez la tête déconfite des derniers soutiens de Coutem qui auront mis plus de temps à s'installer ou à sortir de la Pétrofrôce Arena qu'à écouter le candidat ! :tearsjoy:
+ Julien Citron a écrit : 20 juin 2018, 08:13Si l'UPP se passe moi, je n'hésiterai pas à se passer d'elle et aller vers des horizons plus cléments.
+ Romane Macé a écrit : 23 juin 2018, 12:40Alors que certains ont préférés fuir Antsiranana, pour se faire parachuter en Catalogne, au lieu de se battre, malheureusement...
+ Lucia Petchkine a écrit : 22 juin 2018, 15:49Le passé n'est pas le passé.
+ Julien Citron a écrit : 22 juin 2018, 11:00Je veux un socialisme ouvert aux autres et sortir de ce dogmatisme fiévreux qui nous enferme dans notre microcosme moisissant.
+ Julien Coutem a écrit : 23 juin 2018, 18:38Ceux qui veulent la division du parti savent qu'ils pourront compter sur vous.
+ Lucia Petchkine a écrit : 24 juin 2018, 15:54Tant qu'on pourra résumer votre pensée en moins de 144 caractères, je vous conseille fortement d'organiser des meetings sur Twitter -en espérant que vous comprendrez que je ne pourrais débattre de vos idées tant que vous ne les aurez pas exposées plus en détails- Monsieur Julien Coutem.
__________________


Mais le plus intéressant dans cette campagne, ce ne sont pas les paroles vociférées entre candidats mais indéniablement celles qui sont chuchotés par les personnes les plus en retrait, les paroles de ceux qui ne se positionnent pas ou très discrètement en faveur de l'un ou l'autre des candidats.
Et le soutien, tacite ou ouvert, de ces cadres socialistes sera essentiel pour tout candidat qui souhaite prendre en main l'Union Pour le Progrès et lui garantir de ne pas subir le même sort que les partis divisés entre plusieurs factions.

Il sera aussi essentiel en prévision de la campagne de juillet 94. Car en effet, aucuns des meneurs des deux précédentes campagnes ne figurent parmi les candidats ni n'ont apporté leur soutien à l'un d'entre eux. Qu'il s'agisse de Céline Braud ou Amandine Smith pour les campagnes provinciales, ou d'Enrique Mataró et Victor Karlsson pour la campagne fédérale (ce dernier ayant publiquement déclaré sa neutralité vis-à-vis des candidats), on n'a que peu d'indications sur les intentions de vote des plus éminents membre du parti.

Aussi, il sera difficile de prendre le pouls du congrès et de distinguer deux tendances majoritaires avant le début du premier tour. Premier tour qui néanmoins, mettra en marche les jeux d'alliance entre candidats et forcera tôt ou tard les personnes les plus oisives face à ces élections à prendre position ouvertement.


Fin de la #Karlssonmania ?

Comme les tories après le retrait de Thatcher, les socialistes français après la fin de François Mitterand ou même la CDU après la chute d'Helmut Kohl, au mois prochain, la départ de Victor Karlsson aura inévitablement pour l'UPP l'impact qu'a toujours la perte d'un leader aussi marquant, d'une tête qui au-delà de l'avoir guidé, a défini son action et son existence politique au cours de ces cinq dernières années.

Après une progression qui a vu le casse de la Catalogne, passée de la domination centro-conservatrice à une écrasante majorité socialiste, l'apogée de la gauche aux fédérales en 89, puis la victoire écrasante de mars 92, et suivi de celle de mai 93 qui aura permis la première réélection d'un chef de gouvernement sous l'Empire, la barre a été fixée très haut, et déjà beaucoup de militants socialistes s'inquiétent de voir autant de candidats déclarer ouvertement renoncer au pouvoir fédéral.

Victor Karlsson peut pourtant se targuer de faire bénéficier sa formation de sa popularité presque constante et rarement à son désavantage, allant de 60% jusqu'à 80% d'opinions favorables sur son travail à la Chancellerie Suprême selon le dernier sondage OS. Au-delà de son statut de meneur de la gauche écosocialiste, son image de leader de la jeunesse et l'enthousiasme qu'il suscite marquera sans doute pour longtemps la vie publique frôceuse de l'ère impériale.
Mais même la pétition qui a recueilli 68% d'avis favorables à son maintien au commandement de l'UPP, lancée après son annonce de ne pas se représenter à un troisième mandat, n'y aura rien changé. Après 6 ans passés au premier plan de la vie politique, le jeune Chancelier semble bien décidé à laisser la main.
Ainsi est scellée la fin de l'ère Karlsson.

Mais à n'en pas douter, le passage du jeune catalan à l'UPP laissera une empreinte très importante pour le parti, plus que jamais en ces temps où l'avenir de la gauche semble promis à la même division qu'a connu la droite et le centre. Et même après son départ de la vie politique, prochainement, avec la création de la European LGBT Fondation, et l'implication de sa sœur Lina Karlsson dans la politique catalane, il est probable que le nom "Karlsson" fasse encore parler de lui dans la sphère publique dans les mois à venir.
Preuve s'il en était besoin la #Karlssonmania dont parlait Patrice Delcourt ne disparaîtra probablement jamais complètement des esprits et que le parti écosocialiste, quelque soit le chemin qu'il prendra, en gardera la marque encore longtemps après cette élection.


Thomas Beauchamp, pour laTribune

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laTribune n°3 - Août 94 - Un républicain à la Chancellerie

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La gauche radicale toujours majoritaire - Remontée du centre-droit - La CUL cède Belley au MAMA
Un républicain à la Chancellerie



Mats Maessen, maire de Farellia, novembre 90 - Crédits AIF

Après la victoire surprise de la CUL, l'ancienne Vice-Chancelière d'Alba Vittorini et très jeune Gouverneure de Septimanie, Anastasia Mendoza Ojeda, chargée par l'Imperatore de former un accord de coalition gouvernemental, avait un boulevard devant elle vers l'Hôtel Belley. Il faut dire qu'entre une gauche écosocialiste qui renonce à la gouvernance, et l'ADF-H, le MAMA et le PAS qui se battent pour récupérer la Chancellerie, la CUL avait affaire à une rude compétition pour arriver en tête des élections fédérales.

Et c'est avec surprise que certains ont accueillis l'annonce par l'Imperatore de la nomination de Mats Maessen, politicien de gauche radicale, au poste suprême, en lieu et place d'Ojeda ou d'un membre de la CUL.

Mats Maessen devient donc à son tour Grand-Officier de l'Ordre de la Croix d'Argent, avec le fauteuil de Chancelier qui va avec, après des années de bons et loyaux services comme Premier Vice-Gouverneur de Septimanie auprès d'Anastasia Mendoza Ojeda, dont il garde en souvenir sa Première classe de l'Ordre du Dauphin Rouge. Mais résumer le jeu politique à des échanges de médailles entre amis, ce serait mal connaître notre système politique et nos politiciens. Cette fois-ci comme à toutes les élections fédérales, le jeu des négociations et accords tacites en coulisses a joué un rôle majeur dans cette nomination qui pour certains, n'a rien de surprenante.

Jeux d'alliance au sein de la coalition de gauche - Une première sous l'Empire

On remarque au final que la coalition de gauche reste majoritaire avec un score stable depuis 92 (55,84% en 92, 57,91% en 93, 54,16% en 94), et ce n'est qu'en son sein que les changements s'opèrent. C'est aussi là qu'ont eu lieu les plus grandes surprises de cette échéance électorale : malgré le départ de Victor Karlsson-Marshall et le renoncement de l'UPP à briguer un troisième mandat à la tête de l'État fédéral, le parti écosocialiste se maintient dans le trio de tête, tandis que le report des voix semble avoir davantage profité à la CUL qu'au MAMA. Le MAMA, quant à lui, finit une troisième fois juste derrière l'UPP, qui le devance, pendant que le FCF revient à son score de 92 et que la CUL, de son côté, rafle la mise. Avec près de 20% des votes en faveur de la CUL, celui-ci devient le leader ainsi que le garant de l'unité du bloc CUL/UPP/MAMA/FCF et à ce titre, avait tout intérêt à maintenir au mieux la coalition.

Et malgré la déception du MAMA sur son score individuel, celui-ci a pu se réjouir du maintien d'une gauche majoritaire au Parlement. La CUL renonçant à la Chancellerie pour placer Aritz Alves Alarcon, ancien ministre fédéral RPL à la Vice-Chancellerie et à la Diplomatie au nom de la CUL, tandis qu'Esteban Belmonte, maire d'Elrado, est reconduit au Budget, c'est donc au final le très influent cadre du MAMA Mats Maessen, maire de Farellia, Ministre fédéral de la Justice sous le controversé gouvernement Vittorini, puis brièvement ministre de la Défense sous Karlsson I avant de céder la place à son adjointe Maria Blum, qui succèdera à l'écosocialiste Victor Karlsson-Marshall au 11 avenue de Phinacie.
Le parti de l'ancien chancelier, de son côté, et malgré le désastre annoncé, n'est pas en reste, en obtenant 2 des 4 ministères au sein du gouvernement fédéral, et parvenant à y placer le nouveau venu Adrien Landreau, Premier Secrétaire Fédéral du parti et Romane Macé, ancienne ministre du gouvernement Ansaldi et Secrétaire Générale de l'UPP, respectivement à la Justice et à la Protection Sociale.

C'est la première fois dans le système parlementaire impérial qu'un parti en tête, nommé à la négociation impériale, cède volontairement la place à un parti moins influent au sein de sa coalition. Mats Maessen devra donc plus que tout autre Chancelier s'assurer du soutien et de la loyauté de ses alliés pour mener à bien son projet.

Pas la première fois cependant, qu'une telle option était envisagée : dès 88, nos confrères de L'Indépendant - La Souricière révélaient qu'il était envisagé durant les négociations d'alors, dans le cadre d'une alliance RPL-ADF, de céder la Chancellerie Suprême à un candidat catalan ADF, Paolo Valbonesi. Un accord qui n'avait au final jamais abouti, au grand daim de la majorité de l'échiquier politique et surtout du centre, qui aura mis des années à s'en remettre.

Le centre refait surface - Déception à droite


Gabriel Von Bertha après l'annonce des résultats, août 94 - Crédits la Tribune

Après la catastrophe d'après 90, le centre parvient finalement à revenir sur la scène en triplant presque son score de 93, et à mettre la main sur quelques 43 députés, devant le MAMA du Chancelier Suprême. L'ADF-H, positionné dans l'opposition, s'il parvient à éviter un troisième schisme et à se maintenir uni d'ici là, briguera probablement la Présidence de l'Assemblée Fédérale, pour laquelle le Président de l'ADF-H, tête de liste fédérale et maire d'Assolac Gabriel Von Bertha s'est déjà porté candidat.

A droite cependant, c'est une déception pour la droite, radicale comme modérée.
Le PLC, malgré un score très stable (0,1 pt de différence avec 93), perd 11 députés et finit 6ème parti à l'Assemblée Fédérale en terme de sièges.
Le PAS, de son côté, remporte 17 sièges de plus qu'en 93 et finit deuxième parti aux élections fédérales, mais perds presque 2,5 pts aux élections (14,80% contre 17,25% en 93), ne suscitant guère plus d'enthousiasme que l'année de sa création, où il avait fini au coude à coude avec le MAMA. Coup dur pour la tête de liste, Olivier Brimont, plus sérieux prétendant conservateur à la Chancellerie depuis Arthur Lubenac en 90, qui siégera une fois de plus dans l'opposition au gouvernement.
On se rassure néanmoins de voir que LR, le parti de Lisa Reyes, parvient à reproduire la catastrophe des précédentes élections avec très peu de variations.

Stabilité au niveau local - Rien de nouveau sous le soleil ?

L'ex-Chancelier Suprême Karlsson-Marshall, avant de céder la main, avait félicité une mobilisation exemplaire des électeurs malgré la chaleur qui étouffe le pays depuis ces dernières semaines.

Pourtant, au plan local, aux municipales notamment, ces élections auront été les plus stables qui soient depuis 86 : au niveau national, dans les principales préfectures, 80% des maires en place ont été maintenus en conservant leur majorité. C'est notable pour le RPL, qui conserve Libertalia, l'UPP et le PAS, qui conservent leurs fiefs, les trois se retrouvant avec une situation très similaire à celle des municipales de 93.
Quelques changements mineurs toutefois pour le MAMA, qui perd Il-Kaxtel au profit de l'ex-Chancelière Alessandra Ansaldi, élue maire comme candidate indépendante, et le PLC qui lui récupère Monticello au détriment de LR, portant le jeune Charles Horowitz au poste de maire de la ville.
Et pour les partis sur les extrêmes bords, gauche comme droite, ceux-ci perdent gros : LR perd ainsi Amaki et Monticello et se maintient avec difficulté à Gambino, tandis que le FCF perd la quasi-totalité de ses fiefs à l'exception d'Île-Kana, toujours aux mains du critiqué régionaliste Louison Tojoranahery. Et de ces échecs de l'extrême droite et de l'extrême gauche, le centre parvient à tirer son épingle du jeu : l'ADF-H, qui n'avait plus guère qu'Assolac et Hofbach en 93, se trouve de nouveaux fiefs en Antsiranana, en récupérant Port-des-Indes et Amaki, anciens fiefs respectifs des Premiers Vice-Gouverneurs Andrea Schreiber et Louis Barthélémy.
A Hariva, après les changements successifs au fil des élections (MARR, OLP, ADF, RPL et FCF), le nouveau maire Mouloud-Salim hadj-Benalla, toujours issu de la dynastie locale des de la Flamberge, portera finalement lui aussi l'étiquette ADF-H.

Dans les provinces, ces élections auront surtout pris la forme d'un plébiscite et à ce titre, bon nombre de gouverneurs en exercice peuvent être satisfaits de leur performance.
En Septimanie et en Catalogne, les majorités CUL et UPP se maintiennent avec une large confiance des électeurs, et renforcent leur majorité parlementaire de respectivements 14 et 15 sièges. Anastasia Mendoza Ojeda et Enrique Mataró, ayant tous deux renoncés à la politique fédérale, auront tout le loisir d'assurer la continuité des politiques de gauche dans l'Ouest du pays.
A l'Est, en Transalpie, le gouverneur PLC Vincent De Salvo obtient enfin sa majorité absolue de sièges et n'aura plus les mains liés par le centre et la gauche pour mener à bien une politique pleinement libéral-conservatrice dans la province.
En Tyrsènie, Olivier Brimont devient le premier gouverneur à se faire réélire. Ne disposant toutefois pas de majorité absolue, et perdant même 5 sièges par rapport aux dernières élections, il devrait compter sur le soutien de ses alliés du centre pour se maintenir à la gouvernance de la province.

Mais l'élection la plus attendue pour le moment est celle du gouvernorat d'Antsiranana : après le départ inattendu de Julia Blum après 5 ans de présence quasi-constante au pouvoir, Nathan Brimont, politicien transalpien, a été envoyé en urgence reprendre la liste du RPL en Antsiranana et faire barrage aux listes régionalistes. Mission réussie, puisque ces dernières, divisées entre les régionalistes du FCF et les régionalistes indépendants, finissent respectivement 3ème et 4ème, ne cumulant au final que 37 sièges, malgré le tournant auxquels beaucoup s'attendaient après le départ de Julia Blum.
C'est donc une majorité RPL/Centriste qui s'est formé, et après le retrait de candidature de Nathan Brimont, les regards se tournent vers Andrea Schreiber, ex-maire de Port-des-Indes et de Symphorien, candidate indépendante affiliée au centre, pour battre le candidat régionaliste.
S'il y a peu de doutes sur l'issue du duel électoral entre cette dernière et Louis Ralaivao du FCF, reste à voir comment gouvernera celle qui devrait bientôt devenir la toute première Gouverneure indépendante du pays, sur fond de guerre politico-militante entre les indépendantistes et les libéraux.

Vers une remise en cause de la monarchie impériale ? - Continuité ancrée ou répit pour la gauche ?


Sa Majesté Impériale l'Imperatore Vittorio, descendant les marches du siège de la Fondation di Savoia-Carignano, juin 93 - Crédits Agence de la Maison Impériale

Certains observateurs se questionnent, redoutent ou espèrent que la nomination à la tête du pays d'un républicain convaincu posera la question du bilan des 6 premières années de la Frôce sous l'Empire, après 86 ans sous la Seconde République. Si les précédents locataires de Belley de gauche, Ansaldi comme Karlsson, se posaient plutôt en parlementaristes et monarchistes convaincus, l'engagement de longue date de Mats Maessen en faveur du républicanisme, notamment au sein de l'ancien MAMA, n'est pas sans soulever des attentes, des craintes comme des vœux de changement, de la part des plus révérencieux comme des plus réformistes.
Mais il faut admettre que l'opposition à la monarchie impériale ne connaît plus ses beaux jours des succès du MARR et de la relative présence de l'ARP/ROI. L'action de la famille impériale, notamment lors de la crise de peste et de la montée du séparatisme en Antsiranana, en aura convaincu beaucoup de l'utilité de maintenir un chef d'État à la fonction purement symbolique, incarnant la continuité des institutions, une confiance en la Couronne qui aura connu son paroxysme lors de la tentative de coup d'État du 4 novembre, alors que celle-ci courait à sa perte. Et aujourd'hui, avec la disparition du MARR et les scores très faibles du dernier parti républicain existant, "LR", la confiance en la monarchie semble bien affirmée, par les élus comme par les Frôceux dans leur ensemble. A voir à présent, si Mats Maessen cherchera à faire bouger les institutions de la Couronne ou au contraire, s'y adapter et gouverner à ses côtés.

Au final, la configuration politique actuelle semble s'inscrire dans la continuité de celle de l'époque Karlsson après la déroute de la droite, avec le maintien d'un bloc majoritaire de gauche face à un bloc d'opposition du centre-droit et d'un dernier bloc minoritaire de droite radicale. Une continuité dont les grands bouleversements devront toutefois être pris au sérieux, si la gauche ne veut pas risquer de perdre bientôt la négociation impériale au profit d'une alliance PAS-ADFH.

Mais pour l'heure, malgré la perte pour la coalition fédérale de près de 40 sièges, cette majorité de 219 députés assurera que le "Front Populaire", proclamé par Simon Brexel, Victor Karlsson et Jean Bournay un beau jour de mars au lendemain des élections générales de 92, aura encore un bel avenir devant lui. Du moins, pour cette année.

Alicia Dorval, pour laTribune

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