Palais des Congrès et de la Culture

[Lucia Petchkine]

Arrivée au milieu de la salle, Lucia attendit qu'on lui indiquât qu'elle pouvait commencer.

Militants, militantes,
On m'entend à Port-des-Indes mais on ne me voit pas !
1-2-3.....Antsiranana, me voilà !


Bien, maintenant que chacun me voit normalement, je peux commencer.

Mes amis, il ne faut jamais oublier notre histoire et nos actions. Parce que c'est grâce à cela que nous pourrons avancer !
Il ne faut jamais oublier ou effacer, c'est le meilleur moyen pour perdre toute notre action, si on oublie on est comme repartis à zéro, nous devons impérativement faire de notre expérience notre plus grand atout pour palier à tous les problèmes que nous rencontrerons.

Notre histoire a été très mouvementée, nous le savons tous. Nous avons eu un démocratie, une République, un Royaume, une Dictature, un Empire. Que devons-nous en retenir ?

Nous avons subi de plein fouet, la colonisation, je dis bien "nous" car si Antsiranana souffre du colonialisme, la Frôce métropolitaine souffre de voir l'île de Madagascar ouverte en deux, divisée par un colonialisme assumé. Cette colonisation n'est plus qu'un problème morale, c'est un problème sur tous les fronts. Comment obliger toute une population à se lier à un Empire ? Cet empire est bien plus soudé qu'aucune province ne l'est avec Antsiranana ou Norijo. Toute cette population est victime d'un Empire colonial qui l'isole. Il lui est interdit de négocier avec Madagascar ou tout autre pays africain. C'est une honte !

Nous avons appris de notre histoire qu'Antsiranana devait s'émanciper et obtenir plus d'autonomie. Toutes les colonies doivent s'émanciper et s'unir à égale force avec les colons. Antsiranana doit être un Norijo d'Afrique, une Province autonome capable de se diriger d'elle-même.

Nous avons également appris de notre Histoire ce qu'était la République, l'autocratie, l'empire, pour ne pas en reproduire les erreurs.
Je crois profondément en la République. Pas à celle dans laquelle nous sommes, dans une République Sociale. Une nouvelle forme de gouvernance basée sur les pouvoirs locaux mais née d'un effort commun. En somme si vous voulez, qu'une Union fédérative finance les Provinces qui financent les Communes qui elles seules concentrent une bonne partie des pouvoirs.


Ensuite, nous ne devons jamais oublier car ce qu'on oublie, on ne le défend plus. Quand Monsieur de la Boétie disait qu'on ne vivait et luttait que pour ce qu'on a vécu ou qu'on nous a enseigné, il avait raison. Si nous vivons de liberté, qu'on enseigne la justice, qu'on comprend la démocratie, nous ne lutterons plus que pour nos valeurs. Que jamais l'on n'oublie ni la liberté, ni la justice, ni la démocratie, qu'on le exulte au plus haut point pour que jamais ne succombent nos valeurs. Nous n'oublions pas le passé désastreux de la Frôce, des dictatures, des empires, des colonies et des royaumes. Nous devons toujours nous montrer au dessus de ces choses-là.

Enfin ne jamais oublier tout ce que l'on a fait. Ne jamais oublier l'action socialiste, l'action écologiste. Ne jamais oublier qui ont fait notre présent aussi contestable soit-il, aussi bien qu'il est. Imaginez un passé sans écosocialiste. Des semaines de travail sans fin, des vacances imaginaires, du béton et des briques, des usines à perte de vue,...

Ami-e-s, n'oublions jamais ce que notre action a été, ce que nous avons été, ce que l'histoire a été et nous avancerons continuellement !
Si je suis élue, nous rafraîchirons la mémoire au monde entier, qu'ils voient ce pourquoi sont morts nos ancêtres et qu'est-ce qu'ils visaient : le socialisme.

Je vous remercie !