Rassemblement pour un statut spécial

Ville réelle : Antsiranana
Population intra-muros : 155 270 habitants (096)
Population métropole : 1 832 630 habitants (096)
Partis dominants : 1. ADF / 2. FCF / 3. CUL
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Julien Citron
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Rassemblement pour un statut spécial

Message par Julien Citron »

Les bus convergeaient vers le centre-ville de Libertalia pour déposer les manifestants venus de toute la province. La place de la mairie était remplie et rythmée au son des tambours. L'ambiance était plutôt bon enfant, les gens dansaient, chantaient en français et en malgache. Les forces de l'ordre encadraient la place pour éviter tout débordement et bouclaient l'accès à l'Hôtel de Ville.
Une scène était disposée devant la mairie de Libertalia avec un pupitre.
Les manifestants étaient équipés de drapeaux de Madagascar mais on pouvait voir de rares drapeaux frôceux, signe que la métropole n'était pas tellement rejetée. Les militants de l'UPP-Antsiranana étaient présent et chauffaient la foule tandis que les régionalistes de Fanilo Nomenjanahary étaient rassemblés entre eux, attendant l'intervention de leur chef.
Julien Citron devait intervenir lors d'un grand discours plaidoyer en faveur d'une reconnaissance d'Antsiranana comme entité spéciale au sein de la Fédération Frôceuse.


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Le jeune député fédéral avait préparé longuement son discours car il tenait à ce qu'il soit soigné, percutant mais aussi rassurant pour la classe politique métropolitaine qui l'avait en partie accusé de vouloir faire voler en éclats l'unité frôceuse.
Il monta alors sur scène sous les applaudissements mais il savait pertinemment que tous ces gens attendaient surtout Fanilo Nomenjanahary, c'était donc à lui de les surprendre dans le bon sens afin d'être reconnue comme une personne défendant leurs intérêts.
Il attendit la fin des vivats pour commencer à s'exprimer.


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Mes chers amis, je suis heureux de vous voir en nombre pour défendre l'intérêt de votre vénérable province. Antsiranana est un terre de liberté. Les gens aiment vivre et profiter de la vie et ce malgré un niveau de vie plus bas que la métropole. Je pense ne pas me tromper en disant que le peuple d'Antsiranana est au fond heureux malgré les difficultés qu'il traverse. Il n'est pas baigné par le consumérisme fanatique de l'occident, ici le capitalisme n'a pas encore étendu ses tentacules étouffantes. La société est également soudée car ici le sens de la famille et de l'entraide envers ses proches est encore très fort. Chaque individu sait solliciter sa famille en cas de coup dur et c'est cela une force qui fait d'Antsiranana un peuple uni. La culture Malagasy est une culture de paix, de tolérance, d'amour et de liberté.
Nous sommes ici à Libertalia, lieu fondé par des pirates animés par l'idéal de la Liberté et du respect de l'avis de chacun. Cette république éphémère a prouvé que si une communauté donne sa place à chacun, la liberté n'est pas un vain rêve. Et aujourd'hui Antsiranana a soif de liberté. A l'image des mots du capitaine Misson, dirigeant de la République de Libertalia que vous connaissez tous, "Notre cause est une cause noble, courageuse, juste et limpide : c'est la cause de la liberté."


Applaudissements et cris de joie dans la foule.

Antsiranana et la liberté sont deux choses indissociables et aujourd'hui encore son peuple cherche à la conserver. Mais je veux dire à la métropole qu'Antsiranana ne mène pas le même combat qui l'a sorti de l'esclavage. Antsiranana ne rejoue pas non plus l'indépendance de Madagascar. Antsiranana joue cette fois-ci sa dignité et la reconnaissance de sa particularité au sein de la Fédération car des citoyens frôceux nous sommes tous ici, et frôceux chacun d’entre nous veux rester.

Nouvelles sensations dans la foule.

Vous aurez reconnu en partie les mots de Philibert Tsiranana, père de l'indépendance de Madagascar. Lui ne voulait pas de rupture nette avec la France et se considérait de culture française. Même si le combat est différent cette fois, la philosophie reste la même. Antsiranana reste tournée vers l'Europe comme cela a été le cas toute la majeure partie de son histoire. Néanmoins l'identité locale ne sera jamais effacée par les influences extérieures.
Alors aujourd'hui j'entends beaucoup de monde déçu par la reconnaissance qu'ils ont de la métropole lointaine. Il n'y a aucun rejet de la Frôce mais tout le monde rejette le manque de considération et la mise sur le même plan avec les quatre provinces métropolitaines. La Catalogne, la Septimanie, la Transalpie et la Tyrsénie sont au sein de la Frôce depuis des siècles. L'appartenance d'Antsiranana à la Frôce, elle, dépasse à peine le cap de la décennie. Pendant tout ce temps, le mariage entre l'Empereur Vittorio et la Reine Miha de Madagascar a permis à Antsiranana d'adhérer pleinement à la Fédération. Néanmoins les débuts du régime fédéral ont suscité des déceptions. Il a d'abord été dur de voir que la Constitution ne reconnaissait rien de spécial à Antsiranana. Le Gouverneur a en effet des pouvoirs étendus, personne ne le nie ici. Mais chacun conviendra que la province doit pouvoir gérer elle-même l'immigration, que les médias ne doivent pas être pilotés depuis la métropole, que la santé doit être gérée au niveau provincial car la différence du niveau de vie ici fait que les gens travaillant dans les bureaux d'Aspen n'ont aucune vision réaliste de ce qu'il se passe ici.
Antsiranana ne veut pas de l'indépendance et par conséquent ne veut pas des compétences régaliennes de l'Etat fédéral. Quel sens aurait une province dotée de forces armées ? Quel sens aurait une province dotée de diplomates ? Strictement aucun.
Alors certains m'ont déjà blâmé sur la question du budget. Je les invite à lire la Constitution pour comprendre que le budget est déjà une compétence provinciale. Le budget de la province est en excédent de 77 millions de pluzins sans aucune subvention de l'Etat fédéral. Retenez-le et dites-le à ceux qui veulent vous influencer avec cet argument. C'est donc un faux argument destiné à diviser et à faire peur, ne tombez pas dans ce piège mes amis, Antsiranana est déjà autonome sur le plan budgétaire !
Nous ne le répéterons jamais assez, Anstiranana veut un régime spécial inscrit dans la Constitution basé seulement sur la réalité du terrain. Une province autonome n'est pas une province qui refuse de déléguer les fonctions régaliennes à l'Etat. Les institutions provinciales telles qu'elles existent aujourd'hui sont bonnes et nous pouvons les conserver.
Ce que nous demandons n'est pas irréaliste et très loin du délire indépendantistes que s'empressent de nous attribuer les opposants à la liberté d'Antsiranana. Nous vous laissez pas dicter votre destin par les hommes d'Aspen car la Frôce n'est pas seulement à Aspen, elle est aussi ici !


Applaudissement prolongés. Julien lève les bras pour saluer la foule. Il fait des signes de mains avec un grand sourire, satisfait de son discours.
ex-Président de la Province de Catalogne

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Louis Barthélémy
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Re: Rassemblement pour un statut spécial

Message par Louis Barthélémy »

De retour de l'aéroport en provenance d'Aspen, Louis était sur la route pour rejoindre son bureau de l'Assemblée Provinciale avant de prendre la direction de sa ville, Amaki.

En arrivant dans le centre ville, il perçu rapidement l'agitation ambiante. Un groupe de quelques dizaines de personnes avait repéré le convoi et commençait à s'attrouper autour, comme pour le bloquer.


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Il fallait faire vite pour ne pas se retrouver coincer au milieu d'une foule dont il ne connaissait pas les intentions. Il dit alors à son chauffeur :

Faites demi-tour pour contourner le centre-ville, nous n'arriverons pas à passer par là, d'autant que la foule me semble agitée.

A peine avait il prononcé ces mots, que les gens autour de la voiture l'avaient reconnu et commençait à le faire savoir.

C'est Barthélémy, c'est Barthélémy !! Bloquez le convoi !!

Le chauffeur ne pouvait plus rien faire, des dizaines de personnes étaient à présent de chaque côté de la voiture. Louis décida alors de prendre les choses en main et de sortir pour apaiser les choses.

Bon je vais sortir pour tenter de parler avec eux.

Le service de sécurité, pris au dépourvu, s'empressa de prendre position autour de Louis pour éviter qu'il ne soit bousculé.

S'il vous plait, je vous demande de bien vouloir nous laisser passer. Je suis prêt à parler avec vous mais pas dans ces conditions.

On veut pas parler, on veut que vous partiez ! Antsiranana c'est chez nous !

Face à l'hostilité des manifestant, Louis remonta dans sa voiture en attendant que la situation se débloque. Son service de sécurité avait demandé des renforts policiers.
Louis Barthélémy

Maire d'Amaki
Député fédéral ADF
Vice-Gouverneur d'Antsiranana
Membre de l'Alliance Démocrate Froçeuse (ADF)

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Fanilo Nomenjanahary
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Re: Rassemblement pour un statut spécial

Message par Fanilo Nomenjanahary »

Fanilo était venu, entouré d'un certain nombre de militants. Il avait écouté religieusement le discours de Julien Citron. Si certains passages avaient suscité un acquiescement général dans les rangs régionalistes, d'autres avaient visiblement emporté moins d'adhésion. Lorsque le chef de la section provinciale de l'UPP, et ex-adversaire de Fanilo aux élections, eut terminé, le chef des régionalistes monta sur scène, devant une foule galvanisée.


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Camarades Antsiranais,

J'ai écouté avec attention les paroles de Monsieur Citron. Et je dois reconnaître que le verbe est précis, et la proposition alléchante. Je reconnais à Monsieur Citron une habileté et une maîtrise de l'Histoire de notre île, qui en font l'un de nos interlocuteurs privilégiés, dont les intentions sont les moins feintes. Je crois cependant qu'il faut repréciser les choses, pour être sûrs que notre combat soit bien compris en Métropole.

Nous ne voulons pas l'indépendance. Je crois que cela est clair pour nous tous, ici réunis. Cela l'est beaucoup moins pour les métropolitains qui nous regardent par la petite lucarne de leur télé. Nous avons conscience que l'alliance de la Frôce et d'Antsiranana est essentielle. Nous devons cependant regretter qu'elle ne donne lieu qu'à la naissance d'un paternalisme condescendant, de la Frôce pour Antsiranana. Nos relations devraient être plus égalitaires. Or, elles ne le sont pas. La Frôce devrait reconnaître à Antsiranana la même légitimité qu'elle se reconnaît à elle-même. Or, elle lui reconnaît la légitimité d'une simple province. La Reine Miha, en qui nous avons placé notre confiance pour conduire le destin de la Nation dans ce rapprochement avec la Frôce, nous démontre aujourd'hui que si elle a été une bonne VRP, elle s'est totalement détachée de toute fonction de SAV ... A nous de gérer notre respect. A nous de gérer notre légitimité.


Applaudissements

Métropolitains, comprenez la rage qui nous anime lorsque nous devons constater que les antsiranais sont relégués aux seconds rôles de la politique de leur propre province ! Comprenez l'incompréhension qui est celle de nos compatriotes malagasy, lorsqu'il s'agit de comprendre comme l'a souligné Monsieur Citron, que notre province n'a pas vocation à gérer sa propre politique migratoire, alors que nous sommes dans un bassin clé des mouvements civilisationnels. Comprenez que nous remettions en cause le principe de médias gérés depuis Aspen, alors même qu'est proclamée la liberté de presse : l'Etat fédéral doit déléguer sa compétence de moteur médiatique à Antsiranana. Comprenez, enfin et surtout, que nous n'avons aucune confiance dans les politiques sanitaires et sociales gérées à 7600 km de distance, qui vont tout ignorer de notre situation si particulière. Monsieur Citron a raison sur tous ces points. Notre peuple mérite d'être reconnu comme différent du peuple frôceux,
même si nous considérons que la Frôce est notre Nation-Soeur.

Je préciserais cependant les propos de Monsieur Citron, différant certainement avec lui sur ces derniers points :

Comme il le dit, nous n'avons pas vocation à remettre en cause les attributions régaliennes de l'Etat fédéral. Nous souhaitons cependant questionner leur exclusivité : nous voulons une armée antsiranaise qui travaille main dans la main avec l'armée frôceuse, sur notre territoire. Ses attributions seraient notamment d'encadrer les mouvements migratoires, mais aussi de gérer les conflits entre ethnies locales, entre populations différentes, entre cultures divergentes : l'armée frôceuse ne sera jamais capable de comprendre le fonctionnement de la société antsiranaise autrement que dans des livres. Nous ne pouvons nous le permettre, pour l'intérêt commun.


Murmures

Ensuite, et finalement, il est inimaginable pour nous de ne pas remettre en question le statut même de province, dont a hérité Antsiranana en validant un référendum de fusion. Nous pensions que la fusion personnelle de deux Royaumes donnerait un Empire où les deux Royaumes seraient traités à égalité. Ce n'est pas le cas. Antsiranana est un sous-royaume : une province. La Frôce a vassalisé Antsiranana, et notre peuple en est profondément affecté. Nous souhaitons de ce fait, cesser toute référence à ce Royaume-félon, et à sa reine insincère, qui a conduit son peuple à être regardé comme le possible morceau d'un Tout, alors que cette nation est si riche, qu'elle est un Tout à elle seule. Nous demandons donc l'octroi du statut de République fédérée pour la province d'Antsiranana. Nous exigeons une relation égalitaire avec la Frôce, et un traitement plus respectueux de nos particularismes.

Nous sommes Antsiranana. Nous sommes malagasy. Nous sommes des millions, et demandons à n'être regardés que comme un Peuple, unique et indivisible.

Merci M. Citron pour l'invitation. Longue vie à Antsiranana ! Ho ela velona anie ny Repoblikan'i Madagasikara Antsiranana !


Applaudissements et hurlements de joie. De nombreux malagasy montent à bord de leurs véhicules, et se mettent à klaxonner en roulant à vive allure autour de la place.

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Julien Citron
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Re: Rassemblement pour un statut spécial

Message par Julien Citron »

Julien Citron écouta le discours et fut heureux de voir que ses mots avaient touché les régionalistes. Il s'attacherait désormais à défendre la noble cause du peuple d'Antsiranana et militerait pour l'installation d'une République fédérée au sein de la Fédération Frôceuse.
A la fin du discours il remonta sur scène pour aller serrer la main à Fanilo Nomenjanahary devant une foule en liesse. Son rassemblement était un succès et il cria un mot dans le micro:


-Merci !

Cris dans la foule tandis que Fanilo et Julien continuaient de saluer.
ex-Président de la Province de Catalogne

Vice-Président de l'Université de Casarastra

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