Discours de clôture du Gouverneur Paolo Valbonesi devant le Parlement de Catalogne

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Paolo Valbonesi
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Discours de clôture du Gouverneur Paolo Valbonesi devant le Parlement de Catalogne

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Discours de clôture du Gouverneur Paolo Valbonesi devant le Parlement de Catalogne

Tradition institutionnelle en Catalogne, le discours de clôture de la session parlementaire était organisée en pleine période électorale et diffusée, comme le veut l'usage, sur toutes les radios et télévisions de Catalogne, permettant au Gouverneur de bénéficier d'une large audience auprès des auditeurs et téléspectateurs catalans. Ce discours permettant au Gouverneur d'y exposer son bilan, ses remerciements et ses voeux aux prochains députés élus sur ces bancs.

L'ensemble des députés catalans étaient réunis, debout, dans l’hémicycle du Palais de Catalogne pour assister à ce discours. A 15h, la Garde Catalane fit sonner trompettes et tambours pour signifier l'arrivée prochaine du Gouverneur. Paolo Valbonesi traversa un long couloir, entouré de part et d'autres par des Officiers en armes, sous l’œil des caméras, pour rejoindre le perchoir de l’hémicycle. Après un instant de silence et quelques gestes adressés à ses proches, il ajusta son micro puis posa ses deux mains de chaque côté du pupitre. D'une voix claire et posée, il prit la parole.


Mesdames et messieurs les députés,
Mes chers collègues,

Je vous remercie toutes et tous pour votre présence pour la clôture de cette dernière session de la première législature de l’ère fédérale du Parlement de Catalogne. J’ai souhaité m’exprimer devant vous pour plusieurs motifs, tout d’abord parce qu’il appartient au Gouverneur en poste de gérer les affaires parlementaires provinciales avec une exigence légitime de transparence.

Nous avons pu fournir un travail de qualité et efficace dans le respect des règles démocratiques. La bonne santé d’une démocratie se vérifie à l’ardeur des débats, je crois que nous pouvons toutes et tous témoigner de l’excellence du travail parlementaire réalisé par cette assemblée au cours de cette mandature. Grâce à vous et aux services administratifs de la province, la Catalogne s’érige en modèle de gestion et d’anticipation.

A n’en pas douter, la Catalogne s’est réformée comme aucune autre province du pays jusqu’à ce jour. Cette transformation radicale de notre droit du travail correspond non pas à une tendance mais à un besoin exprimé depuis longtemps par nos concitoyens, qu’ils soient salariés ou entrepreneurs. Le rôle du politique n’est pas de dicter une ligne de conduite et de fixer sans cesse des interdictions mais d’accompagner le changement.

Ce changement, nous ne pouvons l’ignorer ou le laisser de côté : il s’impose à nous. Il appartient donc au pouvoir politique de préparer notre modèle à ces changements pour le transformer en permettant à chacun d’en tirer un bénéfice. Je me suis attaché tout au long de ce mandat à transformer la Catalogne et j’ai la conviction que notre œuvre réformatrice s’inscrira dans le long terme.

Alors que la Frôce connaitra les secondes élections générales de l’ère fédérale, nos concitoyens sont confrontés à un choix de société majeur : poursuivre dans l’anarchie libertaire proposée par le RPL, la CUL et le MARR ou, oser, une politique pragmatique et respectueuse de chacun, rejetant les excès et les provocations. Ce projet de responsabilité est porté par l’ADF et, prochainement, d’autres partenaires, dans le cadre d’une future alliance gouvernementale selon les résultats des élections fédérales de ce weekend.

Frappé de plein fouet par le terrorisme : indépendantiste à Antsiranana, islamiste à Casarastra et Cambrils, notre pays souffre d’une grave crise d’identité depuis les dernières mesures proposées et votées par la majorité anarcho-libertaire au pouvoir.

Alors que nos concitoyens attendaient des réponses fermes et ciblées suite aux derniers attentats, le gouvernement fédéral n’a rien fait, se complaisant ainsi dans l’inaction et la passivité face à des ennemis dynamiques et mobiles. Cette situation inacceptable ne peut plus durer. Je souhaite que la prochaine majorité fédérale abroge en priorité deux lois votées par le gouvernement sortant : la loi portant dissolution des syndicats de police et la loi portant abolition des contrôles migratoires aux frontières.

Ceux qui hurlent à la protection de la souveraineté de la Frôce et à la sauvegarde de son indépendance face aux Etats-Unis notamment oublient bien souvent que le premier critère de la souveraineté, c’est le contrôle d’un territoire et d’une population. Comment se déclarer souverain quand nous ne pouvons savoir qui entre ou sort de notre territoire ?

Cette politique anarchiste, car il n’y a pas d’autre mot, est criminelle pour la protection de notre pays et de nos concitoyens. Aujourd’hui, je l’affirme devant vous, nous ne pouvons plus qui est présent sur notre territoire. Nous ne pouvons plus savoir si des combattants de l’Etat Islamique, ayant transité par la Turquie ou la Libye et portant de faux passeports sont actuellement sur notre territoire ou pas. Cette situation est-elle acceptable ? Non. La question n’est plus de savoir si un attentat se produira dans les temps à venir mais plutôt quand et où va-t-il se produire. Il faut être pragmatique.

Mais au-delà de ces questions, nous devons toutes et tous retrouver la raison et respecter ceux qui ne pensent pas comme nous. J’ai suffisamment connu les plus hautes sphères de la politique depuis mon jeune âge aux côtés de mon père pour connaitre l’avidité de certains face à l’éventualité du pouvoir. Le pouvoir inhibe certains et autorise à d’autres les pires horreurs. Ne plus respecter son opposant, c’est tolérer des délits et des crimes commis au nom de son idéologie contre celle de l’autre.

Certains responsables politiques, parachutés en Catalogne moins de deux semaines après avoir clamé leur amour pour Antsiranana, n’hésitent plus, par effet de meute, à jeter aux chiens d’éminents responsables politiques pour leur convenance personnelle. C’est abject et permettez-moi d’apporter mon soutien à celles et ceux qui prétendent penser différemment, ils sont notre véritable richesse.

L’approche de nouvelles élections est généralement l’occasion pour certains de lister un catalogue de promesses destinées à toutes les situations, souvent sans cohérence ni colonne vertébrale. Certains osent même reprocher à d’autres leur bilan alors qu’ils n’ont rien fait pour leur ville, en qualité d’adjoint à défaut d’avoir conquis une province ou une mairie sur leur propre nom la fois précédente.

Cette vision-là de la politique n’est pas la mienne : elle ne respecte ni les institutions, ni les hommes et les femmes, ni les idées. Je souhaite que cette nouvelle mandature s’ouvre dans un tout autre esprit : celui du partage des compétences et des expériences, nécessaires à notre époque. Mais faire travailler des personnalités différentes au sein d’une même majorité nécessite deux prérequis : le respect et la tolérance face à la différence.

La Catalogne représente pour beaucoup plus qu’une province, c’est une culture et une identité propre. C’est une région qui s’oppose à l’influence grandissante de langues mondiales pour préserver son patrimoine linguistique. En imposant le Catalan comme langue officielle aux côtés du Français, j’ai souhaité promouvoir notre culture au premier rang car elle demeure notre plus bel atout à l’international. Le prochain Gouverneur devra poursuivre ce travail de protection et de promotion de notre culture, au risque d’être mal compris par les Catalans.

Notre territoire ne se gouverne pas comme les autres : nos concitoyens attendent des réformes et des mesures concrètes. La Catalogne accepte chacun de nous pourvu qu’il soit respectueux de son histoire et de ses traditions. Je remercie sincèrement les députés, quel que soit leur couleur politique, assis sur ces bancs et souhaite à mon successeur et aux députés qui rejoindront cette assemblée la semaine prochaine mes vœux de réussite.

Visca Catalunya!

Il quitta le perchoir sous des tonnerres d'applaudissements de sa majorité et d'autres députés conscients du travail effectué depuis son élection. Quelques minutes plus tard, il quitta l'enceinte du Palais de Catalogne pour, peut être, la dernière fois. Ses équipes venaient de terminer leurs cartons et le ménage nécessaire avait été fait au préalable. Une berline noire l'attendait sur le perron du Palais, malgré la meute des journalistes, il ne fit aucun commentaire, laissant les uns et les autres prendre connaissance du discours qu'il venait de délivrer.

Jeune retraité de la vie publique

Ancien Gouverneur de Catalogne
Ancien Maire de Casarastra

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