

+ Décryptons le nouvel texte pénal de Tyrsènie :
Tout d'abord une petite curiosité pour nos amis juristes, ce texte prend sa source dans le Code Pénal de l'an 27, rédigé par Natalia Fevernova et non sur la Loi Pénale Générale de l'an 54, rédigée par Urumi Nakamura qui sert de référence aux codes provinciaux actuels. On a donc la réaction sous son plus beau visage, aller chercher un texte d'il y a 60 ans pour montrer que la décadence y en a marre.
Attaquons nous maintenant au contenu :
- La majorité pénale à 16 ans, ça commence tellement bien. Je vais traduire pour les profanes en droit "Tu es assez mature pour qu'on te condamne à la perpétuité incompressible, mais pas assez pour qu'on te laisse voter, boire du vin ou regarder un film X".
L'idée de ne pas différencier la majorité pénale et l'âge du droit de vote, c'est d'apporter un équilibre entre droits et responsabilités, la plus dure des responsabilités, c'est celle d'assumer les conséquences de ses actes sans aucune atténuation, le plus fort des droits, c'est celui de prendre part à l'expression de la souveraineté populaire, les deux me semblent indissociables, et je privilégie l'âge de 18 ans, non par tradition, mais car il correspond à la fin des études secondaires, ce qui me semble être un palier raisonnable.
- Pas d'âge d'irresponsabilité prévu. Concrètement, la police peut aller arrêter un enfant dans une crèche car il a sauvagement agressé un camarade en lui projetant son doudou au visage et le juge peut le condamner à 18 mois de prison, l'atténuation de minorité valant pour 50 % de la peine encourue.
- Pas d'irresponsabilité pour contrainte irrésistible non plus d'ailleurs, un SDF qui vole une miche de pain prendra plein pot, c'est à dire 3 ans encourus même si c'est sa première infraction. Claude Morvan rêve sans doute qu'on écrive Les Misérables des temps modernes en Tyrsènie.
- Pas de mesures éducatives prévues pour les mineurs, pour être bien sûr que ces bobos gauchistes de juges prennent la bonne décision, c'est à dire envoyer votre fille de 10 ans en prison pour avoir volé du maquillage plutôt que par exemple un stage obligatoire de formation civique comme c'est le cas dans toutes les autres provinces.
- Une immunité pour le Gouverneur, tiens donc, la sévérité c'est bon pour les autres mais par pour soi.
- La fin du service militaire adapté comme peine alternative, je tiens beaucoup à cette peine, car outre les progrès observés en ce qui concerne la discipline, elle permet à des jeunes de cité désœuvrés de découvrir des personnes dévouées à la Frôce venues de tous horizons et de faire naitre des vocations, cette peine est le plus grand symbole de l'idéal de réhabilitation et le Gouverneur ne trouve rien de mieux que la saboter par visée électoraliste.
- L'introduction d'un délit de lèse-majesté. Soyons clairs, je suis une fervente supportrice de l'action de notre Empereur, mais 10 ans de prison pour ça, et encore plus en cas de récidive, cela me semble quelque peu excessif.
- La pénalisation de l'inceste. Bien que je comprenne les dégâts que peut causer l'endogamie poussée à son paroxysme, j'ai du mal à me persuader que la place du Gouvernement soit dans les chambres à coucher de Tyrsènie.
- "Utilisation d'une tête de porc hors de sa destination agroalimentaire" et "Port de sabots en plastique hors des établissements sanitaires", nous parlons du Code Pénal pas d'une plaisanterie entre piliers de bar. Pourquoi pas mettre en prison les personnes qui prénomment leurs enfants Igor ou Célestine pendant que nous y sommes ?
- La suppression de la "diffusion non autorisée d'images pornographiques", le but était d'en finir avec le "revenge porn", mais bon humilier son ex-femme en public, je suppose que c'est moins grave que ne pas avoir de goût vestimentaire.
- La suppression des infractions liées au trafic de données personnelles. Je n'ai rien contre l'existence de fichiers quand leur objectif est bon, c'est mon côté sécuritaire, mais je suis opposée à ce que ce soit aux sociétés privées de s'amuser avec, c'est mon côté étatiste. Mais bon je pense qu'après avoir tenté de vendre Antsiranana aux indépendantistes, ça ne choque pas Morvan de vendre le peuple de Tyrsènie aux grandes entreprises américaines.
- La généralisation de l'addition des peines en supprimant les possibilités de procéder à une confusion. La possibilité offerte au juge de confondre est d'éviter des cas comme le procès Léonard en l'an 40 où on a condamné un homme à 5 fois un an de prison pour propos racistes comme il y a eu 5 occurrences du fait. Ca fait un peu cher pour quelqu'un au casier vierge.
- La nouvelle définition de la récidive, dans le droit actuel, c'est 5 ans après le crime ou délit ou la sortie de prison, désormais, il n'y a plus de période limite. Concrètement, si vous avez volé des bonbons à 12 ans et que vous avez le malheur d'insulter l'Empereur en étant ivre, ce n'est plus 10, mais 14 ans de prison qui sont encourus.
- Les peines plancher, même pour la première infraction, si je peux comprendre leur mérite pour les récidivistes, on fait abstraction de cas exceptionnels, prenons le cas de ce père de famille qui a enlevé l'assassin de sa fille pour le livrer à la justice. Avec l'ancienne règle, le juge pouvait le dispenser de peine ou le condamner à une peine symbolique, avec la Loi Pénale Morvan, le juge sera contraint de prononcer une peine d'au moins 6 ans de prison.
- La suspension des droits civiques automatique et sans jugement, très pratique si on veut empêcher un opposant politique de voter, je me demande comment ça va passer la Cour Suprême ça.
- La généralisation des peines de privation de droits civiques, d'ailleurs, on se croirait aux États-Unis avec une politique du chiffre visant les lieux peu propices à son parti.
- Ah et j'allais oublier la meilleure, la légitime défense n'existe plus. Concrètement et combiné aux peines plancher, si vous tirez sur un individu qui tente de tuer un de vos enfants et que vous le blessez, vous irez en prison pour 5 ans au minimum. On se sent beaucoup plus en sécurité avec ça.
La LISP n'est plus un parti de gauche patriote, mais un parti d'extrême droite qui tente de se rendre fréquentable avec quelques références à la solidarité.