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Débat 6 PLC - CUL - UDC : Doit-on considérer la Russie comme un partenaire digne de confiance ?

Posté : 05 oct. 2018, 00:01
par Riccardo Finacci Núñez
La parole est au représentant du PLC
Si après 24 heures rien n'a été posé, la CUL pourra prendre le tour.

Règles des débats : viewtopic.php?f=288&t=3709

Re: Débat 6 PLC - CUL - UDC : Doit-on considérer la Russie comme un partenaire digne de confiance ?

Posté : 05 oct. 2018, 17:30
par Magnus Madarjeen
PLC : 1/5

Bonsoir à tous.

Cette question pourrait presque sembler inutile tant la réponse parait évidente. Et pourtant, nous n'arriverons pas à nous mettre d'accord sur une chose aussi essentielle.

Non, la Russie ne peut pas être considérée comme un partenaire de confiance.

Tout d'abord parce que la Russie n'est pas notre partenaire et n'a pas vocation à l'être. On peut bien tenter de passer tous les traités de l'existence avec ce pays, cela n'enlèvera jamais une réalité cruelle : la Russie ne cherche pas à établir un partenariat avec nous, mais à entretenir une hostilité vis-à-vis des pays démocratiques.
Si la Frôce collabore avec la Russie, c'est pour permettre à celle-ci de renforcer sa puissance dont elle use et abuse pour harceler ses voisins.

Ensuite, la Russie n'est pas digne de confiance. Elle a beau affirmer son attachement au droit international ou aux droits de l'homme, il n'y a pas besoin d'observer bien longtemps pour voir qu'elle viole tous les engagements qu'elle adopte à ce sujet-là.
La Russie se croit au-dessus du droit international et au-dessus des droits de l'homme. Elle ne comprend pas la nécessité de se comporter de manière civilisée avec les autres pays. Et nous ne lui ferons pas comprendre en étant conciliants avec elle.

La Russie est coutumière des agressions militaires et des relations diplomatiques violentes dès qu'un de ses voisins ose connaitre une alternance politique. Elle ne tolère pas la liberté et la démocratie, et tolère encore moins que les autres pays ne travaillent par pour ses intérêts.

J'ai hâte de voir comment certains arriveront à prétendre le contraire.

Re: Débat 6 PLC - CUL - UDC : Doit-on considérer la Russie comme un partenaire digne de confiance ?

Posté : 06 oct. 2018, 07:41
par Anastasia Mendoza Ojeda
CUL (1/5)

Nous vivons dans un monde qui semble revenir à la bipolarité de la guerre froide, avec un bloc mené par les Etats-Unis, bien que leur leadership soit friable vu le profil du président en place, et un autre mené par la Russie. Dans cette logique de blocs, il y a un choc de communication, c'est de là que vient le tournant traditionnaliste russe et son hostilité à une bonne partie des gouvernements alignés sur le bloc opposé.

En combinant le tournant traditionnaliste, à la situation intérieure à la Russie et au fait que la plupart des démocraties fonctionnelles ont une attache plus ou moins forte aux Etats-Unis, on peut vite croire que la Russie est un ennemi naturel pour les pays démocratiques.

Mais ce serait une erreur, tout d'abord car ce sentiment serait le début d'une soumission aux Etats-Unis en rejoignant leur bloc, or le bilan des Etats-Unis sur la scène internationale est discutable, déstabilisation du Moyen Orient durable qui contribue grandement à la vague terroriste actuelle, soutien inconditionnel à Israël qui confère à cet état une impunité totale vis à vis du droit international et création de tensions inutiles avec la Chine.

Ce serait aussi une erreur car cela priverait la logique de non-alignement d'un leader majeur, la Frôce, elle-même, ainsi on prive le monde de l'espoir d'un monde qui ne se réduit pas à la bipolarisation en plus d'altérer notre propre prestige.

En tant que pays non-aligné, nous avons le devoir de traiter avec loyauté avec toutes les parties, or la Russie ne nous a jamais déçus dans nos rapports bilatéraux qui sont de plus particulièrement utiles au pouvoir d'achat des frôceux.

Re: Débat 6 PLC - CUL - UDC : Doit-on considérer la Russie comme un partenaire digne de confiance ?

Posté : 06 oct. 2018, 11:00
par Pascal Artois
UDC (1/5)

Bonsoir à tous,

Voilà une question tout à fait pertinente, la Russie étant un acteur majeur de la géopolitique mondiale, je dirais même un acteur incontournable. C'est également une question complexe qui demande une réflexion approfondie et, il n'est pas surprenant de constater que le PLC se contente - encore une fois - de répondre à une question complexe, avec une réponse doctrinale et inadéquate.

Monsieur Madarjeen, vous rendez-vous compte que votre critique de la Russie pourrait s'appliquer à n'importe quelle grande puissance contemporaine? Comme les États-Unis, par exemple, et l'idée de relations avec cette nation ne vous choque sans doute pas. Il ne faut pas refuser la Russie sous de tels prétextes car ce serait se fermer aux plus grandes économies mondiales.

Si l'on refuse toute forme de partenariat avec la Russie, sous des prétextes purement idéologiques, la Frôce n'aura pratiquement aucune relation car pourquoi refuser la Russie sans refuser la Chine, le Qatar, le Kazakhstan,... Tellement de pays, de capitaux étrangers que nous refuserions pour d'obscurs principes alors qu'il y a un monde entre partenariat et alliance fraternelle.
Collaborer avec la Russie ne nous oblige pas à la soutenir ou à devenir son état fantoche. Il faut cesser les pensées radicales et extrêmes car elles ne mènent jamais à des résultats positifs pour l'ensemble des citoyens.

Il est évident qu'il faut se méfier de la Russie mais se méfier d'un pays ne veut pas dire que nous ne pouvons pas entretenir des relations bilatérales avec. Non, cela veut dire qu'il y a certains accords que nous devons écarter avec ce pays.

Re: Débat 6 PLC - CUL - UDC : Doit-on considérer la Russie comme un partenaire digne de confiance ?

Posté : 06 oct. 2018, 17:32
par Magnus Madarjeen
PLC : 2/5

Abkhazie, Ossétie du Sud, Crimée.
Citez-moi maintenant un pays ou territoire étranger que les États-Unis ont tenté d'annexer.

À tous les coups, vous allez me parler des présences militaires américaines à l'étranger, car vous ne parviendrez pas à dresser le moindre parallèle entre les États-Unis et la Russie. Sauf en reniant votre honnêteté, bien sûr.

Ensuite, pour ce qui est des accusations - classiques - de soumission envers les États-Unis, je noterai que cela traduit bien votre vision boiteuse de la géopolitique : s'allier à un pays puissant reviendrait à se soumettre à ses intérêts ou à approuver toute son action politique. Cela donne aussi une perspective intéressante aux relations que vous envisagez avec les pays plus faibles que la Frôce, puisque madame Mendoza affirme haut et fort que la Frôce est un leader majeur.

Le PLC ne s'aligne pas sur la vision de Donald Trump, même s'il défend un courant d'idées très proche. Mais après tout, ce léger décalage ne devrait pas vous choquer : on voit bien des libertins soutenir une entente avec Poutine alors que celui-ci les enverrait tous en camp de rééducation s'il le pouvait.

De plus, ce discours sur la neutralité de la Frôce est hypocrite à partir du moment où le gouvernement sortant a adopté une ligne très dure et injuste envers l'État d'Israël. Ce n'est pas le sujet du débat, mais je voulais en profiter pour balayer cet argument.

La guerre froide est finie, j'en conviens sans peine. Mais le conflit n'est pas terminé, puisque la Russie reste un pays agressif et dangereux pour les intérêts de la Frôce.

Re: Débat 6 PLC - CUL - UDC : Doit-on considérer la Russie comme un partenaire digne de confiance ?

Posté : 06 oct. 2018, 20:01
par Anastasia Mendoza Ojeda
CUL (2/5)

On parle bien du pays qui s'est construit sur le pillage des terres des amérindiens et qui a guerroyé contre le Mexique pour étendre ses frontières ?
Presque tous les pays ont a un moment ou à un autre tenté d'annexer une éntité étrangère.

Et pour être précise sur les régions que vous évoquez, la Russie n'a fait que soutenir des mouvements sécessionnistes existants depuis la chute de l'URSS en Abkhazie et en Ossétie du Sud, on n'entre pas dans la définition d'une annexion.
La seule annexion est celle de la Crimée, terre historiquement russe, rattachée à l'Ukraine par le diktat du Parti Communiste de l'Union Soviétique et dont la population est dans son immense majorité russophone et favorable à la réunification, on est loin d'un complot pour faire main basse sur tous les voisins.

Je ne puis que vous retourner le compliment sur la simplification à outrance de la diplomatie, je suis tout à fait prête à dialoguer avec la Russie comme avec les Etats-Unis, même s'il serait meilleur qu'ils ne soient pas présidés par une personne aussi imprévisible qu'un enfant de 5 ans pour cela, il peut y avoir de très bonnes coopérations avec l'un comme avec l'autre, ce que je refuse, c'est rentrer dans un manichéisme selon lequel les Etats-Unis et leurs alliés le plus fervents sont les gentils avec qui on doit tout partager et la Russie les méchants à qui il ne faut surtout pas adresser la parole.

Couper les ponts avec la Russie et ses alliés, c'est se soumettre bêtement aux Etats-Unis. Discuter avec les deux blocs, c'est agir en pays libre.

Re: Débat 6 PLC - CUL - UDC : Doit-on considérer la Russie comme un partenaire digne de confiance ?

Posté : 06 oct. 2018, 23:06
par Pascal Artois
UDC (2/5)

Monsieur Madarjeen, vous me demandez de citer des exemples de territoires que les États-Unis ont tentés d'annexer. Je pourrais vous citer le soutien étatsunien au coup d'état chilien qui a permis l'instauration de la dictature de Pinochet, par exemple. Elle avait pour objectif de permettre la constitution d'un régime vassal de la puissance américaine et ce n'est pas un cas unique.

Vous pouvez dire que c'est différent - à tort - mais ce que je veux mettre en avant, c'est que si la méthode de conquête diffère, le principe reste fondamentalement le même. Les États-Unis et la Russie, comme toute puissance mondiale, cherchent à tirer leur épingle du jeu dans l'échiquier diplomatique et souvent, en usant de pratiques discutables. Cela ne reste pas pour autant un motif suffisant pour se fermer entièrement à ces nations.

Ensuite, je voudrais signaler que vous avez également critiqué la Russie en pointant du doigt, un manque de respect des droits de l'Homme et du droit international. A cela, pour le cas américain, je me contenterais de citer deux choses: Guantánamo et Opération Force alliée. Si vous ignorez ce que c'est, je vous invite à le 'googler'.

En ce qui concerne le soutien libertin à Poutine, j'avoue que je trouve également cela surprenant et ne vois de raison à cet alignement hors-du-commun qu'une volonté anti-atlantiste, tout aussi idéologique que la position qu'elle combat.
Je voudrais également dire à Madame Mendoza Ojeda qu'une vision bipolaire du monde est une vision biaisée et totalement obsolète. Une telle vision n'était pertinente que durant la Guerre Froide. Désormais, notre monde est multipolaire. Cependant, est-ce vraiment surprenant que la gauche persiste avec des conceptions vieillottes?

Re: Débat 6 PLC - CUL - UDC : Doit-on considérer la Russie comme un partenaire digne de confiance ?

Posté : 06 oct. 2018, 23:28
par Magnus Madarjeen
PLC : 3/5

Entre celui qui me parle d'un coup d'État survenu avant nos propres naissances, et celle qui me parle des tragédies d'il y a deux siècles, je pense pouvoir en déduire que vous n'avez pas vraiment d'arguments.

Maintenant, j'aimerais être surpris par la déclaration de madame Mendoza en faveur de l'annexion russe de la Crimée, mais je sais qu'elle ne pense pas un traitre mot de ce qu'elle dit, et qu'elle raconte ces horreurs pour satisfaire un électorat. Je me demande lequel, cependant, car je doute que la province très progressiste de Septimanie soit en joie face à la répression des Tatars de Crimée, et une grande fan de l'Eurovision comme elle devrait réécouter la chanson de Jamala.

Vous dites qu'il faut discuter avec les deux "blocs" pour être un pays libre. Je vous renverrai à cette citation de Camus : "Le gout de la vérité n'empêche pas de prendre partie".
La vérité étant intimement liée à la liberté, un pays peut parfaitement être libre, indépendant et attaché à la vérité, tout en prenant partie pour le pays dont les intérêts convergeront le plus avec les nôtres et avec nos valeurs. La Russie n'est pas ce pays.

Enfin, concernant l'accusation répétée selon laquelle je simplifierais un problème complexe pour apporter des solutions faciles : j'assume mon discours limpide et je n'oublie pas la complexité de la réalité.
Monsieur Artois évoque Guantanamo tout en occulant la réalité complexe du terrorisme international qui a mené à des mesures radicales et nécessaires.
Votre attachement à des traités internationaux assez récents tient du dogme. Ces traités ne sont pas des vaches sacrées, et peuvent être remis en question.

Re: Débat 6 PLC - CUL - UDC : Doit-on considérer la Russie comme un partenaire digne de confiance ?

Posté : 07 oct. 2018, 02:38
par Anastasia Mendoza Ojeda
CUL (3/5)

Ah maintenant il y a des dates de péremption aux infamies historiques ? Quel concept novateur, il est dommage dès lors que vous ne vous l'appliquiez pas à vous même, en évoquant une chanson qui se concentre sur des faits commis il y a plus de 70 ans, il y a donc moins longtemps que le coup d'Etat évoqué par le représentant de l'UDC.

Puisque mes contradicteurs semblent vouloir porter le débats sur le décalage entre mes opinions hédonistes et celles du parti au pouvoir en Russie, parlons-en.

Le mandat de députée fédérale que j'occupe m'a été conféré par le peuple frôceux, pas par le peuple russe ou n'importe quel autre peuple, il est donc de mon devoir strict d'agir dans l'intérêt du peuple frôceux avant tout.

Pour le peuple frôceux, la bonne entente avec la Russie, sur le plan économique c'est un accès de choix aux ressources naturelles de ce pays et c'est une main tendue aux investisseurs russes pour qu'ils viennent en Frôce.
Sur le plan diplomatique, réaffirmer notre statut de pays non-aligné, c'est se créer une identité diplomatique propre, cela apporte un certain prestige de ne pas être vu comme le laquais d'un autre, mais cela apporte aussi une fierté, j'ai beaucoup d'amis français qui regrettent amèrement le panache diplomatique de l'ex-président Chirac.

Et enfin sur le plan historique, nous ne devons pas oublier que la dictature qui a étouffé notre pays pendant 50 ans n'a pas été soutenue par la Russie, mais par les Etats-Unis, c'est un devoir de mémoire que de ne pas se rabattre docilement derrière eux sur la scène diplomatique.

Re: Débat 6 PLC - CUL - UDC : Doit-on considérer la Russie comme un partenaire digne de confiance ?

Posté : 07 oct. 2018, 10:25
par Pascal Artois
UDC (3/5)

Monsieur, vous brillez par votre manque de cohérence.
D'un côté, vous me dîtes que le coup d'état chilien est trop ancien et, de l'autre, que les traités internationaux auquel je fais allusion - notamment, la Charte des Nations Unies qui est plus ancienne que ce putsch - sont récents. Sans nul doute une nouvelle conséquence de votre vision simpliste et dogmatique qui néglige la nécessité de s'inscrire dans le réel.

Ensuite, vous dîtes que les traités internationaux "récents" - mais on a vu votre définition bancale de ce terme - peuvent être remis en question. Cela n'est pas fondamentalement faux mais le fait que vous mettiez cela en avant pour excuser des actes illégaux... C'est effrayant et cela laisse présager le pire si vous dirigez la Frôce car il semblerait que votre mépris du droit international fera de notre nation, un état-voyou.

Enfin, Madame Mendoza Ojeda, je salue votre conception du mandat de député fédéral et la position diplomatique que vous soutenez. Cependant, votre attitude anti-atlantiste n'est guère mieux que la position anti-russe de notre ami. Vous prétendez vouloir discuter avec les deux nations mais il est évident que vous en favorisez une.

La Frôce doit être ouverte de manière égale à ces deux puissances, sans oublier que ces pays désirent user d'autres nations pour s'élever sur la scène internationale. La Frôce doit collaborer avec eux mais ne jamais sombrer dans une docile vassalité. C'est la ligne que l'UDC tiendra fermement car c'est la seule ligne diplomatique rationnelle et pragmatique.