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Elections générales 94 : Campagne provinciale - Catalogne

Posté : 19 juil. 2018, 22:25
par Riccardo Finacci Núñez
Règles :

- Chaque discours est limité à 650 mots, compteur forum.
- Chaque Candidat ne peut faire qu'un seul discours.
- Rien n'interdit à ce que plusieurs candidats se rendent devant la même association.
- Il est interdit d'éditer son message.

Les associations locales sont :
  • Centrale des Travailleurs Catalans
  • Rassemblement des Amis des Traditions
  • Union pour une Catalogne Autonome
  • Cercle Catalan Progressiste
  • Confédération des Agriculteurs Catalans
Dates importantes :

- Début de campagne : Vendredi 20 juillet
- Fin de campagne : Dimanche 29 juillet à 21 heures

Les messages postés avant ou après les dates d'ouverture ne comptent pas


Re: Elections générales 94 : Campagne provinciale - Catalogne

Posté : 24 juil. 2018, 15:07
par Marjorie Lollichon
Discours pour Union pour une Catalogne autonome

Estimat Catalans,

Je me sens aujourd'hui privilégiée d'avoir l'occasion de m'adresser à vous. Pour commencer, je souhaite vous le dire : Catalanes et Catalans, vous n'êtes pas seuls !

Le FCF a toujours défendu l'autodétermination des peuples à disposer d'eux-mêmes. Un peuple, c'est un ensemble d'êtres humains vivant en société, formant une communauté culturelle et ayant en partie une origine commune. Honnêtement, qui ici ne se reconnaît pas dans cette définition ? N'avons-nous pas, nous aussi, le droit de bénéficier de cette liberté fondamentale ? Allons, il est temps de nous soulever !

Dans La Révolution permanente, Trotsky estimait c’est au prolétariat qu’il revient de mener à bout cette révolution démocratique. Bien évidemment. Il est hors de question de confier plus longtemps les clés de notre avenir à Enrique Mataró, qui est la peinture même de cette vielle bourgeoisie qui a contribué à faire perdurer le joug fédéral qui s'abat pour nous. Le gouverneur sortant est un ennemi de l'autonomie, rappelons quand-même qu'il oeuvre depuis deux mandats au sein du gouvernement ultra centralisé mené par l'UPP.

Mettons fin aux caricatures sur les Catalans. Je pense que les ouvriers défendront intégralement et sans réserve le droit des Catalanss à vivre en État indépendant, dans le cas bien-sûr où la majorité des Catalans se prononcerait pour une complète séparation. Ce qui ne veut nullement dire que l’élite ouvrière doive pousser les Catalans dans la voie du séparatisme. Bien au contraire : l’unité économique du pays, comportant une large autonomie des nationalités, offrirait aux ouvriers et aux paysans de grands avantages du point de vue de l’économie et de la culture générale. Tout comme nos camarades antsiranais, nous présentons les conditions requises pour vivre en autonomie au sein de la Fédération de Frôce.

En tant que révolutionnaire, j'accepte que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes puisse déboucher sur l’indépendance, ou non. Le choix vous en reviendra, vous seuls devez déterminer quel sera votre futur. Si je suis élue Gouverneure de notre Catalogne, je m'engage à organiser dans les meilleurs délais un référendum pour interroger l'ensemble des Catalans sur leur volonté d'autonomie ou d'indépendance. Et je prendrai la responsabilité d'appliquer le choix qui sera fait démocratiquement dans les urnes. Oh, il est certain que les substrats de l'État centralisé chercheront à m'en empêcher. Mais je vis pour mes convictions : aucune menace d'emprisonnement, de pression ou de violence ne viendra tarir mon engagement.

Réfléchissons-y. Qu'est-ce que l'État fédéral a apporté aux Catalans ces dernières années ? Le pouvoir d’achat des Catalans a-t-il augmenté ? Et nos conditions de travail ? Et la situation de nos agriculteurs ? Et la prise en compte de nos spécificités culturelles ? Non, rien n’a changé. L’État fédéral profite de nos entreprises, de nos travailleurs, de notre savoir-faire. En échange, nous n’avons droit qu’à du mépris. Du mépris bureaucratique aspinois envers des millions de Catalans, voilà ce à quoi nous avons droit au sein de cette Fédération.

Ce que je vous propose, c’est la conjugaison des forces autodéterminatrices et du mouvement ouvrier pour une politique démocratique, révolutionnaire et internationaliste. Le FCF est bien évidemment totalement solidaires de toutes celles et ceux qui se battent déjà pour le respect de leurs droits démocratiques et pour leur droit à l’autodétermination. Nous défendons ce droit. Mais cette solidarité signifie en même temps mener la discussion du point de vue des travailleurs et des classes populaires sans se laisser subjuguer par l’affrontement des deux nationalismes. C’est aussi la seule façon de prendre au sérieux le droit à l’autodétermination car, qui peut croire que si l’ensemble du prolétariat dominé par la bourgeoisie et l’État fédéral ne s’en mêle pas, ce droit à l’autodétermination puisse réellement être respecté ?

Notre devoir de solidarité est de contribuer à formuler une politique pour la classe ouvrière seule capable de garantir ce droit tout en défendant ses propres perspectives politiques. Sans une mobilisation ouvrière de masse, il ne sera pas possible de faire valoir notre autodétermination.

Attention cependant : luttons pour notre autodétermination mais pas pour l’indépendantisme de classe. Nous ne voulons pas d’une Catalogne de la bourgeoisie marchande qui s’était enrichie à travers le commerce en Méditerranée, à l’instar de Venise et quelques autres, faisant de la Catalogne, effectivement, un des pays les plus avancés de l’Europe médiévale et des débuts de la Renaissance… Du moins pour ses classes dominantes, pas pour les exploités et les peuples dont ces bourgeoisies ont pillé le travail pour accumuler leur richesse, bâtir leurs palais et leurs cathédrales. Ce qu’elles font d’ailleurs toujours aujourd’hui. Demandez donc à Mataró si son confortable trône, qu’il occupe sous le regard bienveillant de l’État fédéral, est assez confortable. Vous verrez, avec ces gens, ce n’est jamais assez.

Choisir ma candidature, c’est garantir le respect et la prise en compte de votre droit à l’autodétermination, sans qu’aucune force d’élite ne vienne le perturber pour s’engraisser.


Re: Elections générales 94 : Campagne provinciale - Catalogne

Posté : 29 juil. 2018, 03:22
par Camila Álvarez Puig
Discours pour le Cercle Catalan Progressiste

Chères Catalanes,
Chers Catalans,

C’est un réel plaisir pour moi de m’exprimer aujourd’hui devant vous, et en ce sens je tiens à vous remercier pour l’invitation. Rencontrer la principale association progressiste de Catalogne m’importe énormément car le Parti Agraire Social et moi-même avons toujours combattu le réactionnisme sous toutes ses coutures.

Le progressisme, c’est avant tout une philosophie de vie. Nous sommes nombreux à croire qu’il ne doit être rattaché à un mouvement politique en particulier. Je ne serai pas de ceux qui déploient une rhétorique progressiste par le biais d’un chantage à la catastrophe. Cette conception du progressisme est erronée et trahit l’esprit du progrès qui prévalait, par exemple, dans la philosophie des Lumières.

L’originalité de la pensée des Lumières réside dans le fait que le droit devienne fait, et non que le fait s’aligne sur le droit. La gauche a longtemps voulu incarner à elle seule la philosophie progressiste par le biais de la seconde option. Le Parti Agraire Social souhaite revenir à l’essence originelle du progressisme, et les actions qu’il a menées en Tyrsènie en faveur du progrès l’ont bien montré. Ce que je souhaite profondément, c’est que nous puissions œuvrer pour le progrès de la même manière en Catalogne.

Nous ne contestons pas à la majorité de gauche établie de longue date à la tête de la province son bilan en matière de mesures progressistes. Seulement, nous notons que le dernier mandat n’a été marqué par aucune avancée en faveur du progrès social et sociétal. C’est pourquoi, par le biais de ma candidature, vous aurez l’opportunité de faire le choix d’une nouvelle dynamique d’action en faveur de nos idéaux de progrès. Le progrès passe par le renouvellement des idées et la conjonction de nouvelles forces d’action.

Le premier défi que nous devons relever et qui a été occulté ces derniers en Catalogne, c’est celui d’établir une égalité concrète entre les femmes et les hommes. En Tyrsènie, une loi concrète a été prise afin de lutter contre les violences conjugales. 90% des personnes victimes de violences conjugales sont des femmes, il s’agit donc d’une question centrale que je m’engage à traiter si je suis élue. Nous refuserons que des femmes victimes de violences soient murées dans le silence, souvent par peur et parfois par manque de croyance en les capacités des pouvoirs publics de leur venir en aide. Dans la même logique d’égalité, nous combattrons les inégalités salariales. Les rémunérations doivent se fonder autour des stricts critères de la tâche réalisée et du niveau de compétence. Conformément à notre Constitution, toute discrimination à l’activité et à l’emploi sera fermement combattue par un renforcement des sanctions.

Le second défi qui me tient particulièrement à cœur est celui d’honorer le droit au logement de chaque personne résidant dans notre belle province. La Catalogne doit honorer sa réputation d’une terre accueillante en offrant des conditions de vie dignes à ses résidants. Tout comme l’a fait la Tyrsènie, nous reverrons de fond en comble notre parc en logements sociaux et ses modes d’attribution. Il est inconcevable de se résoudre au fait que des personnes soient totalement mises à l’écart du dispositif locatif de la province pour des raisons souvent sociales qui peuvent revêtir un caractère discriminatoire.

Le troisième défi que je souhaite me fixer, c’est celui d’agir concrètement pour une éducation harmonieuse, qui puisse associer excellence, bien-être des élèves et pédagogies alternatives. Je crois en un modèle éducatif symbole de l’ouverture d’esprit des Catalans, qui soit capable de répondre à des enjeux sociaux par le biais de la mixité, de la promotion d’idées de tolérance et de savoir vivre. L’école ne doit plus être une fatalité pour certaines familles et encore moins une manufacture d’inégalités sociales. En ce sens, nous mettrons en place des mesures hautement primordiales telles que l'adoption de la pédagogie Montessori, l'application d'une carte scolaire en faveur de la mixité sociale et surtout, le déblocage de moyens beaucoup plus important pour permettre aux acteurs de notre tissu éducatif d'exercer leur fonction dans des conditions optimales.

Le quatrième défi caractérisant mon projet progressiste pour la Catalogne s'inscrit dans le champ de l'environnement mais surtout de sa protection. Il est évident que le tourisme représente un enjeu économique de premier plan pour la Catalogne. Mais pour autant, celui-ci ne doit pas porter atteinte à notre écosystème et je pense sincèrement que conjuguer tourisme et environnement est tout à fait possible. La Catalogne doit redevenir un petit bijou écologique et environnemental. Des extraordinaires formations géologiques comme le massif de Montserrat jusqu'au parc naturel de la Garrotxa, en passant par l'Aigüestortes i Estany de Sant Maurici, la Catalogne doit préserver son image verte, naturelle et attrayante. En ce sens, nous proposerons la création de nouveaux parcs naturels protégés pour protéger notre faune et notre flore du tourisme de masse. Parallèlement, c'est un véritable travail sur les mentalités que nous devrons réaliser, pour imprégner les Catalans comme nos visiteurs de cette nécessité de protéger notre environnement.

Le Parti Agraire Social assume ses hautes ambitions de progrès et si vous optez pour ma candidature, sachez que vous ne serez jamais déçus. Inscrire notre province dans une nouvelle dynamique est un travail que nous devrons réaliser ensemble. Dès à présent, travaillons en équipe, chères Catalanes et chers Catalans !


Re: Elections générales 94 : Campagne provinciale - Catalogne

Posté : 29 juil. 2018, 19:51
par Enrique Mataró
Discours d'Enrique Mataró (UPP) à la Centrale des Travailleurs Catalans

Travailleurs, travailleuses,

En tant que gouverneur, beaucoup d’entre vous doivent me connaître comme un élu progressiste. Mais aujourd’hui, je m'adresse à vous comme socialiste, comme un fervent admirateur de la force insolente des travailleurs catalans.

Il faut d'abord reconnaître que vu de loin, nous autres, Catalans, n'avons pas à nous plaindre : travail à 32 heures, le salaire moyen le plus élevé du pays et le premier PIB/habitant...
Pour autant, ça ne veut pas dire qu’il faille reculer sur les droits des travailleurs, au contraire. Nous avons une avance, dont il nous faut profiter dans la poursuite de notre idéal de société.
Nous avons un rôle crucial à jouer pour poursuivre cette mutation, du capitalisme déshumanisé à une économie à échelle humaine.

La Province doit être le rempart des citoyens, contre les abus et dangers qui les guettent. Et le monde du travail, qui conditionne nos vies, n'y échappe pas.
Quand on voit des patrons décider de mettre un terme à la carrière d’employés pour des motifs rarement justifiés, il apparaît évident qu’un cadre doit être instauré.
Alors les conditions liés aux licenciements économiques seront durcies, sans vraie justification, il ne sera pas possible d'y recourir. De plus, le comité d’entreprise aura un droit de veto sur toute procédure de licenciement économique qui ne serait pas dûment justifiée, et sur toute autre décision qui impacterait sérieusement l’avenir de l’entreprise et de ses salariés.

En cas de licenciement économique, les salaires de dirigeant seront verrouillés. On ne verra plus de patrons se débarrasser de dizaines d’employés pour s’augmenter de 80% derrière. Plus généralement, les salaires seront encadrés : la plus haute rémunération ne pourra correspondre à plus de 15 fois le salaire le plus bas. Parce-qu'aucun dirigeant ne peut prétendre valoir autant que des centaines d’ouvriers payés au SMC.

Alors bien sûr, certains affirmerons que si un patron bénéficie de rémunérations folles et de passe-droits, c'est parce qu'il a de lourdes responsabilités.
Mais où était la responsabilité des dirigeants de Pegaso lorsqu'un salarié s'est donné la mort à cause des horreurs qu'il subissait à son travail ? Cachée, derrière le gouvernement libéral-conservateur.
Et quoi, au final ? D’une part, ceux qui se sont révoltés après la tragédie, licenciés, sur le banc des accusés. De l’autre, les dirigeants de Pegaso, jamais inquiétés malgré leur participation ou leur silence complices. Où est la responsabilité ?

Et le plus grave, c’est que Pegaso n'est malheureusement pas un cas isolé.
Mettre fin à ces conditions de travail dégradantes et dévalorisantes devient la priorité.
Aussi, nous inscrirons dans le droit catalan la reconnaissance de la responsabilité des dirigeants et des supérieurs hiérarchiques dans l'atmosphère de travail. Dès lors, pour un patron, mettre un terme aux nuisances relationnelles, physiques ou émotionnelles que subiraient ses salariés sera autant dans l'intérêt commun que de son propre intérêt.

Nous créerons un Conseil de l'Éthique Professionnelle, qui pourra être saisi à chaque fois qu'un salarié se voit bafoué dans ses droits ou abusé par sa hiérarchie, et qui aura à sa charge d'offrir l'assistance nécessaire à tout travailleur victime de ces abus.
Celui-ci aura également mission d'évaluer les entreprises auxquels les autorités catalanes feraient appel. Dès août, un moratoire sera établi sur les activités de ces entreprises et la Catalogne rompra avec toutes celles ayant recours à des méthodes managériales défaillantes et nuisibles, négligeant les droits des travailleurs ou abusant de la législation actuelle pour le profit de ses dirigeants.
Il sera de plus acquis qu’une entreprise frauduleuse comme EWI n’aura rien à attendre du gouvernement élu par les catalans. Jamais, en Catalogne, des chefs d'entreprises malhonnêtes ne bénéficieront du moindre passe-droit.

J'entends d'ici les ultra-libéraux s'insurger contre de prétendues atteintes à la liberté d'entreprendre. Nous leur répondons : nous croyons en la liberté d'entreprendre. Mais nous ne reconnaissons aucune liberté à nuire à des salariés dans le cadre de leur travail, ni à s'enrichir indéfiniment au détriment d'autrui.
Mais on connait déjà ce discours : laissons les riches s’enrichir démentiellement et passer outre la loi, en espérant qu'un jour, ils rendent des comptes. En gros, si la table est très bien servie au banquet des Dieux, lorsqu’ils auront la bouche trop pleine, ceux en bas pourront prier pour quelques miettes.

En écoutant ça, je repense à un écrit de Paul Éluard : "Pour être heureux, il faut simplement y voir clair et lutter sans défaut."
Alors soyons clairs, nous ne voulons pas des restes de ceux qui se gavent à la table des puissants. Nous voulons que les premiers à créer la richesse, sans qui notre société resterait au point mort, en bénéficient vraiment.
Les entrepreneurs peuvent créer des emplois, mais c'est vous, travailleurs, qui créez les richesses.

Travailleurs, travailleuses, voilà tout le sens de mon projet : vous redonner le pouvoir, et réduire celui de ceux qui ne font qu'accumuler. Votre gouvernement restera de votre côté et dépendra de vous.
Pour finir, je me fies une dernière fois au bon mot de Paul Éluard : "N'attendons pas un seul instant, levons la tête. Prenons d'assaut la terre. Nous le savons, elle est à nous, submergeons-la ! Nous sommes invincibles."

Car oui, la Catalogne est notre terre, et ensemble, Catalans, nous sommes invincibles.
Visca Catalunya !