Frôce - Micronation virtuelle - RPG Politique

Monsieur le Ministre,

Malheureusement pour vous, nous savons encore lire. Vous parlez de mettre fin à la centralisation de la gestion de la SNTF, soit. Mais n'avez-vous pas oublié d'évoquer le titre 3 du présent projet, qui vient tout simplement dézinguer le statut des cheminots de la SNTF, qui constitue un acquis historique ? Merci donc de bien vouloir être exhaustif lorsque vous présenter un projet de loi, d'autant plus dans le cas d'un projet comme celui-ci dont les répercussions vont être grandement néfastes.

Nous nous interrogeons sérieusement sur la voie idéologique que vous semblez emprunter. Vous nous donnez l'impression de jouer à l'apprenti chimiste avec des potions dont nous connaissons l'inefficacité, hormis dans l'entreprise de dissoudre le service public et de faire disparaître les acquis sociaux.

Je vais donc vous expliquer l'effet que va produire la désintégration du statut de cheminot. La gestion, qui sera conférée aux compagnies provinciales, favorisera principalement l'emploi de contractuels, souvent via des contrats précaires. Alors oui en effet, cela va permettre de réaliser des économies. Mais à quel titre ? Doit-on effectuer des coupes claires là où l'intérêt des travailleurs du secteur est en jeu ?

En ce qui concerne l'investissement que vous proposez pour rénover les lignes rurales, il parait bien dérisoire au regard de l'état de délabrement de ces dernières. Il risque surtout de constituer le ciment d'un endettement à long terme des provinces, qui voudront utiliser cet argent pour entreprendre des rénovations mais ne pourront pas aller au bout de celles-ci sans taper dans leurs budgets investissements ou tout simplement à s'endetter. Et ça, cela va directement peser sur les voyageurs.

Car oui, pur financer les investissements et rembourser la dette, les tarifs augmenteront et les lignes non rentables seront supprimées. Les travailleurs du rail, de leur côté, verront leurs conditions de travail se dégrader, notamment via le recours à la sous-­traitance pour l’entretien du réseau par exemple.

Bref. Votre projet est maladroit, et en l'état il n'est pas recevable. Le dossier doit être étudié plus en profondeur, car il concerne l'avenir de toute une profession, mais aussi les intérêts de ceux qui empruntent le rail pour effectuer leurs déplacements.

Le PAS suggère le retrait du projet et le lancement d'une grande concertation nationale, en sollicitant les syndicats de l'interprofession et par exemple l'ensemble des partis politiques.

Je vous remercie.