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Elections générales 92 : Débat - Travail et Affaires Sociales
Posté : 22 févr. 2018, 20:13
par Julian Valmont
Règles :
Ce débat compte pour toutes les élections.
Maximum 10 interventions par parti ou tendance idéologique, le nombre d'intervenants n'est pas limité.
Les journalistes neutres sont autorisés à intervenir.
Pas plus de 200 mots par message, sinon il ne compte pas. Le compteur de mots du forum fait foi.
Interdiction qu'une liste poste deux fois de suite
Les journalistes ne sont soumis à aucune limite de mots ou d'interventions
Interdiction d'éditer son message
- Début du débat : Vendredi 23 février
- Fin du débat : Dimanche 4 mars à 21 heures
Les messages postés avant ou après les dates d'ouverture ne comptent pas
Re: Elections générales 92 : Débat - Travail et Affaires Sociales
Posté : 23 févr. 2018, 16:02
par Gabriel Von Bertha
ADF - (1/10)
Bonjour,
Il me revient de poser le diagnostic de la Frôce.
Nous disposons d'un taux de chômage très bas... mais à quel prix ?
Aujourd'hui, notre marché du travail est coupé en deux. D'un côté, il ceux qui sont bien formés et qui bénéficient d'un emploi stable. De l'autre, il y a ceux qui sont peu qualifiés et qui enchaînent les contrats courts et les périodes de chômage. Les jeunes, qui représentent la moitié des CDD, sont les plus pénalisés.
Ces inégalités se répercutent dans tous les domaines de la vie: lorsqu'on est en CDD, on rencontre plus difficultés pour toutes les démarches courantes de la vie quotidienne: trouver un logement, obtenir un crédit ou bénéficier d'une formation.
Trop de Frôceux travaillent sans être rémunérés à hauteur de leur mérite, de leurs efforts et implication et ne trouvent pas de sens ou d’intérêt personnel à leur activité.
Je souhaite que les gouvernements trouvent réponses à ce diagnostic. Que nous rendions sens au Travail qui n'est autre que la participation à l'effort national, à la construction de notre société ! Je souhaite que nous rendions plus juste et fructueux l'implication des frôceux dans leur activité en les rémunérant davantage. Je souhaite que nous lissions les inégalités aux embauches, notamment pour les plus jeunes en réinscrivant un Contrat d'Insertion Professionnelle (CIP) qui doit être une chance pour les plus jeune et plus en difficulté de retrouver un emploi et de les guider progressivement vers un CDI. Je préfère financer en partie un Contrat d'insertion professionnelle, plutôt que financer en totalité une indemnisation chômage. Le Travail est le lien avec la société!
Re: Elections générales 92 : Débat - Travail et Affaires Sociales
Posté : 23 févr. 2018, 18:48
par Eric Valmont
RPL : (01/10)
Nous sommes d’accord sur une chose monsieur Von Bertha, que ce soit pour le chômage, les salaires ou pour la difficulté de trouver un emploi, la détérioration des conditions de travail... il y a un problème dans le marché du travail, mais je crains que nous ne soyons d’accord avec vous que sur ce point, pour le reste, ce que vous proposez implique encore et toujours l’état et cela nous ennuie, car nous pensons que tout cela n’est autre que le résultat d’une tentative de contrôle du marché du travail par nos gouvernements successifs.
L’Etat qui a trop de monopole dans ce secteur, il faudrait donc réduire ce contrôle pour libérer les entreprises et les employeurs de toutes contraintes, et vous verrez que les choses vont changer. Commençons par exemple par la suppression de toute durée légale du temps de travail. Pourquoi un employeur qui s’est mis d’accord avec son employé devront respecter une durée qui ne les arrange pas tous les deux. Les salaires seront plus conséquents car de 1, ils pourront être librement négociés entre employeur et employé et de 2, la concurrences dans ce secteur qui sera libre favorisera de meilleures propositions.
En gros, le code de travail avec toutes ses contraintes ne fais que freiner le secteur, il faut moins de contrôle et plus de liberté d’entreprendre. Toutes les réformes effectuées dans le monde allant vers plus de liberté dans le domaine du travail ont montré des résultats positifs sur l’emploi.
Re: Elections générales 92 : Débat - Travail et Affaires Sociales
Posté : 23 févr. 2018, 18:59
par Olivier Brimont
MPD - L'Original :
Le point de vue de M. Valmont est intéressant. Il est vrai que partout où les règles ont été assouplies, la situation s'est améliorée.
Nous ne sommes pas totalement favorables à la suppression de la durée légale du temps de travail. Nous proposons de plafonner le tout à 39 heures. Cette augmentation a un impact direct sur le pouvoir d'achat, grâce à une hausse de salaire non négligeable. Et il s'agirait d'une augmentation faible, en rapport de la durée actuellement en place.
Si nous voulons que les salariés puissent bénéficier d'un parcour professionnelle formateur et pérenne, tout au long de leur carrière, il faut passer par la formation. Or, une formation coûte cher, il faut la financer et prévoir également des rappels, des mises à jour, en fonction de l'évolution de certains domaines. Bref, cela nécessite d'investir.
Et c'est là que le bât blesse. Nos entreprises sont trop taxées ! L'Etat les prend à la gorge pour leur faire cracher du pognon, afin de financer un quelconque service public coûteux en plus d'être inefficace. Nous voulons la suppression de l'impôt sur les sociétés afin que nos entreprises dégagent plus de bénéfices qu'elle pourront ensuite réinvestir dans l'amélioration des conditions de travail, dans l'innovation et dans la formation.
Il faudra mettre en oeuvre une série d'assouplissement sur le code du travail. Peut-être qu'il est un peu trop radical de tout supprimer, mais beaucoup de passages peuvent être épurés et négociés dans les entreprises. Nous validons néamoins que le diagnostic. Le système actuel est trop lourd, trop mou, pas assez compétitif. Il faut mener des politiques énergiques et vite !
Re: Elections générales 92 : Débat - Travail et Affaires Sociales
Posté : 23 févr. 2018, 20:14
par Victor Karlsson-Marshall
UPP (1/10)
Bonsoir à tous,
Je me désole de voir que, dans un débat sur le travail, le sort du travailleur est déjà laissé de côté par la droite. Monsieur Brimont propose déjà sans réfléchir de passer aux 39 heures hebdomadaires, alors même que le nombre de burnout liés à la surchage de travail ne cesse de monter.
Nous proposons une réduction progressive du temps de travail. Bien sûr, je connais les arguments redondants de ceux qui s'y opposent. Voici un fait : à Göteborg, en Suède, une expérimentation sur les 30 heures a été menée. Les résultats ? Des travailleurs plus motivés, en meilleure forme et en meilleure santé, moins de pause sur la durée du travail, une hausse de la productivité, une amélioration de la qualité de vie des travailleurs et pour couronner le tout, de nouvelles embauches. Et c'est ce genre de bénéfices que nous visons pour nos concitoyens et pour notre économie.
Le passage aux 32 heures que nous avons soumis en Catalogne permettra déjà une nette amélioration de la vie du travailleur, et nous prévoyons la même expérimentation à Göteborg qu'en Catalogne.
De plus, conscients du problème grandissant des burnouts et de l'anxiété au travail, nous nous engageons à améliorer la prise en charge médico-psychologique des travailleurs. Comme l'a dit Monsieur Von Bertha, travailler, c'est se rendre utile à la société, et une société qui fait travailler ses membres sans prendre en considération leurs besoins les plus fondamentaux n'est pas l'idée que nous nous faisons de la société frôceuse.
La gouvernance de la gauche sera une gouvernance réaliste et profondément humaine : l'amélioration de la qualité de vie de chacun au travail est notre grande priorité.
Re: Elections générales 92 : Débat - Travail et Affaires Sociales
Posté : 23 févr. 2018, 23:44
par Olivier Brimont
MPD - L'Original (2/10) :
Je ne parle jamais sans réfléchir, Monsieur Karlsson, je laisse ce soin à vos cerbères.
Vous faites bien d'évoquer cette expérimentation. Vous occultez le trou dans les finances publiques : plus de 6 millions de couronnes suédoises. Joa Bergold, experte auprès du syndicat LO, qui disait que l'économie actuelle du pays ne permettait pas la pérénité de ce dispositif et que les adhérents de ce syndicat privilégiaient la hausse de salaire. La numéro 2 du gouvernement a même préféré envisager l'interruption de carrière rémunérée plutôt qu'un passage aux 30h. Cette mesure est loin de faire l'unanimité.
Le bien être au sein de l'entreprise peut être atteint même avec 39 heures de travail hebdomadaire. Il peut même être renforcé, tout seul, par la seule force des entrepreneurs et des syndicats. En allégeant les charges sur les entreprises, vous augmentez leur capacité d'investissement. Une entreprise peut investir pour le confort de ses salariés. Prenons l'exemple de Google :
- 22 semaines de congés maternité pour les mères.
- 12 pour les pères.
- 3 repas payés/jour.
- des concerts privés organisés dans l'entreprise.
- 1 salle de sport.
- un bus chargé d'amener les salariés, gratuitement au travail.
- 20% du temps de travail effectif disponible pour des activités et des formations.
- 50% du salaire reversé à la famille pendant 10 ans, si un salarié décède.
Tout ça, grâce au privé. C'est le centuple de ce que votre politique d'assistanat permettra d'avoir. Mais ça, vous vous gardez bien de le dire, la réussite du privé vous gêne, car elle contredit tout votre argumentaire. Manque de bol pour vous, je suis là pour rétablir la vérité !
Re: Elections générales 92 : Débat - Travail et Affaires Sociales
Posté : 24 févr. 2018, 00:22
par Karl Lacroix-Hanke
ADF - Au Centre (1/10) :
Bonjour à tous.
Je crois me souvenir que plusieurs personnes ici sont favorables à l'instauration d'une allocation unique et d'un revenu universel. Je discute de cela car en tant qu'humaniste, votre position m'intéresse. Je m'explique.
Plutôt que de parler de durée de temps de travail et de se battre sur ce point, ne peut-on pas prendre le problème à l'envers. Il est indéniable que travailler est soit pour un chômeur, un luxe, soit pour un travailleur un quotidien pas toujours passionnant.
Si l'on implémente un revenu ou une allocation universelle, appelez cela comme vous voudrez, on change le rapport au travail. Celui-ci ne devient plus une nécessité pour vivre, mais un confort financier supplémentaire. On ajouter un rapport de force aux travailleurs qui peuvent négocier plus en détail leurs conditions de travail. Du côté de l'entreprise, on permet aussi d'assouplir les conditions de recrutement, de flexibiliser la législation en fonction des secteurs.
S'il est attendu que l'existence du revenu universel n'oblige plus les gens à travailler pour vivre décemment, mais qu'il les incite à le faire pour vivre mieux, alors on résout votre problématique de temps de travail hebdomadaire, en même temps que celle du pouvoir d'achat et de la précarité. Plus besoin d'allocation chômage, plus de pauvres sur le long terme.
Quant au travail, il devient un outil pour monter en compétences, salariés et patrons restent libre de continuer leurs collaborations. Les entreprises soucieuses de leurs salariés les garderont, les autres non, ce qui les amènera soit à réfléchir à comment s'améliorer, soit à disparaitre, pour le bien-être de la société. Darwin appelait ça la sélection naturelle. Celle-ci a l'avantage d'être juste.
Re: Elections générales 92 : Débat - Travail et Affaires Sociales
Posté : 24 févr. 2018, 00:33
par Jean Bournay
FCF - (1/10)
39 heures par semaine, c'est à 1 heure près le temps de travail maximum sous le régime de Vichy de nos voisins français. Et vous voulez nous mener dans cette direction ?
Google est une entreprise et ne doit pas faire le cas de généralités, voulez-vous qu'on parle de la compagnie Easyjet ou de Ryanair ? Non bien sûr que non. Vous nous prenez une entreprise pour en faire une généralité. Pour le même cas, je vous dirais qu'un mineur travaillant vingt minutes par semaine est en bien meilleure santé qu'un travaillant 39 heures.
Voilà, nos argumentaires sont aussi nuls et irrecevables.
Maintenant il faut parler avec sérieux. Le cas de Göteborg est intéressant, on a le gars de droite qu'a lu tout l'article du Monde ou d'un autre journal et qui croit tout savoir. Mais vous avez oublié que les six millions de trou sont à réduire de moitié, cette moitié de revenus, partie dans la poche du Gouvernement, vous occultez bien des choses.
Déjà il faut l'abaissement de la durée maximale progressivement. Jusqu'à 30-28h. Pourquoi ? Parce qu'un citoyen doit s'éduquer, doit se développer intellectuellement et doit pouvoir se reposer.
Nous garderons ainsi le chômage bas et la santé de nos citoyens haute.
Il ne faut pas laisser les entreprises sans aucune taxe, aucun impôt, il faut les imposer au moins pour une Sécurité Sociale. Ensuite nous devons forcément les limiter, le capital n'aspire qu'à avaler toujours plus. Par exemple leur imposer 30%, je dis un chiffre au hasard, de redistribution en aménagements, en activités....comme Google : ici un exemple à suivre.
Re: Elections générales 92 : Débat - Travail et Affaires Sociales
Posté : 24 févr. 2018, 00:55
par Victor Karlsson-Marshall
UPP (2/10)
Vous ne réfléchissez pas, Monsieur Brimont. "20% du temps de travail effectif disponible". 20% de 39h, cela fait un peu moins de 8h, on en revient donc aux 32h. Vous changez déjà d'avis ?
En fait, vous confirmez ce que je dis, et ce que Google a bien compris : le bien être des travailleurs n'est pas seulement une préoccupation futile de gauchiste, c'est également un excellent moteur pour la productivité. Et les initiatives des entreprises en ce sens seront bien sûr encouragées.
Maintenant, toutes les entreprises ne sont pas Google. Toutes les entreprises ne traitent pas leurs employés comme Google, essayer de faire croire le contraire est ou bien malhonnête, ou bien très naïf.
Concernant Göteborg, il y a des pertes, mais non seulement notre économie n'a rien à voir avec celle de la Suède (une rapide comparaison de PIB suffit à le démontrer), mais en plus, vous oubliez la principale conséquence, qui est que cet argent investi se retrouve en emplois et en une nette amélioration de la qualité de vie des travailleurs. Votre mouvement fait peut-être le choix d'investir dans une baisse de l'ISF pour relancer l'économie, mais nous, nous choisissons cette option-là.
Quant à Monsieur Lacroix, vous serez sans doute très heureux d'apprendre que nous avons aussi pensé à un revenu universel, quand votre mouvement le jugeait encore impensable. Néanmoins, cette question en amène d'autres, et c'est un sujet complexe, qu'il nous faudra mettre en place progressivement. Je serais ravi de détailler mes idées sur la question, mais je laisse pour le moment la parole à mes interlocuteurs.
Re: Elections générales 92 : Débat - Travail et Affaires Sociales
Posté : 24 févr. 2018, 01:00
par Olivier Brimont
MPD - L'Original (3/10) :
Bravo ! 10 secondes. C'est ce qu'il vous aura fallu pour gagner un point Godwin, Monsieur Bournay. Félicitations ! Allez, merci d'être passé !
Je cite Google, entreprise parmi des millions comme vous citez Göteborg, bourgade parmi des milliers. Nous sommes à la même échelle, par conséquent, mon illustration n'est pas moins valable que la vôtre, même si elle vous dérange.
39 heures de travail, c'est 7h45 réparties sur 5 jours. Pour information la moyenne du temps de travail dans le monde c'est 42/44h par semaine.
Bref, pour en revenir à des interlocuteurs qui ne brandissent pas Vichy dès que l'on parle de travailler plus pour gagner plus, je suis opposé à un revenu universel. A mon sens, on ne donne pas de la valeur au travail en lui enlevant sa nécessité pour vivre. Oui, il faut travailler pour gagner sa vie. Il faut suer pour réussir. C'est ça qui rend notre société méritante : le travail.
Cela étant, je ne suis pas contre la mise en place d'une allocation universelle. Le système actuel est, il faut bien le dire, un joyeux bordel ! Il faut simplifier les choses et les unifier. Et si au passage cela peut permettre de faire des économies pour financer une baisse des charges, alors c'est encore mieux.
Le cercle vicieux pur jus des socialo-communistes, c'est justement de créer des usines à gaz pour assister tout le monde en ponctionnant à ceux qui créént l'emploi. En résulte donc, du chômage, une hausse des bénéficiaires, un alourdissement de la dette, donc la nécessité de torpiller encore un peu plus les entreprises...