Karl Lacroix-Hanke a écrit :14 déc. 2017, 22:14
1 : La visite de la ministre de la diplomatie en Palestine, avec à la clé l'envoi de soldats frôceux a suscité une vive polémique. Selon-vous est-ce une provocation excessive envers Israël ?
La mobilisation de troupes frôceuses en Palestine n'aurait pas été nécessaire si Israël s'en était tenu aux traités internationaux et si les efforts en faveur de la paix n'avaient pas été biaisés. Cela fait des années que nous assistons, en Israël et en Palestine, aux échecs répétés des négociations, majoritairement liés à la politique expansionniste de Benyamin Netanyahou. Et à la folie psychopathe de Donald Trump, aussi. J'y reviendrais plus tard. Ce qui est certain c'est que la Frôce ne peut plus accepter que la Palestine, son alliée, soit peu à peu annexée et rayée de la carte. Nous sommes l'un des premiers pays à réagir ainsi, en envoyant sur place des troupes, chargées d'assurer la défense du territoire palestinien et de sécuriser la population. Je ne retiendrais pas grand chose de ce Gouvernement, hormis cela. Nous avons pris la bonne décision et nous devons aller plus loin, en renforçant le nombre de soldats présents sur place et en déployant aussi du matériel, notamment des batteries anti-missiles et des dispositifs contre les bombardements. Je suis favorable à ce que la Frôce se serve de la CIPNA pour rassembler un front commun. Nous aurons plus de poids si nous sommes suivis, par la Russie, par l'Iran et par l'Egypte. C'est une stratégie que nous pouvons envisager. Il ne vous a pas échappé que la défaite de l'état islamique était actée, en Syrie. Cela veut donc dire que cette région va bientôt être sécurisée et que les différentes forces en présence peuvent se concentrer plus raisonnablement sur les populations qui ont besoin d'aide dans le secteur. Cela ne veut pas dire abandonner la Syrie ! Mais déployer l'effort sur d'autres zones, comme le Liban, en proie à des difficultés et menacé de déstabilisation, la Palestine, également.
D'ailleurs, force est de constater que l'entrée en scène de la Russie a joué un rôle d'une extrême importance dans le secteur. Dès l'instant où les forces coopérent et oeuvrent à la mise en place d'une grande stratégie, nous obtenons d'importants progrès. Puisque les Etats-Unis ont pris la décision de prendre parti, officiellement cette fois, pour Israël, nous savons à quoi nous en tenir. Nous devons apporter un équilibre et une opposition aux actions de l'état hébreu. La mobilisation des troupes, est, dès lors, absolument incontournable ! Nous ne pouvons plus faire marche arrière, ça serait tuer notre allié palestinien. Personnellement, j'ai vécu la décision de Donald Trump comme un soulagement. Je me suis dit qu'enfin, nous allions être débarassés de la présence des Etats-Unis dans le protocole de négociation pour la paix, protocole auquel ils ont toujours fait obstruction depuis un demi-siècle et ce, même sous l'ère Obama. Enfin les dés ne seront plus pipés en faveur des mêmes. Pour ceux qui ont été surpris, je m'interroge. Qu'attendaient-ils ? On parle d'un homme qui nie en bloc le réchauffement climatique, alors que la Californie est frappée par une sècheresse historique ! On parle de Pac-Man qui fait mumuse avec la vie des gens, en provoquant celui qu'il a baptisé Rocket-Man. Tous les deux sont en train de prendre les mesures pour savoir lequel a le missile le plus long. Si la NASA y est disposée, elle peut se concerter avec d'autres programmes spatiaux pour leur offrir un aller simple sur la Lune. Pendant ce temps, le monde, lui doit continuer d'avancer. Les Etats-Unis vont déplacer leur ambassade à Jérusalem, à contre-courant de l'ONU et de la communauté internationale. Car tout le reste du monde marche dans le sens de l'Histoire. La Frôce ne sera pas immobile et silencieuse. Nous mènerons le front de protection de la Palestine, avec nos alliés. Et je vous l'annonce, nous militerons activement pour une reconnaissance de Jérusalem-Est comme la capitale de la Palestine. Nous repondrons oui à nos amis arabes et à l'appel qu'ils ont lancé.
Mais nous nous devons de rester vigilants. Gardons nous des escalades violentes et de la folie d'autres despotes. Quand j'entends le Président Erdogan, en Turquie, qualifier Israël d'état terroriste, je dis attention. Le combat pour les libertés, l'indépendance et la souveraineté ne peut être mené par un dictateur en herbe qui purge son pays de tout opposant à sa doctrine autoritaire ! Il faut qu'il soit mené par un fervent défenseur des droits ou une organisation qui milite pour ça ! C'est pour cette raison que la Frôce doit être active, qu'elle doit mener la danse et organiser l'effort de résistance et de paix. Je ne suis pas interventionniste, il ne sera pas question d'imposer quoique ce soit. Mais je ne pourrais pas rester les bras croisés, à attendre que le temps passe. Trop de gens souffrent, trop de gens ont besoin de notre aide ! Le massacre des palestiniens a assez duré. Il est tant que l'état d'Israël et ceux qui soutiennent sa politique de colonisation soient mis devant leurs responsabilités et contraints à revoir leur copie. N'oublions pas que l'histoire même de l'état hébreu a été marquée par un génocide. Il est de notre devoir de faire en sorte que personne n'ait à subir le même sort, quitte à rappeler, à ceux qui envahissent en tout impunité, la teneur de l'Histoire et ses enseignements. L'humilité doit les obliger ! Je crois en une paix fraternelle entre les deux peuples, loin des provocations. La priorité est de rétablir la confiance et pour cela, de favoriser le vivre-ensemble entre juifs et musulmans.
A cet effet, nous proposons de militer d'abord à un retour aux frontières qui ont été déterminées et validées il y a plus de 50 ans. Nous proposons le renforcement de la présence militaire frôceuse et par extension future, internationale, donc neutre, sur le territoire palestinien. Nous soumettrons à l'ONU, l'acceptation de la Palestine comme état membre à part entière et non plus comme observateur. Nous nous battrons pour que la Palestine soit placée au même niveau qu'Israël et les comportements lâches qui visent à éradiquer un pays déjà à terre cessent. Ensuite, nous devons absolument régler la question des inégalités entre les deux pays. Il est en train de se passer, à Jérusalem, ce qu'il s'est passé à Berlin. D'un côté l'ouest opulent et développé, de l'autre, l'est pauvre et délaissé. Ce n'est plus acceptable. Nous devons faire en sorte que la ville sainte offre les mêmes services à ses habitants. C'est facile de hurler à l'insécurité lorsque l'on refuse des policiers, des transports et des écoles à des quartiers en difficulté ! A croire que les autorités israéliennes se nourrissent de cette situation pour alimenter les actes rebelles et justifier leur politique expansionniste ! Nous devons aider le gouvernement palestinien à lutter contre les inégalités. Plus nous le ferons, plus nous apaiserons les tensions. Ce dossier a trop souvent été laissé de côté et nous avons désormais une urgence absolue à le régler. Il en va de la stabilité du Proche Orient. Car je rappelle que la Palestine est un carrefour des civilisations. Si elle disparait, la digue qui permet aux musulmans et aux juifs de "cohabiter" cèdera, emportant avec elle tout espoir de paix. Ce sera le début d'une nouvelle guerre de religion et du chaos. Nous ne pouvons laisser cela se faire ! Nous ne pouvons plus tolérer que 3 générations n'ait connu que la violence ! Réagissons et vite, il y a urgence !
2 : L'impôt sur la fortune a atteint des niveaux record lors de ce mandat avec une tranche supérieure à 10 %. Jugez vous ce taux excessif ?
La vraie question est de savoir surtout, à qui cela profite ? L'économie présente un avantage majeur à tous les autres domaines. Les actions que l'on y fait ne se voient pas tout de suite. Certes, ça n'arrange pas le politique un brin démago, mais en l'occurence, pour ce qui nous concerne, cela est plus qu'avantageux. Comprenez qu'une reforme néfaste peut être démantelée avant d'avoir commencé à faire vraiment effet. C'est plutôt une bonne nouvelle, donc ! Il y a deux choses que je retiens concernant la hausse de l'impôt sur la fortune. Cela a entrainé deux éléments subsidiaires : le placement du Panama sur liste noire, ce qui a profondément sécoué et nui à notre relation avec ce pays stratégique. Je sais que cela vous importera peu car la question que vous me posez est vraiment centrée sur l'économie, mais je vous assure que ça a toute son importance. Le Panama est un véritable coeur battant en Amérique Centrale, en matière économique. L'investissement y est conséquent. Nous brouiller avec lui est une terrible erreur stratégique, d'autant que la relation de confiance que nous avons menée s'est toujours basée sur le dialogue et le respect. La priorité sera donc de renouer nos liens et pour cela, nous mettrons tous les sujets sur la table. L'objectif est de sortir le Panama de la liste noire et de créer des dispositifs permettant à nos deux pays une coopération fiscale renforcée. Et il y a un autre point, plus vicieux : celui sur la lutte contre l'évasion fiscale, qui prévoit entre autre de porter la charge sur les expatriés. Cela va ravir les nombreux étudiants que nous avons à l'étranger dans le cadre d'échanges scolaires et leur donner, à coup sûr l'envie de revenir en Frôce. Oui, toute trace d'ironie est bien entendu volontaire !
Je vous disais que ce qui importe, c'est de savoir ce que la mesure va apporter au pays. Nous sommes favorables, à l'ADF-H au partage des richesses et à l'idée que les personnes qui ont de l'argent participent de façon plus importante à l'effort de solidarité. Cette répartition est importante, tant pour l'économie que pour les questions humanistes. En matière économique, une grande puissance comme la nôtre doit s'assurer que les individus les plus modestes puissent se hisser vers le haut. Ce système de solidarité nationale est une réussite, pour preuve, les personnes en situation précaire peuvent bénéficier d'une aide leur permettant de ne pas sortir de la société. Il en va de même pour celles et ceux qui pourraient tomber malade. Alors évidemment, ça n'est pas parfait, mais rien n'est impossible, surtout pas le progrès ! Nous bénéficions tous d'une protection sociale à la hauteur, qui n'est peut-être pas parfaite mais qui aide 90% des gens aujourd'hui. Cela a un coût, qu'il faut bien financer avec quelque chose. Et il est naturel que quelqu'un qui gagne bien sa vie, contribue plus, à notre système et aux services publics garantis par l'état. Je vous explique tout ça, parce que je veux bien vous faire comprendre une chose : nous ne nous opposons pas à l'impôt sur la fortune, nous pensons qu'il s'agit d'un prélèvement juste et pertinent.
Du moins, il l'est lorsqu'il est raisonnable, c'est à dire, avant que la gauche ne l'augmente de façon drastique et quelque peu hasardeuse. Je pense que le taux idéal, à ne pas dépasser, est de 4%. C'est une tranche haute, mais au délà, le principal risque est de faire fuir ceux qui ont des fortunes. Avec un impôt aussi élevé, les riches n'auront aucun remords à aller ailleurs, quitte pour cela à user de moyens plus ou moins moraux pour échapper au fisc frôceux et ne rien débourser. Et ce n'est pas le projet contre les expatriés qui va régler cette problématique. Si la question des paradis fiscaux pouvait se régler par ce type de mesure, il y a belle lurette que le nécessaire aurait été fait et que nous n'en parlerions plus ! Il faut savoir être raisonnable donc. Nous reviendrons sur la législation pour la rétablir telle qu'elle était avant la modification de Julien Citron. Nous ne le ferons pas pour soutenir les plus riches mais bien pour soutenir notre modèle solidariste. Celui-ci ne peut survivre si nous favorisons l'évasion fiscale. Ce sera également l'occasion pour l'ADF-H de revenir sur les mesures injustes à l'encontre de nos expatriés. Et de réconcilier également les frôceux entre eux. Parce que nous n'allons pas jeter l'oprobe sur tous, nous serons intransigeants avec ceux qui refusent de se mettre en conformité. J'aime à penser à la politique de lutte contre la fraude qui a été mise en place, en France, par l'ancien Président, François Hollande. Qui était socialiste, d'ailleurs. Elle a permis de rapporter bien plus d'argent que la répression stupide et l'augmentation de l'impôt, parce qu'elle était tolérante avec les gens et conciliantes. Beaucoup de personnes ont régularisé leur situation et se sont ainsi resolidarisées avec leur pays. Pourquoi pas en Frôce ? Avec tact et mesure, c'est possible, la preuve !
3 : La tentative de modification constitutionnelle qui visait à réduire l'influence de la famille impériale sur la vie politique a été un des principaux échecs du Gouvernement, pensez-vous qu'il serait judicieux de relancer le débat sur les pouvoirs de l'Imperatore ?
Il faut dire les choses comme elles le sont, cette réforme constitutionnelle remettait clairement en cause l'intégrité de la famille impériale. Le Ministre Richard ayant même fait référence à des soupçons de collusion entre l'Imperatore et des formations politiques. Ces accusations très graves, ont complètement desservi son projet. Il est avant tout important de rappeler que la famille impériale a toujours été intègre. L'Imperatore a pris des engagements forts auprès des Gardiens de la Démocratie, renonçant à se politiser et ne conservant qu'un rôle d'apparence, de représentation et d'unification. En cela, Vittorio di Savoia-Carignano respecte totalement la Constitution qu'il a promulgué. Il n'a jamais pris part à une quelconque négociation ou alliance politique et ne s'est jamais confondu avec des personnalités politiques. C'est d'autant plus vrai que le Gouvernement Ansaldi a pu bénéficier de son soutien sur la gestion d'Antsiranana, sans qu'il n'y ait eu le moindre accord ou la moindre accointance idéologique de la part de l'Imperatore. Il s'exprime toujours avec neutralité et hauteur, en se gardant bien d'entrer dans l'arène politique, même lorsque certains remettent en cause sa personne ou nos institutions. Rappelons également que la famille impériale avait contribué financièrement au plan d'aide pour Antsiranana, initié par la Chancelière Vittorini, libertarienne. C'est une preuve supplémentaire qu'elle est capable d'oeuvrer avec tout le monde au bien du pays.
Parlons institutions d'ailleurs. Il ne vous aura pas échappé que la Constitution encadrait strictement les rôles et les compétences de chacun. Ainsi, la désignation de la Chancelière Suprême ne répond pas à une affinité politique mais à une procédure précise, dont l'Imperatore ne peut sortir. Les missions de celui-ci sont clairement définies. Il n'y a aucun flou quelconque sur la question. Il promulgue, il contresigne, il assure la cohésion de la Frôce et le respect de la Constitution. Dernièrement, grâce à un projet soutenu et écrit par l'ADF-H, il décide des personnes qui rejoignent le Panthéon. Ce sont des missions sommaires et c'est parfaitement équilibré. L'Imperatore n'a jamais eu vocation à être le grand décideur et le grand stratège politique. C'est celui qui doit nous rassembler et nous apporter une cohésion, une cohérence nationale. Les soupçons dont il a fait l'objet sont totalement infondés et nous pouvons librement nous interroger sur l'objectif de telles affabulations. Y'avait-il une volonté de saboter le projet de réforme constitutionnelle et de quitter le Gouvernement de la part de Philippe Richard ? Ou bien de contester la légitimité de l'Imperatore comme certains autres mouvements le font en Frôce ? Mystère. Ce qui est sûr c'est que cette réforme n'est pas passée et c'est tant mieux ! Le pays n'en avait pas besoin. La suite a démontré d'ailleurs qu'elle aurait pu mettre en péril la sécurité de tous les frôceux.
Ces derniers mois, nous avons vécu plusieurs crises. A Antsiranana, avec la peste ou encore la tentative d'attentat contre la Chancelière Vittorini ou le Gouverneur. Ces événements sont graves, très graves. Ils menacent directement la stabilité de toute la Fédération. Il convenait donc d'avoir une personne capable de parler au peuple, à la patrie, et d'appeler au rassemblement de tous bords. L'Imperatore a pleinement assumé ce rôle là. Sans son intervention, les partis politiques se déchireraient encore et l'action aurait été confrontée à un blocage au pire, à des entraves au mieux. Il est essentiel, qu'en Frôce, nous puissions faire confiance à quelqu'un de neutre et de dévoué. Nous sommes un pays riche d'idées, parfois nous poussons les oppositions à leur paroxysme, rendant des pans de société irréconciliables. Nous nous détournons de l'essentiel. Avoir quelqu'un qui nous rappelle que nous sommes tous liés par de grands symboles, c'est important. Et puis, rappelons-nous aussi des terribles événements qui ont affecté la capitale, Aspen. La vie de l'Imperatore aurait pu être mise en danger s'il n'y avait pas eu de cohésion pour assurer sa protection. La garde impériale a bénéficié de l'appui inconditionnel du Gouvernement Fédéral. Quelle figure peut provoquer autant le consensus que celle d'une personne désintéressée dont la seule volonté est de servir la Frôce ? Cela suffit à nous déterminer dans nos positions.
L'ADF-H s'opposera à une réforme constitutionnelle qui viserait à modifier l'équilibre des forces actuelles. Nous nous opposons à la fragilisation de l'Imperatore. En plus d'être injustifiée, elle serait catastrophique, à l'heure où nous nous remettons de crises politiques profondes qui appellent à l'unité et à l'apaisement. Nous dirons également non à tout ce qui pourrait fragiliser le Gouvernement Fédéral, je pense notamment au vote de confiance, inutile et dangereux. L'Assemblée Fédérale, jusqu'à maintenant, n'a jamais permis de dégager une majorité absolue pour un parti politique. C'est un jeu de coalition qui prend le pas. Et ce jeu de coalition, nous devons absolument éviter qu'il ne devienne opportuniste et ne bloque notre pays. Tâchons de ne pas faire comme la France, et sa quatrième république. Tachons d'apprendre de tout cela et d'éviter les erreurs qui pourraient nous nuire. L'ADF-H militera activement pour le maintien d'un pouvoir centralisateur et démocratique. En cela, nous nous opposons à toute forme d'indépendantisme et nous pensons que le régionalisme n'est pas qu'une question d'indépendance, c'est aussi une question d'identité, de culture, de respect et de tolérance. Nous pouvons vivre ensemble et nous avons besoin de l'Imperatore pour le rappeler. Une réforme de nos institutions est loin d'être une priorité.
4 : L'obligation vaccinale est actuellement en débat à l'Assemblée Fédérale, alors que les vaccins font l'objet de critiques de plus en plus virulents sur les réseaux sociaux. Ne pensez-vous pas qu'après les protestations autour du renforcement de la médecine scolaire, le moment et la méthode soient trop brutaux ?
On entend beaucoup de choses sur les réseaux sociaux au sujet des vaccins. Et il faut se méfier de tout ça. Parce que l'on peut vite tomber dans la théorie du complot. J'ai lu beaucoup de propos, absurdes, pour la plupart. Certains, sans même savoir de quoi ils parlent, évoquent une méthode pour les Gouvernements leur permettant d'injecter des maladies véritables et des cancers, dans le but de réguler la population. J'ai vu des choses hasardeuses sur le fait que cela évitait de financer les retraites, en assurant un contrôle de l'espérance de vie. Parfois même, il était question de réguler le nombre d'enfants viables et donc la population. Cela vous fera sourire, probablement parce que vous pensez que c'est n'importe quoi et vous avez parfaitement raison. Mais nous ne devons pas sous-estimer l'influence et la portée que peuvent avoir certaines rumeurs sur les gens. Sur le thème de la vaccination, combien de parents décident de ne pas faire vacciner leurs enfants par suspicion ? Beaucoup trop. C'est la raison pour laquelle, le premier projet qu'il aurait fallu faire, c'est un renforcement de la communication autour des vaccins. C'est un gros reproche que nous faisons à l'encontre de Madame Macé. Elle n'a pas su saisir l'occasion de créer une véritable politique anti-hoax sur le sujet. L'urgence est là, pourtant. Il est plus que jamais nécessaire de mobiliser tous nos moyens en faveur d'une vraie politique de prévention et d'information. C'est simple, cela passe par plusieurs mesures que nous soutenons : la transparence, l'innovation et la pédagogie.
Alors effectivement, les vaccins ne sont pas anodins et dépourvus d'effets secondaires. En médecine, le risque zéro n'existe pas, nulle part. Tous les professionnels vous le confirmeront et je ne vous parle pas des charlatans qui essaie de vendre des méthodes à prix d'or ! Il faut le dire, c'est important d'être transparent sur ce point car cela retire un argument à nos contradicteurs. Leur reproche vise souvent à dire que les laboratoires cachent des choses. Il faut donc s'assurer qu'il n'existe pas de collusion entre des lobbys pharmaceutiques et les campagnes de vaccination qui sont engagées. La création d'une autorité indépendante, neutre, chargée d'arbitrer les choix en matière de vaccins est une nécessité ! Ensuite, il faut mettre les chiffres côte à côte. Comparer le nombre de morts causés par les maladies et le nombre de morts évitées grâce aux vaccins. Il faut jouer carte sur table ! Comme vous le disiez, c'est de la même façon qu'il a fallu jouer sur la médecine scolaire et son renforcement. Certes, le projet a reçu un accueil plutôt froid et le sentiment de défiance s'est avéré important, dans l'opinion, à l'époque. Mais les résultats de l'application de ce texte commencent à se faire sentir. Les médecins scolaires sont plus efficaces, nous avons réduits le taux d'absentéisme à l'école, ainsi que d'autres problèmes dont les impacts se mesureront dans le temps. Ce projet a donc été positif, comme nous nous y attendions, nous avions voté en sa faveur à l'époque. Sur la question de la forme, je ne crois pas que les deux textes soient comparables. La médecine scolaire aurait mérité plus de concertation, en cela qu'elle n'avait rien d'urgent dans l'absolu. En revanche, pour les vaccins, il y a urgence. Nous avons besoin de clarifier rapidement notre politique sanitaire sur le sujet. La mise en place d'une obligation de vaccination est donc essentielle, même si elle aurait du s'accompagner d'un renforcement de la communication et de l'information comme je l'ai dit tout à l'heure.
Sur la notion de brutalité, c'est assez relatif. Vous en conviendrez, il est beaucoup plus brutal de mourir du tétanos ou de la dyphtérie. Maladies qui peuvent être évitées par des vaccins. Parfois, nous devons accepter le fait que la santé publique n'attend pas de concertation. Quand nous avons réagi face à l'épidémie de peste d'Antsiranana, rien n'a été fait dans la demie-mesure. Il s'agissait de sauver des vies, tout le monde a foncé et a priorisé le bien-être de tous. La vaccination, c'est exactement pareil pour nous. C'est un sujet sur lequel, nous ne devons pas transiger. Des vies sont directement menacées si nous ne faisons rien. Nous ne badinons pas avec la vie des gens !
5 : La crise en Antsiranana semble sonner le glas des autonomistes qui avaient pourtant triomphé lors des dernières élections, ne craignez-vous pas que la disparition des autonomistes du jeu électoral ne fasse que renforcer la position des indépendantistes armés comme alternative au système actuel ?
La place d'Antsiranana est et sera toujours dans la Fédération. Il est très important de souligner cela et de rester ferme sur cette question. L'ADF-H s'est opposée au projet d'autonomie renforcée voulu par le Gouverneur et par certains Ministres UPP. C'est d'ailleurs un attitude extrêmement grave, qui dépasse à mes yeux l'incompétence. Antsiranana est la province la plus en difficulté du pays. Trouvez-vous normal que fort de ce constat, nous prenions la décision de l'abandonner à son sort ? En est-on arrivés au point où Antsiranana n'est qu'un vulgaire kleenex que l'on jette nonchallement dans une poubelle ? Trouvez-vous normal qu'à l'heure où des milliers de gens éprouvent des difficultés dans leur quotidien, la Fédération s'en lave les mains et laisse davantage d'autonomie à un province qui agonise ? Que la Fédération baisse les bras ? Où est l'humanisme dans ce projet ? Où est l'unité ? Je n'ai pas l'habitude de me mettre en colère, mais sur ce dossier, je dois bien admettre que j'ai du mal à me retenir. Quel gâchis ! Quelle honte ! Et je peux vous dire que je ne suis pas le seul à éprouver ce sentiment dans mon parti ! Nous sommes même unanimes ! L'erreur qui est souvent commise est de comparer Norijo, province autonome avec Antsiranana. Ce ne sont pas les mêmes moyens, ce ne sont pas les mêmes zones géographiques, pas le même mode d'administration. Norijo est un paradis fiscal, où les investisseurs se pressent. Est-ce que vous voyez des patrons arriver à la pelle à Libertalia pour créer des emplois vous ? Avec le véritable bazar provoqué par les autonomistes sur place ? Les problèmes de transports, de logements, de santé publique ? Je me refuse à céder aux sirènes laissant penser qu'abandonner une population entière sera une opportunité. Je pense tout l'inverse. Abandonner des gens dans le besoin c'est nourrir le terreau des inégalités, de la violence, du repli sur soi. Nous parlons d'êtres humains, de citoyens frôceux. Nous avons un devoir envers eux et le premier est de leur garantir notre solidarité et notre aide. C'est la fraternité !
Mais j'ai de l'espoir. Nous avons des raisons d'espérer ! La crise en Antsiranana a été un tournant historique. Les gens n'ont pas été aveugles. Ils ont bien vu que l'épidémie de peste avait été prise en main par la Fédération, en l'absence de réaction du gouvernement provincial. Ils ont bien constaté que le danger n'était pas venu du reste de la Frôce mais des autonomistes et des indépendantistes auxquels ils avaient pensé pouvoir faire confiance. La terrible tentative d'attentat a démontré que nous avions un rôle important à jouer, que nous devions protéger les gens de ce type de trahisons. Nous ne voulons pas que demain, nous en arrivions à observer une guerre civile ou l'anarchie depuis le continent. Trop de souffrances, trop de ghettoïsation. Nous voulons redorer l'image d'Antsiranana et surtout lui redonner espoir. C'est l'objet de la candidature d'Andrea Schreiber, rassembler les forces constructives autour d'un projet. Elle ne sera pas nécessairement à la tête de ce rassemblement, mais une chose est claire, elle y contribuera, activement, avec tout le soutien de nos adhérents. L'objectif n'est pas de donner plus d'autonomie, mais d'améliorer le quotidien des habitants. C'est par là qu'il faut commencer, avant toute autre chose ! Nous donnerons tort à ceux qui disent que la Frôce n'a que faire de cette belle province. La mobilisation, ces dernières années n'a cessé d'augmenter. Nous avons atteint un point d'orgue, pas un sommet, il faut persévérer. C'est en rétablissant le lien de confiance, en montrant aux antsiranais que nous sommes attachés à leur bien-être, attentifs à leur situation, que nous donnerons tort aux dévôts de la division et de la désorganisation.
Le régionalisme est compatible avec ce que nous défendons. Nous ne voulons pas qu'Antsiranana se fonde dans la masse et qu'elle devienne une province lambda, sans saveur, sans identité. Au contraire, nous voulons l'accepter, l'intégrer comme elle est, avec sa richesse, ses savoirs, ses rituels, ses différences ! Antsiranana est belle, elle est grande ! Elle possède un énorme potentiel, que nous voulons dévoiler, encourager. Et ceci sans arrière pensée quelconque. Nous nous garderons bien de considérer cette province comme une terre à exploiter. Nous parlerons et agirons avec respect, dans le but ultime de parfaire notre unité. Nous sommes tous antsiranais au fond de nous. Nous avons tous cette volonté d'exister et de compter. Qu'ils sachent qu'ils comptent pour l'ADF-H, pour nous tous. Qu'ils sachent que nous ne les oublions par et que nous comprenons l'urgence d'agir. Qu'ils sachent que nous gardons la foi en eux et que nous avons des solides espoirs. L'autonomisme, l'indépendantisme ont fait beaucoup de mal à Antsiranana. La population ne l'oubliera pas. Une année perdue... une année gâchée, alors qu'il y avait tellement à faire ! Cette grande blague a assez duré. Nous ne devons pas jouer avec la vie et le malheur des gens. Ils sont notre priorité absolue ! Ils sont toute la beauté de la Frôce. Ils sont inestimables.