Elections générales 89 : Débat sur l'éducation et la culture

[Anastasia Mendoza Ojeda]

CUL (6/12)

Le Centre Septiman du Cinéma est ouvert à tous les créateurs, les médias se sont contentés d'évoquer le projet le plus trash comme le sensationnalisme fait vendre.

Si nous avons fait le choix de ne fermer aucune porte au CSC, c'est pour ne pas laisser le moralisme décider de quel créateur mérite d'exister, certaines œuvres jugées trop osées pour leur époque sont désormais perçues comme une part essentielle du patrimoine.

Je doute certes que le film de Réo Lagycle fera partie de notre patrimoine même dans sept siècles, mais ce n'est pas à nous de fixer une barrière, ce serait de la censure pure et simple, le seul rôle du régulateur doit être de protéger le jeune public, chose qui a été faite puisque cette œuvre a été interdite aux mineurs car placée en catégorie "noire".

Je ne suis pas sûre que voir de la violence rend violent, il y a un effet de catharsis à ne pas nier, qui fait que la censure des jeux vidéo est néfaste. En revanche, être entouré de violence a tendance à rendre paranoïaque, le nombre de morts violentes n'a jamais été aussi faible dans l'Histoire de l'humanité toute entière, et pourtant nous avons le sentiment de vivre une époque ultra-violente, du fait de l'omniprésence des séries policières et du traitement médiatique exagéré des faits divers, et cette vue trouble notre jugement et est responsable d'une lourde perte d'optimisme dans toute la société.

[Claude Morvan]

T&S - Intervention n°2

La vision de la CUL sur la morale paraît cohérente et sincère, mais en réalité elle induit de terribles reculs sociaux et une impossibilité d'avancer vers l'égalité dans bien des domaines.

La CUL souhaite banaliser le visionnage de films pornographiques, puisqu'aucune morale ne serait capable d'appréhender justement ces œuvres "artistiques". Il faudrait laisser à tout un chacun le loisir de se faire sa propre opinion de ce qu'il voit. Je suis navré, mais c'est justement ce qui est fait depuis des siècles, et nous pouvons tous constater que cette situation induit des oppressions envers des minorités et envers les femmes. Car sans barrières et sans morale publique, croyez bien que ce sont ceux qui sont en situation de domination qui fixeront eux-même les schémas de pensée. Films pornos qui perpétueront les schémas oppressifs, films éthéronormés, etc. Voilà ce qu'il se passe lorsqu'on éloigne la régulation de la culture d'objectifs pédagogiques.

Personnellement, je considère qu'il faut éduquer dès le plus jeune âge à l'égalité entre les femmes et les hommes et à la tolérance sur les autres sexualités. Le tout-libertaire n'est pas la solution, tout le monde sait que seule l'éducation permet d'accéder à l'égalité, jamais le libre-arbitre, car les oppressants jouissent toujours de leur libre-arbitre dans le sens de l'oppression. Diffuser des films pornos et de la violence avec un minimum de restrictions, c'est aller dans le sens des discriminations.

[Anastasia Mendoza Ojeda]

CUL (7/12)

Vous pensez qu'il y a besoin de nous pour banaliser le porno ?

Le porno est à porté de clic sur internet et il circule sous le manteau dans les collèges, il est déjà banal, croire qu'il ne l'est pas c'est rester perclus dans le siècle précédent. Faire croire qu'on va faire reculer le X c'est un effet d'annonce pour rassurer une frange de l'électorat qui a encore du mal à se défaire du moralisme, et je les comprends, c'est une démarche très difficile que de bousculer des repères qui nous accompagnent depuis la naissance.

Je dois la vérité aux frôceux, et la vérité, c'est que le X est banal et que nous avons deux choix, poursuivre la politique de l'autruche, et laisser se développer des générations de jeunes complexés et muselés par les tabous, ou récupérer le phénomène au profit de l'ensemble de la société.

Le projet de la CUL, c'est de la symbolique et de la hiérarchisation. Briser le tabou autour du X, c'est rappeler que non, la violence n'est pas plus noble que le sexe, et comme le sexe fait vendre, c'est une bonne opportunité de nous libérer du carcan de la violence dans lequel nous sommes enfermés. La hiérarchisation, c'est dire que toutes les scènes X ne se valent pas, une scène softcore peut être regardée comme une description sensuelle de la réalité, contrairement à un gonzo.

[Claude Morvan]

T&S - Intervention n°3

Vous refusez le débat en répondant de la sorte. Vous agissez comme vous le faites toujours face aux grands problèmes qui nécessitent du travail : le cannabis ? Légalisons-le, il est déjà banal. Le porno ? C'est en libre-accès partout, autant ne plus y mettre de barrière. Je comprends le mode de pensée, cela s'appelle le renoncement, mais ce n'est pas ma philosophie.

Bien sûr que le porno est disponible partout, bien sûr qu'à 12 ans on peut voir des scènes horribles sur internet, bien sûr il est illusoire de penser que l'on peut bloquer réellement internet à certains profils.

Or, l faut une force publique qui dise à nos enfants : ce que vous regardez n'est pas du sexe, ce n'est que du spectacle perpétuant des schémas d'oppression. Cette force publique, ce doit être l'Etat. Vous renoncez à faire de la pédagogie sur le consentement, sur le respect du corps de l'autre. La culture du viol est déjà bien présente, sans pédagogie de la part de l'Etat, elle n'en sera que renforcée. En considérant que la morale n'a pas sa place, vous nous dites en même temps que le militantisme pour l'égalité n'a pas non plus sa place, car vos mesures ne font aucune différence entre les deux.

[Anastasia Mendoza Ojeda]

CUL (8/12)

Mais je ne demande qu'à débattre.
Depuis le début de la campagne, je dis que nous devons rééquilibrer les règles entre X et violence car le sexe n'est pas moins noble que la violence, j'attends avec impatience des arguments en faveur du déséquilibre, puisqu'il est le vrai débat.

Le X donne une mauvaise image de la femme et de la sexualité ? C'est la raison pour laquelle nous faisons la promotion des films respectant le plaisir féminin et l'image de la femme en général en leur accordant un classement plus généreux au lieu de les enfoncer dans le même panier que les gonzo comme vous le faites.

L'absence de moralisme, ce n'est pas la glorification de comportements contraires au bien-être collectif comme le viol. Dans une conception utilitariste comme la mienne, les règles servant le bien-être collectif sont bonnes et doivent être promues, ainsi les messages mettant à mal la culture du viol servent l'utilité collective et sont donc dignes de promotion.

Ce que je promeus, c'est l'absence d'une morale étatique, pas l'absence d'éthique personnelle ni l'irrespect des règles de loi qui servent l'utilité collective. C'est un peu plus complexe qu'un conflit entre anarchistes et étatistes, mais je pense que l'électorat saura s'y retrouver, la Frôce ayant un système éducatif de premier rang.

[Claude Morvan]

T&S - Intervention n°4

En vous écoutant, j'ai l'impression d'assister à un débat sur l'absence d'éducation davantage qu'à un débat sur l'éducation. Certains pornos sont avantagés ? Je suis certain que cela va éduquer nos enfants au respect de l'autre, au respect de la femme, à l'égalité. Soyons sérieux cinq minutes.

Moi Chancelier, je mettrai en place un grand plan de l'égalité dès l'école, pour sensibiliser à l'égalité entre les femmes et les hommes et bouter les discriminations hors de nos classes. Si nous donnons des moyens pédagogiques aux professeurs et que nous investissons réellement dans ce domaine, éviter les films pornos dégradants et oppressants apparaîtra à nos adolescents et jeunes adultes aussi naturel que conjuguer un verbe ou effectuer une soustraction. C'est ambitieux, mais j'y crois.

[Valentin Ravolo]

MARR (9/12)

Je sens papy Morvan un brin fatigué, il faut l'excuser, ça lui arrive souvent de se croire revenu dans son temps et de proposer par exemple le rétablissement de la dime et de la gabelle, je ne sais pas quelle sera la prochaine mesure, remplacer le taser des policiers par des lances peut-être ?

Le chancelier n'a aucun pouvoir en ce qui concerne l'éducation et les affaires sociales, vous devrez vous contenter de la Tyrsènie en tant que Gouverneur pour lancer votre grand plan pour l'égalité hommes/femmes, plan qui sera probablement initié par un comité d'une vingtaine d'hommes blancs cisgenres et hétéros et qui aura pour seul but de rassurer les associations de vieux rabat-joies comme "Familles de Frôce" puisqu'il sera tellement théorisé que 98 % des élèves dormiront durant les cours qui y sont consacrés.

Vu votre style, je vous imagine plus amateur de X amateur des terroirs, qui et en effet souvent pas très intelligent et bien hard, ce qui est souvent une cible de choix pour les hommes en pleine frustration sexuelle, par exemple du fait de leur grand âge, mais il existe des films avec des moyens techniques bien meilleurs, des trames bien plus profondes et des scènes qui respectent bien plus le plaisir des femmes, par exemple avec des préliminaires étendus.

Vous êtes un représentant du vieux monde. Kévin, Anastasia et moi des représentants du nouveau monde, que vous le vouliez ou non.

[Claude Morvan]

T&S - Intervention n°5

L'avantage avec l'extrême gauche, c'est qu'on y découvre la même dose d'intelligence, qu'elle parle pendant trente secondes ou dix minutes. En l'occurrence, entre les allusions sur mon âge et les suppositions sur les visionnages qui me font pousser le barreau, je n'ai pas croisé une once de pensée politique.

Vous pensez que vous êtes bien plus modernes que moi, en réalité en désarmant intellectuellement nos enfants sur le sujet des discriminations et en ne proposant aucun contrepoids pédagogique efficace à la diffusion massive de pornographie, vous n'êtes que l'allié du système en place. En d'autres termes, vous pensez être de gauche parce que vous parlez fort, mais vous n'êtes absolument pas un militant de l'égalité. Vous n'êtes qu'un lobbyiste du milieu pornographique, puisque vous ne proposez que la libéralisation de ce secteur, sans aucun sens critique social. Vous êtes un tartarin, un bluffeur, voilà ce que vous êtes.

[Alessandra Ansaldi]

LE! (6/12)

Rappelons que notre chevalier blanc de l'égalité est celui qui a proposé le rétablissement d'une redevance religieuse qui excluait l'islam de ses bénéficiaires potentiels, on a vu plus crédible dans ce rôle.

La lutte contre les discriminations est particulièrement chère aux écologistes, Aurore Lacroix, notre candidate à Organi est bien connue dans le milieu associatif féministe.

Nous avons besoin d'une lutte inclusive contre les discriminations, il est hors de question de dresser un groupe contre un autre, ce serait contreproductif et contraire à l'esprit, c'est pourquoi je me dissocie des tentatives de faire des luttes pour l'égalité quelque chose de non-mixte et pourquoi je n'ai aucune sympathie pour l'intersectionnalisme, notre but est d'arriver à une société sans discriminations et non de faire un concours de victimisation.

En cela, user de l'éducation est en effet louable, mais on ne peut pas l'utiliser que pour un seul combat, ce serait les hiérarchiser ce qui serait catastrophique pour l'unité des mouvements contre les discriminations, nous avons besoin d'un programme beaucoup plus large que l'égalité hommes/femmes, nous avons besoin d'évoquer également les questions de genre, les discriminations religieuses et ethniques, l'homophobie, l'acceptation des personnes handicapées et j'en passe.

Il ne s'agit pas de vampiriser les heures qui sont limitées, mais il serait convenable d'inscrire ces questions en biologie par exemple, et tant pis si ce biais contrarie le PLC.

[Armand-Karel d'Alvaux-Gadraut]

ARP-C (2/12)

L'égalité homme-femme est une aberration sans nom. Mais il faut la comprendre : certains n'ont toujours pas digérer que l'on est, au moins pour partie, défini par notre naissance. La vie ne vient pas de nulle part. Alors prétendre que nous sommes égaux, c'est méconnaître la réalité, et lui préférer un joli conte de fées, où tout est possible.

Sauf que non, tout n'est pas possible. L'ordre naturel des choses prévaut toujours. La défense de l'égalité, c'est la négation de l'altérité. Et cela n'a rien de surprenant, puisque ceux-là même qui sont les hérauts de l'égalitarisme, sont aussi ceux du laïcisme. Or la laïcité met l'altérité à bas, également.

Il faut réintégrer dans les enseignements, les notions de différences. Et la première d'entre elles, c'est la différence entre les genres.