Elections générales 92 : Débat - Justice et Sécurité interieure

[Arthur Lubenac]

MPD - 6/10

Si vous me permettez monsieur Brimont, je n'ai pas besoin de me faire plaindre pas plus que j'ai besoin de perroquets pour venir me répéter que je fais les choses qu'il faut. J'assume les choix que j'ai fait et selon les résultats de cette élection je tirerai les conséquences qui s'imposent en prenant des décisions adaptées. Si j'avais voulu être réélu dans un fauteuil j'aurais continué à me taire sagement et travestir nos idées en donnant au Centre une marge de manoeuvre maximale pour maintenir notre coalition très branlante en place. Maintenant, je n'ai jamais été personnellement allié à madame Reyes et son comportement engage la responsabilité de la direction de son parti, pas la mienne.

Ces choses dites, revenons au cœur du sujet qui est débattu depuis tout à l'heure. La gestion des personnes coupables de terrorisme au sein de notre territoire sont des choses à prendre au sérieux. Si on parle beaucoup du terrorisme islamiste, et j'ai donné des mesures, n'oublions pas qu'Antsiranana est régulièrement la proie de terroristes indépendantistes et l'Etat fédéral n'a jamais pris le sujet au sérieux. Je prône le démantèlement des milices armées d'Antsiranana afin de pacifier cette province qui est depuis trop longtemps déstabilisée par ces forces hors-la-loi. Je souhaite également assortir cette mesure d'une loi fédérale qui interdira les groupes para-militaires. Nous sommes dans un pays démocratique, de tels groupes armés n'ont rien à faire chez nous. C'est pourquoi je ne me contente pas de prôner la tolérance zéro chez les terroristes islamistes. Ceux d'Antsiranana aussi.

[Karl Lacroix-Hanke]

ADF - Au Centre (5/10) :

C'est tout à fait vrai, c'est la raison pour laquelle, en tant que Ministre de la Défense et avec l'aide de la Gouverneure, Julia Blum, j'ai procédé au déploiement de forces militaires en Antsiranana, chose qui n'avait jamais été faite jusqu'à présent et qui a permis, sans parler de pacification, du moins de calmer les ardeurs des indépendantistes. Cela a fait partie du livret blanc de la défense que je vous ai présenté en Conseil des Ministres. Et à l'occasion, je me rappelle vous avoir également alerté sur la nécessité de moderniser notre armée et donc de dégager des crédits pour mettre en place une politique de défense renforcée allant dans ce sens. Une mesure trop centriste, sans doute, puisqu'elle n'a pas été remise sur la table et que j'attends toujours la visibilité nécessaire sur ce domaine.

En ce qui concerne Antsiranana, force est de constater que depuis que l'UPP a été mise à la porte, tout va mieux. Le Gouvernement n'a ouvert aucun pour-parler quelconque avec les branches indépendantistes, nous nous en félicitons. Maintenant, les antsirananais se rendent compte que l'état fédéral ne les a pas laissés tomber dans le chaos ambiant et que les actions de sécurisation ont été menées. Il appartient au Gouvernement local de prendre le relais, avec le concours de l'état fédéral si nécessaire. Il n'en reste pas moins que les choses sont apaisées et que quelle que soit la coalition qui prenne les rênes dans quelques jours, les efforts devront être poursuivis avec le même engagement qui a été le mien. Cela, je pense que c'est universel et apolitique.

[Gabriel Von Bertha]

ADF - 6/10

Vous avez raisons Messieurs Lubenac et Lacroix-Hanke de spécifier qu'il existe des situations particulières en matière de sécurité en fonction des territoires qui composent notre République. Autant nos territoires européens subissent une série de terroristes le plus souvent issu d'un radicalisme islamique, autant la province d'Antsiranana elle subit des actions à visé indépendantiste. La nature du terrorisme n'est pas la même et il faut bien connaître les ennemis de la République pour le contrer.

Je souhaiterai que nous abordions un aspect non négligeable des politiques de lutte contre le terrorisme: celui des moyens humains et matériels, et de la formation de nos polices.
Les polices fédérale, territoriales, municipales n'ont pas les mêmes moyens, les mêmes formations en fonction des territoires. Cela permet l'adaptation à des situations locales, mais rend inégal la qualité de la lutte contre le terrorisme en fonction de nos multiples territoires.

Disposer de forces de sécurité intérieure plus nombreuses, mieux réparties et mieux formées sont donc un objectif de politique de coopération au sein de notre République.
Je propose une augmentation des recrutements dans les différentes polices, en adaptant le recrutement des policiers fédéral en fonction des besoins des territoires.
Nous proposons également que soit réformé la formation des polices de tout type avec une formation initiale et continue mutualisée au sein d'une académie de police réunissant tous les corps de police. Cette formation comportera un tronc commun de formation, avec notamment une formation en matière de terrorisme, et des troncs plus particuliers à leur corps, territoires. Armer notre police, c'est mieux la former !

[Anastasia Mendoza Ojeda]

CUL (2/10)

Une formation commune des policiers, c'est estimer que les besoins sont les mêmes pour la police de proximité et une brigade d'intervention. Nous n'avons pas besoin de cow-boys dans les quartiers nord d'Aspen pour envenimer la situation.

De manière générale qu'on cesse de croire que c'est en ayant la police qui frappe le plus fort que la délinquance reculera, les Etats-Unis ont une police qui possède, nous pouvons le dire, tous les droits, vu l'impunité généralisée sur des comportements meurtriers, malgré cette répression extrême, le taux de criminalité y est le plus élevé des pays développés. A l'inverse, en Norvège, les policiers sont principalement formés à la discussion, le résultat c'est une quasi-absence de bavures et une criminalité bien moindre.

Certes, un terroriste aura plus à craindre d'un cow-boy étasunien que d'un diplomate norvégien, mais un terroriste agit-il par peur de se faire tuer par la police ? Ces individus rêvent de mourir en martyrs, une police plus agressive n'y changera rien, la lutte contre le terrorisme, c'est une lutte du renseignement en premier lieu.

Mais également, combien de vies sauvées par une police plus axée sur la diplomatie ? Quand un incident peut être résolu par la discussion plutôt que par la violence, ce n'est pas seulement l'individu concerné qui y gagne, mais potentiellement toute sa communauté qui ne développera par conséquent pas de sentiment anti-autorité primaire face à l'injustice perçue et donc une société plus apaisée en général.

[Karl Lacroix-Hanke]

ADF - Au Centre ! (6/10) :

Je ne suis pas franchement favorable au fait d'armer toutes les polices. Je crois beaucoup en la police de proximité, comme principale force de dialogue dans les quartiers. Son but à mon sens est de maintenir la cohésion dans les zones urbaines, en se faisant proche des habitants. C'est important qu'il n'y ait pas de débordements ou de bavures, cela crédibilise l'action en matière de sécurité. Personne n'a envie de vivre ce qu'il s'est passé à Echirolles en France. Je suis d'avis de donner à cette police de proximité des moyens non létaux pour neutraliser les voyous. Je ne pense pas non plus qu'il soit utile d'armer la police de la route, la Frôce n'a rien d'un Far West où chacun possède son arme.

Par contre, je crois qu'il est très important que dans la lutte contre les trafics et les brigades d'intervention, il y ait des policiers armés et formés au port d'arme. En cela, nous devons être plus sélectifs, en renforçant les contrôles, pour éviter que ces policiers n'utilisent leur arme dans le but de tuer. Il faut rappeler que les accidents peuvent aussi arriver, nous sommes tous humains et un agent de police peut tirer sans avoir l'intention de tuer sa cible. Nous devons également penser aux conséquences psychologiques de tout cela et accompagner nos fonctionnaires vers des formations pour gérer les situations de stress intense. La police fournit un travail formidable, à tous les niveaux. Il faut encourager la réussite et valoriser les comportements rationnels et respectueux. En chaque flic sommeille un héros en devenir.

[Jean Bournay]

FCF - (6/10)

Non, le terrorisme n'est pas un crime comme les autres mais il doit être jugé de la même manière, je respecte les Humains, point barre. Et si vous vous ferez craindre, sous suspicion d'être en contact avec des milieux de propagande terroriste, vous vous donnez le droit d'enfermer et d'ostraciser, est-ce rassurant ?
Oui, j'admets qu'on puisse penser différemment mais pas avec une police d'état capable de tout et n'importe quoi.

Vous pensez comme si vous étiez le dernier gouverneur ou le dernier législateur, mais il y en aura d'autres, nous devons créer des lois pérennes qui ne permettront jamais d'enfreindre les Droits Humains, et qui protégeront les gens sur le long terme, vous agissez providentiellement, après vous, si par décret, je décidais que les milieux de propagande sont les sièges des partis de droite, j'enfermerais tout mes opposants politiques. Voilà une loi trop facilement totalitaire, nous n'en voulons pas.

Il faut penser l'avenir après nous.

Sachez que l'état doit veiller à l'éducation et que, je le répète il doit enseigner l'esprit critique, pour que chacun soit indépendant au niveau cérébrale. Point.

Pour avoir une grande police, oui, armée, non. Nous voulons une police à visage humain qui pourrait aussi bien faire de l'humanitaire que de la pure sécurité au sens plus terre-à-terre. Mais l'armement de toute les polices, c'est offrir un placard à flingues pour les terroristes, c'est offrir notre liberté à un régiment tricéphale ou à la botte de l'état.

Rappelons l'état de droit : il faut que le pouvoir arrête le pouvoir !

[Victor Karlsson-Marshall]

UPP (5/10) :

Ravi de voir que le débat est passé au-dessus des pseudo-solutions du PLC contre le terrorisme.

Pour finir là-dessus, je réaffirme à Monsieur Von Bertha qu'intervenir militairement dans la région en crise qu'est le Levant est une erreur, pas seulement pour la stabilité de la région et nos relations diplomatiques, mais aussi parce que le proto-état Daech se meurt déjà.
Et rien n'est plus dangereux qu'une armée acculée qui n'a rien à perdre. A mesure que Daech perdra du terrain, les attaques terroristes s'intensifieront. C'est pourquoi nous lutterons prioritairement par nos services de renseignements.
Nous participerons ensuite aux efforts de la communauté internationale pour restaurer la stabilité dans la région et prévenir l'apparition de nouveaux foyers terroristes. Et il est évident que ce n'est pas en intervenant maintenant que l'on y parviendra.

Pour en venir à la question du maintien de l'ordre, nous sommes attachés à une approche plus humaine et nous considérons que pour prévenir la délinquance, il faut abandonner l'inefficace tout-répressif.
Aussi, nous promouvons l'établissement de polices de proximité, plus proche des communautés, au sein des polices locales.
Nous soutenons également la réduction voir la suppression de l'armement létal, notamment dans les patrouilles. Vouloir limiter au maximum l'usage des armes à feu par nos forces de l'ordre est légitime : cela réduira les risques de bavures comme on en voit malheureusement beaucoup trop dans d'autres pays où l'armement policier n'est pas restreint.
La police doit être non pas une autorité de répression aveugle, mais une force au service de la communauté et du maintien de sa sécurité avant tout.

[Arthur Lubenac]

MPD - 7/10

Monsieur Bournay, lorsque vous dites que le terrorisme doit être jugé comme un crime comme les autres, non seulement je suis choqué mais j'ai de la peine pour toutes les familles victimes du terrorisme qui entendent ce soir que ceux qui ont perpétré ces tueries de masses sont assimilables à des criminels qui ne sont pas arrivés à ce niveau de perfidie.
C'est bien simple, les tueries de masse terroristes sont des crimes contre l'humanité et doivent être jugés comme tel.

Je vous invite à lire les statuts de la Cour Pénale Internationale et particulièrement l'article 7 qui dispose que le meurtre notamment est un crime contre l'humanité lorsqu'il entre, je cite: « dans le cadre d'une attaque généralisée ou systématique dirigée contre toute population civile ».
Traiter des criminels qui ont porté atteinte à l'humanité de la même manière qu'un homme qui a commis un viol ne me semble donc pas approprié et c'est pourquoi j'ai dit précédemment que ces gens devaient être enfermés à l'isolement dans nos prisons.

Enfin, une police armée ne me semble pas incompatible avec la proximité du public. Il n'est plus rare aujourd'hui de croiser des arquebusiers ou des militaires en arme et cela rassure la population. Généraliser la mesure ne posera donc aucun problème. Nous ne sommes de plus pas les Etats-Unis où des agents sont parfois impunis après un meurtre injustifié. En Frôce un tel acte équivaut à une mise à pied définitive et un meurtre. Cessons une fois de plus les fantasmes pour tromper les téléspectateurs.

[Mats Maessen]

MAMA (7/10)

Combien de fois la droite va-t-elle utiliser la mémoire des victimes pour faire avancer son argumentaire politique? Mettez-vous cela en tête, vous n'êtes pas les seuls à être tristes et en colère lorsqu'il y a un attentat, vous n'êtes pas les seuls à vouloir vaincre le terrorisme. Des millions de personnes partagent vos sentiments sans partager vos idées, il serait bon de les respecter aussi, car des victimes et proches de victimes font aussi partie de ces millions de personnes.

Monsieur le Chancelier, vous vous servez de votre qualité d'ancien avocat pour tenter de nous embrouiller avec des interprétations très contestables du droit pénal international. La notion de crime contre l'humanité est trop sérieuse pour être rattachée à n'importe quoi. Le terrorisme, tout horrible qu'il soit, n'est pas un crime contre l'humanité. Qu'il y ait des crimes de ce type commis par Daech dans les territoires qu'il a volés, cela peut se discuter, mais ce n'est pas à nous de le faire, et ça ne répond pas à la question du terrorisme en Frôce.

Que des dispositifs d'exception soient mis en place pour lutter contre le terrorisme, c'est une évidence, et nous le proposons aussi. Mais nous ne voulons pas détourner complètement le droit pénal pour appliquer des sanctions exemplaires contre les terroristes ou leurs complices. Le but de la justice, ce n'est pas de permettre à tout un chacun de se défouler contre les criminels, mais de prendre des décisions justes. Et oui, même les terroristes ont des droits, notamment celui à une justice équitable et des sanctions proportionnées à leurs actes.

[Jean Bournay]

FCF - (7/10)

Quelle andouille vous nous faîtes, M.Lubenac !

Juger le terrorisme comme les autres crimes c'est le juger devant un tribunal, lors d'un procès équitable, l'établir, le connaître, le reconnaître et le classifier, comme crime contre l'humanité, eh oui il existe plusieurs crimes, pas qu'un et tous sont classés selon leur gravité, vous le savez alors ne jouez pas les imbéciles, que vous êtes peut-être, et enfin le punir avec la peine appropriée, que nous voulons faire évoluer soit dit en passant. Voilà ce qu'est juger un crime, et c'est ce que nous appliquerons avec le terrorisme car c'est un crime, et que chaque crime doit être jugé de la même façon, on appelle ça l'égalité, c'est pas nouveau, et ça ne vient pas de sortir, M.Lubenac.

De même on ne juge pas pareil, un pyromane sans mort au compteur et un coupable d'homicides volontaires. Mais on le traite pareil, c'est l'égalité lors du jugement et nous nous en tiendrons là. Nous jugerons équitablement grands terroristes et petits malandrins.

Non, laisser courir des militarillons dans les villes, armés jusqu'aux dents ne rendra pas la population plus sécurisée, et l'illusion sera bien faible, ce qu'il vaut c'est mesurer la situation et agir en conséquent. Vous ne prenez pas un doliprane toutes les 5 minutes au cas où vous auriez un mal de tête ? Alors ne déployons des forces armées que lorsqu'il est besoin. Il faut agir avec profondeur quand la situation l'exige, pas avec naïveté, ne soyons pas l'inattention préméditée !