Elections générales 93 : Débat sur l'éducation et la culture

[Nicolas Lubenac]

MPD (4/8)

Madame Lollichon, expliquez-moi en quoi le capitalisme que vous décriez tant influe sur une institution aujourd'hui compétence régalienne de l’État donc par définition insoumise aux lois du marché ?
Je veux bien vous passer mes expressions cyniques mais ne me donnez pas l'occasion de l'être, vous tendez le bâton pour vous faire battre et le plus triste dans tout ça c'est que vous ne vous en rendez même pas compte, aveuglée par votre idéologie que vous êtes.

Non, l'excellence à l'école ce n'est pas un gros mot et j'assume de parler de ce sujet parce que l'école ce n'est pas que du négatif et des élèves en difficultés. Il est vrai que votre fond de commerce ce sont les opprimés et vous ne manquez pas de vous approprier les difficultés que rencontrent les élèves pour servir votre réflexion plus que douteuse.
La Frôce possède des talents qui sont aujourd'hui inexploités, or nous avons besoin de cette mine d'or capable de booster notre innovation, notre progrès technique et scientifique. Être en charge de l’éducation de nos enfants c'est tirer tout le monde vers le haut, y compris ceux qui réussissent mieux.

C'est pourquoi je propose la création d'un Institut des élèves surdoués pour prendre en charge leurs besoin spécifiques, tout comme je propose de prendre en charge les élèves les plus en difficultés. Il faut faire face aux profils atypiques et en relever les défis car nous pourrons toujours en tirer profit.
Le recours aux auxiliaires de vie scolaires auprès des enfants handicapés augmentera largement.

[Alex Baldouin]

LR (3/8)

Et bien voilà un Chancelier Suprême en forme qui manie plutôt bien la langue de bois. Mais permettez moi tout d'abord de vous nommer Monsieur Karlsson car ici, vous n'êtes ni plus ni moins qu'un candidat à la Chancellerie, vos fonctions actuelles ou passées ne nous intéressent pas. Donc si nous vous écoutons monsieur Karlsson, vous proposez des écoles différentes en tout genre pour que les élèves choisissent le meilleur modèle. Nous avançons donc dans un monde où il y aura une multitude de manière d'enseigner, avec des écoles qui vont donc être en concurrence et qui au fur et à mesure ne penseront plus qu'aux résultats et non à l'avenir de leurs élèves. C'est donc un monde dangereux où l'école va prendre le même modèle que les entreprises privées, ce n'est pas ce que je souhaite pour nos jeunes.

Il y a une chose qui est sûre, il faut arrêter le combat écoles publiques/écoles privées. Du moment qu'elles apportent chacune une manière d'enseigner qui convient à leurs élèves c'est l'essentiel. Ce que nous proposons nous, à La République, c'est aussi une école avec des enseignements de plus en plus concrets avec par exemple l'utilisation des mathématiques japonaises et des cours de pratique en entreprises pour permettre aux jeunes d'entrer dès le plus jeune âge dans le monde de l'entreprise. Ce partenariat, qui existe déjà, sera favorisé dans toutes les écoles. Enseigner c'est bien, former c'est mieux, pratiquer c'est essentiel.

[Vincent De Salvo]

PLC (3/8)

Savoir parler un français correct et savoir compter c'est aussi important aujourd'hui qu'il y a 150 ans madame Mendoza Ojeda.
Derrière vos sarcasmes sur les chevaux à l'armée et le WM au football se cache une idéologie pleine de laxisme qui veut détruire toutes les structures traditionnelles de notre société. Le Parti Libéral-Conservateur vous combattra toujours de toutes ses forces pour défendre le travail, le mérite et l'autorité.

J'aimerais dire à monsieur Karlsson que pour moi il y a une école idéale, c'est l'école qui instruit chaque enfant en lui apprenant les savoirs fondamentaux. Dans mon école idéale le maître ou le professeur est respecté et représente l'autorité.
Je veux rappeler au Chancelier Suprême que les enfants sont à l'école pour apprendre le français, les maths, l'histoire, la géographie, les sciences et l'éducation civique. Avec initiation à la musique, au dessin et au sport.
Tout ce que Victor Karlsson propose pour, selon lui, l’épanouissement des enfants et diversifier l'offre éducative se fera au détriment de l'enseignement des savoirs fondamentaux.
Je ne peux pas accepter que l'on retire une heure de français ou d'histoire pour rajouter je ne sais quelle nouvelle lubie dans les programmes.
J'ajoute que l'école ne peut pas s'adapter à chaque enfant, il ne peut pas y avoir un professeur pour un élève.
Dans une classe de 25, c'est au professeur de tout mettre en oeuvre pour que chaque enfant comprenne les leçons. Et pour cela, je pense que les professeurs devraient faire plus d'heures. Je sais que ça ne fera pas plaisir à tout le monde mais c'est la vérité.

[Victor Karlsson-Marshall]

UPP (2/8)

M. Lubenac, ne prenez pas votre cas pour une généralité. Libre à vous d'ignorer les nombreux travaux de recherche pédagogique existants, mais ne prenez pas les parents et les professeurs qui nous regardent pour des demeurés.

Le problème n'est pas de soumettre nos enfants à une instruction standardisée pour qu'ils apprennent tous de la même façon, bien au contraire. Nous devons diversifier au maximum les approches pour épanouir le potentiel d'une large diversité d'individus. Nous soutenons toutes les initiatives pour rendre l'instruction plus efficace et plus accessible, et nous encouragerons autant les provinces qui s'intéressent à l'instauration de lois pour la liberté d'instruction, afin de laisser fleurir une palette de philosophies, de méthodes et de contenus éducatifs. Tout le spectre pourrait ainsi se justifier en allant du plus traditionaliste au plus progressiste.

Parce que oui, M. Baldouin, nous voulons permettre à chaque enfant de choisir la méthode éducative qui lui conviendra le mieux. Chaque enfant à des besoins particuliers et différentes pédagogies ont montré leur succès. Se borner à maintenir un système standardisé sans nous tourner vers les alternatives possibles est une erreur.
Voilà ce qu'il nous différencie. Lorsque vous nous proposez une méthode unique d'enseignement, nous prônons quant à nous la diversité des méthodes et la liberté de choisir.

M. De Salvo, votre méconnaissance du sujet est effarante. Croyez-vous réellement que les écoles ayant des approches éducatives alternatives font l'impasse sur les savoirs fondamentaux et condamnent à l'échec ? Êtes-vous à ce point fermé d'esprit ? Ou est-ce juste de l'ignorance et du désintérêt pour le sujet ?

[Anastasia Mendoza Ojeda]

CUL (8/8)

Bien sûr, l'usage de la langue et les mathématiques restent des compétences essentielles, mais en admettant que d'autres connaissances deviennent tout aussi essentielles de nos jours, nous devons partager le temps de cours et allonger la durée de l'éducation obligatoire.

Si on demande soudainement à une usine qui fabriquait des voitures bleues de fabriquer également des voitures rouges à effectif et équipement constants, le nombre de voitures bleues produites en pâtira forcément. Ce n'est pas une bizarrerie, mais une conséquence logique de l'adaptation aux circonstances.

Du temps de nos arrière-grand-parents, la scolarité se finissait souvent à 13 ans, voire 15 pour les plus chanceux, l'expansion de la durée de scolarité est venue pour consacrer le besoin de prendre plus de temps, car il y a plus de choses à apprendre.
Le problème, ce n'est pas que votre enfant ait deux ans de retard sur vous en mathématiques par rapport au niveau que vous aviez à son âge, le problème ce serait qu'il n'ait pas les mêmes capacités que vous en mathématiques en fin de scolarité.

Ce qui est rajouté au programme, ce ne sont pas des lubies, vous parlez souvent de rapport avec le monde de l'entreprise, vous devriez savoir que la maitrise de l'anglais est une nécessité absolue, la maitrise de l'informatique est également vitale dans les emplois de bureau de nos jours, et ce qui a trait à l'éducation aux médias est un élargissement de l'enseignement civique que vous admettez comme essentiel, les jeunes ne sont pas confrontés aux mêmes défis que leurs ainés, c'est un fait.

Un objectif différent demandera toujours des méthodes différentes, les recettes de grand-mère, c'est terminé.

[Alex Baldouin]

LR (4/8)

Monsieur Karlsson, je ne défens ardemment pas une seule méthode d'apprentissage. A la République, l'Etat encadrerait l'éducation, il ne la verouillerait pas. Mais il n'est pas question non plus que chaque école propose sa méthode, car c'est là la limite de votre système. La concurrence va se développer, puis l'explosion des frais de scolarité pour profiter de la popularité de certaines méthodes d'enseignement et nous allons progressivement oublier le défi ultime: proposer un avenir à nos jeunes.

Nous proposons donc de conserver le système public/privé, ainsi qu'une structure identique pour chaque école. Mais il y aura dans chacune de ces écoles différentes méthodes d'apprentissage que les élèves pourront choisir. Nous reviendrons donc à une uniformisation encadrée tout en proposant une alternative pour chaque élève. C'est ça un modèle qui fonctionne.
D'ailleurs, le fait que chaque province gère son système a des failles. Regardez ce qui se passe actuellement à Pastelac où l'université refuse de payer des personnes. Ce n'est pas normal et dans le système que nous proposons, l'Etat jouerait un rôle clé car les universités devraient payer ce qui donnent des prestations, un point c'est tout. Et j'en profite pour inviter l'administrateur général de cette université a rapidement faire quelque chose.

Mais nous parlons beaucoup d'éducation sans parler culture. Et là aussi, notre programme est fort. Je parlerai de notre 1ere mesure qui est de créer un organisme national de préservation et renforcement de la culture. Il est temps d'unifier et de donner de véritable moyen à notre culture que nous devons absolument promouvoir et conserver.

[Victor Karlsson-Marshall]

UPP (3/8)

M. Baldouin, si quand je vous dis "liberté", vous entendez "verrouillage", c'est que vous n'avez visiblement pas tout saisi. Soyez un peu plus attentif au débat.

Que chaque école puisse choisir de se spécialiser dans sa méthode éducative n'est pas verrouiller, c'est l'exact opposé. C'est permettre aux enseignants d'avoir recours à de nouvelles méthodes d'enseignement en dehors du cadre standard. L'enfant aura l'opportunité de bénéficier de la pédagogie qui lui conviendra le mieux, des pédagogies classiques à celles prônant un changement de méthode plus radical à l'image de la philosophie de la Sudburry Valley School.

Cela ne renforcera pas la concurrence, bien au contraire. Nous ne sommes pas adeptes de la recherche à tout prix de "l'excellence" au mépris de la mission première de l'Éducation de garantir un accès universel, équitable et propice au développement intellectuel et personnel des jeunes frôceux. La promotion de pédagogies qui visent le développement individuel avant le 10/10 permet aux enseignants de se focaliser sur leur mission : accompagner l'enfant dans sa formation plutôt que de lui bourrer le crâne pour avoir des meilleures notes.

Et vous vous contredites à déclarer vouloir permettre à chacun de choisir son éducation et vouloir uniformiser l'éducation en même temps. Non, l'alternative ne va pas dans la demie-mesure. On ne favorise pas les formes alternatives d'enseignement par un atelier de 2h par semaine dans le cadre d'une éducation standardisé. Maintenir un système éducatif généralisé sans possibilité d'alternative concrète pour les enfants qui en ressentent le besoin, c'est la définition même d'un verrouillage.

Quant à votre proposition d'organisme de préservation de la culture, ça paraît très intéressant. Si seulement la Commission Indépendante de Protection de la Culture n'existait pas déjà.

[Nathan Brimont]

RPL (4/8) :

Comme je l'ai dit, le RPL prône un passage global des écoles vers le privé et la mise en place d'une dispositif chèque éducation, pour les plus modestes. Cela est valable dans le supérieur, où nous laisserons les universités pleinement autonomes. Les bourses ayant un coût certain, nous valiserons plutôt un système de prêt étudiant, avec les banques. Les jeunes financeront leurs études ainsi et commenceront à rembourser dès qu'ils seront dans la vie active. Contrairement aux bourses, la somme calculée ne sera pas indexée sur des critères sociaux mais sur la rémunération du métier pour lequel l'étudiant fait ses études. Cela permet donc un déblocage de fonds plus important, puisque on ne parle plus d'une situation héritée de son niveau social, mais bien conditionnée à sa condition professionnelle future.

Pour les universités, elles seront libres de choisir leurs filières et leurs organisations. Elles seront ouvertes aux investisseurs qui permettront le recrutement d'enseignants chercheurs de renom. L'Etat ne conservera qu'un rôle minimal, en s'assurant simplement que le nombre de places disponibles permette de répondre à la demande. Il sera donc l'initiateur d'extension ou de construction, même si celles-ci resteront financées par le privé.

Parlons culture et notamment du numérique. Le RPL veut développer les nouvelles technologies au profit du patrimoine. Nous avons commencé à le faire en Transalpie. Aujourd'hui, quand vous allez dans un musée, vous remarquerez qu'il y a des changements qui vous permettent de vivre une expérience unique. C'est une valeur ajoutée inestimable en laquelle nous croyons beaucoup pour valoriser la culture.

[Charlotte Flechmann-De Kervern]

PAS (6/8)

Enclencher la mutation numérique des musées est effectivement un excellent moyen de valoriser notre patrimoine en restant dans l’ère du temps. Le PAS propose d’ailleurs l’octroi d’aides provinciales aux musées pour les aider à se développer sur le plan numérique. Ce dispositif peut potentiellement s’élargir à l’ensemble des lieux culturels.

Puisque nous parlons à la fois éducation et culture, je souhaite également évoquer notre projet de renforcer l’éducation aux arts et à la culture dans les programmes scolaires, ce dès l’école primaire. Il ne faut plus que les arts plastiques et la musique soient considérés comme des disciplines secondaires voire optionnelles. L’éveil aux arts est, à nos yeux, aussi important que la connaissance de l’histoire.

J’aimerais également parler de la profession de libraire, qui est menacée par l’émergence des GAFA. Le PAS propose de sécuriser l’activité et d’épauler les librairies en difficulté dans leur gestion courante, par la création de réseaux provinciaux des librairies indépendantes. Nous ne contestons aucunement l’intérêt de la vente à distance, qui dans un sens a permis de démocratiser l’accès aux livres. Mais nous pensons que l’expérience physique d’achat d’un livre et le bénéfice de conseils d’un professionnel qualifié doivent être préservés.

Enfin, n’oublions pas que l’agriculture fait partie intégrante de notre patrimoine culturel. C’est en ce sens que nous défendons l’idée de créer des Maisons de l’Agriculture pour promouvoir l’activité agricole provinciale et valoriser les productions locales. Dans une même logique, le PAS souhaite créer des musées provinciaux de la gastronomie et du terroir avec animations, dégustations et systèmes interactifs.

[Aurore Lacroix-Valmont]

MAMA (3/8) :

Madame Flechmann-De Kervern,

Ne pensez-vous pas qu'il serait plus sage, compte tenu des enjeux de demain en matière d'écologie de miser sur les livres numériques avant tout ? Cela ne me parait pas incompatible avec votre projet mais vous parlez de livres physiques, or, les GAFA ont aussi des offres numériques, qui séduisent, et c'est cela qui arrive à convaincre les acheteurs je pense. Je ne vous citerais pas d'enseigne, mais vous en connaissez au moins une pour sûr. Cela étant sachez que je partage votre volonté de protéger les librairies.

Cela étant dit, je m'interroge tout de même sur l'action à mener en faveur de la préservation de nos forêts. Sans renoncer complètement au format papier, je pense que nous devons mettre en place des normes, pour l'utilisation du papier recyclé, nous n'en avons pas en Frôce. J'en profite pour une faire une parenthèse sur l'éducation, notamment les livres scolaires.

On ne peut ignorer que leur poids entraine des problèmes de santé chez les jeunes, c'est pourquoi le MAMA souhaite lancer un moratoire et divers tests afin d'explorer toutes les pistes possibles pour y remédier. Je pense notamment à leur numérisation ou à leur mise en disposition directement dans les salles de cours. Il faut voir avec les enseignants ce qui est le plus pratique en terme de logistique et manière d'enseignement.

Sur la culture, le MAMA estime que chacun doit y avoir accès. Nous soutenons donc une gratuité totale, pour l'accès aux musées, aux bibliothèques, aux monuments.