[SESSION 2] Projet de loi fédérale portant dissolution des syndicats policiers

[Léo Dowranl]

Monsieur le ministre,
Mes chers collègues,

Léo prit un papier et le lut clairement et distinctement :

"Progressivement, les syndicats policiers se sont transformés en lobbys pratiquant le chantage auprès des instances policières et judiciaires, et défendant régulièrement les abus policiers". Il leva les yeux et s'adressa au ministre. C'est ce que dit le préambule. Ma question sera simple : d'où tirez vous cette affirmation ? Avez la preuve d'une condamnation judiciaire ? Avez-vous un nombre considérable de soupçon de scandale ? Ou est-ce de l'intime conviction ? Le fruit des rumeurs ?
Monsieur le ministre, je nous sais tous les deux attachés à l'état de droit et à la justice, mais il me semble que ce texte manque de neutralité et dégorge de préjugés qui manquent de fondation.
Il faut revoir la méthode monsieur le ministre. Vous posez qu'il y a de la corruption, mais avant de condamner il faut juger : que le procureur ouvre une enquête. Et puis, cette loi ressemble au "tous pourris" qu'on adresse aux politiques. Tous pourris ? Non, clairement pas, mais avec ce projet de dissolution, c'est une condamnation absolue et totale.
Et puis, même si je pense que vous essayez de faire au mieux pour défendre le droit des policiers, cette relation entre l'assemblée fédérale et la FRAP est fragile. Elle est fragile pour ce que vient de souligner mon collègue monsieur Citron, et aussi parce l'assemblée fédérale n'est pas une autorité judiciaire...
A mon avis, monsieur le ministre, il faudrait revoir l'ensemble de la méthode de ce texte, travailler sur une autre orientation. Déjà, il faut une enquête pour vos soupçons, et alors peut-être qu'une fois débarrassé des corrompus que vous soupçonnez exister, la dissolution deviendra caduque.

Je vous remercie

[Claude Morvan]

Monsieur le Ministre,

Ceux qui suivent les débats en Tyrsénie savent combien il y a de désaccords entre M. le député Dowranl et moi-même. Pour autant, sur ce point, je le rejoins entièrement.

Ce postulat des flics qui sont violents, commettent bavure sur bavure, ne protègent que l'ordre établi et sont protégés par la justice n'est pas digne d'un Ministre en charge de notre sécurité. Allez tenir ces propos devant un gosse qui a perdu sa mère en intervention. Allez tenir ces propos devant des policiers qui portent des gilets pare-balle obsolètes uniquement pour que leur épouse touche la pension de réversion. Allez parler ainsi devant des gardiens de la paix qui sont chaque jour insultés et malmenés, pas seulement dans les quartiers difficiles.

Pour le reste du postulat, je rejoins bien évidemment M. Valbonesi qui a tenu un portrait efficace et ô combien réaliste de votre politique malfaisante basée davantage sur des discussions de fin de soirée dans vos groupuscules gauchistes que sur une vision du terrain et de l'avenir.
Est-il besoin d'ajouter que ce texte est écrit avec les pieds, créant de toute pièce une instance qui ne revêt aucune mission officielle, qui est composée on ne sait commun et se réunit pour parler d'on ne sait quoi ?

Je ne vais pas laisser ma colère s'exprimer plus longtemps. Désormais, c'est à la rue de parler.

Je ne vous remercie pas.

[Karl Lacroix-Hanke]

Merci aux participants.

Les amendements de l'ADF sont bien enregistrés.

Le débat est terminé. Le vote sera ouvert sous peu.

La séance est levée.