Re: Frôce Info FM
Posté : 28 août 2017, 19:37

Interview de Bérénice Vailland-Natache
28 août 88
Patrice Delcourt - Bonjour Mme Vailland-Natache, merci d'être avec nous. Quand je vous vois ici une question me vient à l'esprit: Pourquoi avoir quitté le PLC ?
Bérénice Vailland-Natache - Bonjour M. Delcourt. Tout simplement parce que je ne m'y sentais pas à ma place. Je ne dis pas que c'est de la faute du parti, ou même de ses dirigeants ; c'est avant tout une erreur de jugement de ma part. J'ai cru le PLC capable de rassembler largement la droite, du centre-droit à la droite plus "dure". Je dois dire que je me suis largement trompé, et il m'était impossible de défendre l'orientation ultra libérale, ultra conservatrice et ultra atlantiste du parti.
Patrice D. - Vous pensez donc que le PLC est trop extrémiste et renfermé sur lui-même en quelque sorte ?
BVN - Je pense que le PLC a dû se faire une place de premier plan sans être présent à l'Assemblée et avec une implantation territoriale très limitée. Le PLC s'est donc quelque peu enfermé dans des postures et des réactions disproportionnées à l'actualité. Ce n'est pas ma conception de la vie politique.
Patrice D. - Il est vrai que le PLC s'est illustré avec un autre parti dans sa propension à alimenter les polémiques stériles... Je vois que vous avez créé un mouvement rattaché au centre-droit, est-ce une nouvelle manière d'exprimer ses idées politiques en-dehors des partis ?
BVN - C'est une manière d'exprimer des idées qui ne se sentent pas représentées à leur juste valeur, et c'est un moyen de faire parler ceux qui font la Frôce au quotidien et qu'on n'entend jamais. Artisans, commerçants, entrepreneurs, étudiants : il y a dans notre pays une majorité silencieuse qui aimerait pouvoir s'exprimer si on lui en donnait les moyens. Je suis convaincu que le centre-droit, Parce qu'il a des valeurs et des racines tout en croyant en l'être humain, peut apporter une réponse aux questions que se posent les frôçeux.
Patrice D. - Effectivement la philosophie s'éloigne un peu du Parti Libéral-Conservateur mais lors des échéances électorales que ferez-vous ? Verra-t-on des candidats estampillés RCD ?
BVN - Ce n'est pas le moment d'en parler...
Patrice D. - Je vois... L'idée c'est donc plutôt de recentrer le mouvement sur un débat de fond. Néanmoins le sens de ma question visait à interroger vos moyens d'actions.
BVN - Exactement ! C'est de faire émerger des idées et des mesures concrètes qui peuvent redresser notre pays. Car, entre nous, notre démocratie est malade. Regardons un peu sur Pluzin ce qui a agité la toile. Des horaires de piscine en Tyrsénie et une statue à Il Kaxtel...
Patrice D. - La Frôce est effectivement happée par des débats bien ennuyeux...
BVN - Je vous le fait pas dire...
Patrice D. - Donc vous semblez donc vouloir agir à la tête d'un groupe de travail qui aurait la mission d'établir un programme pour les Frôceux ? Je dois avouer que ça change des partis.
BVN - Pour l'instant, notre agenda, c'est de rassembler les frôçeux autour d'un projet.
Patrice D. - Très bien ! Maintenant si vous le voulez bien j'aimerais vous entendre un peu sur l'action gouvernementale. Cette coalition un peu folle aura finalement tenue sur la durée tout en réalisant un programme assez exotique comportant des mesures de droite, de gauche... Que pensez-vous du bilan ? A-t-il réussi ? Echoué ?
BVN - Au-delà des mesures concrètes, je pense que ce gouvernement s'est trompé sur un point fondamental : c'est de dire aux frôçeux que l'on peut gouverner tout en occultant volontairement des pans entiers de l'action de l'Etat pour des raisons d'opportunités partisanes. Je pense que l'alchimie n'a jamais eu lieu entre les frôçeux et ce gouvernement.
Patrice D. - Avez-vous eu le sentiment comme moi qu'il dansait un jour sur le pied droit et un autre sur le pied gauche ? La Chancelière a-t-elle incarné la fonction comme il fallait ?
BVN - A vouloir à tout prix gouverner, la Chancelière s'est mise dans la situation de ne pas gouverner. Car déposer des textes de lois, c'est sans doute agir, mais ça n'est pas gouverner. Gouverner, c'est dire : "nous allons dans cette direction pendant deux ans, voici notre but". Or, cet exercice n'a jamais été rempli. Il y a eu une feuille de route listant des mesures faisant consensus, mais sans lien logique et sans aucune vision pour la Frôce. Entre nous, M. Delcourt, notre pays mérite mieux.
Patrice D. - Le coeur du problème n'était-il pas effectivement de bien saisir les nouvelles institutions ? Mme Vittorini n'est finalement que la première Chancelière de l'histoire de l'Empire. Le prochain devra en tenir compte et donc être plus présent que ne l'était l'actuelle Chancelière. Pensez-vous que le fédéralisme justifie que le Chancelier se mette en retrait ? Je dis ça parce que nous l'avons très peu vu et qu'elle était très discrète.
BVN - C'est une fausse excuse. Nos institutions sont parlementaires depuis des décennies, je veux bien que le changement de titre soit un problème pour le service du courrier de l'Hôtel Belley, mais certainement pas pour une politique aguerrie.
Patrice D. - Bien, nous allons arriver à la dernière question de notre interview. Attendez-vous quelque chose des prochaines élections ?
BVN - La vérité. La vérité pour les frôçeux sur l'état du pays. Et, surtout, des échanges constructifs et paisibles. Nous devons cela à nos concitoyens.
Patrice D. - Je vous laisse le mot de la fin si vous avez quelque chose à dire, des messages à faire passer.
BVN - Bon, ben je vais être très directe : si vous aimez débattre, échanger et imaginer la Frôce de demain, rejoignez Réforme Citoyenne et Démocrate ! Merci M. Delcourt pour votre invitation.
Patrice D. - Merci à vous Bérénice Vailland-Natache !