Entretien avec Eduardo Belfort
31 août 88
Patrice Delcourt - Bonjour Monsieur Belfort. Voyons voir... pas de grandes dents, aucune griffe, pas de pelage abondant... Dites-moi, je croyais avoir invité le grand méchant loup et je me trouve devant quelqu'un d'absolument normal. Ces derniers temps le Parti Libéral-Conservateur dont vous êtes le président est au cœur des polémiques et vous êtes accusé de tous les maux. Au-delà de tout ça, vous avez tout de même fondé un mouvement de toute pièce, une organisation au niveau de la jeunesse assez influente avec Eliott Marshall et on peut dire que vous avez des convictions que vous mettez du cœur à défendre. On doit pouvoir arriver à trouver du positif chez vous quand même ?
Eduardo Belfort - Bonjour Monsieur Delcourt et merci pour votre invitation. En effet, le Parti Libéral-Conservateur ainsi que moi même sommes victimes de nombreuses attaques. Mais je ne suis guère surpris. Lors de notre Congrès fondateur, j'ai dit à nos 35 000 militants présents au Zénith d'Aspen que nous prendrons des coups et que nous subirons des attaques rudes. J'ai vu juste. J'ai également déclaré que cela ne ferait que renforcer notre détermination, et c'est le cas. Je n'ai pas fondé le PLC pour faire dans la demie-mesure. Nous sommes là pour aborder les thématiques les plus cruciales de notre temps, sans nous complaire au politiquement correct ni caresser les biens pensants dans le sens du poil. Nous sommes là pour renverser la table et faire bouger les lignes imposées. A terme, c'est une véritable révolution libérale et conservatrice qui attend la Frôce, j'en suis convaincu et nous mènerons tous les combats politiques nécessaires pour concrétiser cet idéal.
Pour cela, je peux compter sur des personnes aux qualités indéniables. Tout d'abord Sara, avec qui j'ai fondé le PLC. C'est une femme forte, aux convictions profondes et avec qui je prends plaisir à travailler afin de dresser les grandes lignes de notre projet politique pour la Frôce et de préparer les échéances électorales à venir.
De plus, vous l'avez mentionné, nous avons Eliott Marshall, Président des Jeunesses Libérales-Conservatrices, qui effectue un travail formidable. Il a le contact facile, il est dynamique et très motivé. Je me reconnais en lui à son âge.
Enfin, il y a tous nos militants, de tout âge et de tout horizon. Ce sont des gens merveilleux. Sans eux, le PLC ne serait rien. Sans eux, je n'en serais pas là. Je sais ce que je leur dois.
Ceux qui ne voient que du négatif en moi, mais également en nous tous au sein du PLC, sont mes adversaires politiques. Or, je n'ai rien à leur prouver. Le seul jugement qui vaille est celui du peuple de Frôce.
Patrice Delcourt - Il est vrai que vous affichez une belle unité face à tous ces vents contraires et je dois dire que le PLC me fascine aussi pour ça, sa capacité à rester à sa place au milieu de cette hostilité ambiante. On vous accuse d'être d'extrême-droite. Que répondez-vous à ces gens-là ? Et surtout, qu'est-ce qui vous différencie de ce bord politique ?
Eduardo Belfort - Nous ne sommes pas d’êxtrême-droite, nous sommes simplement de droite, une droite qui s’assume, fière de ses valeurs libérales et conservatrices. Ce n’est pas nous qui sommes trop à droite, c’est l’ensemble de l’échiquier politique frôceux qui penche trop à gauche.
Les mouvements d’extrême-droite se sont toujours distingués de la droite classique par une contestation du capitalisme voir même du libéralisme économique. Or, en ce qui nous concerne, nous sommes des capitalistes convaincus et des libéraux sur les questions d’ordre économique. Nous nous sentons proches de la droite de Geert Wilders au Pays-Bas ou encore d’une partie de la droite américaine, notamment des membres des Tea Parties. Nous nous inscrivons dans la lignée de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan, dans le cadre de la révolution conservatrice.
Alors certes, il y aura toujours des gens pour nous classer à l’extrême-droite et ce, pour deux raisons. La première, ces gens sont eux-mêmes très à gauche et l’écart idéologique qui nous sépare et si abyssal qu’ils nous voient à l’extrême-droite.
La seconde raison, nous diaboliser. En effet, le terme est péjoratif car il est souvent associé aux mouvements défaits par les pays du monde libre lors de la Seconde Guerre mondiale, tels que le fascisme italien et le national-socialisme allemand, fondamentalement rejetés depuis lors. J’en terminerai d’ailleurs en faisant remarquer que Benito Mussolini et Adolf Hitler étaient des hommes de gauche, des socialistes. A méditer.
Patrice Delcourt - Maintenant abordons plutôt un sujet utile si je puis me permettre. Vous avez annoncé que le programme du Parti Libéral-Conservateur serait bientôt publié. Sans véritablement le révéler maintenant, pouvez-vous nous donner les grandes lignes concernant les volets sociétaux et économiques qui sont très attendus vous concernant ? Vous prônez simplement un libéralisme économique accru et une promotion des valeurs sociétales comme la famille et le mérite dans l'accomplissement de soi cher à votre famille politique, où alors c'est bien plus profond que ça ?
Eduardo Belfort - C’est bien plus profond que cela. L’idée est de désengager progressivement l’Etat des domaines non-régaliens, de mettre fin à l’État-providence et d’assurer une véritable liberté économique, indissociable d'une économie de marché, car nous croyons profondément que la liberté de produire, d’échanger et de consommer ne doit faire l’objet d’aucune contrainte. Nous sommes en faveur d’un État fort, mais limité à ses fonctions régaliennes, à savoir la sécurité intérieure (la police et la justice), la sécurité extérieure (l’armée) et la monnaie.
Notre prônons également un conservatisme sociétal en défendant deux principes fondamentaux : la Famille et la Vie. Nous sommes opposés au mariage homosexuel, à l’adoption par les couples homosexuels, le commerce sexuel, etc. Enfin, nous sommes fermement opposé à l'avortement, à la PMA, à la GPA ainsi qu’à l'euthanasie.
Patrice Delcourt - Et précisément on va beaucoup vous attendre sur ces sujets de société. La Frôce est dans les faits une société qui a assimilé des principes qui n'étaient pas admis autrefois comme le mariage homosexuel justement ou l'avortement pour ne citer que ça. Pensez-vous que les Frôceux adhéreront à l'idée de revenir sur ces acquis ?
Eduardo Belfort - Les prochaines échéances électorales nous permettront de sonder l’opinion sur ces questions mais je constate chaque jour que pour une partie non négligeable de frôceux, la définition du mariage a toujours été l’union entre un homme et une femme, les enfants ont toujours besoin d’un père et d’une mère et la vie a toujours été sacrée. Nombreux sont les frôceux à trouver que la société devient de plus en plus décadente au profit d’un soit disant modernisme. Le droit au mariage homosexuel est un faux droit ; il n’existe aucun droit à l’enfant, seul le droit de l’enfant est à prendre en considération. Enfin, l’avortement n'est pas non plus un droit, c'est un crime, une tuerie même.
Patrice Delcourt - Les élections générales sont évidemment en approche et on commence à sentir une certaine effervescence. Le Parti Libéral-Conservateur n'était pas présent aux dernières élections et il s'agit donc d'une entrée en matière pour vous qui n'avez aujourd'hui aucune voix dans les institutions fédérales et provinciales. Concrètement, quels sont les résultats attendus du PLC pour le niveau fédéral, le niveau provincial et le niveau municipal ?
Eduardo Belfort - Oui, il s’agira en effet de notre baptême du feu. Nos troupes sont prêtes. Elles le sont depuis un certain moment déjà. Nous avons un réseau de militants particulièrement fort, actif et particulièrement impatient ainsi que des personnalités libérales-conservatrices prêtent à en découdre avec nos adversaires et à diriger le moment venu. Nous comptons bien devenir incontournables sur la scène politique fédérale et nous sommes confiants quant au fait de gagner au moins une province. Il serait présomptueux de notre part d’entrer davantage dans les détails concernant les résultats attendus. Il faut viser haut, très haut, sans pour autant espérer l’impensable, certaines provinces ou villes ne nous seront clairement jamais favorables, d’autres au contraire, sont prenables. Nous espérons simplement un maximum de victoires, afin d'entamer les nombreuses transformations nécessaires, améliorer la vie des frôceux et assurer l’avenir et la sécurité de la Frôce.
Patrice Delcourt - Le gouvernement sortant ne semble pas faire l'unanimité. Il ressort beaucoup que sans avoir été catastrophique, ce mandat aura finalement été gouverné par le flou avec une communication très brumeuse.
Que pensez-vous de l'action gouvernementale au cours de mandat ?
Eduardo Belfort - Je ne l’ai jamais caché lors de cette mandature, le seul ministre fédéral qui trouve grâce à mes yeux est Monsieur Elias Zimmerman. Il souhaitait clairement tourner la page des années « froides » avec les Etats-Unis et le fait d’avoir choisi de se rendre outre-Atlantique pour sa première visite officielle à l’étranger fut un bon signal, un symbole fort. J’ai également pleinement approuvé son désire de sortir la Frôce du CIPNA. Malheureusement, la composition actuelle de l’Assemblée Fédérale et l’alliance contre-nature au pouvoir l’a empêché de concrétiser ce noble projet.
Les autres mesures du gouvernement fédéral ont été plus qu'irresponsables, à savoir le projet de loi fédérale sur la vente d'alcool, celui sur la suppression des contrôles migratoires aux frontières, l’interdiction des contrôles de police et des perquisitions pour détention de stupéfiants, celui sur la vente de cannabis et celui sur l’interdiction des prétendues « mutilations génitales » sur mineurs.
Soyez certain que tous ces textes seront abrogés si le PLC arrive aux responsabilités.
En résumé, nous avons assistés à la mise en place de mesures profondément délétères notamment pour nos jeunes et pour la sécurité de notre pays. Le pire du libertarianisme avec le consentement de la gauche. Bref, un mandat à oublier au plus vite.
Patrice Delcourt - Bien monsieur Belfort, nous arrivons au bout de notre entretien. Si vous avez quelque chose à rajouter avant de conclure je vous laisse carte blanche.
Eduardo Belfort - Encore une fois, je tenais à vous remercier pour votre invitation. Ensuite, je tiens à adresser un message au peuple de Frôce. Ne cédez plus aux sirènes du politiquement correct. La plupart des responsables politiques et des médias tentent de discréditer la parole libérale-conservatrice dans ce pays en procédant à des caricatures de bas étage. Ces méthodes leurs permettent d'esquiver les débats fondamentaux de notre société. Selon eux, c'est "circulez, il n'y a rien à voir". Pendant ce temps, l'islamisation galopante de notre pays s'aggrave, l'immigration massive fait rage, notre sécurité est mise à mal, nos jeunes font l'objet d'une politique sociétale dangereuse et l'Etat fédéral tout comme les gouvernements des Provinces deviennent toujours plus gourmands et interventionnistes, mettant ainsi à mal notre économie.
Ces élections sont un rendez-vous à ne pas manquer. Saisissez cette chance, ne la laissez pas passer. Votez pour les candidats du Parti Libéral-Conservateur, afin d'assurer un meilleur et réel avenir à nos enfants.
Patrice Delcourt - Merci monsieur Belfort, je vous souhaite d'ailleurs mes meilleurs vœux pour l'année 89. Demain je recevrai Charlotte Flechmann-De Kervern, Secrétaire Générale du Mouvement pour le Développement.