Débat 1 : PETA - PLC - CUL : Quelle attitude doit adopter la police lors des manifestations ?

[Valentin Ravolo]

PETA (4/4)

Le problème, monsieur Madarjeen, ce n'est pas une différence culturelle, le problème, c'est que les politiciens de droite frôceuse, de même que leurs homologues de bien d'autres pays, ne croient pas en leur peuple, ils ont peur de leur peuple.

Si un gouvernant se retrouve dans une situation où sa peur du peuple dépasse le simple stade de la peur de la défaite électorale, ce n'est pas parce que le peuple n'a pas la bonne référence culturelle, c'est parce que le gouvernant a mal fait son travail.

Au PETA nous n'avons pas l'intention de jouer aux pères fouettard avec le peuple, car nous n'avons en premier lieu pas l'intention de l'ignorer froidement à chaque protestation, car nous avons l'intention d'agir dans son intérêt et non dans celui des grandes corporations et car nous avons l'intention de lui démontrer que nous lui faisons confiance.

La base de la confiance, c'est que la police ne puisse pas être exploitée comme un instrument de répression, d'où le besoin impérieux de réduire son armement lors des opérations qui ne requièrent pas de si lourds moyens, d'où aussi le besoin de ne plus distribuer les gardes à vue comme on distribue les bonbons, d'où enfin le besoin d'adopter comme notre la méthode de la désescalade pour montrer clairement que la police recherche avant tout le maintien de la paix et non les interventions spectaculaires.

Quand on n'a qu'un marteau, tous les problèmes finissent par ressembler à des clous, il est temps de mettre en valeur la négociation dans tous les corps de la police, les hommes de rang sont prêts, on n'attend plus que la hiérarchie.

[Magnus Madarjeen]

PLC (4/4)

Monsieur Ravolo, personne à droite n'a peur du peuple. Par contre, je me méfie de la foule. Et la gauche ne sait pas faire la différence entre les deux.
Depuis que l'animal s'est civilisé pour devenir humain, les phénomènes de société ont besoin de règles. La manifestation en fait partie, et je trouve regrettable que vous soyez sans arrêt obligé de caricaturer mes propos pour contredire cette évidence.

Je crois que ce débat aura au moins permis de distinguer deux approches : celle du PLC, une approche réaliste de la manifestation et une exigence sur ce que doit être l'ordre public, et celle de la gauche, qui n'a su faire autre chose que déballer ses fantasmes sur la malveillance supposées de la police et sur les intentions de la droite.
C'est sûr, si vous n'écoutez que la gauche, vous resterez convaincu que la droite voit le peuple comme son ennemi, et souhaite réprimer toute opposition par la force de la police, sans jugement ni procès. Mais si vous m'écoutez, vous saurez qu'il n'en est rien, et que notre intention est uniquement de protéger les citoyens, qu'ils soient manifestants ou non, en encadrant les mouvements sociaux.

Ce n'est pas un service d'ordre qui aura la possibilité d'assurer la sécurité dans une manifestation. Il ne s'agit pas là d'un manque de confiance en leur volonté, mais d'une analyse assez évidente de leurs moyens, qu'ils soient humains, matériels ou légaux.
Libre à la gauche de jouer l'autruche et de proposer des fausses solutions, mais ce n'est pas avec elle que les manifestations seront sécurisées. Soyons pragmatiques et humains, plutôt que dogmatiques et politiciens.

[Apollon Haros]

CUL(4/4)

La seule vision qu'apporte le PLC sur ce sujet hélas, c'est une vision démagogue, qui consiste à jouer sur l'émotion que peut susciter un mouvement de contestation. Et là-dessus, je rejoins totalement M. Ravolo : ce dont le PLC a peur, il cherche à le museler.

Or, la liberté est ce que nous avons de plus sacré. Et un mouvement de contestation, une marche blanche, un rassemblement doit pouvoir s'organiser sans que la police n'ait à décider du tracé d'une part. Les manifestants ne sont pas des sauvages, descendant dans la rue pour violer femmes et enfants. Ce sont des gens civilisés qui s'expriment.

Faire l'amalgame entre ces personnes et les casseurs c'est entretenir le mythe que les manifestations vont dégénérer. A quand un flic derrière chaque personne qui manifestera son mécontentement ? Vous trouvez ça absurde en Frôce ? Eh bien nous aussi.

Outre le désarmement de la police que nous appelons de nos voeux, nous souhaitons que les moyens soient mis non pas sur des gens honnêtes mais plutôt sur l'appréhension des casseurs identifiés et connus de la police. Pourquoi chercher des noises aux manifestants pour quelques cas isolés, si ce n'est pour bâillonner l'expression des manifestants et les empêcher d'être visibles en défilant dans des zones fréquentées ?

La CUL maintiendra ce droit fondamental et n'hésitera jamais à faire barrage à toutes celles et ceux qui tenter de le faire disparaitre ou de le museler. La Frôce du PLC est une Frôce sécuritaire dont nous ne voulons pas. Evitons le naufrage à la française, ensemble avec les forces progressistes de notre pays ! Merci pour ce débat.