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Re: Elections générales 88 : Débat sur la sécurité
Posté : 08 juil. 2017, 14:49
par Aritz Alves Alarcón
Liste RPL :
Monsieur Valbonesi, il n'est en rien étonnant que votre parti se positionne comme intercesseur d'un État régalien et autoritaire qu'il a enfanté tout au long de son action politique. De manière hasardeuse, vous effectuez le rapprochement entre une civilisation prétendument avancée et l'armée. Le propre d'une civilisation avancée, ce n'est pas sa propension à bénéficier d'une autorité militaire mais plutôt une société qui puisse garantir les libertés et les droits de chacun sans violation de l'appareil privé.
Je ne remets pas en cause la bonne foi des militaires, mais plutôt l'usage qui est fait de l'armée par l'État frôceux. Le boniment d'une armée frôceuse protectrice des citoyens est trop gros pour être mis sur la table aujourd'hui. Quelle est l'action réelle de notre armée ? Celle d'une armée d'occupation à l'étranger avant tout, répondant à des enjeux diplomatiques et financiers plutôt qu'à une réelle volonté de garantir l'intégrité de chacun.
Quant à l'État Nation que vous évoquez, quel est-il réellement ? Pour ne pas déstabiliser l'institution centralisée de l'État, nous devrions donc accepter que des familles entières périssent en mer ou vivent dans des conditions scandaleuses sur notre territoire dans l'attente d'être expulsées ? Où est le pragmatisme dans cette vision ? L'ADF préfère donc défendre l'organisation centralisée que la vie de milliers d'individus dans le besoin. Il est beau l'humanisme.
Re: Elections générales 88 : Débat sur la sécurité
Posté : 08 juil. 2017, 15:47
par Anastasia Mendoza Ojeda
Liste CUL :
Cessons de fantasmer sur l'immigration, quitter sa terre n'est jamais un acte fait par pur plaisir, c'est un acte de désespoir. Ne soyons pas sourds à ce désespoir car nous parlons d'êtres humains et non de statistiques.
Si le temps était venu de fuir votre pays pour un cas de force majeure, je doute que vous seriez heureux d'apprendre qu'en tant que 851e arrivant dans un pays étranger, celui-ci vous renvoie à la misère voire à la mort. Ne pas faire aux autres ce qu'on refuserait de subir doit être un principe directeur lorsque l'on prétend représenter le peuple.
C'est cet esprit humaniste qui nous pousse à souhaiter que l'on raye les infractions moralistes de loi pénale, punir quelqu'un pour une conception morale c'est s'exposer à la répression le jour où accéderont au pouvoir des personnes de moralité opposée, c'est pourquoi la loi pénale ne doit agir que pour l'utilité sociale.
Ainsi nous abrogerons les textes anti-nudité et anti-racolage mais aussi les textes protégeant les symboles nationaux et proscrivant l'injure.
La protection des symboles nationaux c'est une forme d'endoctrinement patriotique forcé, aucune dévotion n'est belle lorsqu'elle est forcée, nous ne forcerons aucun citoyen à démontrer du zèle patriotique, le droit à exprimer sa révolte doit être le plus absolu. Faire taire une révolte, c'est nous rapprocher des dictatures.
Re: Elections générales 88 : Débat sur la sécurité
Posté : 08 juil. 2017, 16:07
par Léo Dowranl
J'ai l'impression d'avoir en face de moi des généraux, des gens sans esprit de finesse.
Vous parlez de l'armée que dans un but de terreur. Vous en oubliez sa mission humanitaire auprès des civiles. J'ai l'impression d'une fermeture sur le monde. Si demain on veut s'engager contre daesh, c'est par l'ONU, par un dialogue avec la Russie avec laquelle on a des traités.
Puis je suis surpris du LISP de relayer de telles idées ! Vous demandez à ce que les étrangers s'intègrent. Je pense qu'elle ne s'exige pas mais qu'on doit la permettre en recrutant plus de professeurs de nos langues pour les langues étrangères, la mise en place d'un réseau de cours gratuit pour les étrangers. Et puis la mesure du LISP en est une fausse, puisqu'on exige déjà la maîtrise d'au moins une langue officielle...
Monsieur Alvez Alarcón a raison sur un point : la non fermeture des frontieres, par ce que l'inverse est impossible et inhumain. On ne ferme pas les frontières et si on a peur du dumping social que subissent les travailleurs sans papiers, on les naturalise pour qu'ils aient les mêmes droits que nous et ainsi contrer l'abus des mauvais employeurs. J'irai même plus loin : on devrait permettre la binationalité.
Et sur la police, je rappel Foucault : on a créé des lois pour la police. Il faut éviter l'abus du contrôle au faciès. Pour cela nous proposons un récépissé pour le contrôlé de son contrôle d'identité pour avoir un garde fou.
Re: Elections générales 88 : Débat sur la sécurité
Posté : 08 juil. 2017, 23:02
par Mats Maessen
Je vais rejoindre monsieur Dowranl concernant le contrôle au faciès. L'instauration d'un récépissé après les contrôles permet de garder une trace du travail de la police, et de permettre aux citoyens d'avoir une base sur laquelle s'appuyer quand ils sont victimes d'abus. Et malheureusement, ces abus existent : certains fonctionnaires de police ne sont pas à la hauteur de leur fonction, et usent de leur pouvoir pour harceler les mêmes personnes plusieurs fois dans la journée.
Cela rejoint d'ailleurs une autre question qui me tient à cœur : celle des violences policières. Il n'est pas acceptable qu'elle aient lieu, et si on ne peut toujours les éviter, il faut que la réponse de l'État soit sans ambigüité : on protège la police, pas les policiers qui brutalisent ou commettent la moindre violence illégitime contre les citoyens.
Cela implique de faire un gros travail sur les mentalités, et pour y arriver, nous devons insister sur la formation des policiers. On met beaucoup l'accent sur la formation technique, à savoir comment utiliser les armes et garantir l'ordre. La formation doit mettre le paquet sur leur rôle citoyen. Ils doivent être formés sur la négociation, la résolution pacifique des conflits et le respect des administrés. Si nous exigeons de l'intelligence, nous aurons des policiers intelligents. Si nous n'exigeons rien, nous aurons des cow-boys en manque d'action qui joueront trop facilement de la gâchette dès que l'occasion se présentera.
Re: Elections générales 88 : Débat sur la sécurité
Posté : 09 juil. 2017, 00:02
par Aritz Alves Alarcón
Liste RPL
En effet, les actions de la police sont la première cause de troubles civils et d'agitation sur le territoire. Le RPL est le seul parti à reconnaître que les dérives policières sont non seulement une partie du problème, mais en sont également la cause principale. Nous prendrons les mesures nécessaires pour supprimer ce totem d'immunité dont disposent les forces de l'ordre.
Mais il nous faudra aller plus loin que mettre fin à l'impunité de la police dans ses activités pour mettre fin à l'entreprise d'érosion constante de nos libertés individuelles initiée par l'État autoritaire. Le RPL dissoudra l'ensemble des syndicats policiers, aujourd'hui devenus de véritables organisations du crime organisé. Pour garantir les libertés de chacun, nous interdirons les contrôles d'identité hors du cadre du flagrant délit et réduirons la durée des gardes à vue. Nous veillerons particulièrement au fait que la présomption d'innocence des prévenus soit respectée par la police, notamment lors des interrogatoires.
Nous comptons également nous attaquer à l'espionnage auquel l'État se livre quotidiennement en toute impunité, violant la vie privée de l'ensemble des citoyens. Big Brother, c'est terminé. Nous interdirons la vidéosurveillance dans l'espace public, les écoutes téléphoniques hors du cadre terroriste et la possibilité de censure de l'État sur le contenu du web. Enfin, nous démantèlerons les services secrets, qui ne sont en réalité qu'un organe de l'État pour empêcher l'existence d'une société libre.
Re: Elections générales 88 : Débat sur la sécurité
Posté : 09 juil. 2017, 00:40
par Anastasia Mendoza Ojeda
Nous devons même aller au delà de la diminution du nombre d'heures en garde à vue et remettre en cause le bien-fondé de ce procédé pour les délits les plus mineurs.
Par exemple, lorsqu'une adolescente vole une paire de chaussures au supermarché du coin, elle peut être mise en garde à vue. la seule venue de l'avocat coûte 50 pluzins au contribuable, plus cher que les chaussures volées.
Ajoutons à cela le traumatisme potentiel, puisqu'il y a un potentiel à traumatisme en cas de traitement brutal, et cela fait bien cher payé pour l'ensemble de la société.
Je ne peux que rejoindre les dires du représentant du MARR sur la formation, si nous voulons vraiment une police remplie d'agents patients, calmes, intelligents et diplomates nous l'aurons.
Nous avons besoin de diplomates plutôt que de shérifs en herbe puisque tel est le quotidien de 90 % des agents, loin des clichés, une journée de policier c'est beaucoup d'attente et de contact loin de toute infraction avec la population locale, dans ces moments, savoir être diplomate est crucial pour éviter d'auto-générer des débordements.
C'est pourquoi nous devons envisager de recruter une large frange des agents sur des critères académiques, par exemple un concours de la fonction publique ouvert uniquement aux détenteurs d'un diplôme de niveau BNES + 2 ou supérieur.
Re: Elections générales 88 : Débat sur la sécurité
Posté : 09 juil. 2017, 12:56
par Paolo Valbonesi
Il est quand même assez incroyable d’assister ici à une remise en cause de l’existence même de l’Etat de droit. Puisqu’un vol n’est après tout pas si grave, pourquoi interpeller le voleur ? Puis pourquoi en parler à la Justice ? Puis finalement oublions l’avocat et tout le tralala inutile d’une Justice rendue au nom du peuple, relâchons les délinquants victimes d’un trauma trop important et préoccupons-nous uniquement des criminels. Ce discours est d’une inconséquence mortifère pour les plus jeunes qui peuvent nous écouter, ce monde sans règle n’est pas le monde des gens Mme Mendoza Ojeda.
Je constate néanmoins la fluidité des arguments évoqués ici par les extrêmes avec le cas de notre voisin Français. Avons-nous eu droit dernièrement à des dérapages racistes ? A des plaintes déposées contre le sérieux de nos forces de police ? A des condamnations diverses et variées ? Non ! Ici nous devons tous prendre parti pour nos forces de sécurité qui participent à la protection de nos concitoyens. Maintenir un lien de confiance entre la police et la population est une mission très importante, c’est pourquoi nous proposerons la multiplication des caméras sur les policiers lors des interventions les plus sensibles. Cette mesure est à même de les rassurer et de recréer ce lien de confiance. Par ailleurs, nous proposerons également à nos effectifs policiers de bénéficier d’un appui psychologique par des médecins spécialistes afin de prévenir tout burn-out ou situation désespérée pouvant déboucher sur un drame. Respectons nos policiers.
Re: Elections générales 88 : Débat sur la sécurité
Posté : 09 juil. 2017, 14:22
par Aritz Alves Alarcón
Liste RPL :
La notion d'État de Droit que vous invoquez n'a pas de sens car même si elle offre un certain nombre de garanties, le Droit élaboré par l'État relève fondamentalement du domaine du droit positif, et non du domaine du Droit naturel. L'État puissant que vous défendez depuis le début de ce débat violera toujours le Droit Naturel, car le droit que l'État élabore ne se cantonne qu'à la légalité et non à la légitimité. Par exemple, l'État punira les vols tout-en s'exemptant de se condamner lui-même de pratiquer le vol organisé qu'est l'impôt. Un Droit à géométrie variable que le RPL dénonce.
Pour revenir sur l'action de la police, le positionnement de l'ADF est sans équivoque et ne fait que confirmer l'institutionnalisme de ce parti, qui est prêt à défendre coûte que coûte les forces de l'ordre même si elles se livrent à des agissements violents dans la gratuité et l'illégalité. Après avoir reconnu vouloir laisser des familles entières dans le besoin périr en mer ou à nos frontières, M. Valbonesi reconnait qu'il ne prendra jamais le parti des citoyens victimes d'abus policiers. L'humanisme que revendique ce parti n'est décidément qu'une peinture de façade cachant une vision élitiste et injuste de l'humanité. Je suis vraiment heureux d'avoir l'opportunité ce soir de montrer que le RPL est aux antipodes des partis institutionnels d'un point de vue idéologique.
Re: Elections générales 88 : Débat sur la sécurité
Posté : 09 juil. 2017, 14:48
par Paolo Valbonesi
Il s’agit là d’un raccourci qui ne représente bien évidemment pas la position de l’ADF ni la mienne. Nous invoquons depuis le début de ce débat une logique de responsabilités quand il s’agira de gérer les affaires de l’Etat. Vous ne trouverez pas une majorité politique en Frôce ni même en Europe pour procéder à l’ouverture totale des frontières sans conditions ni vérifications des identités. L’ADF ne porte pas un tel discours car il est impensable de le mettre en œuvre Monsieur. Nous ne sommes pas seuls, nous sommes plus d’une trentaine de pays concernés. L’humanisme c’est accepter le principe de réalité, aussi.
Nous devons agir en deux temps pour répondre au mieux à cette crise migratoire : la première des priorités c’est de prendre en charge convenablement et décemment les migrants qui franchissent la mer méditerranée au péril de leur vie. Je pense notamment à l’aide légitime que nous devons fournir à nos amis italiens dans la gestion des flux de migrants toujours plus massifs.
Enfin, nous devons agir en concertation nos alliés pour détruire les embarcations sur les plages libyennes qui participent des milliers de morts dans les mers. Les gardes côtes européens réalisent déjà un travail remarquable en allant chercher les embarcations illégales au plus près des côtes nord africaines, néanmoins cette situation ne peut plus durer. Il faut agir à la source et en déployant des campements en Libye avec le soutien des autorités locales, pour celles qui sont fréquentables. Voilà une vraie politique migratoire.
Re: Elections générales 88 : Débat sur la sécurité
Posté : 09 juil. 2017, 18:46
par Anastasia Mendoza Ojeda
Le raisonnement du représentant de l'ADF manque de nuance, quelle ironie pour un parti centriste.
Le CUL ne s'oppose pas à ce qu'il y ait des règles, à partir du moment où elles servent l'utilité sociale et non une conception ou une autre de le morale, et ne s'oppose pas à ce qu'elles soient appliquées.
Ce à quoi nous nous opposons c'est la disproportion, une garde à vue, même avec les améliorations apportées aux droits de la défense ces dernières années sous l'impulsion de la justice européenne, c'est une épreuve en soi, et je doute qu'il soit proportionné d'en user pour un délit mineur surtout si la résolution est simple, ce qui est le cas lorsqu'un adolescent vole un objet de faible valeur dans un supermarché.
L'absence de garde à vue n'empêche pas que la police procède à un relevé d'identité, à ce que des sanctions pénales soient adoptées, à ce que la police mène une enquête ou à ce que des auditions libres soient tenues. Ce que nous voulons, ce n'est pas le non-droit, mais le strict respect de la proportionnalité, même si cela doit nous mener à détruire des totems indéboulonnables.