Débat 1 UDC - PSDF - PLC : Faut-il autoriser le voile à l'école ?

[Gabriel Von Bertha]

UDC (4/5)

Pour lutter contre le communautarisme, Monsieur Malion, il ne suffit pas de créer des interdits. Nous devons prévenir plutôt que guérir. C'est pourquoi, en ce qui concerne la montée en puissance du communautarisme que l'on observe dans certains de nos quartiers et qui est le plus souvent inhérente à une appartenance à une communauté religieuse, nous souhaitons que l'école laïque puisse ouvrir l'esprit de notre jeunesse. Laïcité signifie tolérance, ne faire aucune prosélytisme de son appartenance à une croyance. Toutefois, elle ne signifie pas ne pas pouvoir parler de religion et de son rôle dans la société. En Tyrsènie, nous avons ainsi instauré dans le taux horaire annuel d'une classe de cycle 2 en élémentaire 18h réservées à la Culture religieuse. Cet enseignement devient dès le cycle 3 une option d'activité extra-scolaire au choix de l'élève.

Cet enseignement "Culture religieuse" doit permettre:
- d'acquérir la notion selon laquelle toutes les personnes sont égales sur le plan des droits et de la dignité;
- d'apprendre à réfléchir de façon responsable sur certaines réalités sociales et sur des sujets tels que la Justice, le Bonheur, les Lois et les règlements;
- de se poser des questions telles que: quelle valeur devrait guider les gens dans leurs relations en société? Qu'est-ce qui caractérise un comportement acceptable ou inacceptable?

Cet enseignent permet d'apprendre progressivement à:
- connaître la place importante du catholicisme dans l'héritage culturel frôceux;
- découvrir la contribution du judaïsme et des spiritualités polythéistes à cet héritage;
- connaître les éléments des autres traditions religieuses en présence dans le monde;
- comparer de manière neutre les religions, leurs valeurs et histoire.

[Julien Citron]

PSDF (4/5)

Je ne reste pas terré dans mes clichés monsieur Malion, lorsque le Pape compare l'avortement au recours à un tueur à gage, cela me conforte dans ma position justement.
La religion doit donc rester une affaire d'ordre privée et elle ne peut intervenir dans l'enseignement que dans les cas où l'établissement est confessionnel. Dans ces établissements, libre à chacun de porter des signes ostentatoires, je n'ai rien à redire là-dessus.

Je rejoint effectivement monsieur Von Bertha sur la nécessité d'introduire à l'école des outils d'éducation de la citoyenneté et d'aide à la pensée laïque.
De la même manière, je suis opposé au repas de substitution à la cantine mais je souhaite en revanche donner à chacun le choix de manger ou non de la viande. Il y a aura donc un repas végétarien disponible chaque jour et plutôt que d'attirer la cantine sur le terrain religieux, ce sera ici sur le terrain environnemental que cela se passera.

Il faut absolument sanctuariser l'école publique et la mettre à l'écart de la religion. Cela doit même être le lieu où la laïcité est transmise.
En cas de non respect de la règle, je suis tout à fait pour la possibilité de sanctions pénales au titre de contravention. Les mineurs n'étant pas responsables, ce sera donc aux parents de payer et c'est somme toute logique car ce sont eux qui incitent leurs enfants à afficher leur religion dans l'espace sacré qu'est l'école.
La tolérance zéro, appliquée à toute religion, sera mon cheval de bataille car la laïcité est un principe inaliénable qui doit être respecté et imposé aux franges les plus réfractaires.

[Jacques Malion]

Ca y est Monsieur Von Bertha a fini de réciter sa leçon ? Monsieur Brimont doit être fier d'avoir des ministres qui connaissent par cœur les lois de la province. Faire des micro-cours de culture religieuse pour une durée de 18h par an, ce n'est pas suffisant. Il faut surtout apprendre aux jeunes à raisonner pour comprendre que rejoindre des groupuscules extrémistes est dangereux pour eux et pour la société. Voter PLC, c'est faire barrage aux propositions d'ignorer cet enjeu primordial que Monsieur Von Bertha et ses acolytes nous proposent.

Monsieur Citron, lui c'est la cerise sur le gâteau. Un véritable mouton : la phrase était sortie de son contexte et utilisée à tord par les médias qui tentent de décrédibiliser la religion depuis des années, avec le vocabulaire classique des antithéistes et autre imbéciles d'extrême-gauche dont fait partie votre ami Monsieur Bournay. Et après ce même Monsieur Citron vient nous donner des leçons sur les clichés ! Si je suis votre logique Monsieur, tous les curés sont pédophiles ?

Moi aussi je suis d'accord avec Monsieur Von Bertha, mais on ne peut pas se limiter à 18h par an, c'est ridicule. En ce qui concerne le choix de manger ou non de la viande à la cantine, je pense qu'il ne faut pas faire de repas spécifique pour celui qui ne mange pas de porc, celui qui ne mange pas de gluten etc, je pense qu'il faut un repas pour tous et que chacun ait le droit de prendre soit que de la viande, soit que de l'accompagnement.

[Gabriel Von Bertha]

UDC (5/5)

Ce n'est pas une leçon Monsieur Malion: c'est le contenu des programmes d'un enseignement que j'ai moi-même participé à rédiger. Mais j'ai bien conscience qu'il est plus simple de critiquer que de parler véritablement du fond d'une action publique que nous menons lorsque l'on appartient à votre mouvement ! Les 18h annuel dont vous parlez correspondent en réalité, avec les 18h annuel d'enseignement moral et civique à 1h par semaine de traitement des questions civiques et religieuses. Dès le cycle 3, l'élève a le choix de prendre la Culture religieuse comme option de 2h par semaine pour approfondir ces questions. Vous semblez ignorer totalement les questions éducatives de fond, nous l'aurons bien compris.

Pour ce qui est de la restauration scolaire, je ne peux concevoir aujourd'hui que l'on ne puisse plus servir de porc malgré l'existence de repas de substitution ! Ma conception de la Laïcité n'est pas l'imposition d'une revendication d'une minorité à la majorité. Le porc doit donc pouvoir faire sa réapparition !
Dans le même temps, nous devons permettre à ceux qui ont une spécificité alimentaire, non par conscience religieuse, vous noterez le terme, mais pour toutes raisons qui puissent exister de manger ce qu'il souhaite sans l'imposer aux autres: je peux refuser de manger de la viande car j'ai une allergie ou parce que je n'aime pas. Deux à trois repas seront donc proposés sans rechercher l'adéquation à une religion. Les enseignants, parents-d'élèves et nutritionnistes doivent pouvoir guider la construction des menus pour répondre aux besoins nutritionnels, de qualité, coûts et à des projets pédagogiques.

[Julien Citron]

PSDF - 5/5

Ne prendre que de la viande ou que de l'accompagnement ? Je vois que chez monsieur Malion le concept de repas équilibré est inconnu au bataillon. Il n'est pas acceptable de laisser les enfants le ventre vide toute l'après-midi tout simplement parce que des hommes politiques dogmatiques refusent de toute solution alternative au porc obligatoire. Pour ma part c'est la part belle au crudités.

Ce débat aura finalement permis, avant toute chose, de replacer le concept de laïcité dans notre société. Principe gravement attaqué en Catalogne puis sauvé grâce à une fronde des maires catalans, la laïcité reste un combat de tous les instants.
Je ne voudrai absolument pas voir mon pays tomber entre les mains des diverses communautés religieuses. Nous savons de quoi est capable la religion quand elle n'est pas bridée par le pouvoir politique.

C'est donc tout naturellement que la laïcité se verra donc renforcée par le biais d'un refus du port de signes religieux au sein des services publics, surtout l'école publique.
Les cours de laïcité seront renforcés et une réflexion pour encadrer le port de signes religieux sera lancée pour aboutir sur une loi au niveau fédéral. La Laïcité étant un principe constitutionnel, c'est donc à l’État fédéral de se saisir la question via le Ministre du Renseignement et de la Justice. Ce sera en revanche aux provinces de définir la sanction pénale appropriée pour toute infraction après ratification de la loi fédérale.

Je remercie donc messieurs Von Bertha et Malion pour avoir participé à ce débat fondateur pour la laïcité, et que notre discussion ait une portée législative fructueuse !