Re: [Session 11] Réforme des salaires des Hauts-Fonctionnaires
Posté : 26 mars 2018, 19:26
Monsieur le Président de l'Assemblée Fédérale,
M. le député fédéral.
J'aimerai, avant toute chose, permettre au débat de se poursuivre dans un minimum de courtoisie en mettant la situation au clair : vous décidez arbitrairement, M. le député, que M. Bournay n'a le droit ni de signer ni de défendre ce texte, ce n'est pas tolérable. Je vous prierai de bien vouloir respecter la décision de la Cour Suprême à ce sujet, qui stipule que M. Bournay en a parfaitement le droit. Vous n'avez pas autorité pour décréter le contraire. Fermons cette parenthèse et reprenons le sujet, si vous le voulez bien.
S'il y a bien une personne qui ne maîtrise pas ses dossiers ici, il s'agit bien de vous, M. le député. Parler de niveau d'instruction pour évoquer le mérite d'un haut-fonctionnaire ou d'un élu de la nation est hasardeux. Quel niveau d'études est nécessaire selon vous pour être élu ? Pour faire simple : croyez-vous que l'ensemble des députés et élus ici présents ont chacun fait 10 ans des mêmes études pour siéger sur ces bancs ? Non, certainement pas. Peut-être voulez-vous encore vous arroger le privilège de juger de ceux qui sont aptes ou non à participer au débat ?
Peut-être croyez-vous que les élus, de par leurs positions, ont nécessairement un plus haut niveau d'études que tout le monde et donc une plus grande respectabilité, et mérite donc un salaire supérieur à la normale. Je rappelle que nous vivons en démocratie et non en technocratie, le rôle d'un élu est de représenter ses semblables et de défendre leurs intérêts, non d'être un gestionnaire hors norme totalement déconnecté de la réalité du quotidien du reste des frôceux. Nous n'allons pas nous mettre à proposer des salaires indécents et requérir un niveau d'éducation très élevé dans le but de réserver le débat politique à une caste des élites du pays.
Nous avons cette chance, par rapport à d'autres régimes politiques occidentaux, qu'ici chacun peut s'engager en politique sans être sorti de la même école que tous les autres. Nos élus ne sont pas tous éduqués pour devenir des politiciens, mais proviennent d'horizons divers et variés, de nombreux milieux socio-professionnels et de partout à travers le pays. Nos politiciens ne sont pas issus d'une "élite" et c'est une excellente chose.
Urgentiste, joueuse de poker professionnel, avocat en droit rural, ingénieur en mathématiques appliqués. Voici les fonctions exercées respectivement par mes 3 prédécesseurs et par moi-même avant ma nomination comme Chancelier Suprême.
Je crois savoir qu'aucun d'entre eux n'a commis 10 ans d'études dans l'objectif de devenir Chancelier. Me concernant, je n'ai fait que 5 ans d'études supérieurs et je peux dire en toute honnêteté que mes études n'ont aucun rapport avec mon engagement politique et qu'elles ne me sont d'aucune utilité dans la fonction que j'occupe.
Pour ma part, et je sais que c'est le cas de la plupart des élus frôceux et c'est bienheureux, le travail que je fournis, le service que je rends à la tête du gouvernement de ce pays, je le base d'abord et avant tout sur mon engagement et sur mon expérience comme élu de la Nation.
Vous savez, M. le député, quand on s'engage en politique, c'est par conviction, certainement pas pour s'enrichir. C'est ce que défendait un ancien membre assez influent de votre parti, avec lequel je ne suis pourtant jamais d'accord habituellement, mais dont je trouve le propos très juste sur ce point.
Alors, pour un individu ayant fait 10 années d'études supérieures qui ne chercherait qu'une rémunération à la hauteur de son prestige au mépris de toute conviction, l'engagement en politique n'est absolument pas ce qu'il lui faut. Rien ne l'empêche de chercher une rémunération ailleurs, c'est aussi simple que cela.
Car dès lors que l'on pense que s'engager en politique c'est faire carrière, qu'un mandat exercé au nom du peuple est interchangeable avec un job dans le privé, que l'on croit qu'on ne peut pas exercer les prérogatives qui incombent à un représentant de la nation sans un niveau de rémunération très supérieur au commun des mortels, dès lors que l'on voit le service à la nation comme une opportunité professionnelle, une élection comme une promotion et une indemnité d'élu comme un gagne-pain potentiellement très lucratif, c'est qu'on n'a tout simplement pas la pleine mesure de ce que représente un engagement au service de ses concitoyens.
Maintenant, pour parler rémunération en gros. Mettons de côté le fait que nombre d'élus fédéraux ont aussi des responsabilités (et donc des indemnités supplémentaires) dans des localités, et que la plupart ont aussi un travail en dehors de leurs responsabilités politiques, prenons le cas d'un élu qui n'a qu'un mandat, sans emploi, sans revenus extérieurs, qui se verrait donc indemnisé un SMC et demi (en rappelant au passage qu'aucun élu ne pourra gagner moins qu'un SMC et demi).
En se basant sur le SMC moyen qui est d'à peu près 1060 Pluzins, un SMC et demi, c'est approximativement le salaire moyen en Frôce. Sachez que beaucoup d'individus qui travaillent dur, dans des conditions difficiles, n'ont même pas accès à ce genre de rémunération. Prétendre qu'un SMC et demi est une misère revient à dire que la moyenne des Frôceux gagne une misère et que tous nos concitoyens rémunérés au SMC sont payés moins qu'une misère.
Et dans ce cas-là, vous comprenez mieux pourquoi revaloriser le SMC est essentiel pour améliorer les conditions de vie des plus vulnérables (et donc, cela devrait vous satisfaire, pour augmenter le salaire des élus en conséquence). Mais là encore, reprocher au gouvernement fédéral de ne pas s'occuper d'augmenter les salaires les plus bas démontre au mieux votre connaissance très faible de la question, au pire votre totale mauvaise foi, puisque le SMC est fixé par les gouvernements provinciaux.
Pour ce qui est de notre action pour nos concitoyens, vous faites simplement dans la mauvaise foi la plus pure. Nous travaillons à améliorer le quotidien de nos concitoyens, vous le sauriez en tout cas, si vous participiez au débat sur la pénibilité au travail, entre autres.
Et M. le député, on regrette franchement que vous n'ayez pas porté d'intérêt à d'autres débats de cette session que celui-ci.
De même que l'on regrette vos approximations, votre démagogie, vos attaques infondées et vos arrêtés arbitraires sur la soit-disant incompétence de ceux qui ont le cran d'avoir un avis contraire au vôtre. Je m'efforce de débattre le plus poliment possible avec chacun mais je crains que cela soit impossible si vous persistez dans le mépris et l'irrespect de vos contradicteurs.
Je vous remercie, mesdames et messieurs les députés, pour votre écoute.
M. le député fédéral.
J'aimerai, avant toute chose, permettre au débat de se poursuivre dans un minimum de courtoisie en mettant la situation au clair : vous décidez arbitrairement, M. le député, que M. Bournay n'a le droit ni de signer ni de défendre ce texte, ce n'est pas tolérable. Je vous prierai de bien vouloir respecter la décision de la Cour Suprême à ce sujet, qui stipule que M. Bournay en a parfaitement le droit. Vous n'avez pas autorité pour décréter le contraire. Fermons cette parenthèse et reprenons le sujet, si vous le voulez bien.
S'il y a bien une personne qui ne maîtrise pas ses dossiers ici, il s'agit bien de vous, M. le député. Parler de niveau d'instruction pour évoquer le mérite d'un haut-fonctionnaire ou d'un élu de la nation est hasardeux. Quel niveau d'études est nécessaire selon vous pour être élu ? Pour faire simple : croyez-vous que l'ensemble des députés et élus ici présents ont chacun fait 10 ans des mêmes études pour siéger sur ces bancs ? Non, certainement pas. Peut-être voulez-vous encore vous arroger le privilège de juger de ceux qui sont aptes ou non à participer au débat ?
Peut-être croyez-vous que les élus, de par leurs positions, ont nécessairement un plus haut niveau d'études que tout le monde et donc une plus grande respectabilité, et mérite donc un salaire supérieur à la normale. Je rappelle que nous vivons en démocratie et non en technocratie, le rôle d'un élu est de représenter ses semblables et de défendre leurs intérêts, non d'être un gestionnaire hors norme totalement déconnecté de la réalité du quotidien du reste des frôceux. Nous n'allons pas nous mettre à proposer des salaires indécents et requérir un niveau d'éducation très élevé dans le but de réserver le débat politique à une caste des élites du pays.
Nous avons cette chance, par rapport à d'autres régimes politiques occidentaux, qu'ici chacun peut s'engager en politique sans être sorti de la même école que tous les autres. Nos élus ne sont pas tous éduqués pour devenir des politiciens, mais proviennent d'horizons divers et variés, de nombreux milieux socio-professionnels et de partout à travers le pays. Nos politiciens ne sont pas issus d'une "élite" et c'est une excellente chose.
Urgentiste, joueuse de poker professionnel, avocat en droit rural, ingénieur en mathématiques appliqués. Voici les fonctions exercées respectivement par mes 3 prédécesseurs et par moi-même avant ma nomination comme Chancelier Suprême.
Je crois savoir qu'aucun d'entre eux n'a commis 10 ans d'études dans l'objectif de devenir Chancelier. Me concernant, je n'ai fait que 5 ans d'études supérieurs et je peux dire en toute honnêteté que mes études n'ont aucun rapport avec mon engagement politique et qu'elles ne me sont d'aucune utilité dans la fonction que j'occupe.
Pour ma part, et je sais que c'est le cas de la plupart des élus frôceux et c'est bienheureux, le travail que je fournis, le service que je rends à la tête du gouvernement de ce pays, je le base d'abord et avant tout sur mon engagement et sur mon expérience comme élu de la Nation.
Vous savez, M. le député, quand on s'engage en politique, c'est par conviction, certainement pas pour s'enrichir. C'est ce que défendait un ancien membre assez influent de votre parti, avec lequel je ne suis pourtant jamais d'accord habituellement, mais dont je trouve le propos très juste sur ce point.
Alors, pour un individu ayant fait 10 années d'études supérieures qui ne chercherait qu'une rémunération à la hauteur de son prestige au mépris de toute conviction, l'engagement en politique n'est absolument pas ce qu'il lui faut. Rien ne l'empêche de chercher une rémunération ailleurs, c'est aussi simple que cela.
Car dès lors que l'on pense que s'engager en politique c'est faire carrière, qu'un mandat exercé au nom du peuple est interchangeable avec un job dans le privé, que l'on croit qu'on ne peut pas exercer les prérogatives qui incombent à un représentant de la nation sans un niveau de rémunération très supérieur au commun des mortels, dès lors que l'on voit le service à la nation comme une opportunité professionnelle, une élection comme une promotion et une indemnité d'élu comme un gagne-pain potentiellement très lucratif, c'est qu'on n'a tout simplement pas la pleine mesure de ce que représente un engagement au service de ses concitoyens.
Maintenant, pour parler rémunération en gros. Mettons de côté le fait que nombre d'élus fédéraux ont aussi des responsabilités (et donc des indemnités supplémentaires) dans des localités, et que la plupart ont aussi un travail en dehors de leurs responsabilités politiques, prenons le cas d'un élu qui n'a qu'un mandat, sans emploi, sans revenus extérieurs, qui se verrait donc indemnisé un SMC et demi (en rappelant au passage qu'aucun élu ne pourra gagner moins qu'un SMC et demi).
En se basant sur le SMC moyen qui est d'à peu près 1060 Pluzins, un SMC et demi, c'est approximativement le salaire moyen en Frôce. Sachez que beaucoup d'individus qui travaillent dur, dans des conditions difficiles, n'ont même pas accès à ce genre de rémunération. Prétendre qu'un SMC et demi est une misère revient à dire que la moyenne des Frôceux gagne une misère et que tous nos concitoyens rémunérés au SMC sont payés moins qu'une misère.
Et dans ce cas-là, vous comprenez mieux pourquoi revaloriser le SMC est essentiel pour améliorer les conditions de vie des plus vulnérables (et donc, cela devrait vous satisfaire, pour augmenter le salaire des élus en conséquence). Mais là encore, reprocher au gouvernement fédéral de ne pas s'occuper d'augmenter les salaires les plus bas démontre au mieux votre connaissance très faible de la question, au pire votre totale mauvaise foi, puisque le SMC est fixé par les gouvernements provinciaux.
Pour ce qui est de notre action pour nos concitoyens, vous faites simplement dans la mauvaise foi la plus pure. Nous travaillons à améliorer le quotidien de nos concitoyens, vous le sauriez en tout cas, si vous participiez au débat sur la pénibilité au travail, entre autres.
Et M. le député, on regrette franchement que vous n'ayez pas porté d'intérêt à d'autres débats de cette session que celui-ci.
De même que l'on regrette vos approximations, votre démagogie, vos attaques infondées et vos arrêtés arbitraires sur la soit-disant incompétence de ceux qui ont le cran d'avoir un avis contraire au vôtre. Je m'efforce de débattre le plus poliment possible avec chacun mais je crains que cela soit impossible si vous persistez dans le mépris et l'irrespect de vos contradicteurs.
Je vous remercie, mesdames et messieurs les députés, pour votre écoute.