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Re: Elections générales 89 : Débat sur la santé et les affaires sociales

Posté : 08 sept. 2017, 14:59
par Eduardo Belfort
Eduardo Belfort - PLC (2/12) :

Madame Mendoza,

Vous osez parler d'idéologie mortifère, vous qui copinez avec le MARR, ce parti de bolchéviques ? Intéressant. Mais sinon, rassurez-vous, nous croyons en tant que libéraux-conservateurs à la solidarité, mais pas comme prétexte à l'étatisme. Cessez de croire que vous avez le monopole du coeur comme on dit, sous prétexte que toutes vos solutions misent par davantage d'interventionnisme étatique.

Ensuite, le cannabis thérapeutique est pour beaucoup de gens une excuse afin de consommer cette drogue de manière récréative. Nombreux sont les personnes réussissant à obtenir une ordonnance par l'intermédiaire d'un médecin relativement "souple". Il y a quelques années, des chercheurs néozélandais ont démontré que la consommation de cannabis par les plus jeunes pouvait entraîner une diminution du QI de 8 points sur plusieurs années par rapport à un non-consommateur. Le cannabis est un produit toxique, incontestablement nocif pour la santé. Le nier ou changer subtilement de sujet comme vous tentez de le faire ne marchera pas.

Enfin concernant le tabac, bien qu'il soit également nocif et cause une dépendance, il n'entrave pas les fonctions cérébrales comme le cannabis. Idem pour l'alcool s'il est consommé avec modération. Comme je l'ai dit tout à l'heure, le cannabis perturbe les fonctions cérébrales, il réduit le jugement, la concentration, la mémoire à court terme ainsi que la capacité d'accomplir des tâches quotidiennes. De plus, la fumée du cannabis attaque les poumons, bien plus que celle du tabac.


Re: Elections générales 89 : Débat sur la santé et les affaires sociales

Posté : 08 sept. 2017, 15:22
par Charlotte Flechmann-De Kervern
Liste MPD (2/12)

Je comprends le point de vue de la CUL au sujet de la légalisation du cannabis, et je n’émets aucun doute quant aux bonnes intentions initiales du projet. Mais en prenant davantage de relief sur le sujet, on en déduit vite que la dépénalisation n’est pas une solution en matière de santé publique.

Il est vrai que le cannabis fait beaucoup moins de victimes en Frôce que le tabac, mais ce constat est valable dans un contexte d’illégalité. En autorisant sa consommation, nous enverrions un mauvais signal aux consommateurs et risquerions de le banaliser totalement, comme le tabac.

Et si le cannabis comporte moins de substances toxiques que le tabac transformé, je rappelle que les risques pour la santé restent majeurs, surtout lorsqu’il est consommé sous des formats visant à décupler le taux de THC, comme le bong et la pipe à eau. Et ne nous leurrons pas, le cannabis banalisé augmentera encore davantage le nombre d’accidents de la route, au même titre que l’alcool. Nous n’avons pas les moyens de déployer un arsenal préventif comme dans les États américains qui acceptent son usage.

Au MPD, notre position est claire, nous abrogerons la loi de dépénalisation. Il en ira de même pour l’alcool dont nous relèverons la consommation légale à 18 ans, quel qu’en soit le degré ou la forme. Notre position peut nous rendre impopulaire mais nous assumons pleinement le parti pris de la santé des concitoyens avant leur liberté de se détruire et de détruire les autres.


Re: Elections générales 89 : Débat sur la santé et les affaires sociales

Posté : 08 sept. 2017, 15:31
par Américo Montanes
MESS (3/12)

M. Belfort a bien appris le volet "Effet nocif" de tout prospectus de propagande anti-cannabis qui se respecte. Il aurait pu poursuivre sa lecture plus loin si le sujet l'avait intéressé autrement que pour étaler son rejet lapidaire du sujet.

Je suis moi-même opposé à la consommation de cannabis, car je sais qu'elle peut causer beaucoup de mal. Mais je ne pense que ce soit une priorité sanitaire : trop de personnes n'ont que ce refuge. S'il n'existait pas, ils iraient vers d'autres drogues, elles somatico-addictives et bien plus destructrices. Ou bien ils seraient contraints d'avoir à affronter les conséquences abominables de leurs pathologies. Toutes celles trouvant une origine dans le système dopaminergique voient une évolution des symptômes favorable à la consommation de cannabis.

"Récréatif". C'est le mot qu'emploient les opposants au cannabis pour dénigrer un usage qu'ils jugent inconséquent. Mais en réalité, quand vous voyez des personnes souffrant d'anxiété, si ce n'est d'angoisse chronique, consommant du cannabis, posez-vous la question : Est-ce la consommation qui conduit à la souffrance psychique ? Ou la souffrance psychique qui conduit à la consommation ?

Au fond, la réponse importe peu. Soulager la souffrance devrait être notre seule priorité.

Re: Elections générales 89 : Débat sur la santé et les affaires sociales

Posté : 08 sept. 2017, 15:46
par Kévin Léonard
Kévin Léonard (2/12)

Et voilà qu’on va passer le débat entier sur le cannabis. J’ai honte qu’en Frôce, la consommation du cannabis soit encore taboue. Eduardo, tu devrais essayer de voir au-delà de la théorie fumeuse du « cannabis thérapeutique masquant une volonté récréative ».

La weed c’est comme l’alcool. Il y a de bonnes et de mauvaises façons de la consommer. Dans le principe, on peut se défoncer à l’alcool comme on peut se défoncer à la weed. Donc oui on peut le faire de manière récréative, et concrètement ça change quoi ? Va-t-on interdire aux gens de s’amuser ? Et pourquoi différencier les deux ? Les risques sont identiques.

La question ne devrait donc plus être « doit-on légaliser le cannabis ? » mais plutôt « comment fait-on ? ». Nous avons encore du retard en Frôce sur ce sujet et il ne nous faudrait pas rater le dernier wagon. Le Canada va bientôt être le premier pays du G7 à franchir le pas de la légalisation. D’autres pays vont suivre. On dépeint souvent la Frôce comme un pays avancé en matière de libertés sociétales, et en ce sens la loi Mendoza doit être maintenue.

Je pense que nous devrions plutôt réfléchir à la manière dont nous allons accompagner cette légalisation sur le long terme : comment taxer l’herbe ? Et les « comestibles au cannabis » ? Comment utiliser en priorité l’argent obtenu ? Faudra-t-il interdire la publicité ? Voilà de vraies questions qui permettront de faire avancer le débat.


Re: Elections générales 89 : Débat sur la santé et les affaires sociales

Posté : 08 sept. 2017, 16:15
par Eduardo Belfort
Eduardo Belfort - PLC (3/12) :

Monsieur Montanes, le fantôme de Transalpie,

Pour quelqu'un qui se dit soit disant opposé à la consommation de cannabis, je trouve que vous éludez totalement ses effets nocifs. Il est trop tôt à l'heure actuelle pour affirmer que les bénéfices potentiels du cannabis thérapeutique dépassent les risques qu'il fait encourir à ceux qui en consomment.

Monsieur Léonard,

La consommation du cannabis n'est pas taboue sinon nous ne serions pas en train d'en débattre. Simplement, on ne peut décemment pas fermer les yeux sur les risques sanitaires.

Vous avez ensuite fait une remarque particulièrement intéressante et révélatrice. "Va-t-on interdire aux gens de s'amuser ?"
Cela veut-il dire que pour vous, s'amuser revient à consommer des drogues ? Est-il impossible de s'épanouir, de s'amuser et de se socialiser sans consommer des drogues ? Triste constat d'une société partant à la dérive.

La question pour le PLC n'est pas de réfléchir à la manière dont nous pouvons accompagner une légalisation sur le long terme, car nous sommes, pour les raisons évoquées jusqu'à présent, contre une légalisation du cannabis.


Re: Elections générales 89 : Débat sur la santé et les affaires sociales

Posté : 08 sept. 2017, 16:26
par Kévin Léonard
Kévin Léonard (3/12)

Eduardo, ce n’est ni à toi, ni à moi de décider à la place des gens de la manière dont ils doivent s’amuser. Si pour certains, s’exploser la gueule en fumant est un loisir, alors ce devrait être leur liberté de le faire. Tu vois, d’autres se divertissent en allant soulever une jeune Bulgare à Norijo, d’autres encore en jouant à des jeux d’argent, d’autres encore en restant collés devant leurs écrans d’ordinateurs, d’autres encore en allant taper le cuir sur un gazon boueux…

Là où je voulais en venir, c’est que chacun doit pouvoir faire ce qu’il veut du moment qu’il est pleinement conscient des risques qu’il encourt. Aucun loisir n’est sans risque. Ce que toi et ton parti voulez imposer aux citoyens, c’est tout simplement une morale unique, résultant de normes issues de la religion. Libre à toi de percevoir le citoyen idéal sans bédo à la main, libre à d’autres de le percevoir différemment.

Ce que tu nommes « dérive », d’autres pourront le qualifier de « liberté ». Le cliché de la bonne petite famille parfaite dont les enfants font du piano et de l’équitation, et dont les parents ne fument pas et ne boivent pas, on ne peut le voir que dans les sitcoms américaines de mauvaise facture. La santé n’est pas une affaire de morale, d’ailleurs je suis opposé au fait d’en faire un enjeu sociétal, la santé est plutôt une affaire de liberté d’une part, et de prise de conscience d’autre part.


Re: Elections générales 89 : Débat sur la santé et les affaires sociales

Posté : 08 sept. 2017, 17:08
par Anastasia Mendoza Ojeda
CUL (3/12)

Monsieur Belfort parle de pertes de points de QI. Il se trouve que j'ai un ami qui a perdu plusieurs points de QI du fait d'un traitement contre l'épilepsie. Doit-on interdire pour autant les médicaments contre l'épilepsie puisque c'est le raisonnement que vous tenez contre le cannabis médical ? Dans une prescription médicale, il y a toujours un risque lié aux effets secondaires, il s'agit pour le médecin de trouver le meilleur équilibre entre effets secondaires et apport médical, on ne va pas interdire un médicament sur la seule base du fait qu'il se trouve qu'il aurait des effets secondaires, l'interdiction vient si l'effet secondaire est manifestement disproportionnée au gain médical.

L'alcool provoque de graves affections au foie et altère les perceptions de celui qui en abuse. Doit-on l'interdire pour autant puisque c'est le raisonnement que vous tenez contre le cannabis non médical ?

Le cannabis présente des risques, nous le savons, c'est d'ailleurs pour cela que les revendeurs sont tenus d'assister à un stage sur les dangers du produit qu'ils manipulent et leur fournissant des explications sur le THC et le CBD. Les cannabis forts en THC sont ceux qui font planer, ceux que nous avons dans l'imagerie populaire, ceux forts en CBD ont en revanche des effets bien plus positifs et sont adaptés pour le traitement de personnes souffrant de douleurs extrêmes, parfaits donc pour un usage médical.

Re: Elections générales 89 : Débat sur la santé et les affaires sociales

Posté : 08 sept. 2017, 18:25
par Julien Citron
UPP (1/12)

Puisque le cannabis semble occuper le début de ce débat, je tiens à dire au passage que sa dépénalisation et l'encadrement de sa vente ont été dans le bon sens. Il est très difficile de contrôler le trafic aujourd'hui et grâce à cet encadrement, le trafic finira par se tarir.
Néanmoins nous souhaitons encadrer davantage la vente en mettant en place des paquets neutres pour le cannabis et en interdire la publicité sur la voie publique et dans les médias, comme c'est déjà le cas pour le tabac. Le vide juridique existant à ce sujet pose en effet problème.
La hausse des prix démesurée ne me semble pas une solution car ce sont les gens modestes qui sont avant tout touchés. La ministre de la Santé a très bien su relier la santé avec l'éducation au cours de son mandat et il me semble nécessaire de poursuivre dans cette voie en développant un programme de sensibilisation au cannabis et au tabac comme cela existe déjà pour l'alcool. Nous pensons que chaque citoyen doit être pleinement souverain dans sa décision de consommer du tabac ou du cannabis, sans que cela porte atteinte à la santé d'autrui. L’État n'a pas à forcer les citoyens à arrêter leur consommation mais il a le devoir de prévenir des dangers tout d'abord, mais il doit aussi protéger ceux qui ne consomment ni tabac ni cannabis.

Re: Elections générales 89 : Débat sur la santé et les affaires sociales

Posté : 08 sept. 2017, 19:50
par Charlotte Flechmann-De Kervern
Liste MPD (3/12)

Beaucoup ici abordent le sujet du cannabis de la mauvaise manière. Il s’agit d’une problématique d’ordre général. N’oublions pas que la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres. La liberté d’une minorité de Frôceux consommateurs de cannabis empiètera bien vite sur celle des autres de rester en vie ou de conserver leur intégrité.

Au MPD, nous assumerons le fait de ne pas honorer cette liberté individuelle au nom de l’intérêt collectif. Car oui, la société prime toujours sur les hommes. La santé publique devrait être le leitmotiv de n’importe quel responsable politique. Quant à l’argument de l’alcool légalisé, « alors pourquoi pas le cannabis ? » il est fallacieux. Vous oubliez de dire que boire un verre de vin par jour n'a aucune conséquence sur le QI, que c'est une tradition culturelle frôceuse qui participe au rayonnement de notre pays. Ce qui pose problème, c’est la consommation excessive d’alcool. Le cannabis, c’est différent. Un joint de temps en temps aura des conséquences néfastes sur le système cérébral à la longue.

Et puis, avez-vous oublié qu’une part des consommateurs de cannabis l’est par pure volonté de transgresser l’interdit ? La conséquence directe de la dépénalisation, ce sera l’augmentation de la consommation de drogues encore plus dures. Nous n’avons pas besoin de ça.

La vision du MPD, c’est que l’État doit être forte vis à vis de ce sujet de société qui est très préoccupant : accompagner les malades en leur proposant des cures de désintoxication, par exemple.


Re: Elections générales 89 : Débat sur la santé et les affaires sociales

Posté : 08 sept. 2017, 21:39
par Eduardo Belfort
Eduardo Belfort - PLC (4/12) :

Comme chacun peut l'imaginer, je rejoins tout à fait la vision de Madame Flechmann-De Kervern sur la question. Je crois néanmoins que nous avons assez parlé de la question du cannabis et qu'il serait intéressant pour nos téléspectateurs que l'on change quelque peu de sujet.

J'aimerai donc mettre un coup de projecteur sur un point précis du programme de l'UPP, à savoir, je cite, la "création d'une Agence de l’Égalité et de la Lutte contre les Discriminations et le Racisme (AELDR) doté d’un pouvoir de contrôle, d’alerte, de saisie et de sanction dans chaque province Frôceuse avec des sous-antennes municipales."

Je me tourne donc vers Monsieur Citron, "colistier" de la tête de liste, Monsieur Karlsson.

Comptez-vous instaurer une police de la pensée officielle, à toutes les échelles (nationale, provinciale et municipale) sous la forme d'une grosse agence gouvernementale coûteuse et inutile dont vous les socialistes avaient le secret ?

Même chose pour le création d'un délit d'entrave à l'avortement ? C'est donc l'étape supérieure ? Après la boucherie, le musellement de toutes opinions contradictoires ? C'est votre conception de la démocratie et du débat politique ?

Ces mesures seraient de véritables atteintes à la liberté d’expression, que la gauche semble prête à assumer. Soyez certain que le PLC ne s'y plierait.