[Assemblée Provinciale] Questions au Gouverneur

[Julia Blum]

Questions au Gouverneur

Les questions que les députés provinciaux souhaitent poser au Gouverneur et aux Vices-Gouverneurs ont centralisées ici. Afin que tout soit clair, une intervention ne peut porter que sur une seule thématique et donc une seule question. Le Gouverneur ou le Vice-Gouverneur concerné doit répondre à la suite.

[Julien Citron]

Julien avait eu vent de la décision de Fanilo Nomenjanahary de quitter la mairie de Port-des-Indes. Ayant déjà été en contact avec lui après les élections, il savait bien que c'était pour œuvrer à ses revendications. Le leader régionaliste était déjà à la Une de l'actualité provinciales avec ses appels à peine dissimulés à la rébellion.
Julien souhaitait interpeller Madame la Gouverneur sur la nécessité d'accorder une plus grande autonomie à la Province.
Il monta à la tribune.

Madame la Gouverneur, chers collègues,

Avant toute chose, je veux ici parler en mon nom propre et me dissocier de mon appartenance politique.
Antsiranana est une bouilloire ! Le peuple de cette île aspire à une plus grande autonomie car il ne se sent pas sur un pied d'égalité avec la Métropole. Je veux vous dire ici que je les comprend pleinement.
L'histoire de cette province n'a jamais vraiment été liée à celle de la Frôce et si Antsiranana est entrée dans la Fédération, c'est à la suite d'une vague question de succession dans la famille impériale. Comprenez tous ces gens qui se sentent plus proches de leurs frères Malgaches que de leurs compatriotes qui habitent à des milliers de kilomètres. Nous ne pouvons pas faire comme si Antsiranana était sur le même plan que la Tyrsénie, la Transalpie, la Catalogne et la Septimanie. Cela n'a pas de logique.
Et pourtant, l'article 45 de la Constitution Frôceuse précise que "La Fédération de Frôce et de Madagascar comprend cinq provinces et un marquisat, les cinq provinces disposent d'attributions strictement égales."
D'attribution strictement égales. Vous savez ce que cela signifie ? Cela signifie que les demandes légitimes du peuple d'Antsiranana sont purement et simplement anticonstitutionnelles. La Constitution interdit à une province de se distinguer d'une autre.
Je pense que tout cela va très mal finir et je ne veux pas blâmer les régionalistes qui mènent un noble combat pour leur peuple.
Leur leader, Fanilo Nomenjanahary, après avoir perdu le poste de Gouverneur pour deux voix a été évincé de cette Assemblée par le groupe qu'il avait conduit en raison de son départ du MARR. Je ne veux pas juger des affaires de politique interne aux mouvements politiques mais ce fut un très mauvais signal envoyé aux régionalistes qui n'ont plus personne ici, dans cette Assemblée, pour faire valoir leurs revendications.
Comment voulez-vous dans ces conditions que le gouvernement provincial et son Assemblée ne soient pas considérés comme des marques de colonisation ?
En arrivant dans cette noble région, je me suis toujours efforcé de penser qu'Antsiranana était à part et ne devait pas être considérée comme une province normale. Lors de la campagne j'ai mis la misère comme priorité de mes engagements mais j'ai toujours affirmé que la province devait obtenir un statut spécial.
Madame la Gouverneur, depuis votre arrivée vous n'avez envoyé aucun signal aux Malagasy et aux régionalistes. Vous considérez Antsiranana comme une province de métropole et vous faites là une grave erreur. Je souhaite pour ma part rester fidèle à mes engagements en faveur de plus d'autonomie et c'est pourquoi je vous demande de désamorcer la bombe en portant avec moi et les régionalistes auprès de l'Assemblée Fédérale un projet de réforme constitutionnelle qui attribuera à Antsiranana une autonomie semblable à celle de Norijo. Le marquisat de Norijo a en effet la possibilité de s'auto-attribuer toutes les compétences qu'elle souhaite par sa loi fondamentale.
Le problème ne peut se résoudre qu'en modifiant la Constitution et pour cela il faut que les forces politiques d'Antsiranana se mettent autour d'une table, en incluant les régionalistes, pour dessiner les contours d'une réforme constitutionnelle et de son application sur le terrain.
Je vous conseille fortement de réfléchir à ma proposition madame, car c'est le seul moyen de désamorcer l'engrenage de violences qui se préparent. Et si vous refusez d'agir, je me tourne vers les mouvements politiques de cette Assemblée qui ont une responsabilité historique à saisir.

Je vous remercie.

[Julia Blum]

Monsieur Citron,

Deux plans sont en cours de discussion avec l'état fédéral et les autres provinces pour venir en aide à notre province depuis maintenant plusieurs semaines. Un premier plan, un plan d'urgence, prévoit une aide rapide permettant de venir en aide à tous les frôçeux en situation extrême. Puis, dans un second temps, un plan d'investissement massif dans notre province afin de redonner confiance en nos concitoyens et dans notre futur économique.

Je pense que le sujet institutionnel est un faux problème. La problématique est celle de notre économique, chaque foyer doit pouvoir vivre décemment. Mon équipe et moi-même travaille dans ce sens depuis notre prise de fonction avec l'état fédéral et les autres gouverneurs.

Je vous remercie pour votre attention.

[Julien Citron]

Julien n'était pas décidé à se laisser démonter et remonta à la tribune

Madame la Gouverneur,
Chers collègues,

Je reconnais les efforts du gouvernement provincial pour lutter contre la pauvreté mais la réponse que vous venez de me donner souligne votre mépris pour l'opposition et les régionalistes qui sont une force politique puissante ici à Antsiranana, bien qu'absente de cette Assemblée Provinciale.
Vous ne semblez voir que le problème économique de la province et vous faites-là une erreur qui vous coûtera. Ce n'est pas en officialisant deux langues déjà officielles et en donnant un bol de soupe tous les soirs que vous allez acheter la paix sociale madame.
Le malaise est bien plus profond que cela et recouvre aussi le sentiment des Malagasy quant à leur place dans la Fédération.
Non ils ne sont pas indépendantistes comme vous avez pu le laisser entendre à l'occasion de l'élection du gouverneur. Ils revendiquent à la fois le droit de vivre dignement par rapport à la métropole mais d'avoir aussi une autonomie proportionnelle à leur éloignement de cette dernière. Je comprend les Malagasy qui ne se sentent pas Frôceux car un peuple ne se crée pas comme on collerait deux morceaux de pâte à modeler qui fusionneraient parfaitement. Leur intégration au pays a été quelque peu rapide à la suite du mariage de l'Imperatore Vittorio et la Reine Miha de Madagascar. Au début il y avait certes de l'enthousiasme ici mais quelle ne fut pas la déception des Malagasy quand ils virent que la Constitution niait leur caractère à part dans la Fédération frôceuse.
Antsiranana doit devenir une province autonome capable de décider elle-même de son destin tout en étant un Etat fédéré de la Frôce. Sachez que j'entends bien mettre le sujet de la révision constitutionnelle sur la table. J'ai d'ailleurs fait placarder dans le hall de l'Assemblée sur le panneau des annonces un exemplaire de ce que pourrait donner cette révision, sous réserves de modifications possibles.
Vous vous dites d'un parti qui prône la Liberté avec un grand L, soyez à la hauteur de vos convictions et portez avec les Malagasy devant l'Assemblée Fédérale ce projet visant à reconnaître Antsiranana comme une province autonome libre de s'attribuer toutes les compétences nécessaires à sa prospérité.

Je vous remercie.

Révision constitutionnelle

Article 45. -
La Fédération de Frôce et de Madagascar comprend cinq provinces et un marquisat, les cinq provinces disposent d'attributions strictement égales. Les compétences dévolues au marquisat de Norijo sont précisées par la loi fondamentale du marquisat de Norijo.

Est modifié comme suit:

Article 45. -
La Fédération de Frôce et de Madagascar comprend quatre provinces, une province autonome et un marquisat, les quatre provinces disposent d'attributions strictement égales. Les compétences dévolues au marquisat de Norijo et à la province autonome d'Antsiranana sont précisées par la loi fondamentale du marquisat de Norijo et par la loi fondamentale de la province autonome d'Antsiranana.

[Léo Dowranl]

Applaudissements dans les rangs de L'UPP.

[Julien Citron]

Le lendemain du grand rassemblement à Libertalia, Julien voulait questionner la Gouverneur au sujet des revendications régionalistes.

Madame la Gouverneur,
Chers collègues,

Comme vous le savez, près de 30 000 personnes se sont déplacés hier depuis toute la province pour venir clamer la nécessité de doter Antsiranana d'un statut spécial. Je ne reviendrai pas sur l'argumentaire qui a été très largement détaillé hier et que chacun ici connaît par la force des choses.
Nous avons eu vent d'une visite discrète de la Chancelière au Palais Provincial. A notre connaissance nous n'avons eu aucun communiqué à ce sujet.
Je soutiens au sein de cette Assemblée les revendications des Antsiranais pour une province mieux reconnue au sein de la Fédération et demande à ce que les porte-paroles de cette cause soient reçus au Palais provincial pour examiner les possibilités.
Allez vous le faire ou continuer à faire la sourde oreille ?

[Julia Blum]

Monsieur Citron,

Je pense que vous connaissez mal le fonctionnement de la démocratie frôçeuse. Tout d'abord, un médiateur a été nommé et travail en coordination avec l'ensemble des acteurs depuis plusieurs jours. Et pour terminer, vous proposez une modification de la constitution mais ce n'est pas l'endroit. Je rappelle un extrait de la constitution :

Article 83. -
L'initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Gouvernement et aux députés fédéraux qui la présentent par la voie de loi constitutionnelle.

En conclusion, ce n'est pas l'endroit. Mon rôle n'est pas de faire la sourde oreille ou d'acter toutes vos envies. Mon rôle est de rassembler largement les habitants de notre province et de mettre en œuvre le projet pour lequel ils ont voté aux dernières élections. Ma priorité n'est donc pas un statut mais la vie quotidienne de nos concitoyens.

Je vous remercie.

[Julien Citron]

Julien fit la grimace en entendant le mépris dégoulinant de la Gouverneur et cria depuis son banc sous les applaudissements des députés UPP:

Honte à vous et à votre suffisance !

[Julia Blum]

Monsieur Citron,

Les habitants de la province ont fait un choix et vous n'avez toujours pas compris les raisons de votre défaite. Les frôçeux veulent un travail, vivre dans un logement décent et surtout un avenir heureux pour eux et leur famille. Mon équipe et moi-même travaillons tous les jours avec le Gouvernement Fédéral et les autres provinces afin de leurs offrir cette opportunité.

Si vous souhaitez proposer votre réforme constitutionnelle, portez la à l'Assemblée Fédérale mais ce n'est pas le lieu ! La province a d'autres besoins et d'autres envies !

Je vous remercie pour votre attention.