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Cet après-midi, j'ai interrompu la séance du Conseil Municipal de Gagliano. J'ai bien conscience que ce comportement est peu civique, mais d'un autre côté, quand on voit l'inaction de la mairie ces dix dernières années à l'égard des personnes en situation de précarité,
on ne peut que comprendre mon geste.
J'ai ainsi exposé au conseil municipal que, à Gagliano,
des personnes vivent dans la rue, sans solution d'hébergement d'urgence et sans dispositif de prise en charge médicale. J'ai parlé de
ces enfants qui travaillent dans des commerces plus ou moins licites dans les quartiers de la ville au lieu d'aller bénéficier de l'instruction obligatoire. J'ai parlé des
femmes isolées qui ne parviennent pas à payer la cantine à leurs enfants et parfois même sont contraintes de louer leur corps par la prostitution ou la GPA illégale. J'ai parlé de ces
ouvriers expulsés de leur logement alors qu'ils triment sur la chaîne de production toute la journée. J'ai parlé des
étudiants qui ratent leurs cursus à cause de leur emploi de 15H par semaine.
En bref, j'ai parlé de la situation de milliers de citoyens de notre ville et envers lesquels les pouvoirs publics ne font plus rien. J'ai parlé de
ces damnés dont ma municipalité de gauche se souciera chaque jour dès son entrée en fonction.
Nous mettrons en place un service communal d'aide aux précaires, pour nourrir, loger et ré-insérer ceux que la vie a lynché. Nous mettrons en place la gratuité des services de cantine pour les plus précaires, ainsi que le cautionnement solidaire de la mairie sur simple demande des administrés afin d'obtenir un logement. Nous créerons une bourse d'études additionnelles à celles de l'Etat et de la province pour que nos étudiants réussissent. En bref, je mettrai en place des mesures sociales pour que notre ville soit celle de tous les habitants et non plus uniquement des catégories fortunées.
Je suis parti du conseil sous l'embarras de la majorité actuelle, mais sous les acclamations du public et des élus imberbistes.