Débat 4 PSDF - UDC - CUL : Le contrôle continu est-il l'avenir de l'école ?

[Céline Braud]

PSDF (4/5)

Concernant la notation, nous estimons qu'il est préférable d'abolir totalement les notes et limiter fortement les évaluations pour l'enseignement du premier degré. Cependant, nous avons une première divergence avec Mme Mendoza sur la notation au collège. Nous pensons que la variable chiffrée est inutile car les élèves ont uniquement besoin de connaître les matières et les domaines dans lesquels ils peuvent espérer percer.

Donc, les indications - ou à défaut des système de lettres ou de couleurs - semblent amplement suffisante pour les établissements de collège. Nous rejoignons également la conviction qu'il faut des notes chiffrées au lycée mais nous les voulons basées sur des évaluations de connaissances et de compétences pures avec des sujets tirés comme évoqué précédemment d'une grande base de donnée provinciale.

Nous sommes entièrement en accord avec ce qui a été dit sur le rôle de l'école. Nous devons apporter un maximum de connaissances qui permettront à chacune et à chacun de s'épanouir pleinement ensuite. Nous voulons en effet que l'école ne soit plus un lieu de compétition pour savoir qui vas être le plus intelligent ou le plus stupide mais bien un lieu qui concentre du savoir que les élèves doivent pouvoir acquérir.

C'est avec une école visionnaire axée sur l'acquisition de connaissances et de compétences que nous donneront envie aux jeunes d'apprendre, pas en les opposant les uns aux autres avec des indications chiffrée stupide. C'est pourquoi nous estimons que les notes doivent être réservées aux seuls qui en ont besoin.

[Gabriel Von Bertha]

UDC (4/5)

Attention Mme Braud, ce ne doit pas être l'évaluation qui doit être abolie, mais bien la forme de l'évaluation qui dois nous interroger. L'évaluation, nous en avons besoin à tous les moments de l'apprentissage: au début avec une visée diagnostique des pré-requis des élèves; pendant pour situer le processus d'apprentissage de l'enfant et pouvoir fournir une remédiation si nécessaire; et à la fin pour valider une compétence/connaissance. C'est sur cette dernière évaluation que nous devons revoir nos copies: nous devons au 1er degré de la scolarité passer par des exercices réguliers sur l'année, qui ne seront pas présentés comme une évaluation à l'enfant.

C'est d'ailleurs pour permettre un apprentissage progressif et adapté au rythme de l'enfant que je propose la fin des classes d'âge. Avec des objectifs et programmes de cycle sur 3 ans, nous pouvons proposer des classes de besoin. Par exemple: Enzo a 7 ans, il est normalement destiné à être en cycle 2 en classe EE2, mais l'enseignant ayant remarqué qu'il n'avait pas encore atteint les objectifs en maîtrise de la langue, il pourrait se voir attribuer la classe de niveau EE1. L'objectif de l'enseignant doit avant tout de mener Enzo à la maîtrise des compétences/connaissances de fin de cycle 2 et il a trois ans (EE1,EE2 et EE3) pour atteindre cet objectif. Les maintiens (ou redoublements) ne pourraient alors se faire que sur la dernière année d'un cycle. Par exemple EE3 pour le cycle 2; laissant un an de plus aux trois années prédéfinies à l'élève pour atteindre les objectifs de fin de cycle. Objectif: Une éducation individualisée et rythmée par l'apprentissage de l'enfant.

[Anastasia Mendoza Ojeda]

CUL (4/5)

Je me place en désaccord avec madame Braud, le fait qu'il existe une variable chiffrée en fin de collège est important pour la fiabilité de l'orientation au lycée, envoyer un élève qui a un faible niveau dans une section générale sans qu'il ait au moins un avertissement sur la différence de niveau requis, c'est très clairement lui faire perdre un ou deux ans de sa scolarité.

Il vaut mieux qu'un élève de 3e année de collège accepte qu'il n'est pas nécessairement au niveau pour une section générale et privilégie une formation technologique, d'autant plus que dans les provinces où l'enseignement est modulisé, ceci ne l'empêchera pas de poursuivre son travail sur les quelques matières de formation générale qui lui conviennent.

S'il ne faut pas considérer les sections technologiques et professionnelles comme de simples voies de garage, il faut tout de même reconnaître qu'on ne peut décemment pas envoyer tout le monde dans des filières générales, le BNES ne peut pas être un cadeau, faute de quoi l'université se transformera en jeu de massacre, le choix doit bien sûr demeurer libre, certains élèves changent totalement de niveau face à un contexte et des méthodes différents, mais chacun doit savoir à quoi s'attendre, et si on veut un aperçu d'une formation qui reposera sur la note, une simulation de note que représente cette variable numérique est l'indicateur le plus fiable.

En ce qui concerne les classes, je n'exclus rien, l'idée présente de forte intérêts, la modulisation du lycée visait à les supprimer et on peut tout à fait imaginer étendre cet état d'esprit plus en amont dans la scolarité.

[Céline Braud]

PSDF (5/5)

Nous estimons Mme Mendoza que les professeurs réunis en Conseil de classe sont en capacité d'émettre des doutes quant à l'orientation voulue par l'élève. Avec une échelle à 5 niveaux pour chaque évaluation, l'élève devrait également être en capacité de se rendre compte si il a ou pas le niveau dans une discipline particulière.

Car évidemment, nous devons laisser aux professeurs de collège la décision finale de laisser ou non un élève dans une certaine section. Si un élève a des résultats très insuffisants, les professeurs doivent pouvoir lui refuser son passage dans cette section ou à défaut lui émettre un avis défavorable.

Pour résumer ce débat, le PSDF propose un contrôle continu fort à 40% dans la note du BNES. Ce contrôle continu sera évalué grâce à à des évaluations tirées de grandes bases données provinciales afin de garantir une meilleure égalité des chances et ce quelque soit l'établissement ou le professeur.

Nous devons laisser au contrôle continu une part importante car n'oublions pas que le travail d'un élève doit être continu et le contrôle continu traduit relativement bien cette assiduité. Cependant, les évaluations restent une synthèse importante du travail et ne peuvent être négligées. Si nous voulons que la Frôce pousse ses jeunes à travailler, nous devons construire des barêmes pour que les élèves doivent travailler durant l'année et à son terme.

Pour répondre à la question initiale, je dirais que l'avenir de l'école ne se fera pas sans le contrôle continu mais que l'école a beaucoup d'autres priorités pour son avenir.

[Gabriel Von Bertha]

UDC (5/5)

La question de l'évaluation est intéressante mais n'est en réalité qu'une partie de la question la plus importante pour l'école et l'éducation de notre Jeunesse: comment permettre la réussite de tous ?
A cette question, il est certain qu'une notation bienveillante est un facteur propice, mais bienveillance signifie que l'école doit être également exigeante envers les élèves. Comme le dit si bien Madame Mendoza il n'est pas question de faire du BNES un cadeau d'entrée en université. Il nous faut prendre en compte que dans notre société, nous ne sommes pas tous voués à tenir la même profession, faute de quoi elle ne pourrait pas fonctionner. Nous sommes tous complémentaires et formations générale, technologique et professionnelle sont donc nécessairement elles aussi complémentaires.

Je considère qu'un élève qui ne validerait pas les 60% des compétences et connaissances en fin de collège n'est pas en capacité d'entrer dans une formation générale au lycée. Il lui faut donc être guidé vers une autre voie tout aussi valorisée, avec un tronc commun. Il doit en être de même à la fin du lycée avec l'entrée à l'université. Il est bienveillant de ne pas emmener nos jeunes à l'échec !

Pour cela, nous devons permettre à la fois d'émanciper les jeunes quant au choix qui est le leur de suivre telle ou telle formation, par la suppression de l'accord des parents dans le choix d'orientation, qui doit être laissé à la souveraineté des enseignants et au jeune. Il doit en être de même pour les maintiens ou redoublements jugés nécessaires par le corps enseignants à la fin de chaque cycle. Ils sont les mieux placés pour "juger".

[Anastasia Mendoza Ojeda]

CUL (5/5)

Tout d'abord, je voudrais saluer la grande tenue de ce débat, ça a été un échange constructif, loin des pitreries que nous avons observées dans d'autres confrontations, notamment venant des candidats de l'extrême droite.

Je suis en désaccord avec madame Braud en ce qui concerne l'orientation, en matière d'orientation, il est important que l'élève ait le mot final, et il faut lui offrir les meilleurs instruments pour prendre sa décision, de vagues indications des professeurs ne seront pas très parlantes en plus de prendre le risque de passer pour de la censure d'un génie incompris.

Une valeur numérique est simple d'accès et objective pour l'élève dans la détermination de son choix de filière ou de modules au lycée, elle évitera beaucoup d'erreurs d'orientation à ce moment charnière.
Il est important de ne pas imposer les valeurs numériques quand elles ne sont pas nécessaires vu leur effet psychologique, mais ici elles sont clairement nécessaires.

Pour terminer, je rejoins monsieur Von Bertha quand il dit que le contrôle continu ne sera pas la seule chose qui fera progresser notre système, des horaires plus adaptés à l'enfant, des modules plus adaptés, un fonctionnement des établissements plus attrayant, une plus grande place à la liberté d'esprit sont des choses plus décisives.

Mais le contrôle continu au collège et surtout au lycée est un élément dont on ne peut pas se passer pour progresser au maximum, le contrôle terminal est une terrible incitation au bachotage qui n'apprend rien. Ce que la CUL propose pour le lycée, c'est l'évaluation continue et standardisée, à la fois équitable et pédagogiquement bénéfique.