[Palais Provincial de Transalpie] Bureau du Gouverneur

[Eduardo Belfort]

BUREAU DU GOUVERNEUR

M. Vincent DE SALVO

[Florent Vacher]

Monsieur le Gouverneur,

Nous nous permettons de vous écrire pour vous demander un rendez-vous. Nous aimerions aborder avec vous les enjeux et conséquences de votre projet de réforme fiscale.

Dans l'attente de votre réponse, nous vous prions d'agréer, Monsieur, à l'expressions de nos salutations distinguées.

Florent Vacher
Secrétaire général du CSF

[Vincent De Salvo]

Monsieur le Secrétaire général du CSF,

J'accepte évidemment de vous recevoir, je vous propose le jeudi 27 septembre 95 à 8h00. Si cette date ne vous convient pas, faites moi le savoir.

Veuillez agréer l'expression de mes salutations les plus sincères.

Vincent De Salvo, Gouverneur de Transalpie

[Florent Vacher]

Florent Vacher arriva avec 5 petites minutes d'avance à l'Hôtel de province de Transalpie pour rencontre le Gouverneur De Salvo, qui a eu l'aimable volonté d'accepter un rendez-vous avec le secrétaire général du CSF...
Une secrétaire l'emmena jusqu'au bureau du Gouverneur. La porte s'ouvrit et il aperçu enfin Vincent De Salvo travaillant déjà sur les nombreux dossiers sur son bureau...

- Bonjour Monsieur le Gouverneur, merci de nous recevoir... Je ne tournerai pas autour du pot: nous souhaiterions renégocier le projet de loi portant réforme de la fiscalité en Transalpie. Nous apprécions votre volonté de simplifier la fiscalité pour les Frôceux, mais nous devons bien avouer que l'augmentation de la TVA et surtout des biens de consommation alimentaire les plus utilisés et de premières nécessité de 0% à 6% n'est pas compréhensible pour un salarié dont le salaire lui n'a pas augmenté, et n'est absolument pas en adéquation avec votre volonté affirmée d'améliorer le pouvoir d'achat des Frôceux. Quel est donc votre objectif à vouloir augmenter la TVA sur ces produits alimentaires ?

[Vincent De Salvo]

Vincent De Salvo accueillit le secrétaire général du CSF avec le sourire et de façon très courtoise. Il savait que la confrontation d'idées serait dure voir irréconciliable mais il n'avait aucune animosité personnelle à l'endroit de Florent Vacher et tenait à le lui montrer.

Monsieur Vacher, bonjour. Ravi de vous rencontrer, installez vous je vous en prie.
Désirez vous un café ou autre chose ?

Etant en train de boire lui même un café il était normal qu'il lui propose une collation.

J'apprécie que vous ne tourniez pas autour du pot. Je vais essayer d'être le plus direct possible.
Comme la plupart des responsables politiques qui ont commenté cette réforme, vous ne voyez pas plus loin que l'augmentation de la TVA. C'est bien dommage. Cette réforme historique, et je pèse mes mots, prévoit la suppression de toutes les autres taxations hors TVA. Je me permets de vous les lister car je ne suis pas certain que vous en ayez saisi la pleine mesure. Impôt sur le revenu, Taxe sur les circuits longs de distribution, Taxe sur les produits pétroliers, Taxe sur les ordures ménagères, Taxe sur l'autorisation de circulation automobile, Taxe professionnelle, Taxe sur la propriété immobilière, Taxe sur les établissements bancaires, Taxe sur les logements vacants, Taxe sur les droits de mutation, Taxe sur les organismes de crédit et enfin Taxe sur les importations agricoles.
Chaque citoyen transalpien bénéficiera de la suppression de ces impôts.
L'augmentation de la TVA a évidemment pour but de financer la suppression de toute cette imposition qui prenait mes administrés à la gorge.
De plus, cela permet que le financement ne se fasse pas que par les transalpiens mais par toute personne consommant en Transalpie.
Je maintiens que j'ai porté cette réforme dans le soucis du pouvoir d'achat des transalpiens car je suis convaincu que l'importance des impôts supprimés est supérieure à l'augmentation de la TVA.
J'en profite pour vous rappeler que la réforme du droit du travail que j'ai portée lors de mon mandat précédent a augmenté les salaires.

[Florent Vacher]

Florent Vacher accepta volontiers une coupe de café avec un nuage de lait et apprécia le geste de courtoisie du Gouverneur.

- Je comprends bien votre position Monsieur le Gouverneur, mais faire reposer toutes les recettes de votre budget provincial sur un impôt tel que la TVA n'est pas une mesure sociale. Je m'explique: la TVA a eu assiette très large, car chaque acheteur contribue à payer cet impôt, mais il est également l'impôt le plus injuste qui existe puisqu'il ne permet aucune progressivité du taux de taxation en fonction des revenus de l'acheteur. Imaginons deux acheteurs avec des revenus bien différents: l'un possédant un revenu de 1000 PLz et un autre le salaire d'un cadre de 2500 PLz: les deux payeront pour un chariot de course le même taux de TVA, sauf que la proportion de cette TVA par rapport au revenu sera plus importante pour l'acheteur disposant de 1000 PLz que pour celui disposant de 2500 PLz.
L'impôt sur le revenu a pour avantage de permettre la progressivité des taux en fonction du revenu reçu, la TVA non. De plus, vous supprimez des impôts qui ne sont payés potentiellement que par des riches: par exemple l'impôt sur les logements vacants (sous-entendu, les maisons et appartements secondaires pour la plupart).
Votre réforme fiscale ne fait qu'aggraver encore les inégalités sociales, supprimant les impôts mais faisant peser toutes l'imposition de votre province sur la consommation (donc impact fort sur la demande) et dans une proportion TVA/revenu bien plus désavantageuse pour les petits revenus que les grands.

[Vincent De Salvo]

Je suis d'accord avec vous sur le fait que ce texte ne contient pas de mesures "sociales", et ce n'est pas le but. Je ne suis pas un socialiste cela ne vous a pas échappé.
Nous avons une grande différence idéologique sur ce point monsieur Vacher.
Je suis opposé à une fiscalité qui se voudrait punitive envers les plus aisés. Lorsque vous parlez d'inégalités sociales créées, je peux vous répondre que l'égalité tout court est créée.
Je porte cette réforme pour libérer tous les citoyens transalpiens d'un étau fiscal qui ne cesse de se resserrer et à titre personnel je trouverais injuste si elle mettait de côté les plus aisés.
J'ajoute que les personnes les moins aisées paient des impôts qui seront supprimés comme sur le revenu, sur les ordures ménagère ou encore sur les produits pétroliers, il y en a même qui sont propriétaires de leur logement par le sacrifice de toute une vie.
Autre point, je laisse à 0% tout ce qui est lié à la santé mais cela personne n'en parle.
Enfin, et c'est la chose qui me semble la plus importante, cette réforme était dans le programme que j'ai proposé aux transalpiens pour ma réélection et ces derniers m'ont confié la majorité absolue au parlement de Transalpie pour l'appliquer.

[Florent Vacher]

- On peut tout à fait mener des politiques de droite tout en prenant en compte la réalité, la situation des différents acteurs et personnes. Je vais vous faire une confidence Monsieur De Salvo, je ne suis pas communiste, ni aspirant à défendre une politique de Gauche dure. Je ne suis qu'un simple pragmatique prêt à faire des efforts pour que tous les acteurs puissent coexister (société comme employés) avec une volonté sociale de lisser du mieux possible les inégalités: c'est à dire permettre finalement à chacun de vivre avec dignité dans une société capitaliste. A vouloir s'obstiner à se voiler la face pour votre conception de l'égalité, vous mettez finalement sur le même plan les pauvres et les riches, ainsi que les petites entreprises et les grandes entreprises. Elles seraient soumises au même poids fiscal. Je ne pense pas qu'une grande entreprise doivent avoir les mêmes charges fiscales qu'une petite, ni qu'un foyer aisé aient les mêmes charges qu'un foyer disposés à avoir des difficultés de revenu.
Nos deux visions sont opposées sur ces points.
Pour ce qui est des produits de santé, nous louons votre volonté de garder la TVA à 0%. Nous aimerions que les produits alimentaires de premières nécessités puissent se voir attribuer la même taxation.

Si vous n'envisagez pas une seule modification, je vous prie Monsieur le Gouverneur, de ne pas nous faire perdre plus de temps. Nous aurons une manifestation à organiser.

[Vincent De Salvo]

Je considère aussi que je prends en compte les réalités monsieur Vacher, ce sont nos visions de cette réalité qui divergent.
J'assume de mettre sur le même plan les riches et les pauvres etc... Je pense que tout le monde doit être mis sur un pied d'égalité et traité de la même façon. Je pense ne mettre en péril la dignité de personne.
Je ne modifierai pas ce projet de loi que les transalpiens ont voulu en me réélisant.
Néanmoins, je tiens à vous dire que j'ai été ravi de vous recevoir et sachez que je suis à votre disposition dans le futur si vous souhaitez de nouveau me rencontrer.
J'ai l'impression d'avoir en face de moi un homme de convictions et honnête. Tout le contraire de ce que j'ai vu à Pegaso, vous faites honneur au syndicalisme. Nos désaccords ne doivent pas fermer le dialogue.

Vincent De Salvo se leva pour raccompagner Florent Vacher jusqu'à la porte du bureau lui serra franchement la main et lui souhaita une "bonne manifestation".

[Olivier Brimont]

Monsieur le Gouverneur,

Je souhaite en premier lieu, vous féliciter pour votre élection à la tête de votre Province.

Ayant le privilège de m'occuper de la coopération inter-provinciale, en tant que Chancelier Suprême, je souhaiterais vous rencontrer afin d'évoquer avec vous le projet AVENIR.

Ce projet comporte plusieurs travaux autour de la transition écologique et énergétique. Il sera scindé en plusieurs réunions de travail lors desquelles j'espère pouvoir compter sur votre participation.

Pour la semaine 1 de l'année 097, voici les horaires des réunions :
- le 03/01, à partir de 10H (prévoyez au moins jusqu'à 15H car il s'agit d'une réunion angulaire qui posera les bases)
- le 04/01, à partir de 14H (prévoyez au moins jusqu'à 18H)
Étant sensible à l'impact carbone de ces réunions, sachez qu'il est tout à fait possible d'envisager votre présence par vidéo-conférence.

Je souhaite vous préciser que je n'aborde pas ce projet comme une décision unilatérale et autoritaire. A l'inverse d'un prédécesseur que je ne nommerais pas, je veux m'inscrire dans une démarche d'ouverture et d'unité pour que nous avancions dans la même direction, tout ensemble.

Il n'y aura donc pas de tabou ou de sujet interdit, bien au contraire.

Je vous prie d'accepter mes salutations les plus cordiales.

Olivier Brimont De Kervern,
Chancelier Suprême.