Débat 5 : ADF - PLC - LR : Comment faire face au burn out au travail ?

[Vincent De Salvo]

PLC (4/5)

L'entretien que je propose de rajouter aux visites médicales est quelque chose d'assez informel.
Ce ne sera pas un interrogatoire dans le but de recueillir les noms des méchants de l'entreprise, je vois cela comme une discussion détendue pour jauger si la personne se sent épanouie dans sa vie professionnelle.
Lorsque j'ai dit vingt ou trente minutes, c'était pour donner un ordre d'idée de l'entretien mais il n'y aura évidemment aucune limite de temps pour quoi que ce soit.

La multiplication des cas de burn out ne fait que nous prouver que la médecine du travail n'est pas une sous spécialité médicale.
La médecine du travail a tendance à être dénigrée alors qu'elle est d'une importance capitale. Durant son internat, un médecin du travail aura l'occasion de se perfectionner dans la dépistage et le traitement de l'épuisement professionnel.
Une visite médicale est quelque chose de très anodin pour la plupart des gens alors que c'est un passage obligé pour être certain d'être en bonne santé.

Au delà de lutter à proprement parler contre le burn out il faut surtout sensibiliser et éduquer la population sur le fait de prendre soin d'elle. La santé publique est une lutte de tous les instants et jamais rien n'est acquis. Cela passe donc par respecter scrupuleusement les visites médicales mais aussi ne pas attendre le 36 du mois pour consulter son médecin généraliste.

Le plus dur avec l'épuisement professionnel est de le détecter, ce n'est pas de le soigner

[Alex Baldouin]

LR (3/5)

Ah monsieur Lacroix-Hanke je n'ai jamais dit que je disposais de la recette miracle et je ne pense pas non plus que vos propositions soit la solution à ce problème. En vérité, je pense qu'il n'y a pas une bonne ou une mauvaise solution dans ce domaine qui est bien plus complexe. Pour ce qui est du temps ans les visites médicales vous avez bien raison, nous ne devons pas fixer un temps maximal, l'idée est simplement de pouvoir avoir un échange franc et direct entre médecins et salariés.

Ce que j'aimerais aussi, c'est faire participer les plus jeunes à cette maladie. Il y a donc la sensibilisation d'une part et l'action de l'autre. J'aimerais ainsi que dans toutes les facultés de médecine et les instituts privés les programmes évoquent ce sujet et le traite au plus profond pour essayer de l'éradiquer. Nous pourrions imaginer une branche destiné au bien être au travail et comment le soigner. Il s'avère que nombreux médecins eux même ne savent pas comment traiter le burn out ou comment l'anticiper. Nous pouvons expérimenter cela, c'est une première piste.

Mais évidemment je vous rejoint sur ce principe, la santé publique doit être une de nos priorités pour les mois et années à venir. Ce fléau n'est pas le seul qui entâche notre modèle social et nous devons donner plus de moyens à la Santé publique. C'est ce que nous ferons si nous accédons au pouvoir. Il est temps de revoir nos priorités pour le bien être de nos concitoyens.

[Karl Lacroix-Hanke]

ADF (5/5) :

M. Baldouin, j'ai beau rester attentif depuis le début de vos prises de parole, j'ai quand même l'impression que vous brassez beaucoup d'air sans proposition innovante. M. de Salvo et moi-même avons exposé des méthodes concrètes, des solutions pour lutter contre l'épuisement professionnel. Sur cette question, je crois essentiel de ne pas tenir de propos inintelligibles.

Pour sa part, l'ADF considère cette question comme un enjeu majeur et maintiendra la durée légale du temps de travail à 35 heures, voire moins pour les métiers les plus pénibles.

Nous souhaitons valoriser et renforcer solidement le rôle et l'action des CHSCT et des élus du personnel, donner des pouvoirs de contrôle sur le temps de travail effectif des salariés et faciliter l'intervention ainsi que les procédures de l'inspection du travail permettant de dénoncer les entreprises dans l'illégalité.

Nous soutenons l'idée émise par le PLC, sur la médecine du travail, la valorisation de son rôle, plus particulièrement.

Nous croyons beaucoup à la sensibilisation et à la prévention. Nous mettrons donc les moyens nécessaires pour le développement du confort au travail, des méthodes de management vertueuses et des médecines douces.

Nous voulons que demain, dans nos entreprises, la question du bien-être soit au coeur du fonctionnement. Et pour cela, il me parait essentiel que les patrons et les cadres suivent des formations régulières pour s'adapter à cet enjeu crucial et cette urgence sociale. Nous avons besoin d'agir contre l'épuisement professionnel.

Je salue les échanges constructifs que nous avons pu avoir lors de ce débat et espère qu'ils ont pu éclaircir le choix des téléspectateurs. Merci à vous deux.

[Vincent De Salvo]

PLC (5/5)

Monsieur Lacroix-Hamke je ne pense pas comme vous sur la durée légale du temps de travail. Je ne crois pas qu'elle soit responsable du burn out.
J'entends par cela que je considère que si un individu se retrouve épuisé professionnellement en travaillant 39 heures par semaine, il le serait aussi en faisant 35 ou 32 heures.
Il y a même des gens qui travaillent 50, 60 ou bien 70 heures par semaine sans être en burn out et des gens à mi temps qui le sont. Je suis sincèrement convaincu que beaucoup de trop de facteurs sont en cause pour stigmatiser la durée du temps de travail en particulier.

Pour conclure, je veux vraiment dire que le burn out est quelque chose de très compliqué et de très abstrait. Les responsables politiques se doivent d'avoir beaucoup de recul et d'agir avec pragmatisme sur ce sujet.
Griffonner une pseudo loi sur un coin de table en 1/4 d'heure comme l'a fait Jean Bournay avec un Chancelier Suprême qui ne dit rien et qui, de ce fait, cautionne cette mascarade, ce n'est pas ma conception de l'action en politique.

Je suis ravi d'avoir pu échanger aussi sereinement sur ce sujet si important avec messieurs Lacroix-Hamke et Baldouin. Je pense que nous avons proposé un débat intéressant et j'espère qu'il a été utile pour tous les frôceux qui nous regardent.

Un salut un peu plus particulier à Karl Lacroix-Hamke dont j'étais le conseiller municipal d'opposition à Vauxin pour mon premier mandat politique. Un homme que je respecte et apprécie beaucoup.
Comme quoi, on peut ne pas avoir exactement les mêmes convictions que d'autres sans que cela tourne au pugilat.

Merci à tous.

[Alex Baldouin]

LR (4/5)

C'est assez marrant quand même car j'ai la même impression en vous écoutant monsieur Lacroix-Hanke. Vous devriez vous reconvertir dans l'éolien au vu du vent de vos paroles, vous feriez fortune. Quoi qu'il en soit, je ne vais pas m'épancher sur la question et je vais donc à mon tour conclure puisqu'il s'avère que le débat touche à sa fin.

Chez nous, à la République, on considère que le burn out est réellement le prochain fléau du siècle. Cela va conduire si on n'y fait rien à un véritable drame social et sociétal. Ce n'est pas ce que je souhaite bien évidemment et c'est la raison pour laquelle nous avons établis dans notre programme diverses possibilités pour faire face à cela. Dans un premier temps, nous changerons entièrement notre politique de santé publique, qui doit revoir ses priorités que ce soit économiquement ou dans ses futurs lois.

Nous convoquerons dès notre arrivée une grande concertation autour du burn out avec des professionnels de santé publique mais aussi civils, patrons et syndicats car ce sont eux qui ont aujourd'hui, par leur présence sur le terrain, toutes les solutions. A cela, nous combinerons une véritable sensibilisation de tous les acteurs afin que tout le monde sache ce que nous entendons par burn out.

Nous souhaitons, au delà des visites médicales, créer un Bureau National du Burn Out avec des professionnels engagés mais aussi la création de filière "Burn Out" pour sensibiliser et préparer les plus jeunes. En bref, La République agit et elle agit maintenant.